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Chapitre 2

Avant de vous laisser lire tranquillement le chapitre, je tiens juste à vous expliquer le code que j'utilise dans cette histoire pour les dialogues :

→ en gras et italique coréen

→ en italique et entre "guillemets" (ainsi qu'une absence de tirets et des réponses placées à gauche et d'autres à droite) → SMS

→ en italiquedescription à l'intérieur du dialogue qui est également mise entre parenthèses (ou réplique d'une personne qui est à l'autre bout du fil téléphonique)

Bonne lecture !

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~ Point de Vue de Sun-Hi ~

« Sun-unnie, je pars, j'ai cours à 8 h, ce matin ! N'oublie pas de laver la vaisselle, c'est ton tour aujourd'hui ! »

Les exclamations que Ae-Cha, ma colocataire et meilleure amie, m'avaient adressées avant de sortir de l'appartement me déconcentrèrent de mon activité. J'étais assise devant mes deux écrans d'ordinateur en train de jouer à un jeu vidéo depuis que je m'étais réveillée. Je tentai de me concentrer à nouveau sur ma partie, mais un message m'annonçant la mort de mon personnage apparu sur les deux écrans. Je retins une insulte avant de décider de me déconnecter, car j'avais déjà dépassé le temps de jeux vidéos que je m'accordais le matin. En effet, je jouais pendant une heure avant de commencer à me préparer physiquement et psychologiquement pour ma journée. Je dors pas beaucoup la nuit. J'ai juste besoin de 6 h de sommeil, donc je peux jouer le matin. Ça me permet d'être motivée pendant la journée. Oui, je sais, on connaît mieux comme motivation, mais c'est comme ça que je fonctionne.

Je m'étirai avant de regarder l'heure qu'il était, puis je me levai de ma chaise sans grande motivation. Je pris mon téléphone et fis défiler les notifications afin de voir s'il y en avait des importantes qui nécessitaient d'être lues immédiatement. Les mails par exemple... les profs à la fac ont la particularité d'en envoyer à des heures pas possibles, le soir... Or je ne regarde pas mes mails le soir parce que je travaille.

     Après m'être passé une tenue correcte, je sortis de ma chambre pour aller dans la cuisine afin de prendre mon petit-déjeuner. Cependant, j'aperçus rapidement la pile de vaisselle empilées dans l'évier, ce qui me fit soupirer, car je n'avais clairement pas l'énergie et la motivation nécessaire pour m'occuper de cette tâche fastidieuse. Malheureusement pour moi, j'avais signé le règlement de la colocation, donc j'étais obligée de faire les tâches ménagères quand venait mon tour sinon je risquerai d'être virée. C'était des règles importantes à mettre en place comme ça tout le monde est d'accord sur les mêmes choses. Donc je me dois de les respecter... En plus, je suis déjà assez bordélique dans mon espace, donc Ae-Cha fait bien attention à ce que nos espaces communs soient bien rangés et attend que je fasse de même. Elle est un tout petit peu maniaque sur les bords, si vous voulez mon avis, mais ça ne lui a jamais porté préjudice jusqu'à présent. Honnêtement, je ne sais pas comment elle fait pour supporter une personne aussi bordélique que moi...

Je laissai échapper un soupir avant de me diriger vers l'évier tout en traînant légèrement des pieds. J'enfilai les gants et fis couler l'eau avant de me mettre à la réalisation de la tâche qui m'avait été confiée. Je préfère encore étendre le linge... ou même faire la lessive... Bref, j'aime pas franchement faire la vaisselle. Ae-Cha a de la chance que je l'aime beaucoup, je ne ferai rien sinon...

     Après une bonne quinzaine de minutes à nettoyer la vaisselle tout en lâchant des grognements mécontents, je m'emparai d'un torchon pour sécher ce que je venais de laver avant de ranger dans les placards ou tiroirs correspondants. Quand j'eus fini de tout ranger, je commençai, enfin, à me préparer un petit-déjeuner digne de ce nom. En réalité, je fouillai le frigo à la recherche de restes pour composer mon repas, puis, quand je fus satisfaite de la quantité d'aliments sur la table, je m'assis pour me mettre à manger. J'ai l'impression qu'une éternité est passée entre le moment où je suis sortie de ma chambre et celui où j'ai effectivement commencé à manger... Il est quelle heure ? 8H 20 !? J'ai mis une demi-heure pour tout finir !? Heureusement que j'ai cours que cette aprèm...

