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4. Faux pas

Les jours passèrent, chacun si identique au précédent que Sage n'avait plus aucune notion du temps. Sans attache à la réalité, sans liberté ni répit, comment s'en rendre compte ?

Un après-midi pluvieux, alors que Sage était en train de cirer les chaussures de Marissa, l'aînée des sœurs, elle entrevit un bout de liberté.

— Toi, tonna d'une voix forte la maîtresse des lieux, la faisant sursauter. Tu vas te rendre utile.

La jeune femme se releva prestement, époussetant sa robe et se tenant droite, le visage légèrement incliné vers le bas.

— Que puis-je pour vous servir Madame ?

— Tu vas aller dans la grande rue me dégotter de cette poudre miraculeuse pour la soirée de ce soir, elle farfouilla dans la petite pochette toujours pendue à son poignet et en sortit une pièce d'or. Marissa a dix-huit ans maintenant et il faut absolument qu'elle se trouve un mari si on ne veut pas qu'elle soit considérée comme une vieille fille. La pauvre a une peau si atroce qu'elle rebute les hommes.

Lady Montessori lui tendit la pièce, l'air sévère.

— Je sais exactement combien cette poudre coûte alors ne t'avise pas de me voler. Je le saurais et je ne pense pas que les conséquences te plairont.

Sage serra la lourde pièce dans sa main à en faire pâlir ses jointures. Elle n'était pas une voleuse, ne l'avait jamais été et ne le serait jamais. Elle avait envie de lui jeter son argent et sa condescendance au visage mais, à Valdaren, c'était le genre d'erreur qui vous coute la vie. Aussi répondit-elle simplement :

— Bien Madame.

Après quelques indications sur l'endroit où se trouvait l'échoppe, sa maîtresse disparue, oubliant sans doute instantanément sa présence.

Sage descendit à la cuisine sans plus attendre, le cœur battant la chamade à l'idée de sortir de cette maison à l'ambiance infecte qui la tuait à petit feu. Ce serai sa première sortie, et la jeune femme savait pertinemment qu'une telle opportunité ne se représenterait pas de sitôt.

Malheureusement, elle devait être de retour dans deux heures maximum, pour commencer à habiller ces dames pour la soirée. Elle n'aurait pas le temps de profiter de ce sursis en dehors de ces murs. Mais c'était mieux que rien et il fallait savoir se satisfaire des petites choses.

— Josy, appela-t-elle doucement pour attirer l'attention de celle qui semblait être le chef d'orchestre des habitants de l'ombre.

Celle-ci se retourna vers elle, l'air surprise de la trouver en bas à cette heure.

— Eh ben ma fille, qu'est ce que tu fais là si tôt ?

— Lady M. m'a chargé d'aller faire une course pour elle, je suis assez pressée, mais vu le temps, j'aurais besoin d'une cape pour ne pas abîmer mon vêtement de service.

La domestique jura et lui indiqua un manteau usé qui traînait sur une patère. Il semblait vieux comme le monde et n'avait pas dû être lavé depuis des années.

— Prend ça, je m'en serre quand je dois faire des emplettes pour la cuisine. Et ne prend pas cet air dégoûté princesse, tu seras bien contente de l'avoir sur le dos pour ne pas être trempée jusqu'aux os, continua-t-elle en voyant le visage crispé de Sage lorsque celle-ci attrapa le vêtement. Ici, quand on ne peut pas travailler, on se débarrasse de nous, alors si tu te dis qu'un rhume pourrait te donner quelques jours de congés, tu te fourre le doigt dans l'œil. Et bien profondément.

Elle se détourna d'elle et ne lui prêta plus attention. C'était toujours comme ça ici, quand une discussion était finie, et que chacun vaquait à ses occupations, on ne pensait plus à ce qui venait de se dérouler quelques minutes auparavant. On n'avait pas le temps pour ça, pour les relations, la chaleur humaine, l'amitié.

Sans plus attendre, Sage passa le vieux manteau et resserra les pans autour de son cou, elle sortit par la porte des domestiques. La pluie était vraiment forte, mais la jeune femme s'en fichait complètement. Elle était dehors. A l'air libre. Sans personne pour surveiller ses moindres gestes et faire des réflexions. Elle leva le visage vers le ciel, laissant les gouttes s'écraser sur son visage, souriant comme une folle échappée de l'asile.

