≍ 15. Hôpital ≍
Maiko attendait debout à l'arrêt de bus, sautillant sur place. Elle ne cessait de jeter des coups d'œil, dans l'espoir d'apercevoir un bus qui la conduirait rapidement à l'hôpital. Elle serrait son téléphone contre sa poitrine, et se mordillait la lèvre inférieure. Elle devait vite arriver à l'hôpital.
— Maiko ! cria Mina en déboulant en bas de l'internat. La fille à la peau rose se mit à courir jusqu'à l'abri bus, qui se trouvait quelques mètres plus loin. Eijiro la rattrapa aisément, suivi de Katsuki. Le trio regardait Maiko, les yeux remplis d'inquiétude.
Eijiro décida de prendre les choses en main, et il força la jeune fille à s'asseoir. La jambe droite de Maiko tressautait, et le garçon aux cheveux rouges s'agenouilla devant elle, emprisonnant ses mains dans les siennes.
— Maiko, regarde moi, lui demanda-t-il doucement.
La manipulatrice de l'eau plongea son regard rosé dans les yeux rouges de son ami. Elle était au bord des larmes, et Eijiro voyait bien qu'elle se retenait d'éclater en sanglot. Il caressait le dos de ses mains avec son pouce, et il reprit d'une voix calme.
— Explique nous ce qu'il se passe, Maiko. On t'écoute tous. Prends ton temps, fit-il en la voyant déglutir.
Maiko se força à prendre deux grandes respirations avant de parler.
— L'hôpital a appelé. Mes parents se sont fait agressés, expliqua-t-elle d'un murmure. Elle baissa les yeux sur leurs mains liées, et sa mâchoire se mit à trembler. Ils sont tout pour moi.
Mina entoura son amie de ses bras, et la serra contre elle. Maiko posa sa joue contre son épaule, et se laissa bercer, sous le regard impuissant des deux garçons.
Le bus arriva, et le quatuor entra dans le véhicule. Le trajet parut être une éternité pour Maiko, et elle ne cessait de fixer le petit écran qui indiquait les prochains arrêts. Une dizaine de minutes plus tard, ils descendirent et la jeune fille se mit à courir jusqu'à l'immense bâtiment blanc.
Elle entra brutalement dans le hall d'entrée, et à cause de l'heure tardive, il n'y avait que peu de monde. Maiko se dirigea vers le comptoir de l'accueil, et c'est d'une voix tremblante qu'elle demanda des renseignements à l'homme derrière l'ordinateur.
— Je suis Maiko Buto, on m'a appelé tout à l'heure pour me signaler que mes parents s'étaient fait agressés...
L'homme fronça les sourcil un instant, avant de taper quelque chose sur le clavier, puis son visage s'éclaira et il sourit avec tristesse.
— Keiji et Hana Buto ont été hospitalisés il y a maintenant une heure. Votre mère est toujours en salle des opérations. Et votre père est dans la chambre deux-cents-quarante-sept, au deuxième étage, l'informa-t-il.
Maiko n'attendit pas une seconde de plus et elle se précipita vers les ascenseurs. Elle pressa le bouton pour monter, et le trio d'amis la suivit lorsqu'il arriva. Seule la discussion entre deux infirmières brisait le silence, et Eijiro observait son amie se tordre les doigts de stress. Il sentit une boule lui nouait la gorge, et il n'imaginait même pas ce que la jeune fille devait ressentir. Les portes s'ouvrirent, et Maiko sortit, le pas rapide, le regard acéré. Elle se retrouva rapidement devant la porte de la chambre qui abritait son père, et elle leva la main pour frapper. Mais son poing s'arrêta à quelques centimètres de la porte coulissante. Et si ce qu'elle découvrait était pire que ce qu'elle avait imaginé ?
— Ca ne sert à rien d'attendre, entre !
