La chute
La soirée se déroulait parfaitement. Après tout, c'était leur dernier jour de liberté et il fallait en profiter un peu. Alec se prit même à rêver de Magnus sous ses lèvres, et malheureusement pour lui, Izzy, qui avait aussi un diplôme en psychologie, se concentra sur le cas de son frère. Il avait toujours été si droit et sans attache qu'elle se dit qu'il était plus que temps de le faire sortir de sa coquille.
— Hé bien grand frère, la vue est à couper le souffle, n'est-ce pas ?
À ce moment, Alec se mit à rougir sans qu'il ne puisse rien y faire. Elle avait fait mouche. Il ne regardait pas le paysage grandiose, mais bien Magnus. Ils étaient tellement à l'opposé l'un de l'autre qu'elle n'espérait pas quoi que ce soit, mais là, maintenant, il y avait bien une étincelle dans les yeux de son frère. La dernière fois que c'était arrivé, il y avait un tas de gens qui le félicitaient pour son travail sur la nouvelle technologie qu'il venait d'inventer.
— Allez grand frère, fais un homme de toi et propose-lui un verre. Je sais que tu en meurs d'envie, et crois-moi, j'ai comme l'impression qu'il ne te dira pas non.
Et elle repartit sans d'autres explications.
Alec savait trop bien qu'elle parlait de Magnus. Il prit donc son courage à deux mains et se jeta à l'eau. Magnus savait vraiment comment faire la fête. Ce dernier était maintenant libre de ses vêtements et s'apprêtait à entrer dans le spa ou se trouvaient déjà Jace et Clarissa Fairchild.
Clary, comme ils l'appelaient tous, était d'un tempérament déterminé et, bien qu'elle soit la fille du directeur de la NASA, elle avait travaillé d'arrache-pied pour se faire admettre dans la mission. Elle avait obtenu son doctorat en science de la faune et avait terminé son entraînement intensif au sein des meilleurs qui devait durer plus de 5 ans. Bien sûr, elle l'avait platement terminé en 3 ans et demi. Elle avait donc toutes les raisons du monde de fêter ce soir là. Jace qui ne s'accordait jamais de repos était bien installé dans le spa et discutait tranquillement avec Clary. S'ils n'étaient pas aussi acharnés tous les deux, ils auraient fait un couple parfait.
C'est à ce moment que Magnus entra vigoureusement dans l'eau et les aspergea entièrement. Il ne voulait pas les faire fuir, mais voilà, c'était son truc de sortir les gens de leur zone de confort.
Et puis arriva Alexander.
Wow ! Il était si désirable et, en même temps, tellement inaccessible. Oui, le grand Magnus Bane avait du mal à comprendre ce qui lui arrivait. D'ordinaire, Alec n'aurait été qu'une simple personne parmi des milliers, mais aujourd'hui, il voulait vraiment tourner la page avec Camille et le milliardaire se sentait un peu maladroit.
— Alexander ! Quel plaisir de te voir à l'extérieur, viens me rejoindre ! Nous pourrons mieux discuter.
— Oui Alec, je t'ai apporté ton plus beau maillot, lui dit sa sœur au coin de l'oreille. Vas-y, plonge !
Il regarda sa sœur qui lui tendait le simple morceau de tissu. En roulant des yeux, il se retourna et se dirigea vers l'une des cabines mises à la disposition des invités.
En sortant, il jeta un œil vers Magnus et Izzy qui discutaient. Magnus regardait Izzy qui ne s'était pas décidé à prendre un bain. Il se mit à rire de ce qu'elle venait de dire. Ce son était si doux. Par contre, on pouvait voir qu'il semblait gêné par les propos d'Isabelle. Il secoua la tête et lorsqu'il la releva à nouveau, il rencontra le regard d'Alec. Immédiatement, tout disparut entre les deux hommes. Il ne resta plus qu'eux.
Alec, qui n'aimait pas être le centre d'attention, se précipita dans le spa. Magnus, qui une fois de plus avait retenu son souffle devant un si beau corps, ne put que le dévorer des yeux. Le pauvre Alec essaya de paraître le plus naturel possible, mais il glissa sur la première marche du spa et se fracassa la tête contre la pierre dure.
— Alec ! Tout va bien ?
Izzy venait de prendre le contrôle en tant que médecin en chef de la mission et elle mit immédiatement ses talents à profit.
— Magnus, peux-tu nous diriger vers une chambre ? Je dois m'assurer qu'Alec n'a pas de commotion ou d'autres symptômes pouvant l'empêcher de faire partie de la mission.
— Bien sûr, Izzy.
Magnus se sentit plutôt honteux. À quoi avait-t-il pensé en les invitant tous à cette fête ? Il venait peut-être de compromettre la mission dans son entièreté. Si le commandant en second ne pouvait pas faire son travail, tout était foutu. Mais au fond, ce qui le rendit le plus fou, c'était de savoir qu'Alec était blessé. Il ne comprit pas pourquoi, mais il eut comme un pincement à l'estomac. Ce fut avec cette sensation qu'il ouvrit un passage pour Izzy et Alec et qu'il aida à transporter le blessé jusqu'à sa propre chambre.
— Izzy, tout va bien. J'ai juste un peu mal à la tête. Ne t'en fais pas, je vais bien.
— Non, Alec ! Il faut être prudent. Je vais t'observer pour le reste de la soirée et m'assurer que tu ne tourneras pas de l'œil.
— Bien sûr ! Je comprends, mais on pourrait quand même retourner à la maison, la supplia-t-il.
