Chapitre 10 : Le Temple de la Terre
Le bruissement des feuilles. Le parfum des fleurs. Le chant des oiseaux. La lumière qui tombait en de fins rayons sur la mousse, entre les ombres des arbres.
Joséphine se réveilla avec un immense mal de tête. Elle avait l'impression qu'on jouait du tambour avec, et la musique se répercutait dans tous les recoins de son cerveau, jusque dans ses oreilles. Elle ouvrit difficilement les yeux, elle n'avait aucune envie de s'extirper de son sommeil. Elle reçut un rayon de soleil dans les paupières alors que celles-ci venaient de se décoller, ce qui lui valut une belle grimace, puis balança sa tête en arrière afin de gagner un peu d'obscurité et observa.
Elle était dans une jungle. Enfin, cela ressemblait à une jungle, car des arbres hauts de six mètres la composaient, et elle n'en avait pas vu de semblables au square municipale. Les branches étaient régulièrement espacées et les feuilles vertes semblaient avoir à peine poussé. Certains arboraient fièrement de magnifiques fleurs d'un rouge éclatant, d'autres d'énormes fruits juteux. Les feuillages étaient tellement épais qu'un lumière tamisée régnait dans la forêt. Le sol, lui, était couvert d'herbe et de fleurs, à part l'endroit où Joséphine était allongée quelques instants auparavant qui était fait d'un épais tapis de mousse. Un cours d'eau ruisselait paisiblement et emplissait la forêt d'un bruit apaisant.
Le plus étrange, c'est que malgré les oiseaux qui piaillaient depuis son réveil, Joséphine n'avait vu encore aucun animal. Elle observa attentivement les arbres, aucune des bêtes à plumes n'était présente. Aucune trace de nid non plus, d'ailleurs. Si les oiseaux n'étaient pas ici, d'où venait leur chant?
Et où était-elle? À sa connaissance, aucun parc ni jardin ne savait recréer un écosystème aussi réaliste. Elle se croyait vraiment au milieu de la jungle. Attends, elle ne pouvait pas vraiment y être... Si ?
Joséphine se mit à rire nerveusement, le corps penché sur ses mains. Elle était dans la même position qu'un vacancier au bord de la mer, ne manquait plus que la serviette et le sable. Elle resta assise de nombreuses minutes à contempler la flore foisonnante. Elle n'en avait jamais vue de telle... Tout cela commençait à être très bizarre. Elle se releva, s'épousseta et se mit à marcher, sans direction précise, vu qu'elle n'avait aucune idée de l'endroit dans lequel elle se trouvait. Elle slalomait entre les arbres gigantesques, allant et revenant.
C'est alors qu'elle y pensa.
" Et mon pouvoir, alors ?"
Elle se pencha le plus près du sol qu'elle put, puis y apposa les deux mains et de concentra. Sa conscience entra alors profondément sous terre, son corps restant à la surface.
Au début, elle ne vit que du noir. Elle appela, cherchant une conscience végétale ou animale à travers le sol. Elle n'eut en premier lieu aucune réponse, puis elle perçut quelque chose, qui lui apparut comme une traînée verte à travers les ténèbres de la terre vide. Elle se connecta à la plante, et elle réussit à communiquer avec elle :
"Bonjour ! Savez-vous où je suis ?
- Quel bonheur... Tu es enfin arrivée... lui répondit la voix.
- Hein ? Qui êtes-vous ? Et qu'est-ce que je fais là ?
- Nous sommes sauvés... Nous allons renaître... Estralis va renaître...
- Mais de quoi parlez-vous? Et qu'est-ce que c'est, Estralis?
- Il faut... Il faut que je leur dise..."
Joséphine entendit alors un cri retentissant, puis la lumière vacilla.
" Hé ! Vous êtes encore là ? Ne me laissez pas seule !
- Enfuis-toi! Enfuis-toi ! Ils arrivent ! Ils te cherchent ! Trouve la blanche et les trois autres ! Sauvez-nous, toutes les cinq ! Sauvez-nous !"
Ce fut les derniers mots qu'elle entendit, et le lien s'estompa.
Joséphine se releva, l'esprit embué par cet étrange échange. Sauver Estralis ? Qu'est-ce qu'Estralis? Qui est la Blanche? Et les trois autres ?
Joséphine se remit à marcher, le pas encore plus hésitant qu'auparavant. Cette fois, ce n'est plus où elle allait qui lui importait... C'était ce qu'elle devait faire.
Les trois autres... Sûrement les trois autres éléments, non? Elle y connaissait suffisamment en magie pour savoir que la terre, le feu, l'air et l'eau ont été créé les premiers, tous ensembles... Elle était la terre, qui étaient les autres ?
