Le grand jour arriva enfin. Alec venait d'enfiler son suberbe uniforme blanc de commandant. Il plaça son couvre chef et se regarda une dernière fois dans la glace devant lui. Il était tellement nerveux. Dans une heure, il serait le mari de Magnus. Il ne regrettait pas du tout sa décision, mais le jeune homme espérait seulement que son fiancé ne renoncerait pas au dernier moment.

— Alec ? Ça va ?

— Mhmm ? Oh, un peu nerveux. Je ne croyais pas que je pourrais être si inquiet pour un simple oui.

Jace lui passa une main apaisante sur l'épaule. Il était confiant et ne comprenait pas comment il pouvait considérer ce qu'il allait dire à Alec, mais il savait que c'était la vérité.

— Alec, ne t'inquiète pas. Magnus t'adore. Il ne pourrait jamais te dire non. Vous êtes fait l'un pour l'autre. Bon, peut-être un peu trop, mais c'est mieux que pas assez.

Les deux hommes rirent de bon cœur, détendant un peu l'atmosphère.

— Merci Jace. Je suis tellement content que tu aies finalement accepté de nous marier.

Il souleva la tête gêné. Il savait que sa sœur avait mis tout ses efforts dans cet homme et qu'il lui devait une fière chandelle.

Ah ! Tu sais, je ne le fais pas pour Magnus, je le fais pour toi. Tu le mérites. Et puis vous êtes tellement inséparables. Je n'oserais pas me mettre au travers du chemin de ton fiancé. Je pourrais le regretter pour le restant de mes jours. Mais, le jour où nous aurons nos propres maisons, ne t'offusque pas trop si je ne suis pas ton voisin immédiat.

— Je sais qu'il te mène la vie dure, mais crois moi, il t'apprécie beaucoup. Tu as sauvé nos enfants de Hodge et il t'en sera éternellement reconnaissant. Il est juste un peu impulsif.

— Un peu ?!

— Peut-être beaucoup, je te l'accorde. Mais c'est une partie de lui qui fait que je l'aime autant. Je ne sais jamais sur quel Magnus je vais tomber.

— Je sais, Alec. Je sais.

Il lui tapota un peu l'épaule avant de rectifier une dernière fois son noeud papillon.

*******

— Papou ! J'aimerais voir papa. Ça fait une semaine qu'il est toujours parti avec les autres. Je m'ennuie.

— Je sais mon p'tit pois. Il me manque, à moi aussi.

Magnus avait pris Madzie dans ses bras et la berçait doucement.

— Allons Magnus, tu dois terminer de te préparer.

Izzy, attrapa Madzie et lui fit faire un tour dans les airs.

— Ton papou est magnifique, n'est-ce pas ? Tu crois que papa voudra de lui comme mari ?

— Oh oui ! Il brille tellement. Papa va encore vouloir l'embrasser.

— Dans ce cas, tout le monde est prêt. Tu viens Magnus ?

— Tu crois qu'il aimera la bague ?

— Magnus, mon frère t'aime. Ce n'est pas un anneau qui fera la différence dans son esprit. La bague de ton père, c'est parfait. C'est ton héritage que tu lui donnes. Comment veux-tu qu'il soit déçu ?

— Je sais. Mon père était si important pour moi. Et lui, ton frère, il l'est encore plus.

— Alors tu sais qu'il l'adorera puisqu'elle viendra de toi.

— Merci Izzy.

*******

Alec était installé en avant d'un long tapis de fleurs. Leurs reflets argentés se réfléchissaient partout, laissant croire à un long miroir. Les chaises des invités, c'est à dire l'équipage tout entier, étaient décorées d'une multitude de feuilles dorées. Une espèce d'arbres, qui les protégeaient du soleil, produisait ces jolies parures qui resplendissaient de mille feux. C'était exactement le genre d'ornements que son fiancé choisirait.

Quelques lianes lilas étaient attachées aux rangs de chaises, ce qui ajoutait au décor enchanteur derrière Alec. Une prairie aux tons violets s'étendait à perte de vue à sa gauche et une rivière majestueuse coulait tout près d'eux en petites cascades, laissant Alec envahi de paix. Magnus avait trouvé l'endroit idéal. Le commandant était maintenant tout à fait serein et n'attendait que l'amour de sa vie.

