Avant de vous laisser lire tranquillement le chapitre, je tiens juste à vous expliquer le code que j'utilise dans cette histoire pour les dialogues :

→ en gras et italique → coréen

→ en italique → description à l'intérieur du dialogue qui est également mise entre parenthèses (ou réplique d'une personne qui est à l'autre bout du fil téléphonique)

Bonne lecture !

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« Je vous répète pour la millième fois que je n'ai pas envie de vous donner mon numéro. On ne se connaît pas, donc je ne vois pas pourquoi je devrais vous le donner. »

Ces paroles exaspérées venaient d'une jeune femme qui était abordée par deux hommes. Ces derniers la harcelaient depuis près d'une dizaine de minutes et ignoraient ses mots de refus. De ce fait, les dernières paroles prononcées n'eurent absolument pas l'effet escompté sur les destinataires. En effet, l'un d'eux lui répondit sur un ton très suggestif qui ne fut pas pour plaire à la jeune femme.

« Cela nous donnera une raison de mieux nous connaître.

– Je n'ai pas envie de vous connaître. Pouvez-vous me laisser tranquille, maintenant ?

– Pas tant que vous ne nous avez pas donné au moins votre numéro de téléphone. (Il marqua un temps d'arrêt) Le vrai, cette fois-ci. »

Elle les dévisagea d'un regard assassin sans leur obéir et tout en maudissant la société dans laquelle elle vivait, car, à cause de sa mentalité, les passants faisaient comme s'ils ne voyaient pas qu'elle était dans l'embarras. À vrai dire, elle était encore plus mal à l'aise que ce qu'elle n'avait l'air et elle priait de toutes ses forces pour ne pas faire de crise de panique comme cela pouvait lui arriver parfois. Cependant, les deux hommes ne semblaient pas s'en apercevoir et ils continuaient d'insister.

« Allez, c'est pas grand-chose un numéro. Promis, on s'en va dès que vous nous l'avez donné.

– Pourquoi devrais-je vous le donner ? Excepté pour que vous me laissiez tranquille.

– Parce qu'on vous le demande gentiment. »

La jeune femme retint une insulte et les foudroya du regard avant de leur rétorquer d'un ton glacial et sans appel.

« Non, le fait que vous le vouliez ne me donne toujours pas envie de vous le donner. Je ne sais pas à quoi cela va vous servir. Et puis, forcer les gens pour avoir leur numéro n'est pas quelque chose de 'gentil'. Donc trouvez quelqu'un d'autre. »

Elle ne leur laissa pas le temps de répondre et essaya de forcer le passage pour s'éloigner d'eux. Malheureusement pour elle, l'un des deux hommes l'attrapa par le bras et la ramena à l'endroit où elle était précédemment. La jeune femme lâcha un cri de surprise qui se changea en un gémissement de douleur lorsque l'homme serra un peu trop son bras.

Avant que l'un des trois ne puisse dire quoi que ce soit, une voix légèrement menaçante les interrompit.

« Si j'étais vous, je la lâcherai.

– De quel droit te permets-tu de nous interrompre ?

– D'une, vous lui faites mal. Et de deux, c'est ma copine que vous êtes en train de brutaliser. »

Les deux hommes regardèrent le nouvel arrivant avant d'éclater de rire, puis l'un lui répliqua d'un ton menaçant et glacial.

« En quoi le fait que ce soit ta copine devrait nous empêcher de lui demander son numéro ?

– Bah... Parce que je ne suis pas hyper ouvert à une relation polyamoureuse et puis que mon rayon de soleil n'a pas l'air d'avoir envie d'avoir une quelconque relation avec vous. Et j'entends par relation, tout type existant, c'est-à-dire pas uniquement une relation amoureuse ou sexuelle. »

Il avait lâché ces paroles comme s'il s'agissait d'une évidence, puis il se tourna vers la jeune femme. Cette dernière ne le lâchait pas du regard depuis qu'il était intervenu, comme si elle essayait de savoir quelles étaient ses intentions. Le nouvel arrivant était un homme d'une vingtaine d'années relativement grand pour un coréen et qui, malgré sa colère, semblait être entouré d'une aura ensoleillée. Le jeune homme reprit la parole d'une voix inquiète tout en lui adressant un regard tout aussi inquiet.

« Ça va ? Ils ne t'ont pas fait trop mal ?

– Je... »

Elle hésita un instant, puis, une fois la surprise passée, la jeune femme entra dans le jeu de l'inconnu, inconsciemment persuadée qu'il l'aiderait à se sortir de la situation délicate dans laquelle elle se trouvait.

« Ça va, Bébé... J'aurai sans doute besoin des bleus pendant plusieurs semaines...

– Si tu es blessée, c'est que ça ne va pas. (Il posa son attention sur les deux hommes qui le dévisageaient légèrement perdus) On ne vous a jamais appris à respecter les autres ? Et à ne pas aborder les femmes, aussi jolies soient elles ? »

Les deux continuèrent à le regarder hésitant entre croire la scène qui se passait sous leurs yeux ou empêcher le nouvel arrivant de leur 'piquer leur proie'. L'un d'eux répondit d'ailleurs à ce dernier, pour tester la véracité de la relation dont ils venaient d'apprendre l'existence – la jeune femme n'ayant pas évoqué de petit-ami selon ses souvenirs.

« Est-ce vraiment ton mec ? Tu n'as pas mentionné son existence pourtant.