     Lorsque je finis de manger, je rangeai ce qu'il restait, puis nettoyai les récipients et ustensiles que j'avais utilisés. Ensuite, je me dirigeai vers la salle de bain pour me brosser les dents ainsi que me brosser les cheveux qui me donnaient l'air de sortir du lit. J'ai déjà pas une super tête de base, si j'arrive en cours tout ébouriffée, je vais encore me recevoir des réflexions désobligeantes de mes chers camarades... Sympathique comme société, on préfère l'apparence à l'intellect. Enfin bon, intellect, je fais pas des études pour être chercheur en neurosciences non plus.

Je passai près de dix minutes avant de réussir à démêler mes cheveux et à les coiffer de telle sorte à ce que je sois présentable. Mes cheveux n'étaient pas très longs – ils m'arrivaient aux épaules –, mais ils avaient tendance à s'emmêler très facilement. Je me regardai un petit moment dans le miroir même si ce qu'il reflétait n'était pas une vision très positive. Des cernes commençaient à apparaître et mes yeux étaient légèrement rouges après avoir fixé deux écrans pendant trop longtemps. Je fais un peu peine à voir... ça a sans doute rien à voir avec ce qu'il a vu quand il est venu m'aider... Je devais être effrayante à voir avec les larmes et le nez qui coulait.

Le fait de me souvenir de cette soirée, qui s'était déroulée deux semaines auparavant, fit apparaître une question dans mon esprit. En effet, je me demandais si ce jeune homme, qui m'avait aidé, était comme tous les autres. Habituellement, j'étais vite harcelée par eux, car ils voulaient une contrepartie à leur aide et cette contrepartie était quasiment tout le temps liée à mon corps. Enfin, ils ne l'ont jamais dit directement, ça serait impoli, mais leurs regards louchaient avec insistance sur ma poitrine. J'ai un corps avec un peu plus de formes que la moyenne des femmes de mon pays, donc ça attire certaines personnes... Souvent des étrangers voire pire, des hommes mariés...

Je sortis de la salle de bain tout en continuant à réfléchir sur la même question. Je savais, par expérience, que beaucoup de ceux qui m'avaient aidé n'avaient jamais refusé de m'aider à nouveau. La majorité du temps, je ne les avais jamais recontactés, mais j'étais déjà tombé à plusieurs reprises sur certains d'entre eux. Donc forcément, ils hésitaient pas à venir m'aider... Ils pouvaient me toucher sans hésiter et, bien évidemment, c'est normal qu'ils ne s'excusent pas ensuite. Ho-Seok, si je me souviens bien de son nom, est l'un des seuls à s'être excusé de m'avoir touché. La dernière fois aussi... Si je l'appelle maintenant, est-ce qu'il va accepter ou proposer de venir m'aider ?

Un léger sourire amusé naquit sur mes lèvres et je joignis mon geste à ma pensée. Je retournai dans ma chambre pour prendre mon téléphone et cherchai quelques instants le numéro du dernier 'gentleman' à m'être venu en aide. Après l'avoir trouvé, je jetai un léger coup d'œil en haut de mon téléphone pour voir l'heure qu'il était et j'eus un léger doute quant-à sa disponibilité. En effet, il était déjà 9 h 30 et nombreuses étaient les personnes qui étaient déjà au travail à cette heure-là. J'hésitai quelques instants avant d'appuyer sur l'icône afin de lancer un appel, puis je collai le téléphone à mon oreille. J'entendis les bips et, au moment où la messagerie allait se lancer, une voix retentit.

« Jung Ho-Seok à l'appareil, que puis-je pour vous ?

Ah ! C'est... (Je restais silencieuse pendant une seconde avant de reprendre avec une légère hésitation) Park Sun-Hi... Je... »

À ma grande surprise, il me coupa la parole sur un ton légèrement ennuyé voire gêné.

« Excuse-moi, mais... est-ce que tu as besoin de mon aide maintenant ? Parce que je suis clairement pas en état de venir. Désolé vraiment, mais c'est pas possible du tout.

Non... je... c'était pour te remercier de... m'avoir aidé. »

J'essayai de dissimuler le fait que j'étais déconcertée par sa réponse et la gentillesse contenue dans sa voix, mais, à sa réponse, je compris que je n'étais pas faite jouer un rôle. Il me questionna d'un ton inquiet, ce qui me fit légèrement culpabiliser.

