Bonsoooiir à tous, je sais qu'il est pas très tôt pour poster un chapitre mais je me voyais mal vous faire patienter encore quelques heures, ça fait trop longtemps que vous attendez.

Du coup voilà un nouveau chapitre ! L'écart de temps entre le postage des chapitres se réduit (bon ok ça fait quand même presque deux mois désolé), et ça va continuer à se réduire promis juré. Pour le premier tome de Magus j'avais instauré un "précedemment" qui résume les évènements en début de chap vu que je postais rarement pendant une période, dîtes-moi si c'est nécessaire que je le fasse sur ce deuxième tome (moi je me demande si c'est utile vu qu'il s'est pas encore passé grand chose pour le moment, mais bon c'est vous les lecteurs dîtes-moi si vous en avez besoin !).

Sinon petite nouvelle sur l'avancée globale du scénario ; le plan des trente prochains chapitres est défini, et il devrait y avoir à peu près autant de chapitres que le premier tome, et le même nombre de parties ! 

J'ai fini mon année scolaire et même si je suis en stage, je n'ai plus de travail à faire en rentrant chez moi le soir, ce qui veut dire que j'arrive à écrire un peu presque tous les jours ! C'est pour ça que le rythme des chapitres devrait se faire plus rapide ! Pour rappel, en plus de Magus j'écris aussi les Ailes Glacées de la Justice, et Art of Killing sur le compte Komomy. 

Voilà tout pour cette intro bien trop longue, merci encore pour votre patience, et bonne lecture !

L'hologramme vacillant de Stéphane Greeley éclairait la pièce sombre. Derrière lui, on apercevait à peine la silhouette de son jumeau, Jérôme, servant d'intermédiaire entre l'agent à Hopis et la tête penseuse de la Révolution.

Quentin Lawrence d'ailleurs, en bon chef, écoutait attentivement les dernières nouvelles, son visage faiblement éclairé par la lumière. Flore et Bastien se tenaient à côté, tout aussi happés par ce que l'hologramme racontait. Mégane, elle, fronçait les sourcils, adossée contre un mur.

Enfin, Lem écoutait passivement, à moitié affalé sur la table de réunion.

- Ils ont retransmis ça sur toutes les chaînes d'Aethernia, faisait la voix saccadée. On se croirait revenus à l'époque des premiers Régents, quand ils tenaient le peuple par la force...

Le jeune homme blond trouvait qu'il faisait trop chaud pour tenir ce genre de meeting. Le soleil d'Italie tapait fort sur le sol, et la base sous-terraine qui aurait dû les maintenir au frais lui faisait l'effet d'une fournaise. Ce n'étaient pas les bonnes conditions d'une réunion, surtout quand on savait comment ça allait finir.

- Ils vont bientôt passer à l'action, analysa Flore.

Mais nous avons un coup d'avance.

- Mais nous avons un coup d'avance, assura Quentin.

Bingo ! songea Lem. Et maintenant Bastien va rétorquer...

- Il faut se méfier d'eux, fit en effet son grand-frère. Les Régents ont sûrement des jokers dont ni Flore, ni moi n'avons entendu parler.

- J'admets qu'il faut être prêt à tout, répondit Quentin. Mais nous préparons ce plan depuis des années, les Régents ont appris qu'ils avaient des Révolutionnaires dans leurs rangs il n'y a que quelques mois. Pour la première fois depuis la Clairvoyance, ils n'ont pas prévu ce qui est en train de se passer.

- Ce qui explique l'arrivée précipitée de la Reine, expliqua Stéphane. Pas sûr que les citoyens gobent cette histoire, pour une fois.

- Et votre atout est prêt à jouer son rôle n'est-ce pas ? Demanda le chef.

- Je pense qu'il ne tardera pas, assura l'hologramme.

Mégane parut souffler de soulagement.

- Je vous l'avais dit qu'on pouvait lui faire confiance.

