Chapitre 1
Avant de vous laisser lire tranquillement le chapitre, je tiens juste à vous expliquer le code que j'utilise dans cette histoire pour les dialogues :
→ en gras et italique → coréen
→ en italique → description à l'intérieur du dialogue qui est également mise entre parenthèses (ou réplique d'une personne qui est à l'autre bout du fil téléphonique)
Bonne lecture !
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~ Point de Vue de Ho-Seok ~
« Bon ! C'est fini ! C'était plutôt bien ! Vous avez bien travaillé. (Je fis un sourire chaleureux) Vous avez bien progressé en deux semaines ! »
Les vingt adolescents étaient tous assis ou affalés au sol, épuisés par l'entraînement intensif qu'ils venaient de faire. Je laissai échapper un sourire nostalgique, me souvenant du moment où j'étais à leur place à peine trois ans plus tôt. En réalité, ça fait plutôt deux ans et demi... deux ans et demi que je ne suis plus trainee, déjà...
Je rassemblai les affaires que j'avais sorties pour les remettre dans mon sac, puis je me tournai vers eux pour leur adresser d'un ton enjoué et bienveillant.
« Du coup, bonne fin de journée ! N'en faites pas trop ce week-end. Et surtout, ne vous tuez pas à la tâche en vous entraînant, vous êtes des humains, pas des robots. (Ils me jetèrent tous un regard désolé) Je ne veux pas particulièrement vous voir à l'hôpital lundi prochain... ça me file la frousse d'aller là-bas... »
Mon air effrayé les fit éclater de rire, pendant que je les fusillai faussement du regard. Je leur lâchai un dernier regard – inquiet – avant de sortir de la pièce. J'essaie toujours de les mettre en garde sur ça... J'ai moi-même failli y passer plusieurs fois en moins d'un an... En plus, même s'ils réussissent à débuter, ils n'y resteront pas toute leur vie... Enfin dans le meilleur des cas...
Une dizaine de minutes plus tard, je sortis du bâtiment, puis je me dirigeai vers l'arrêt de bus, n'ayant ni voiture, ni quelqu'un pour me raccompagner. Depuis mon retour de l'armée, je logeais chez mes meilleurs amis, Nam-Joon et Yoon-Gi, qui m'avaient accueilli à bras ouverts. Je m'en veux un peu de leur imposer ma présence... Mais j'ai franchement pas les moyens de me payer un appart ou même d'en louer un... Je ne peux même pas souscrire un prêt parce que mon métier de chorégraphe et de prof de danse ne donne pas une assurance suffisante...
Après une vingtaine de minutes de bus, je descendis à mon arrêt et je marchai jusqu'au bâtiment dans lequel habitaient mes amis. Il était dans un quartier plutôt pauvre, mais relativement sûr par rapport à d'autres endroits de la capitale. Je n'avais donc pas beaucoup de réticences à traverser les rues pour rejoindre le logement dans lequel je dormais depuis trois semaines. J'ai peur très facilement, donc, si je n'étais pas un minimum certain de ma sécurité, je serais retourné à Daegu chez mes parents le temps d'avoir suffisamment d'argent pour louer un appartement dans un quartier plus sûr. Ce n'est pas parce que je n'aime pas mes parents, mais plutôt que je ne veux pas leur imposer des dépenses supplémentaires alors qu'ils ne roulent déjà pas sur l'or...
En arrivant devant l'immeuble, je poussai la porte non verrouillée tout en pestant, comme à chaque fois, de la sécurité insuffisante du bâtiment. Je pris l'escalier, car l'ascenseur était en panne – comme à chaque fois – et montai la cinquantaine de marches qui me séparaient du dernier étage. Je longeai ensuite les portes des différents appartements jusqu'à la plus éloignée des escaliers. Je sortis la clé que Yoon-Gi m'avait donnée, soit le double des clés – qu'il avait trop peur de confier à Nam-Joon. Je pénétrai ensuite dans le logement dont la taille était respectable, mais qui était complètement miteux. Ce fut en entrant dans le salon que je me souvins tout à coup que j'avais reçu un message de Nam-Joon avant que je ne parte de mon travail. Si je me souviens bien, il me disait que lui et Tae étaient partis faire les... courses... Merde ! Quel con !
