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IX Margot

L'air était froid, le sol était froid, les murs étaient froids, les barreaux étaient froids, Margot était froide.

Quand on l'avait jeté dans cette cellule huit mois plus tôt, elle avait éclaté de rire. Ces enfoirés l'avaient remise dans la même que celle où elle avait été enfermée pour avoir tué son libérateur ; dans la vingt-septième base militaire de la Barrière. Les Régents avaient donc un sens de l'humour.

L'ironie de la situation l'avait maintenue le premier mois, l'aidant à surmonter les mêmes questions que pour son ancien crime : allait-elle avoir droit à la prison à vie pour avoir couvert la fuite de neuf révolutionnaires ? Ou allait-elle se faire simplement exécuter ? Trente jours avaient passés et personne n'était venu la voir. Les seuls bruits qu'elle entendait dans le couloir, c'était les pas de deux ou trois autres Magus enfermés là.

Il y avait eu un peu plus de mouvement au mois deux. Durant une semaine, elle avait passé un interrogatoire face à une « camarade » Magus affublée de l'emblème d'Aethernia sur son uniforme, qui retranscrivait toutes ses paroles à son libérateur derrière la vitre teintée. Elle lui avait posé de nombreuses questions sur les Révolutionnaires ; quand comptaient-ils frapper, où, combien étaient-ils ? Ce qui était con, c'est que Margot n'en avait aucune idée, elle ne les avait pas côtoyés assez longtemps pour savoir tout ça. Alors elle s'était contentée de dire qu'elle ne lâcherait rien, pensant qu'on la laisserait en vie tant qu'on pensait qu'elle avait des infos. Et puis même si on la torturait, elle résistait bien à la douleur.

Mais ils n'en firent rien.

Après la semaine d'interrogatoire sans résultats, on l'avait remise dans sa cellule. Sans menaces ni indices sur ce qui lui arriverait. Le mois trois arriva alors et la seule chose notable qui s'y passa, c'est qu'une des Magus emprisonnées fut sortie par un gardien, et il n'y eut rien d'autre jusqu'au mois quatre.

Une nouvelle fois, elle repassa l'interrogatoire. Les méthodes n'avaient pas changé, mais cette fois on lui demanda de raconter ce qu'il s'était passé entre le moment où elle avait quitté la vingt-septième base et quand elle y était retournée. Sachant que ça ne leur donnerait pas plus d'informations, Margot avait obtempéré. Il y avait eu une attaque sur le train qui devait la conduire à son jugement à Hopis, et elle avait pu s'enfuir dans la banlieue de Britanna. Elle y avait rencontré un gamin qui était devenu son libérateur, et avaient ensemble croisé la route de révolutionnaires. Tous deux s'étaient ralliés à la cause des révolutionnaires, étaient descendus à Kyouki récupérer le dirigeable Big Marion, s'étaient envolés en Angleterre pour une escale rapide, et en chemin pour l'Allemagne, ils avaient rencontré Lionel Gomon et Léna Lumen (qui avait d'ailleurs décapité son propre père). La suite, ils la connaissaient. Margot avait omis certains détails de son récit, comme la sorcière dans la forêt de Britanna, celle en Angleterre ou encore le fait que la mère de Josh avait quitté le pays en bateau. Et quand on lui redemanda si elle avait des informations sur la Révolution, elle ne lâcha rien.

Puis on l'avait ramené dans sa cellule, sans oublier de lui dire que Claire Licht avait été trouvée sur un bateau non loin des côtes une nuit, et qu'elle et tout son équipage avaient été tués.

C'était la première chose à laquelle Margot ne s'était pas préparée.

Cependant, elle savait qu'elle devait encaisser l'information sans broncher. Car si son état émotionnel se dégradait d'un seul coup, Josh, qu'il soit à deux mètres d'elle ou à deux millions, le ressentirait. Car ils étaient liés par le serment.

Alors pour supporter, Margot s'était dit que bientôt, les Révolutionnaires viendraient la chercher. Elle trouvait cette idée particulièrement niaise et peu probable les premiers jours, mais très vite cela était devenu vital pour sa santé mentale. Elle s'imaginait les murs de sa cellule exploser sur des milliers d'hommes et de femmes venues pour la délivrer. Pour la première fois de sa longue vie de Magus, elle se trouvait importante. Importante car elle avait permis avec Brad Verse de couvrir la fuite de Josh et des autres.

Ça la rendait heureuse.

Mais malheureusement tout ça s'estompait, car depuis une semaine...



L'air était froid, le sol était froid, les murs étaient froids, les barreaux étaient froids, Margot était froide.

- Allez, debout là-dedans, c'est l'heure.

La Magus se souleva difficilement et fit face au scientifique derrière les barreaux. Il ouvrit la cage et Margot se laissa mettre des menottes anti-magies passivement, en tentant de se souvenir du nom du scientifique. « Romain » lui vint à l'esprit, mais elle ne pouvait pas mettre le doigt sur son nom de famille. Il lui semblait cependant se souvenir que l'homme était descendu de Hopis spécialement pour elle.

Quelle chance.

Elle se laissa guider dans le couloir vide. Au mois sept, les dernières Magus avaient quitté la prison et elle était depuis seule avec ses pensées. Pendant qu'ils marchaient, le scientifique tenta de discuter avec elle mais elle ne l'écoutait pas. Et de toute façon, elle n'aurait pas pu lui répondre.

Enfin, il la fit rentrer dans une pièce, lui lança un « à tout à l'heure » et la laissa là, dans un cube parfaitement blanc.

Peu après, la porte s'ouvrit et une Magus fit son apparition. Il y eut un bruit de loquet, genre tu ne t'échapperas pas et la nouvelle arrivante scruta Margot dans les yeux.

- Qu'est-ce que tu veux ? Lança cette-dernière en la regardant tout aussi mal.

L'autre Magus ne répondit d'abord rien. Elle posa simplement les mains sur la combinaison blanche qu'elle portait et demeura muette.

- Quoi ?! Répéta Margot, de plus en plus agressive.

- Rien, lâcha finalement l'autre en rigolant. Je suis juste contente que mon pouvoir fonctionne enfin au bout d'une semaine.

Quel pouvoir ?

- Quel pou-

Margot écarquilla les yeux quand le sifflement retentit. Cette note irrégulière lui glaça le sang et elle se sentit comme paralysée. Elle voyait trouble, n'arrivait plus à discerner les contours de l'autre Magus.

Elle s'effondra à plat ventre, les mains liés dans le dos, les yeux rivés sur le sol blanc, trop blanc de la pièce. Bientôt, le sifflement s'arrêta et quand elle reprit contrôle de ses membres et qu'elle releva la tête, l'autre n'était plus là.

Plus grand-chose n'était là, en fait.

Margot se sentit vide. Non, elle se sentait évidée, comme si on lui avait volé quelque chose de très important. Néanmoins quelque chose la réchauffait toujours au fond de son cœur et elle se dit :

Josh, il va vite falloir que tu viennes.


Sinon je risque de t'oublier, toi aussi.



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