- C'est ce que Reck fera, ou non, qui m'éclairera sur ce point-là, sourit Quentin. Puis s'adressant à Stéphane : une fois que ce sera fait, repliez-vous et attendez les ordres, compris ?

- Compris !

L'image s'estompa doucement et les spots se rallumèrent en clignotant. Lem soupira. Rien de nouveau : les Régents sont pas content, et le plan change pas.

- Quelque chose à ajouter ? Demanda Quentin. Lem, peut-être ? Tu n'as pas parlé de toute la réunion.

Qu'est ce que je fais ici depuis huit mois si de toute façon les seuls qui décident sont Flore et toi ?

- Pas vraiment, répondit-il le plus sérieusement possible. Tout est clair.

Quentin parut satisfait. Il ajusta ses lunettes et déclara :

- Alors on va enfin pouvoir lancer le plan. Mégane, tu es prête à partir ? Les autres doivent déjà être au port.

- Je suis prête, dit-elle en se redressant. Hâte de revoir le monde extérieur.

- Et surtout de le rendre meilleur, insista Quentin.

Mégane sourit. Lem savait quel sourire c'était. C'était le sourire bien sûr mais j'ai surtout envie de me casser de là. Il comprenait tellement : huit mois au même endroit, pour une adolescente habituée à sortir et bouger toute l'année. Ça avait beau être pour une très bonne cause, cela ne retirait rien à ce sentiment d'enfermement. Lem devinait que Bastien aussi comprenait le sens de ce sourire, pour les autres, il n'était pas sûr.

- Evidemment, conclut-elle. C'est notre but à tous.

Le chef de la révolution hocha la tête.

- Très bien alors, allons-y.

Le petit groupe commença alors à quitter la pièce, mais quand Lem voulut sortir à son tour, Quentin lui bloqua le passage. Le jeune homme savait qu'il n'avait rien de méchant (et qu'en 1 contre 1 il gagnerait sûrement), mais ses lunettes carrées et son costume lui donnait l'impression d'être face à un professeur s'apprêtant à le réprimander.

Il n'aimait pas ça.

- Avant d'aller voir les autres, fit Quentin, il faut que tu rendes visite à quelqu'un.

Lem lorgna derrière l'homme, et aperçut sa sœur disparaître au bout du couloir.

- J'aurai le temps de leur dire au revoir ?

- Ça ne devrait pas prendre trop de temps. Je suppose que tu sais dans quelle pièce se trouve Kevin. Il t'attend.

- Kevin ?

Lem resta bouche-bée un moment. Jusqu'à présent, les seuls qui étaient allé voir l'enfant aux ailes noires étaient Quentin, son fils, Flore... Et Negi.

Que lui voulait-il ?

- Pourquoi ? Demanda Lem, hésitant.

L'autre haussa les épaules.

- Aucune idée. Je sais juste que ça sera rapide.

- Très bien...

Le jeune homme dépassa le chef et perdu dans ses pensées, n'entendit pas que ce dernier verrouillait la salle de réunion. Lem ne jeta pas un œil à la grande salle commune au bout du couloir, et s'engouffra directement dans un escalier sur sa gauche.

Là, il manqua de renverser une fille qui descendait les marches quatre à quatre.

- Oh pardon monsieur Lem !

Ce-dernier leva un sourcil, interloqué.

- Monsieur Lem ? Répéta-t-il. Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler comme ça.

- Oh pardon... Lem.

Mia Baligand, la chasseuse rousse qui avait été témoin de l'arrivée des Réminiscences avec Josh Licht trois jours plus tôt secoua la tête.

- Je suis désolée, j'aurai dû faire plus attention en descendant.

- Ce n'est rien. Tu ne devrais pas être en bas avec les autres ? Tu es censée partir aujourd'hui, non ?

Confuse, la jeune femme se mit à rougir.

- Je suis très en retard, ce n'est pas dans mes habitudes... Et vous, vous ne venez pas nous dire au revoir ?

