Magnolia fané
Magnolia, ma chère,
Préfères-tu la nuit ou le jour ? Vois-tu, je ne le sais même plus. Je m'en souviens, je disais la nuit. Parce que c'est dans ces rares instants que je pouvais contempler toi, cette fleur, briller au clair de lune. Où ton masque tombait, où nous n'étions plus obligées de faire semblant. De jouer à un jeu qui ne nous ressemblait pas. Te souviens-tu ? Tes cheveux contre lesquels nous râlions parce qu'ils tombaient sur mon visage. Toi au-dessus de moi, perdue et tu avais rigolé, je crois. Ma tête dans le creux de ton coude. Seule, je t'attendais, un peu honteuse, désespérée de t'avoir blessée. Dis, te rappelles-tu de nos nuits ? Et quand nous nous en créions ? Qu'on fermait les volets, qu'on mettait de la musique et qu'on proposait des jeux où la vue n'existait pas ; quel bon prétexte pour te mettre dans mes bras et pour t'embrasser. Tes lèvres contre les miennes, où sont-elles aujourd'hui ? Dis, te souviens-tu de ces fausses nuits parce que, je les ai oubliées. Préfères-tu la nuit ou le jour ? Tandis que tu me diras que tu ne sais pas, je te répondrai que mes nuits se sont transformées en insomnies ; que c'est là où elle a peur et que je suis démunie. Quand les nuits sont si longues qu'elles n'existent même plus. Ces nuits d'inquiétudes, de doutes, de cauchemar. Ces nuits où, depuis presqu'un an, tu n'es plus là.
M'aimes-tu ? Voilà une question que je t'offre, je ne veux plus de réponses. La dernière fois, je t'ai dit non. La dernière fois j'ai dit à mes amies que je ne savais pas si je t'avais vraiment aimée, que j'avais eu l'impression de profiter de toi. L'amour, ce n'était pas ça. J'avais dans mes mains, serré, mon cœur tout chaud, pour toi. Arraché à ma poitrine, les veines avec, deviens mon oxygène. Aime-moi, apprend-moi à le faire. Le sang coulait, mais je n'en avais que faire ; pourvu que me parvienne le tien, que nos sangs se mélangent et se lie. Devenir si proche et t'aimer tellement qu'on se serait soutenues à chaque épreuves. Quand prenais-tu des nouvelles ? Quand me disais-tu m'aimer ; avait-ce un sens à tes yeux ? Une réponse que toi-même tu ignores.
Ma chère, j'étais un oiseau quémandant la liberté. Un oiseau à l'aile blessée. Un oiseau dévoué. Je prenais du plaisir à manier mes mots pour te les offrir, voilà le plus beau présent que j'étais capable de te déposer. Mon amour poétique pouvait te déplaire, ô, si seulement tu t'y étais intéressée. Tu avais à passer ta main sur ma joue, m'attirer à tes lèvres, comme tout allait bien. Ma chère, mon amour du passé, tu es un fantôme. Tu dis rester mon amie, mais tu es tellement éloignée. Mon amour du passé, toutes les personnes que j'ai aimées, je les ai aussi détestées ; tu en fais évidemment partie. Je te déteste de m'avoir rendue comme ça et de m'avoir abandonnée.
De m'avoir laissée seule dans le froid. Dans la nuit noire. Dans les endroits rattachés à l'année précédente. Où tu m'avais embrassée dans un champ de boutons d'or alors que ton téléphone jouait une douce berceuse. Je t'aimais. Et à vie je t'en voudrai de n'avoir jamais eu d'intérêt pour ma personne, de tenter de me contredire. Mais ouvre les yeux, nos magnolias sont morts. Les feuilles salies, noires, comme nous. Tachées. Je te déteste et je t'aime de m'avoir laissée croire que nous, ce serait pour l'existence entière. Hanter encore.
J'espère que la vie sans moi est belle,
Ton magnolia fané.
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