L'instant d'après, je regrettai amèrement d'être entré sans sonner – au minimum. En effet, mon meilleur ami et son mec étaient tranquillement en train de coucher ensemble dans l'une des chambres de l'appartement dont ils avaient laissé la porte ouverte. Je m'empressai d'aller la fermer tout en faisant bien attention à la claquer le plus fort possible. Ensuite, je m'affalai dans le canapé tout en posant mes affaires, puis je soupirai en essayant de faire abstraction des gémissements de plaisir qui traversaient le mur et qui me mettaient particulièrement mal à l'aise. En même temps, sauf quelqu'un avec des kinks concernant le voyeurisme, tout le monde serait gêné d'entendre deux de ses amis baiser... Remarque, entendre quelqu'un baiser est tout aussi malaisant...
Je n'eus qu'à attendre une dizaine de minutes avant d'entendre la porte de la chambre s'ouvrir, puis mon meilleur ami vint se poster devant moi avec un air furieux sur le visage. Je fis un grand sourire en voyant qu'il avait prit la peine de se rhabiller correctement, mais je le perdis légèrement quand il prit la parole d'un ton froid et accusateur.
« T'étais pas obligé de claquer la porte pour dire que t'étais là ! On n'a pas pu profiter au max.
– C'était le but ! (Je pris un air sérieux avant de continuer) Ne me jette pas un tel regard. Je ne suis pas obligé d'être témoin auditif et encore moins oculaire de vos ébats ! Vous pouviez au moins fermer la porte...
– On était seuls, donc on n'avait pas besoin. »
Ce fut à mon tour de lui jeter un regard assassin, mais il se contenta d'hausser les épaules et de retourner dans la chambre pour s'occuper de son précieux 'petit ange'. J'adore Ji-Min et Yoon-Gi, mais les deux sont assez... agaçant quand ça concerne leurs relations sexuelles... Ils ne le font pas à la vue de tous, mais ils n'en sont pas particulièrement gênés... Ça nous dérange nous par contre... Même Tae est gêné, c'est pour dire ! Et pourtant, il est capable de rouler un patin à un inconnu dans un lieu public...
Heureusement pour moi, ma présence sembla les décourager de reprendre leurs activités intimes. Ce n'était pas le cas de toutes, car celle de Nam-Joon ne leur posait pas vraiment problème – je l'avais entendu se plaindre à de nombreuses reprises sur le sujet depuis que je logeais dans cet appartement. Le terme exact serait 'squatter'... J'aide à faire le ménage et la cuisine... les courses... mais je ne paye pas de loyer...
Environ cinq minutes plus tard, ils vinrent ensuite me rejoindre dans le salon et Ji-Min me salua avec un sourire rayonnant avant de s'installer à côté de moi sur le canapé. Il était plus jeune et plus petit que moi – lui et Yoon-Gi faisaient quasiment la même taille. Je lui répondis d'un léger hochement de tête en essayant de regarder autre part que l'endroit où était mon cadet. Ce dernier sembla se vexer de mon évitement et il agrippa la manche de mon pull avant de me secouer doucement tout en parlant d'une voix inquiète et rapide. C'est très fourbe cette manière de procéder Chim...
« Hyung... C'est parce qu'on n'a pas fermé la porte que tu me fais la tête ? Je suis désolé, Hobi-hyung, on ne pensait pas que t'allais rentrer aussi tôt...
– Ji-Min. (Il arrêta de me secouer d'un coup) Je n'évite pas ton regard parce que je suis fâché. Je m'en veux plutôt à moi-même de ne pas avoir pensé au fait que vous étiez seuls dans l'appart. Si je regarde autre part, c'est surtout parce que j'ai une vue assez sur les suçons présents sur ton cou, entre autre... »
Je laissai ma phrase en suspens et me tournai vers mon cadet qui était en train de foudroyer du regard son copain. Ce dernier avait un sourire moqueur et amusé sur le visage. Je n'essayai même pas de comprendre ce qu'il se passait – je n'en avais pas envie. Cela ne me concerne pas et je risquerais d'avoir des images horribles dans la tête... Ils sont amusants malgré tout... Et toujours pas le moins du monde gêné par l'évocation de leur partie de jambes en l'air...