Elle stoppa net et poussa un cri. Tout lui revint en mémoire, les maillots qui s'étaient rangés tous seuls, l'eau qui sortait de la piscine, les pierres qui lui sautaient dessus, à Emma et à elle...
Elle se souvint soudain de son téléphone et remarqua alors que sa tenue avait changé. Sa combinaison blanche à rayures noires s'était transformée un en short court et brun et un T-shirt vert légèrement foncé aux extrémités, et ses baskets en sandales de cuir. Elle sentait toujours le contact dur et froid de son collier contre son cou. Son téléphone, quant à lui, avait disparu. À présent, elle savait qu'elle n'était plus en France.
Et flûte. Elle pensait que grâce à son portable, elle pourrait contacter ses parents, voire savoir où elle avait atterri... Mais elle doutait de la qualité du réseau, en pleine jungle. Et, bien évidemment, aucun village à l'horizon. Elle commençait à vraiment détester l'endroit où elle avait atterri.
Joséphine sentit la colère monter en elle. Ses mains se serrèrent si fort que ses phalanges devinrent blanches, et, pour certaines, craquèrent. Son visage prenait une teinte cramoisie et ses cheveux, malmenés par le vent, ne cessaient de venir la gifler. En réaction à sa colère, son pouvoir s'activa et apparut comme un halo vert autour d'elle, dont la lumière émanait du sol. Les arbres frémirent, certaines fleurs virent leur croissance s'accélérer, tandis que d'autres vinrent se refondre dans la terre qui leur avait donné naissance. Le sol craqua et se fendilla, formant un cercle parfait autour de... Joséphine.
Cette dernière n'eut pas le temps de voir ce qui lui arriva. La terre qui s'était creusée se souleva à une vitesse ahurissante, comme une immense colonne. Quand enfin elle s'arrêta, Joséphine se trouvait à la même hauteur que la cime des nuages. Et un spectacle incroyable se déroulait sous ses yeux.
Autour d'elle s'étendait une immense forêt, dont les couleurs des feuillages formaient toutes les teintes de vert existantes, allant du vert kaki au vert pomme, en passant par le turquoise et le vert sombre. Un éclat de lumière l'aveugla, et elle remarqua que loin derrière la forêt se dressait un océan immense, dont la lumière du soleil qui tombait sur ses flots repartaient en rayons irisés sur toute la terre.
C'était tout ce qu'elle pouvait voir depuis sa colonne. Elle aurait voulu en voir plus, mais à l'instant où elle essaya de se hisser sur la branche de l'arbre voisin, un violent courant d'air la fit basculer.
Et Joséphine tomba dans le vide.
********************
Joséphine entendit un hurlement tout du long de sa chute. Elle mit un moment avant de comprendre que c'était elle qui criait. Elle voyait le sol se rapprocher de plus en plus, à une vitesse alarmante... Puis, plus rien. Le noir total.
Elle ouvrit difficilement les yeux. Elle avait peur de voir du sang sur le sol, de s'être fait une blessure grave... À sa grande surprise, il n'en était rien.
Elle se trouvait allongée, sur une feuille d'une taille immense. Elle se releva doucement et vit, pendant un court instant, un petit être vert se faufiler derrière les arbres. Elle se laissa glisser le long de la feuille, atterrit sur ses deux pieds et regarda autour d'elle, repérant un éventuel danger, mais rien. Alors elle se remit en route.
Elle avait le souvenir d'avoir vu , quand elle était sur sa colonne de terre, une sorte de colline au milieu de la forêt. Elle espérait trouver cette colline, et pria pour être dans la bonne direction. D'une façon ou d'une autre, elle quitterait cette forêt.
Joséphine trouva enfin la colline. Celle-ci avait été dure à trouver, dissimulée par des arbres au feuillage épais et aux branches entremêlées. Elle était également nettement plus grande que ce qu'elle imaginait ; vue de haut, elle ressemblait à une petite bute. Mais elle soupira en voyant que son escalade par ce côté était irréalisable. Elle se mit alors à la contourner par la droite, mais les rochers abrupts qui la bordaient étaient beaucoup trop grands pour une jeune fille de 13 ans. Arrivée à l'autre extrémité de la colline, Joséphine trouva quelque chose d'étrange.