« Tu es sûre ?

Oui, oui. Je n'osai pas te le dire en face... J'ai une certaine fierté... Donc j'ai mis un certain temps avant de réussir à t'appeler pour te remercier...

Ne t'inquiète pas pour ça ! Tu n'as pas à te forcer pour me remercier si tu ne veux pas. Je n'ai rien fait qui nécessite de tels remerciements. »

Il reprit avant que je ne puisse exprimer mon désaccord suite à ses paroles et son ton admiratif me surprit agréablement.

« Honnêtement, ça doit être dur pour toi de devoir subir ce genre de comportement de la part de connards qui ne savent pas se tenir. Je pense que tu n'as pas à me remercier de t'aider, je ne suis qu'un simple être humain, enfin je crois l'être. Je suis réellement admiratif de ton comportement et de ta force de caractère malgré tout ce qu'il t'arrive.

Je... Merci... Mais ce n'est pas une force de caractère... plutôt une fierté mal placée...

Je suis sans doute mal placé pour te dire ça, mais ta fierté est loin d'être mal placée. Chacun a sa fierté et certains en ont une clairement mal placée. Ce n'est pas le cas de la tienne. De ce que j'ai pu en voir, ce n'est pas de la fierté, mais de la dignité. Oui, tu n'as pas confiance envers les inconnus qui t'approchent pour avoir ton numéro tout en ne regardant certainement pas au bon endroit. Mais, de ce que j'en comprends, c'est quelque chose de trop fréquent pour que ce ne soit que du véritable intérêt et refuser un tel intérêt... En fait, refuser l'intérêt que quelqu'un te porte, que cette personne ait ou non une mauvaise intention, n'est pas quelque chose de mal. C'est humain et personne n'a le droit de te le reprocher... »

Ses paroles, en plus de m'étonner, me réchauffèrent le cœur. Cependant, la gêne occasionnée par sa gentillesse – du moins, celle qu'il semblait avoir – me fit écarter d'un geste vif le téléphone, puis je raccrochai avant de regretter immédiatement mon geste. Pour une fois qu'un mec n'était pas en train de faire les éloges de mon corps... sous-entendu ma poitrine. Enfin bon... Je pense que je lui en ai trop dit sur moi... et puis, je ne le connais pas vraiment, donc je ne peux rien affirmer...

     Quelques minutes après avoir raccroché, Ho-Seok m'envoya un message, car il n'avait pas terminé sa tirade. Il m'a l'air assez têtu et tenace... et plutôt sympathique...

« C'est Ho-Seok ! Je tiens à terminer ce que je voulais dire... euh... Ah ! Si !

Tu es réellement impressionnante, n'en doute jamais. La prochaine fois qu'un type te dérange, donne-lui un coup de pied dans les couilles ! Ou alors, tu peux m'appeler pour que je le fasse, je n'hésiterai pas longtemps avant de le faire.☺

Sinon, j'admire ta franchise et ton courage ! Tu es l'une des personnes que j'admire le plus ! (Pas sûr que ça te rassure en fait...)

Bonne journée ! Je croise les doigts pour que tu ne rencontres aucun connard aujourd'hui (je doute d'avoir suffisamment de chance pour pouvoir te souhaiter ce vœu pour une semaine). »

En lisant le message, je sentis mes lèvres s'étirer en un léger sourire et mon cœur se réchauffer légèrement par la gentillesse dont le message était empreint. Je pouvais presque l'entendre me dire toutes ces paroles, même si je n'avais presque pas entendu sa voix. Je lui répondis rapidement en essayant de ne pas trop montrer que son message avait réellement ensoleillé ma journée. Je ne sais pas encore s'il est vraiment celui qu'il prétend être, donc restons méfiante et un peu distante.

« Merci beaucoup... Bonne journée à toi aussi... »

************

     Je me regardai l'épisode d'un drama, puis, lorsqu'il fut fini, je commençai à me préparer à partir. Je vérifiai que toutes les affaires dont j'avais besoin étaient dans mon sac de cours, puis je glissai mon chargeur de téléphone et retournai dans la salle de bain pour vérifier que mes cheveux ne s'étaient pas trop décoiffés – chose complètement inutile vu qu'ils ne restaient coiffés que cinq minutes. Ensuite, je mis les premières chaussures qui me passèrent sous la main, puis sortis mes clés avant d'ouvrir la porte de l'appartement.