Yoon-Gi finit par soupirer et il retourna dans la chambre avant de revenir quelques instants après avec un pull à capuche qu'il tendit à son petit-ami. Celui-ci s'en empara et l'enfila tout en le remerciant. Je me contentai de les observer avec un léger sourire sur les lèvres, admiratif devant leur relation complice. Je tiens à préciser qu'ils n'ont rien dit pendant plusieurs minutes avant que Yoon aille lui chercher le pull... Ils arrivent carrément à avoir une discussion sans parler ! Moi aussi je veux une relation comme ça !
Moins d'une minute après, la porte d'entrée s'ouvrit et une voix enjouée prit la parole nous faisant sursauter.
« Hey ! Je suis sûr que je vous ai manqué !
– Tae, aide-moi à porter les sacs plutôt que de déranger les autres.
– Pas juste... »
La plainte de Tae-Hyung engagea un long monologue de la part de Nam-Joon qui, comme à son habitude, convainquit l'autre d'obéir. Pendant ce temps, Ji-Min et moi éclations de rire à la vue de la mine dépitée de Tae-Hyung, car c'était toujours très drôle de le voir se faire 'réprimander' par mon meilleur ami. Il a toujours réponse à tout, mais quand c'est Nam en face de lui, il se contente d'acquiescer avec un air de chien battu. En même temps, Nam te sort toujours les meilleurs arguments possibles... Du moins, il sort toujours ceux qui feront taire Tae.
Les deux posèrent les sacs à côté de la table de la cuisine et commencèrent à sortir leur contenu avant de le poser sur la table. Ji-Min et moi nous levâmes du canapé pour les aider pendant que Yoon-Gi se dirigeait vers la porte pour la fermer. Nous échangeâmes avec entrain tout en rangeant les différents produits achetés par deux de mes cadets. Il y avait tous les aliments de base et ceux qui se conservaient le mieux comme le riz, les nouilles instantanées et les boîtes de conserve. Actuellement, il n'y a que Yoon qui cuisine bien... Chim et moi, on se débrouille... Tae est une vraie quiche... et Nam... il est trop maladroit pour réussir à commencer quoi que ce soit...
Ensuite, les deux étudiants s'installèrent dans le canapé pendant que Yoon-Gi retournait dans la chambre – pour y dormir cette fois-ci. Avant que je ne rejoigne les deux plus jeunes, Nam-Joon se pencha vers moi pour me questionner en me glissant à l'oreille.
« Tu n'as pas eu de problème en rentrant ?
– Si... J'avais oublié ton message...
– Merde. »
J'acquiesçai lentement avant de prendre la parole sur un ton un peu plus joyeux.
« J'ai claqué la porte de leur chambre. Susucre était pas content.
– Tu m'étonnes. »
Nous éclatâmes de rire, puis il continua sur le même ton amusé.
« J'aurais voulu voir ça.
– Enfin, ils ont quand-même fini leur affaire... Donc j'ai les oreilles souillées.
– C'est pas la première fois, donc elles peuvent pas être beaucoup plus souillées qu'elles ne l'étaient déjà. »
Nam-Joon avait parlé plus fort de telle sorte à ce que ses paroles soient entendues par la personne à laquelle elles étaient destinées. Cette dernière n'apprécia pas énormément la réflexion et nous en fûmes certains quand la voix de notre meilleur ami se fit entendre de sa chambre.
« Je vous emmerde, les gars ! Je fais ce que je veux quand je veux dès lors que Minie est d'accord !
– Je trouve qu'il est d'accord trop souvent... (Je fis semblant de pleurer) Où est passé mon Chim Chim innocent ?