Katsuki ne semblait pas vouloir ménager la jeune fille, et il toqua avant de faire glisser la porte sur le côté. Puis, il donna une légère poussée dans l'épaule de la manipulatrice de l'eau, et elle faillit trébucher en avant. La pièce était illuminée par les néons criards, et une silhouette était assise sur le lit, les jambes se balançant dans le vide. Le père de Maiko tenait ses mains sur ses genoux, et il fixait un point devant lui. Lorsqu'il entendit un bruit, il eut à peine le temps de réagir qu'une ombre lui sautait dessus, et l'entourait de ses bras tremblants.
— Papa ! pleura Maiko en serrant son père contre elle. Elle enfouit sa tête dans son cou, et elle laissa échapper un sanglot, trop longtemps retenu.
Le trio, debout à l'entrée de la chambre, se retira en silence, et Katsuki referma la porte derrière eux. Mina partit s'asseoir sur l'un des bancs mit à disposition, et elle ramena ses jambes contre sa poitrine. Sa bonne humeur habituelle avait disparu, et la détresse dans le regard de Maiko l'avait profondément touchée. Eijiro prévint ses amis qu'il partait acheté de quoi manger, et il disparut au bout d'un couloir. Katsuki resta debout, les mains plongées dans les poches, son pied contre le mur. Une infirmière passa au même moment, et elle lui ordonna d'un ton peu amical de retirer ses chaussures de la paroi blanchâtre. Katsuki marmonna quelques insultes, mais il s'exécuta.
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— Ma puce, je suis tellement désolé, murmura Keiji en serrant à son tour sa fille contre lui. Son cœur se déchira en entendant ses sanglots étouffés, et sa respiration haletante. Il continua à lui parler au creux de l'oreille des mots rassurants, et il passa une main douce le long du dos, comme il le faisait quand elle avait du mal à s'endormir. Au bout de quelques minutes, Maiko se calma, et après quelques reniflements, elle s'écarta de son père.
— Je suis contente que tu ailles bien... Et tu sais, pour Maman ? demanda-t-elle, hésitante. Tu sais si elle va s'en sortir ?
— Evidemment que oui ma chérie ! On parle de ta mère, et tu sais combien elle est forte !
Maiko hocha la tête doucement, et ses lèvres s'étirèrent en un léger sourire.
— Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
La jeune fille s'installa à côté de son père sur le matelas rebondi, et elle posa sa tête sur son épaule. Les mains de Keiji se crispèrent sous le regard incertain de sa fille. Il revoyait la scène en boucle depuis qu'il s'était réveillé, et chaque seconde labourait un peu plus son cœur. Maiko déposa sa main sur celles de son père, et Keiji regarda le visage de sa fille. Elle ressemblait énormément à sa mère.
— Comme tu nous l'as suggéré, nous sommes sortis pour profiter de mes quelques jours de repos... On est allé manger au restaurant. Tu sais, celui qui se trouve près de la bibliothéque de Shibuya. Tu sais qu'elle l'adore. Et puis on a été au cinéma, comme quand nous étions jeune. On devait avoir ton âge quand on a commencé à se fréquenter, sourit Keiji en se souvenant de quelques brides de son passé. Et on est rentré. Au début, j'ai cru que nous étions victime d'un banal kart jacking. Et c'est la que j'ai reconnu leur signe.
— Black Circle, fit Maiko en comprenant où son père voulait en venir. Alors ce sont ses ordures qui vous ont fait ça !
Maiko se leva brusquement, et elle se mit à crier des insultes sur le groupe de vilain que son père pourchassait depuis trop longtemps maintenant. De fines gouttelettes d'eaux se formèrent dans l'air, alors que Maiko se retenait de frapper dans le mur. Son sang bouillonnait dans ses veines, et la colère rampait sous sa peau.
— Maiko ? Calme toi ! hurla Keiji en s'approchant de sa fille.