Lem eut un sourire gêné. Il avait du mal avec la manière dont cette fille lui parlait. Quand elle s'adressait à lui, tout ce qui sortait de sa bouche semblait rose et amical, mais il l'avait déjà entendu avec Josh. Là, elle était sèche, cassante voire blessante.

En un mot, elle était focu.

Il n'était pas sûr si c'était parce qu'il était un Lumen, parce que c'était un bon prof d'entraînement au combat ou parce qu'elle avait le béguin pour lui, mais il avait du mal à la supporter. Elle lui rappelait un peu Mégane avant que leurs vies ne soient chamboulées.

- J'ai une dernière chose à faire, mais je serai de retour avant que vous partiez.

- Tant mieux ! Dit-elle l'air sincèrement soulagée. A tout à l'heure alors !

- A tout à l'heure.

Avec ça, Mia reprit sa course à grande foulée, et Lem commença enfin à monter les escaliers.

Mais il n'eut le temps de faire que quelques pas avant qu'une autre rencontre fortuite ne se produise.

- Cette fille, fit une voix venue d'en haut. Elle t'apprécie beaucoup.

Le cœur de Lem manqua un battement et il leva les yeux. En haut de l'escalier, Negi le toisait, un beau sourire accroché aux lèvres.

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ? Demanda-t-il en reprenant sa montée.

- La manière dont elle te parle comparé à celle avec laquelle elle parle aux autres... Oh et puis je l'ai entendue dire à ses amies à quel point tu étais incroyable... et « sexy » je crois.

Lem sourit à son tour sans rien dire. Negi attendit qu'il soit arrivé en haut pour continuer :

- Et toi, qu'est-ce que tu penses d'elle ?

Il avait posé ça comme n'importe quelle autre question, mais Lem savait qu'il était vraiment curieux de savoir sa réponse. Il plongea alors son regard dans le sien et répondit, non sans rancune :

- Je sais pas trop... Enfin elle au moins, elle m'adresse la parole de temps en temps.

Il agrémenta sa phrase d'un léger sourire et Negi recula d'un pas. D'abord gêné, il se renfrogna et tenta de se défendre :

- J'ai été très occupé depuis qu'on est arrivés ici...

- Occupé à t'entretenir avec Kevin c'est ça ? Ça tombe bien, je vais justement voir ton nouveau meilleur ami.

Lem reprit sa marche mais Negi l'attrapa par le bras. Il semblait surpris et blessé, mais ne se démonta pas pour autant.

- Je suis désolé, lâcha-t-il. Je sais que je ne passe pas beaucoup de temps avec toi et les autres depuis qu'on est là mais ça ne veut pas dire que je vous oublie... Vous êtes mes amis, ma famille...

Ma famille, songea Lem. Mon frère.

- Alors on se retrouve en bas pour dire au revoir à notre sœur. A tout à l'heure.

Il se détacha et poursuivit sa route sans se retourner, jusqu'à s'arrêter quand il fut hors du champ de vision de Negi. Là, il souffla, puis continua jusqu'à trouver la pièce où séjournait l'enfant aux ailes noires.

Il tapa à la porte et attendit. Il n'avait jamais été autant hésitant avant d'entrer quelque part. Etait-il censé attendre qu'on lui dise d'entrer ? Devait-il entrer directement ? Finalement, la voix d'un jeune garçon finit par résonner :

- Entre, Lem.

Ce-dernier s'exécuta et observa Kevin confortablement installé sur le fauteuil à l'autre bout de la pièce. Entre eux, un petit bassin peu profond où une eau claire était illuminée par en haut.

- Bonjour, euh...

- Simplement Kevin, fit l'autre sans intonation particulière.

Lem était impressionné. Il savait que l'homme en face de lui paraissait jeune malgré ses deux-cents et quelques années, mais pas qu'il paraîtrait plus jeune que lui. Il avait l'impression de voir Negi, un peu plus massif et bronzé.

La plus grande différence étant bien sûr la paire d'ailes noires que celui-ci avait dans son dos.

- Approche, ordonna-t-il.