Soudain, Madzie et Raphaël apparurent au bout de l'allée miroitante. Sa fille jetait des pétales multicolores aux dessus de sa tête, alors que son fils transportait les anneaux.

Magnus, hésitant, approcha et osa regarder son Alexander. Dès cet instant, plus rien ne compta que leur deux regards. Ils étaient déjà loin de tous les autres, dans leur propre univers d'amour, là où personne d'autre n'avait accès.

Magnus avait revêtu un superbe complet satiné qui s'agençait parfaitement au décor enchanteur. Fidèle à son habitude, des paillettes avaient été déposées d'un geste savant dans sa chevelure remontée. Il était splendide et Alec le regardait traverser l'allée d'un regard rêveur. Sa bouche s'était entrouverte, stupéfait par la beauté de son futur mari. Ses yeux étaient soulignés par une fine ligne d'eye-liner argenté qui lui donnait cette magnificence qui le décrivait si bien. Alec le regard amoureux, était incapable de décrocher ses yeux de l'apparition magistrale de son fiancé.

Sa famille arriva enfin à sa rencontre et Magnus prit la main d'Alec, l'enlaçant de ses propres doigts tout en ne quittant jamais son regard.

Magnus était tout aussi charmé par son fiancé qui avait opté pour le blanc, s'harmonisant parfaitement au lilas derrière lui. Les dorures sur ses épaules rappelant les feuilles dorées des arbres qui les protégeaient.

Il aimait cet homme avec intensité, lui qui lui avait donné un amour inconditionnel ainsi que des enfants merveilleux qui le comblaient chaque jour de sa vie. Comment ne pas succomber à ces yeux hypnotisant qui le rendait tellement heureux. En cet instant, son fiancé était un livre ouvert où il pouvait y lire la promesse d'un amour éternel. C'était suffisant pour le rendre encore un million de fois plus amoureux de cet homme qui était à la fois courageux et d'une douceur infinie.

Le milliardaire était prêt depuis longtemps pour ce jour inoubliable, et ça en avait valu la peine.

À contre cœur, il lâcha son amoureux des yeux et se retourna vers Jace qui les unirait pour la vie.

*******

La cérémonie, se déroula sans encombre et les amoureux purent enfin déclarer leur amour. Magnus débuta sans hésiter.

— Alexander, tu as fracasser tous les murs que je m'étais forgés autour de mon cœur. Je partais pour Magnificiant avec la conviction claire qu'il ne me serait plus jamais possible d'aimer. Un simple regard et tu as détruit toutes mes pensées. Je croyais avoir aimé dans le passé, mais c'était avant de te rencontrer. Maintenant, je sais que je n'ai jamais aimé avant toi. Ta beauté physique a capté mon attention au premier coup d'œil, mais je connaissais déjà, par ta sœur, toute ta beauté intérieure qui s'est révélée être encore plus magnifique que tout ce que je savais déjà de toi. Nos neuf belles années en tant que couple et les trois dernières en tant que famille se sont déroulées à une vitesse vertigineuse, ne cessant de me démontrer toutes tes qualités. Tu as toujours eu du temps pour moi, malgré tes journées surchargées. Nos enfants n'ont jamais souffert de ton absence puisque tu les apportais régulièrement avec toi dans la salle de pilotage, même si quelque fois ils te nuisaient plus qu'ils ne t'aidaient. Tu réponds à leurs millions de questions sans jamais perdre patience. Et de la patience, tu en as ! Crois-moi, je sais comment je suis intense parfois, et tu n'as jamais laissé transparaître la moindre irritabilité. Au contraire, tu as ce regard adorateur chaque fois que tu poses les yeux sur moi, me faisant sentir aimer et unique. C'est un regard que tu m'as révélé dès notre rencontre, me dévoilant chaque jour que je suis l'unique détenteur de ton cœur, que je suis le roi de ton cœur. Alors, pour mettre les choses au clair, saches que c'est toi qui es le roi de mon cœur. Moi, Magnus Bane, ton sujet et futur mari, te resterai fidèle et amoureux jusqu'à notre dernier souffle.

Il pencha imperceptiblement la tête à la recherche de ce regard qui le faisait chavirer chaque fois. Il le trouva, mais encore plus formidable qu'à l'ordinaire. Il y lut la promesse d'être lui aussi fidèle et amoureux jusqu'à leurs derniers souffles. Son fiancé baissa les yeux et commença sa propre ode à l'amour.