– Il s'est fait la malle dès qu'il a commencé à se taper votre meilleur ami. Aïe ! »
Tae-Hyung venait d'intervenir, mais ses propos n'avaient pas franchement plu à Ji-Min qui lui avait enfoncé son poing dans le flanc. Eh oui, le Chim Chim de maintenant se fait plus du tout marcher sur les pieds. Enfin surtout avec nous, sinon il est un peu plus réservé.
L'instant d'après les deux plus jeunes étaient dans les bras de l'autre à s'excuser et à s'offrir toute leur affection. C'était l'une des choses que j'avais découvertes en rencontrant Tae-Hyung lors d'une de mes permissions : lui et Ji-Min étaient extrêmement tactiles, même s'ils avaient une relation purement platonique. J'avais d'ailleurs sympathisé avec l'étudiant le jour même de ma rencontre avec lui – quelques heures après précisément. En même temps, il est arrivé en me saluant comme si j'étais un de ses vieux amis et il m'a dit que comme j'étais l'ami de ses amis, j'étais le sien. Et ça, c'est l'une des fois où Tae était le plus « normal ». À vrai dire, c'est mieux qu'il soit lui-même. On n'est pas beaucoup plus normaux que lui.
Cinq minutes après leur moment affectif, Tae-Hyung lança d'une voix enjouée qui nous indiqua immédiatement ce qu'il comptait dire.
« Ce soir, c'est apéro ! Vous pouvez pas refuser ! C'est le week-end !
– Tout le monde n'a pas envie de se bourrer la gueule même si c'est le week-end.
– Nam-hyung, tu déformes mes propos. J'ai dit 'apéro' pas 'se bourrer la gueule'. »
Mon meilleur ami soupira avant de lui répondre sur un ton désabusé pendant que Ji-Min et moi nous retenions de sourire, amusé par leurs interactions.
« Tae, tout le monde sait que pour toi, 'apéro' rime avec 'alcool' et 'alcool' rime avec 'se bourrer la gueule'. Donc 'apéro' veut dire 'se bourrer la gueule'.
– Non, pas du tout ! Déjà, tu as oublié 'biscuits apéros' dans ta démonstration, et puis, je me bourre la gueule qu'en boîte ou sur le campus.
– C'est pas franchement mieux... Mais je suis partant pour l'apéro où on se bourre pas la gueule. (Il se tut un instant avant de reprendre sur le même ton) Me regarde pas avec cet air-là, Tae ! Je tiens pas aussi bien la gueule de bois que toi. »
Le plus jeune – Ji-Min avait juste quelques mois de plus – fit la moue pendant plusieurs secondes avant de reprendre son air souriant, car le 'rabat-joie' de notre groupe n'avait pas refusé de faire un apéritif. Nam a gagné ce surnom à l'arrivée de Tae dans le groupe. Non pas qu'il ait changé à ce moment, mais, disons que par rapport à Tae, son côté rabat-joie ressort beaucoup plus... Après, on l'aime comme ça, faut pas croire que ce côté-là chez lui nous rebute !
Je croisai le regard de Ji-Min et il acquiesça en réponse à ma question silencieuse. Un sourire amusé se dessina sur mon visage, puis je me retournai pour sortir les verres du placard. Nam-Joon, qui se trouvait encore à mes côtés, se dirigea vers un autre placard d'où venaient d'être rangés les biscuits apéritifs. Pendant ce temps, Yoon-Gi était revenu avec nous, mais, avant de s'installer – s'affaler – dans le canapé, il alla sortir plusieurs bouteilles de soju – préférant éviter que notre meilleur ami le fasse au vu de sa maladresse. Il les posa sur la petite table positionnée devant le sofa avant de prendre place à côté de son petit-ami. Ce dernier était positionné dos à lui, mais je pus voir la main de Ji-Min tapoter derrière lui jusqu'à trouver celle de son amant. Ils sont mignons... Leur relation est vraiment impressionnante... Excepté mes parents et ceux de Chim, j'ai jamais vu de relation aussi fusionnelle que la leur... Bon c'est pas tout le temps tout rose entre eux, mais c'est une bonne relation, selon moi.