Lem referma derrière lui et obtempéra. Il se stoppa juste devant l'eau, et s'apprêta à demander ce qu'il faisait ici quand Kevin demanda :

- Tu as dû croiser Negai, n'est-ce pas ? J'espère que vous pouvez vous voir régulièrement malgré son emploi du temps plutôt chargé.

L'intéressé pesa ses mots. Se plaindre le ferait passer pour un gamin et mentir n'était clairement pas envisageable. Kevin savait déjà la réponse, ce qui l'intéressait était comment il allait répondre. Lem ne comprenait pas vraiment pourquoi.

- On se voit rarement à vrai dire. Mais j'imagine que ce qu'il fait est assez important pour justifier son absence, alors je prends mon mal en patience. Je ne lui en veux pas, il est de ma famille et je lui fais confiance.

Kevin le scruta de longues secondes, un étrange reflet orange dans les yeux.

- L'amour est quelque chose de compliqué et d'imprévisible, finit-il par lâcher. Retord même, quand il s'agit d'amour fraternel.

Lem serra les poings. Sa canine droite se planta dans sa joue et il s'arracha un petit morceau de chair. Une envie soudaine d'envoyer une épée Lumen entre les deux yeux de ce personnage qui se mêlait de ce qui ne le regarde pas lui parcourut le cerveau mais il se retint. Il se doutait qu'il ne s'en sortirait pas indemne.

A la place, il prit une grande inspiration et se maîtrisa pour se calmer.

- Vous semblez en connaître long sur le sujet, observa-t-il alors. Vous avez un frère ?

Il savait que non. Du moins s'il en avait eu un, il devait être mort depuis un sacré bout du temps.

- J'ai eu une sœur.

Lem crut déceler une once de tristesse sur le visage impassible de Kevin, mais celle-ci disparut quand il se leva. D'un seul coup, l'enfant aux ailes noires reprit une totale possession de l'espace, les plumes de jais dans son dos si impressionnantes qu'elles semblaient déguster la lumière. Il en arracha d'ailleurs une d'un coup sec tandis qu'il contournait le bassin et la tendit vers Lem.

Hésitant, il la saisit et fut surpris par son poids. L'objet d'une trentaine de centimètres était bien plus lourd que ce qu'il aurait pu imaginer.

- Qu'est-ce que je dois faire de ça ?

- Garde la toujours sur toi, et ne la brise que si tu en as besoin. Je le ressentirais immédiatement et saurais ou tu te trouves.

- En cas d'urgence si j'ai besoin de votre aide ? Supposa Lem.

- Non...

Kevin secoua la tête.

- Comme tu le sais déjà, tu seras aux côtés de Negai durant la durée du plan de Quentin.

- Oui.

Bien sûr qu'il le savait, il assistait aux réunions depuis qu'il était dans la base.

- Si jamais ton frère, à un quelconque moment de la mission décide de changer de camp, tu devras le tuer et briser cette plume.

Lem eut l'impression que c'était son cœur, qui se brisait à cet instant. Il vit son champ de vision se rétrécir, son sens de l'équilibre le faillir mais Kevin posa sa main contre son épaule, le ramenant dans le monde réel.

- Tu es fort et tu sais ce qui est juste, lui dit l'enfant aux ailes noires. Je sais que tu en serais capable s'il devient une menace pour notre monde.

Lem plissa les yeux.

Negi, une menace ?

Les souvenirs de son enfance auprès de son frère émergèrent dans son esprit, se mélangeant à d'autres bien plus récents. Il revit Negi se battre avec Bastien dans les sous-sols de l'Académie Sids, utilisant des pouvoirs de glace et une incroyable maîtrise des épées Lumen. Mais surtout, il le revit en Angleterre, changer une Magus en une effroyable Sorcière mesurant des dizaines de mètres de haut.

Il réalisa enfin le danger que Negi pouvait représenter.

- Oui... finit-il par dire. Je crois que... Je le tuerai s'il le faut.