— Magnus, tu es entré dans ma vie, il y a neuf ans. Dès l'instant où nos regards se sont croisés, j'étais perdu. Je suis tombé sous le charme de toi, l'homme de ma vie, celui dont je ne soupçonnait même pas l'existence.

Il prit la main de Magnus et passa doucement son pouce sur le doigt qui portait l'anneau de leur union. Ses lèvres esquissèrent un léger sourire de contentement. Ensuite, il releva la tête et caressa la joue de son partenaire.

— Ton visage a littéralement ravi mon cœur. Ta joie de vivre chaque moment comme si c'était le dernier m'a atteint de cette flèche qui a tué tout ce qui était négatif pour ne produire qu'un baume de bonheur autour de nous. Ton talent pour toujours faire sortir le meilleur des autres m'a fasciné dès notre rencontre et je dois avouer que tu m'émerveilles un peu plus chaque jour. J'aime tout de toi. Ton sourire qui me fait perdre la tête à chaque fois que je te regarde.

Il passa alors son pouce sur les lèvres de Magnus.

— La façon dont tu agites tes mains négligemment quand tu veux un peu d'attention;

Il releva la main de Magnus qu'il tenait encore dans la sienne et la porta à ses lèvres en toute tendresse.

— Tes yeux si magnifiques qui me regardent comme si j'étais la chose la plus importante au monde.

Alec plongea alors son regard dans l'océan d'étoiles dorées qui parsemaient ses iris et continua.

— Mais aussi tes étreintes d'une douceur infinie lorsque tu t'es ennuyé après une longue journée.

Il ramassa de sa main, toujours sur la joue de Magnus, une mèche de cheveux qui s'était déplacée. Il passa délicatement ses doigts sur le front de son fiancé pour suivre le chemin derrière son oreille et finalement finir sa course derrière le cou du milliardaire.

— Et bien entendu tes baisers. Tous ici doivent en avoir marre que tu m'embrasses sans arrêt.

Il regarda Jace du coin de l'œil et dirigea à nouveau son regard enflammé vers l'amour de sa vie.

— Mais n'arrête surtout pas. C'est mon petit plaisir quotidien de savoir que tu toucheras mes lèvres au moment où je ne m'y attendrai pas. Et ce moment est toujours magique parce que tu le partages avec moi sans la moindre arrière pensée, seulement parce que tu m'aimes et que je t'aime en retour un peu plus chaque fois.

Les yeux de Magnus s'étaient remplis d'eau et son ventre, déjà bien chamboulé par la journée forte en émotions, se contracta d'amour.

— Pour toutes ces raisons, je veux t'avoir en tant que mari jusqu'à la fin de nos jours et encore un peu plus si c'est possible. L'éternité ne serait jamais assez pour nous séparer. Je sais que mon amour pour toi sera éternel et qu'il ne serait pas possible de ne plus t'aimer. Je t'aime pour toujours et à jamais.

Magnus était sans voix et se demanda s'il pourrait survivre à son cœur amoureux qui battait la chamade.

Jace qui avait suivi leurs échanges prononça, avec un trémolo dans la gorge, les mots qui les uniraient pour la vie.

— Par les pouvoirs qui me sont conférés, Je vous prononce mari et mari. Vous pouvez maintenant vous embrasser.

Les deux époux n'attendirent pas un instant de plus et s'enlacèrent avant de joindre leurs lèvres en tant que nouveaux mariés.

— Mon mari, souffla Alec au bord de ses lèvres, après un baiser d'une douceur infinie.

— C'est fabuleux comma ça sonne bien ! Voyons voir comment ton nouveau nom raisonne entre mes lèvres... Alexander Gideon Lightwood-Bane.

— C'est vrai qu'entre tes lèvres, ces mots sonnent comme une musique à mes oreilles, Monsieur Magnus Lightwood-Bane.

Ils étaient encore front contre front et se regardaient avec intensité lorsque les invités se levèrent et les applaudirent en criant et sifflant leur joie. Madzie en profita pour grimper au bras de son papa et l'embrassa sur la joue, très heureuse pour ses parents. Raphaël, d'ordinaire peu loquace, imita sa sœur en montant dans les bras de Magnus.

Tout était parfait dans ce décor enchanteur.