     Après être sortie de l'immeuble dans lequel je vivais, je marchai jusqu'à l'arrêt de bus, situé quelques rues plus loin. Lorsque je fus à l'arrêt, mon bus arriva, donc je n'eus même pas à attendre – la patience n'était pas mon fort concernant certaines choses. Mon trajet dura une dizaine de minutes, car mon logement, étant dans une résidence étudiante, n'était pas situé très loin de ma fac. J'y étais actuellement en troisième année d'études pour devenir maîtresse d'école.

************

J'avais toujours adoré m'occuper des enfants, donc, en finissant le lycée où j'avais fait mon maximum pour avoir des notes et réussir l'examen avec une moyenne plutôt élevée, je m'étais naturellement dirigée vers des études pour enseigner aux plus jeunes. Ma patience envers eux était d'ailleurs quasiment infinie pour une raison que j'ignorais et cela n'était que pour me plaire. J'avais découvert cette capacité en m'occupant de mes petits-frères et ma petit-sœur avec lesquels j'avais huit ans d'écart – du moins pour le plus âgé d'eux. En effet, mes parents s'étaient séparés lorsque j'avais eu sept ans et, après la prononciation officielle du divorce, ils avaient fini par se remettre avec quelqu'un, puis, des enfants étaient nés de cette union. Je les avais toujours énormément appréciés, car j'avais toujours voulu avoir un petit-frère ou une petite-sœur, mais mes parents ne s'entendaient plus et m'avaient fait comprendre qu'un enfant était déjà suffisant. En fait, c'est plutôt ma mère qui m'a dit ça. Mon père préférait me demander si je ne préférais pas avoir un chaton ou un chiot. Je n'ai pas de véritable souvenir où je peux voir mes parents se comporter en tant que couple amoureux...

Mes parents s'étaient mariés parce que ma mère était tombée enceinte lorsqu'ils sortaient ensemble et, comme mes grands-parents refusaient qu'elle avorte, ils préféraient me voir grandir dans un environnement stable. Ils avaient réussi à vivre ensemble tout en s'occupant de moi pendant sept ans, mais ces sept ans avaient été ponctués de disputes de plus en plus fréquentes et très violentes dans les mots qu'ils pouvaient s'adresser. Ma mère n'avait pas hésité à me rejeter la faute de son obligation de se marier. Quand mon père avait appris qu'elle profitait d'être seule avec moi pour me jeter tout son malheur à la figure en m'accusant d'en être l'origine, il avait amené le divorce sur la table et ma mère n'avait pas hésité longtemps avant d'accepter. Après la prononciation du divorce, ma mère avait été s'installer à l'étranger – aux États-Unis plus précisément –, car il avait été décidé que mon père allait s'occuper de moi et que j'irais voir ma mère pour les vacances – lorsqu'elle acceptait de me voir. En même temps, ça avait été mieux pour moi de laisser ma mère ainsi que moi nous reconstruire loin l'une de l'autre. Elle a arrêté de me faire des reproches sur le fait d'avoir été mariée jeune, sachant que c'est grâce à moi qu'elle a fait la connaissance de son mari actuel. Personnellement, j'ai toujours des problèmes avec elle, mais c'est surtout que je ne peux pas la supporter.

Quelques années après être partie aux États-Unis, ma mère avait fini par revenir, mariée à un Sud-coréen qui travaillait là-bas. Les deux avaient décidé de rentrer en Corée du Sud lorsque ma mère était tombée enceinte pour pouvoir élever leur enfant dans leur pays natal. J'avais une dizaine d'années à l'époque et j'avais pu voir, pour la première fois, ma mère traiter son enfant avec amour, tendresse et gentillesse. C'était à ce moment-là que j'avais accepté de la voir plus souvent, comme pour certains week-ends dans le mois en plus des vacances. Mon beau-père m'avait également toujours accueilli dans leur petite famille, mais on se considérait plutôt comme un oncle et sa nièce. Cela n'avait jamais changé même après la naissance de mon deuxième petit-frère. Mon beau-père est très sympathique et a réussi à rendre ma mère plus supportable. Pour autant, je n'arriverai jamais à le considérer comme un père ou quelqu'un de plus proche qu'un oncle. Par contre, j'ai toujours considéré mes petits-frères comme tel, même si nous n'avions pas le même père. Et ils ont eu une enfance bien plus calme que la mienne, ce pour quoi je ne remercierai jamais assez mon beau-père. Il a eu l'effet d'un calmant sur ma mère... Du coup, mes frères ont pu expérimenter l'instinct maternel de ma mère, chose dont je la pensais complètement démunie.