— Bien essayé, mais non. Magnus ? Peux-tu aller me chercher mon sac de médecine dans l'auto ?
Elle lui tendit ses clefs et Magnus se précipita sans rien dire. Il était tellement inquiet pour Alec qu'il ne s'aperçut même pas qu'il était revenu et qu'il tenait la main d'Alec dans l'espoir que tout aille bien.
— Ok Alec ! Tu sembles plutôt bien, mais il faudrait que tu gardes le lit au moins jusqu'à demain afin d'éliminer tout risque.
— Mais Izzy, comment veux-tu que je fasse cela sans pouvoir me rendre à la maison ?
— Hé ! Il n'y a pas de problème Alexander, osa Magnus. Je vais veiller sur toi, ce soir. Je vais demander à tous les invités de quitter et je reviens.
Magnus traversa très vite la pièce et on l'entendît se démener pour faire sortir les plus éméchés. Pour sa part, Izzy ne quitta pas Alec des yeux et dut admettre que Magnus semblait plutôt enclin à se rendre utile. Elle ne put retenir un petit rire narquois et, tout en vérifiant les signes vitaux de son frère, elle aborda le sujet de son ami milliardaire.
— Tu ne trouves pas qu'il est mignon ?
— Qui ?
— Qui, d'après toi ? Magnus voyons ! Mais c'est quoi ton problème ? Il n'a pas arrêté de te regarder de toute la soirée et toi tu demandes qui ? Il est si généreux de nous avoir prêté sa demeure pour cette dernière soirée. Et as-tu vu ce corps ? Mhmm ! Ne me dis pas qu'il n'est pas ton type, c'est impossible. Magnus, c'est le type de tout le monde. En fait, tu sais qu'il est bi ? dit-elle en arrangeant les draps de soie dorée.
Son frère se retourna si rapidement, qu'il eut une sensation de nausée. Ce ne fut pas une nausée comme lorsqu'on était malade, mais celle qu'on ressentait quand des papillons nous retournaient l'estomac ; quand tout notre être espérait quelque chose et qu'il comprenait enfin que c'était accessible ; une sensation d'espoir et de joie tout à la fois.
Il se prit la tête et espéra que sa sœur ne comprendrait pas. Izzy crut qu'il pouvait avoir une quelconque lésion à la tête et lui interdit de bouger du lit.
— Ha ! Voilà ! Le dernier invité est parti, s'exclama Magnus.
Cet homme était si prévenant. Alec le regarda revenir au pied du lit et se prit à le détailler. Il portait toujours son maillot qui lui descendait bien bas à la taille tandis que quelques colliers pendaient à son cou, ce qui faisait un effet monstre sur le bas du corps d'Alec. Magnus avait des abdominaux finement sculptés. Et que dire de ses fesses qui semblaient si fermes sous ce bout de tissu.
Il était tellement tentant.
Ses lèvres semblaient l'appeler, ses cheveux étaient une pure œuvre d'art, mais lorsqu'il trouva enfin les yeux de Magnus, il ne put retenir une petite exclamation de surprise.
Ses magnifiques prunelles avaient tourné au jaune ambré. Il les avait cru brunes, mais à ce moment précis, il les vit dans toutes leurs splendeurs, et elles étaient extraordinaires. Il ne pouvait plus détourner son regard. Le commandant en second n'avait jamais vu des yeux aussi fascinants. Il était l'homme le plus sexy de la planète et même de l'univers.
On était bien à quelques mois de découvrir un nouveau monde et il n'y avait aucun doute que Magnus serait toujours le plus attirant, même dans d'autres galaxies. Toutes les pensées d'Alec commencèrent à l'affecter et son maillot commença à devenir beaucoup trop serré à un certain endroit. L'astronaute dut changer sa position de façon a cacher son attirance.
Sa sœur se méprit et crut qu'il avait poussé un cri de souffrance lorsqu'il avait vu les yeux de Magnus et qu'il avait changé de position pour être moins incommodé par la douleur. Elle reprit à nouveau son bras pour vérifier son rythme cardiaque et lui expliqua qu'il ne devait en aucun cas prendre de risque et se reposer avant la quarantaine.
— Ton rythme cardiaque est beaucoup trop élevé, tu dois vraiment faire attention. Je t'avertis, il n'est pas question que tu quittes ce lit.
— Très bien Izzy, je vais t'écouter.
Il n'aurait pour rien au monde dit à sa sœur que son cœur battait la chamade parce que l'homme le plus attrayant du monde se trouvait à quelques centimètres de lui. Et surtout pas si l'homme en question le regardait avec autant d'intensité et qu'il se préoccupait du bien être du blessé.
En effet, Magnus, qui se méprit aussi sur les symptômes d'Alec. Ce fut pour cette raison qu'il lui prit la main et essaya de retoucher l'oreiller pour le mettre plus à l'aise.
— Ne t'inquiètes pas Izzy. Ton frère est entre bonnes mains. Je vais m'assurer qu'il ne quitte pas ce lit une seule seconde, s'écria Magnus inquiet au plus haut point.
— Mais j'y compte bien, Magnus.
Izzy remit ses outils dans son sac et les regarda une dernière fois avant de quitter la chambre. Elle sortit, un petit sourire malicieux au coin des lèvres. Avait-elle compris le malaise d'Alec ? À ce moment, il s'en moqua éperdument. Il se retourna vers Magnus et comprit qu'il était perdu. Le milliardaire avait les lèvres entrouvertes et son regard le sondait, plus intense que jamais. Quel sort lui avait-il jeté ?
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