Les deux plus jeunes en avaient profité pour allumer la télévision et laisser allumer pour regarder les informations de fin de journée. Nous préférions tous rester informés de ce qu'il se passait autour de nous même si nous n'en étions pas impactés. Oui, ils ont une télé... un écran plat précisément. Et en plus, on capte super bien. Ça me sidère à chaque fois... Qu'est-ce qu'ils ont fait pour avoir une telle connexion ? Ils payent sans doute... Mais quelque chose me dit qu'il n'y a pas que ça...
Après le journal d'informations, je pris la télécommande pour éteindre la télévision, mais je fus arrêté par une exclamation.
« Hobi !
– Oui, Nam ? J'ai fait quelque chose de mal ?
– Non, pas encore. Il y a un film que je veux voir, ce soir. »
Nous le dévisageâmes tous avec une expression désabusée, n'ayant absolument pas envie de regarder l'un des nombreux documentaires que Nam-Joon pouvait nous obliger à regarder. Il soupira avant de reprendre la parole.
« OK... vous pouvez éteindre la télé...
– Par pure curiosité, c'était un documentaire sur quoi ?
– Une émission de jardinage sur les bonsaïs. »
J'allais lui lancer une réplique sarcastique, mais une sonnerie retentit dans l'appartement. Je mis une seconde avant de reconnaître la sonnerie de mon téléphone et de m'emparer de ce dernier.
« Ah ! Désolé, c'est mon téléphone.
– C'est qui ? »
Je regardai le destinataire qui s'affichait, mais je ne fus pas plus avancé, car seule une série de chiffres y étaient inscrits. Je décrochai et collai le téléphone à mon oreille tout en haussant les épaules pour signifier à Tae-Hyung que je ne connaissais pas la réponse à sa question.
« Allo ? Jung Ho-Seok à l'appareil.
– Je... Park Sun-Hi... »
La voix féminine se tut quelques instants pendant lesquels je faisais mentalement le tour de toutes les personnes que je connaissais, mais je ne me souvins pas d'une personne nommée 'Park Sun-Hi' dans toutes celles que j'avais pu rencontrer. J'en profitai pour me lever et aller dans la chambre de Nam-Joon pour éviter de déranger mes amis pendant mon appel. L'inconnue reprit d'une voix légèrement tremblante avec une exclamation.
« Ah ! Je ne t'ai jamais donné mon nom...
– Je confirme. Ou alors, vous vous trompez d'interlocuteur.
– Je... Je suis la personne que vous avez aidée et sauvez de deux porcs... il y a environ trois semaines... »
Ses paroles me ravivèrent un souvenir identique à celui qu'elle évoquait et je m'empressai de prendre la parole d'un ton inquiet.
« Vous, je veux dire tu as besoin de mon aide ?
– Je... Oui... S'il te plaît... »
Ses dernières paroles étaient presque inaudibles, ce qui acheva de m'inquiéter complètement, car, lors de notre rencontre, elle n'avait pas semblé aussi angoissée.
« Où te trouves-tu ?
– Je... Derrière le restaurant**** dans la rue ****...
– Je vois où c'est ! Est-ce que tu peux rester là pendant une dizaine de minutes ? Ou il vaudrait mieux que tu ailles autre part ? (Je n'entendis pas sa réponse, donc je repris la parole en essayant de garder une voix calme et rassurante) Attends-moi là et ne raccroche pas. J'arrive. »
Je sortis en trombe de la chambre de mon meilleur ami et je m'empressai d'aller prendre ma veste pendant que mes amis me dévisageaient avec surprise. Avant que l'un d'eux ne puisse me questionner sur mon comportement, je questionnai Nam-Joon.
« Je peux t'emprunter ton vélo ? J'ai besoin d'aller quelque part et je ne sais pas à quelle heure je vais rentrer.
– Oui, bien-sûr. Je suppose qu'on n'a pas besoin de te garder une part de l'apéritif.
– Tu supposes bien. Ton vélo est bien dans le local ? »
Il hocha la tête et farfouilla dans ses poches avant de me tendre un trousseau de clé dont je m'emparai.