Au moment du retour de ma mère en Corée du Sud, mon père avait commencé à fréquenter une femme et ils avaient fini par habiter ensemble pour voir s'ils étaient réellement faits l'un pour l'autre. J'avais accepté sans problème cette femme, d'autant plus qu'elle était toujours très gentille avec moi. J'avais noué une relation beaucoup plus fusionnelle avec elle qu'avec mon beau-père, si bien que, lorsque mon père et elle se sont mariés, puis ont eu un enfant, je l'avais très vite considérée comme ma deuxième mère. L'enfant qui était né était une petite fille avec laquelle j'avais onze ans d'écart, mais j'avais tout fait pour qu'elle se sente bien. D'ailleurs, elle aussi a eu une enfance calme, entouré de parents aimants et elle a la même franchise que moi, chose qu'elle a dû hériter de moi à force de passer du temps avec moi... Sinon, je n'ai jamais réellement envié mes petits-frères et ma petite-sœur, j'ai toujours été contente pour eux, car c'était grâce au divorce de mes parents qu'ils avaient pu voir le jour et, après avoir longuement réfléchi, je préférais avoir vécu mon enfance telle qu'elle avait été plutôt que de rester enfant unique toute ma vie.

************

     Après le trajet en bus, je me dirigeai vers le bâtiment où j'avais cours, puis, en entrant dans l'amphithéâtre, je me dirigeai vers les places les plus proches de l'estrade. J'avais une petite préférence pour les places du devant, parce qu'il y avait moins de personnes qui venaient m'embêter puisque ces dernières avaient tendance à s'installer au fond de la salle. En réalité, leur manière de m'embêter se résumait à des réflexions pas très sympathiques sur mon physique, mais ils n'allaient jamais plus loin, vu que la seule fois où ils m'avaient poussée à bout j'avais répondu en me moquant d'eux. Et ils n'ont pas apprécié la critique. En même temps, je vois pas comment j'aurais pu avoir une autre réaction... Il n'y avait pas de quoi me faire pleurer vu que je m'en fous de mon physique et que tant qu'ils ne me touchent pas, je n'ai pas de problème à me faire. En fait, je fais la sourde oreille et, quand j'ai le malheur d'entendre, malgré tout, leurs remarques, je me répète qu'ils sont jaloux.

     Le reste de ma journée à la fac se passa sans problème, mon énergie à supporter la bande d'idiots de ma classe étant remontée lorsque j'avais passé ma pause de midi avec Ae-Cha et son petit-copain, Yoo-Joon. Ces deux derniers avaient une telle énergie et étaient tellement adorables à me remonter le moral que cela boostait ma motivation. Ils faisaient toujours attention à ne pas être trop affectueux entre eux quand on était tous les trois, car ils se sentaient mal de faire une telle démonstration de leur amour devant une personne célibataire. En réalité, je n'avais aucun problème à les voir s'embrasser ou se faire un câlin, mais ils avaient tendance à être un peu sans gêne quand ils commençaient, donc ils avaient décidé de ne pas en faire trop devant moi. Ils ne démontrent surtout pas d'affection devant ma meilleure amie, d'ailleurs. En même temps, la dernière fois qu'ils l'ont fait, elle a placardé une photo d'eux en train de se rouler une pelle sur le tableau d'affichage du hall de notre fac. Ils ont pas osé recommencer depuis. En même temps, je l'imagine bien aller plus loin s'ils le font. Elle adore jouer des tours aux couples sachant qu'ils ne pourront jamais lui rendre la pareille. J'aurais bien fait comme elle, mais j'ai pas très envie de subir une vengeance, on sait jamais...