Les larmes volantes tremblèrent avant de s'évaporer dans les airs. Au même moment, la porte s'ouvrit, laissant apparaître plusieurs silhouettes. Un homme, habillé d'une blouse blanche impeccable et d'une paire de lunettes noires très classe, ainsi que le trio d'ami de la jeune fille.
— Maiko ? Tout va bien ici ? demanda Eijiro en tenant tant bien que mal les paquets de gâteaux qu'il avait dans les bras.
— Monsieur Buto, Mademoiselle Buto, je suis le Docteur Ishi. Je viens vous parler des résultats de Madame Hana Buto.
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Maiko avait accepté que ses amis soient présent lors de l'annonce des résultats de sa mère. Keiji n'avait pas protesté. Tout ce qui lui importait, c'était l'état de santé de sa femme. Elle avait utilisé son alter pour le protéger, et l'eau l'avait recouvert entièrement. Hana avait subi le choc sans aucune protection.
— L'opération en elle-même s'est bien passée. Mais il y a un mais, commença le médecin.
La jeune fille serra ses mains si forts qu'elle sentit ses ongles s'enfoncer dans ses paumes. Mina attrapa ses mains doucement, et elle glissa ses doigts entre les siens. Elle voulait qu'elle sache qu'elle était là pour la soutenir.
— Votre femme souffre d'un traumatisme crânien. Il y a malheureusement de fortes chances que celui-ci lui laisse des séquelles. Elle a subit une hémorragie cérébrale que nous avons réussi avec chance à gérer.
— Qu'est-ce que vous voulez nous dire ? fit Keiji d'une voix faible.
— Il se peut que Madame Buto souffre d'amnésie, ainsi que du trouble du comportement. Aussi, les lésions sont trop grandes, et il vaut mieux pour elle qu'elle guérisse en étant dans un coma artificiel.
— Quoi ! s'insurgea Maiko en se levant brusquement. Mais combien de temps ça va durer ?
— Le temps que son corps guérisse. Elle a également trois côtes cassées, ainsi que sa clavicule droite. Je pense que vous savez à quel point ces blessures peuvent être douloureuses.
— Nous comprenons, reprit Keiji en posant une main ferme sur l'épaule de sa fille. Tout ce que je vous demande, c'est de faire votre possible pour que ma femme ne soit plus en danger.
Eijiro et Katsuki dévisageaient Maiko et Keiji. Le visage de la jeune fille n'était pas triste, mais il y avait un certain raidissement dans sa façon de se tenir, et sa mâchoire serrée et ses yeux furieux laissaient deviner ses pensées.
— Bon, je vais vous laisser, d'autres patients m'attendent. Gardez espoir, finit le médecin en s'éclipsant rapidement vers les prochaines chambres.
— On va aussi vous laisser, expliqua Eijiro en regardant son amie aux cheveux bleues d'un air triste. On expliquera à Midnight pourquoi tu seras absente demain, ne te soucie pas de ça, et reste avec ton père.
— Je te prendrai les cours, fit Mina en s'approchant de Maiko. Elle la serra contre elle rapidement, et lui embrassa la joue. Je suis là pour toi, dès que tu en as besoin.
— Merci Mina.
Mina et Eijiro s'avancèrent vers le couloir, alors que Katsuki fixait Maiko. Ils se regardèrent droit dans les yeux plusieurs secondes, sous l'attention de Keiji et des deux autres lycéens. Puis le blond inclina rapidement la tête pour saluer la jeune fille, et il sortit sans un mot. Mina échangea une œillade avec le garçon à la chevelure rouge, et haussa les épaules. Elle avait presque eu l'impression qu'ils s'étaient parlés télépathiquement.
— Au revoir monsieur Buto ! On passera demain !
— Au revoir les enfants. Et appelez moi Keiji, je dois vous le dire combien de fois ?
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J'avais juste envie de mettre un gif de Sinbad, cherchez pas pourquoi, je sais pas non plus...
Aloooooooors ? :)
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