– Parce que le fait que j'ai un copain vous aurez vraiment empêché de continuer à me draguer lourdement comme des porcs en chaleur ? (Elle s'interrompit en voyant les mines surprises des deux hommes et laissa échapper une question) Attendez... Je viens de penser à haute voix ?

– C'est ça, mon rayon de soleil. Mais surtout ne t'en formalise pas, tu es géniale. »

L'inconnu éclata ensuite de rire à la vue des mines déconfites des deux autres. Son amusement fut de courte durée, car, perdant patience, l'autre homme l'attrapa par le col avec violence avant de le balancer par terre.

« Ça t'amuse, le merdeux ? (Après que le corps du nouveau venu ait rencontré le sol, il reprit d'un ton menaçant et moqueur) T'es incapable de protéger ta meuf, donc mieux vaut que tu la fermes et que tu restes à ta place. »

Le jeune homme perdit son sourire et leur jeta un regard particulièrement menaçant qui leur glaça le sang. Cependant, son agresseur déglutit avant de reposer son attention sur la jeune femme qui était encore plus crispée et tendue. De plus, elle leur jetait un regard assassin malgré le fait qu'elle renvoie l'image d'une proie apeurée à l'idée d'être mangée. Heureusement pour elle, la voix de l'inconnu les empêcha de faire quoi que ce soit.

« Allo ? C'est bien le commissariat de ****** ?... Bonjour, je souhaiterais dénoncer une agression ainsi qu'un harcèlement... Non, ce n'est pas un canular... Nous sommes dans la Rue de *******... Alors... euh... Oui, il y a une caméra qui a filmé une partie de la scène... »

Au fil des paroles de l'inconnu, les deux agresseurs pâlirent et commencèrent à bégayer tout en essayant de le faire taire. Puis, prenant peur, les deux hommes lâchèrent des insultes avant de partir le plus rapidement de l'endroit. Dès qu'ils ne furent plus visibles, le jeune homme soupira et répondit à son interlocuteur une nouvelle fois, mais le ton qu'il employa était bien plus doux.

« Désolé, hyung. Je ne voulais pas te déranger, mais je doutais que Nam me réponde... Non, t'inquiète, ils sont partis... Je n'étais pas en train de sauver un chaton sans défense. J'ai jamais fait ça !... Bon d'accord, une fois, mais c'est Nam que j'ai appelé à ce moment... Non, hyung, je ne vais pas te retenir plus longtemps... Oui, tu peux aller rejoindre ton Chim... Je ne veux pas de détails ! C'est l'après-midi, pas le soir !... Je suis devenu sourd et j'ai des images absolument horribles qui m'apparaissent... Si, je vous ai déjà surpris. Je crois que même Tae vous as déjà surpris... Je raccroche, hyung ! À bientôt !... Ah ! Et j'oubliais, je ne veux pas avoir de rapports détaillés de vos ébats ! »

La jeune femme avait écouté les paroles que l'inconnu adressait à son interlocuteur, qui n'était certainement pas un policier. Au fil du monologue, elle le dévisageait de plus en plus perdue et, lorsqu'il raccrocha, elle arborait un air incrédule, car elle avait du mal à croire ce qu'elle venait d'entendre. En même temps, il était assez rare de croiser une personne sans gêne au point de parler de sexe d'une voix forte et sans se soucier d'être entendu.

Après avoir raccroché, le jeune homme se tourna enfin vers elle et il prit la parole d'une voix désolée tout en s'inclinant respectueusement.

« Veuillez m'excuser d'avoir été aussi familier avec vous alors que nous ne nous connaissons pas. C'est la seule idée qui m'est venue à l'esprit...

– Non... Ce n'est pas grave... En plus, vous... n'êtes pas obligé de vous incliner... Ça me dérange un peu puisque je ne suis pas si vieille que ça...

– C-ce n'est pas du tout pour cela que je m'inclinais ! »

L'air assuré qu'il affichait quelques minutes plus tôt était bien loin de ses hésitations et la jeune femme ne mit pas longtemps avant de comprendre qu'il essayait de ne pas la blesser de quelque manière que ce soit. Cependant, ce constat ne suffit pas à la rassurer pareil pour l'aura bienveillante et chaleureuse du jeune homme. Ce dernier le remarqua et sortit un petit papier où il s'empressa d'écrire des chiffres avant de le tendre à la jeune femme.

« Tenez. C'est mon numéro de téléphone. (Il marqua un temps d'arrêt avant de remettre le bout de papier sous son nez pour y écrire son nom) Si vous m'appelez, assurez-vous bien de parler à Jung Ho-Seok.

– Qu'est-ce que vous voulez que j'en fasse ?

– Vous pouvez appeler si vous avez besoin. (Elle continua à le regarder avec méfiance) Vous n'êtes pas obligée, si vous ne voulez pas. Prenez-le, ça ne vous coûte rien. Je ne vous dérangerai pas, car je ne sais pas qui vous êtes et je n'ai pas votre numéro. »

Elle soupira, mais s'empara quand-même du morceau de papier. L'instant d'après, il la salua et partit tout en lui souhaitant une bonne continuation. La jeune femme le regarda s'éloigner le remerciant mentalement d'être intervenu et d'avoir bousculé son quotidien pour une dizaine de minutes. Elle était cependant loin d'imaginer que ça allait être réciproque et que chacun entrerait dans le quotidien de l'autre pour le rendre plus rayonnant.

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J'espère que le chapitre ainsi que les personnages vous ont plus. (^_^)

Chapitre suivant dans quelques minutes, à tout de suite !

Umi