La face de l'amas de terre avait été creusée pour former une petite grotte. A en juger par l'arche de pierre qui en marquait l'entrée, elle avait été construite ou découverte par un homme. De fines lianes recouvraient l'entrée, rendant l'intérieur impossible à voir depuis l'extérieur. Des arbres avaient poussé sur le haut de l'arche, et leurs racines pendaient sur le rideau de lianes. Ici, la lumière du soleil perçait à peine entre les feuilles des arbres, et Joséphine aurait parié que l'intérieur était tout aussi sombre, voire plus. Elle inspira un gran coup et souleva le rideau de lianes.
L'intérieur de la grotte était tellement noir que Joséphine ne voyait même plus ses mains. La température avait radicalement chuté et il flottait dans l'air une odeur de moisissure et de renfermé. Elle sentait un sol en terre sous ses pieds, et des murs de pierre sous ses mains. Joséphine tourna la tête en arrière pour voir ne serait-ce qu'un peu de clarté, mais tout ce qui lui parvint était une lumière verte due aux lianes qui éclairait à peine l'entrée de la grotte. Puis elle regarda de nouveau devant elle et plongea dans l'obscurité.
Joséphine progressait petit à petit. Elle avait déjà buté deux fois sur des rats qui avaient élu domicile dans ce lieu, et s'était étalée par terre deux fois. Elle gardait la main droite posée sur le mur en permanence, autant pour s'orienter que pour se rassurer.
Bizarrement, plus Joséphine progressait, plus elle voyait une sorte de... Lumière blanche qui rayonnait. A un moment, elle voyait même suffisamment pour quitter le mur et se diriger seule. Son cœur battait la chamade, ayant peur de ce qu'elle allait trouver... Plus elle approchait, plus le "couloir" qu'elle avait emprunté s'élargissait, au point qu'à un moment, elle se trouva devant une salle ronde... Et vit la cause de la lumière.
Au milieu de la pièce, il y avait un socle circulaire.
Sur le socle, il y avait une jeune femme, vêtue de blanc.
Et cette femme rayonnait.
Prenant conscience qu'on l'observait, elle se retourna tout doucement, Joséphine put voir son visage.
Ou du moins, une partie de son visage, car ses yeux étaient recouverts d'un voile blanc qui la rendait méconnaissable.
- Bienvenue, fille de la terre...
Joséphine redressa la tête lorsqu'elle entendit sa voix. La dame lui sourit, puis disparut dans un nuage de poussière blanche. Même après sa disparition, la lueur continuait d'éclairer, puis finit par disparaître.
Ce ne fut que lorsque que la lumière se ternit que Joséphine reprit ses esprits. Cette dame... Il lui semblait avoir déjà vu quelque part. Mais où ? Et que signifiait "fille de la terre"?
Joséphine s'approcha de l'estrade circulaire où elle se trouvait quelques instants plus tôt. Celle-ci était en pierre gravée d'un symbole de fleur en son centre. La plante était si détaillée qu'on pouvait croire qu'elle était réelle. Quand Joséphine posa ses pieds dessus, quelque chose d'étrange se passa.
Elle ressentit une énorme force d'attraction et fut clouée au sol, à genoux. Le plafond s'ouvrit en deux et une tonne de terre et de pierre se déversa à l'intérieur, juste autour de l'estrade. Puis un rayon partit de Joséphine et fonça vers le ciel.
Le rayon monta de plus en plus, puis explosa et un symbole apparut.
La même fleur que sur l'estrade était gravée dans le ciel.
La force d'attraction disparut, et Joséphine s'écroula au sol, épuisée.
Mais avant de sombrer dans les ténèbres, elle vit autre chose sur l'immensité bleue.
Trois autres rayons.
Quatre rayons.
Trois autres symboles.
Quatre symboles.
Quatre éléments.
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Bonjour tout le monde !
Voilà, Joséphine est arrivée sur Estralis et apparemment elle n'est pas seule...
Qui est la dame blanche apparue dans la grotte ?
Joséphine : C'est vrai, c'était qui ?
Moi : Euh... Qu'est ce que tu fais là ?
Joséphine : J'essaie de savoir où je suis, c'est tout ! D'ailleurs, déverouille la porte, parce que y a pas que moi qui veut entrer...
( Bruits extérieurs) : Joséphine ! Alors tu ouvres ? C'est pas sympa ! Si tu ouvres pas je vais la cramer, cette porte !
Moi : Bon bah euh je vais y aller hein, au prochain chapitre ! ( Prends son manteau, ses lunettes de soleil et son chapeau et s'en va )
( Voix extérieures) : Eh ! T'as oublié la porte ! ( Bom bom bom )
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Merci beaucoup à tous d'avoir lu !
Au fait, merci pour les 100 vues ! Ça me fait super plaisir !!
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