     Après mon dernier cours de la journée, je me dirigeai vers l'arrêt de bus situé devant la fac, puis j'attendis le bus qui m'emmènerait vers le quartier voisin. J'avais un petit boulot pour avoir quelques revenus en attendant d'être diplômée et d'avoir un travail à temps plein. En réalité, il me permettait d'avoir de quoi me payer le matériel dont j'avais besoin pour les jeux ainsi que les lives. En effet, j'étais également gameuse, ce qui me permettait d'avoir quelques vagues revenus afin de me permettre quelques petits cadeaux. Heureusement pour moi, je ne logeais pas dans un appartement hors de prix et le prix était partagé en deux, de plus, mes parents payaient pour ma scolarité. J'avais juste besoin de subvenir à mes besoins pour manger, me laver, m'habiller et entretenir l'appartement, ce qui restait faisable grâce à mon petit boulot. Je travaillais à la caisse d'une supérette de 19 h à 23 h tous les soirs et je pouvais travailler le samedi toute la journée si mon aide était nécessaire. C'est pas de tout repos et je peux me farcir des clients franchement cons certaines fois. Il y en a même qui ont eu des comportements déplacés à mon égard ainsi qu'à l'égard d'autres employés, mais sinon, ça reste sympa.

     Mon bus me déposa une dizaine de minutes avant le début de mon service, puis, après être rentré dans la supérette par l'entrée de service, je me changeais. Je rejoignis une employée qui, elle, travaillait à temps plein, car elle était la femme du propriétaire et que leurs enfants étaient déjà adultes. C'était une soixantenaire très énergique et qui était toujours là pour nous défendre des clients malpolis. Son visage, pourtant déjà souriant, s'illumina encore plus en me voyant sortir de l'arrière-boutique.

« Sun-Hi-ah ! Comment vas-tu ? Prête à commencer ton service ?

Bien et vous, madame Kim ? Toujours, bien évidemment.

Ça peut aller. L'un de mes fils a fini à l'hôpital ce week-end parce qu'il s'est cassé la jambe en voulant aider mon mari à réparer le toit. »

La soixantenaire nous racontait toujours des histoires sur ses fils, donc c'était un peu comme s'ils faisaient partie de ma famille éloignée. De ce fait, je la questionnais, inquiète.

« Ce n'est pas trop grave ? Il en a pour combien de temps avec le plâtre ?

Le médecin a dit environ deux mois, mais il faudra qu'il revienne dans un mois à l'hôpital pour qu'ils vérifient si la jambe se soigne bien. (Elle reprit son éternel sourire) Mais ne t'inquiète pas trop, cela ne devrait pas trop l'handicaper vu qu'il travaille de chez lui.

Oh ! C'est l'écrivain ? Vous m'aviez pourtant dit qu'il était maladroit...

C'est le cas, c'est bien pour cela qu'il a réussi à tomber de l'échelle... Enfin bon, ce n'est pas trop grave. »

Nous échangeâmes encore quelques minutes sur l'état de son fils ainsi que celui de sa famille, puis un client s'approcha de la caisse et je me chargeai de m'occuper de lui, ce qui coupa notre discussion.

     Mon service se passa sans encombre, ce qui m'étonna un peu, car, en temps normal, j'avais au moins droit à une réflexion sur mon physique ou sur mes compétences. En repartant, une employée qui avait une voiture proposa de me raccompagner, car nous habitions à quelques pâtés de maisons l'une de l'autre. Cela me fit rentrer une demi-heure plus tôt que d'habitude, mais j'en fus plutôt contente, car je pus profiter de dîner avec Ae-Cha, qui regardait une énième fois son drama favori. J'adore la voir rager sur la lenteur du développement de la relation amoureuse entre les personnages principaux. C'est tellement drôle de l'entendre parler aux personnages comme s'ils pouvaient l'entendre.

     Lorsque je me couchai, une heure après, les encouragements de Ho-Seok me revinrent en tête alors que je constatai que je n'avais pas eu une seule réflexion sexiste et déplacée de la journée. Comme quoi, peut-être m'a-t-il réellement passé sa chance de la journée ? En tout cas, j'avais bien apprécié de passer inaperçue pour la journée... Merci Ho-Seok... Je crois que tu as encore ensoleillé ma journée sans le savoir...

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Chapitre centré sur Sun-Hi cette fois-ci (les PDV alternent normalement).

On en apprend plus sur elle et je trouvais intéressant de lui faire une relation compliquée avec sa mère plutôt que son père.

Avez-vous aimé le chapitre ?

Je vous retrouve dans quelques minutes pour le chapitre suivant !

Umi


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