« C'est pour le cadenas avec lequel j'ai attaché l'anti-vol. Tu n'iras pas bien loin sinon.
– Merci, Nam ! Je te revaudrai, ça ! »
Ensuite, je sortis de l'appartement tout en remettant le téléphone contre mon oreille et je m'adressai à nouveau à mon interlocutrice.
« Es-tu toujours là ? (Je réfléchis un instant) Sun-Hi, c'est ça ?
– Je... Oui... »
Je laissai échapper un soupir, rassuré, avant de commencer à dire tout ce qui me passait par la tête pour essayer de lui changer les idées le temps que je sois là physiquement. Ça me fait mal au cœur de voir quelqu'un dans un tel état... Et puis, je ne la connais pas, mais le peu que j'ai vu d'elle me donne envie de la connaître... Elle m'a l'air d'être une personne vraiment impressionnante. Ça se trouve on pourrait même être ami !
Après avoir descendu l'escalier, je marchai en direction du local associé à l'immeuble. Il était surtout utilisé pour les vélos et les scooters. En entrant dedans, j'appuyai sur l'interrupteur et une faible lumière éclaira le local. Je balayai du regard les véhicules présents, puis je trouvai celui de Nam-Joon. Ce n'était pas un vélo très particulier, mais il y avait plusieurs stickers verts dessus. C'est pas la couleur préférée de Nam, mais il adore les plantes donc je lui avais offert ces stickers pour qu'il personnalise son vélo... ça remonte déjà à plusieurs années...
Dix minutes après, je ralentis légèrement, car j'arrivai dans le lieu décrit par Sun-Hi. J'avais dû d'ailleurs raccrocher, car je ne pouvais pas téléphoner et rouler en vélo. Plus je m'approchai du restaurant mentionné par la jeune femme, plus j'étais nerveux et j'avais peur de ce qu'il avait pu lui arriver le temps que je sois là. En arrivant devant le restaurant, je descendis de vélo et je commençai à marcher tout en serrant le guidon de mes mains, comme pour réguler ma nervosité. Je ne voulais pas raccrocher... Pourquoi l'ai-je fait déjà ?
Par chance, la première ruelle dans laquelle j'entrai était la bonne. Au début, je m'avançai lentement tout en regardant autour de moi, pas rassuré de l'obscurité – ou plutôt de ce qui pouvait s'y cacher. Après être arrivé au fond de la ruelle, je fis demi-tour pour retourner à côté du restaurant, car je pensais avoir regardé partout. Je crus entendre un soupir, donc je me stoppai et essayai de faire le moins de bruit possible. Au bout de quelques instants, le bruit d'une respiration irrégulière parvint à mes oreilles. Je dépliai la béquille du vélo et me dirigeai le plus doucement possible en direction de la respiration. Je finis par trouver la personne que je cherchais, recroquevillée et dans un état second. Je me rapprochai d'elle et parlai à voix basse.
« Sun-Hi ? C'est moi, Ho-Seok. »
Elle sursauta et ouvrit les yeux pour me dévisager avec méfiance. Nous nous regardâmes pendant près d'une minute sans bouger, puis un air rassuré prit place sur son visage avant que des larmes viennent couler le long de ses joues, son stress retombant d'un coup. Je mis délicatement ma main sur l'une de ses épaules pour lui administrer de petites caresses afin de la réconforter. Elle est vraiment mal... Je sais pas ce qu'il t'est arrivé, mais je suis sûr que tu n'y étais pour rien... J'espère que tu réussiras à te sortir de ces traumatismes... Ou alors que tu trouveras quelqu'un sur qui t'appuyer...
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Qu'avez-vous pensé du chapitre ?
Je ne sais pas si le ressenti de Sun-Hi est réaliste, je n'expérimente pas ce genre de réaction, donc n'hésitez pas à me donner vos avis.
Sinon, j'aime énormément écrire sur le groupe d'ami, ce qui était déjà le cas quand j'écrivais W52.
Le chapitre suivant arrive dans quelques minutes, à tout de suite !
Umi
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