Elle suivit les indications de Lady Montessori et ses pas la menèrent dans la grande rue. Elle se dépêcha de rejoindre sa destination et poussa la porte de l'échoppe quelques minutes plus tard. Son manteau goutta dans l'entrée, formant presque instantanément une flaque autour d'elle. Sage frissonna et fit un pas vers le comptoir. Un marchand d'une quarantaine d'années se tenait derrière. Il leva un instant les yeux sur elle et les reporta presque aussitôt sur l'ouvrage dans lequel il griffonnait des chiffres.

— On ne sert pas les pauvres ici.

Sage se mordit la langue pour ne pas l'insulter. Le goût du sang se propagea dans sa bouche et elle respira lentement par le nez pour se calmer.

— Ma maîtresse m'envoie pour acheter une poudre qu'elle dit magique. J'ai de quoi payer, lui assura la jeune femme en fouillant dans la poche de sa robe.

Le marchand émit un soupire et se dirigea vers une étagère pleine à craquer de fioles derrière lui.

— Oui, je vois, quel est le nom de ta maîtresse ?

— Lady Montessori.

Il se redressa et un frisson le parcouru en entendant ce nom. La famille Montessori avait depuis de longues années les faveurs de la cour. Très proches des souverains de Valdaren, la rumeur courait que le roi demandait souvent conseil au Lord bedonnant et à la calvitie camouflée sous des perruques. Tous connaissaient la famille que servait Sage et la craignait au plus au point.

— Je vois, tu sais quoi ? lui demanda-t-il en lui tendant un flacon. Tu diras à ta maîtresse que c'est un cadeau de la maison.

Sage le considéra un instant, interdite. Puis elle hocha la tête et se détourna sans demander son reste.

En sortant de la petite boutique, le temps ne s'était pas calmé et Sage aurait juré qu'il s'était même empiré. Elle pressa le pas à travers la foule pour rentrer. Elle n'était pas en retard, mais si elle perdait plus de temps elle le serait et elle ne voulait pas penser aux conséquences si ça arrivait.

Pour éviter un maximum la foule de gens qui se dépêchait pour échapper à la pluie, elle marcha au milieu de la chaussée. Tendant l'oreille pour être attentive à son environnement, elle entendit le martèlement des sabots sur le pavé, signe qu'un carrosse approchait. Elle se retourna et le vit déboucher d'une rue perpendiculaire. Il était encore loin, mais avançait à grande vitesse. Sage se précipita pour ne pas se faire renverser sachant pertinemment que le cocher ne s'arrêterait pas même si elle se trouvait sur son passage. La loi du plus fort.

En se mettant à courir, Sage glissa sur un pavé recouvert de boue, sa cheville vrilla et un éclair de douleur lui brouilla la vue. Elle chuta violemment au milieu de la rue. Etalée sur le sol, couverte de boue et définitivement trempée, la jeune femme releva la tête lentement, tentant de reprendre ses esprits. Elle voyait le carrosse se rapprocher beaucoup trop vite. C'était trop tard, personne n'allait se précipiter pour l'aider, et elle mourrait comme ça : les os brisés dans le caniveau.

Alors, dans un geste humain et complètement futile, elle leva les bras devant son visage pour se protéger du choc. Elle ferma les yeux, chaque muscle de son corps crispé en attendant l'impact. Mais tout ce qu'elle entendit fut le bruit du bois qui se casse sur la pierre et les hennissements des chevaux apeurés.

Rouvrant les yeux, Sage vit une vive lumière, comme un halo qui l'entourait. Sous le choc, son cerveau mit quelques secondes à assimiler la scène qui se jouait sous ses yeux. Les bêtes se cabraient, les yeux fous. La roue avant droite de la voiture s'était presque désintégrée et le carrosse penchait dangereusement, secouant sans ménagement les occupants. Le cocher essayait en vain de calmer les animaux et de les retenir. L'un glissa et entraîna la chute du second, renversant presque l'intégralité de la structure.

Mais ce n'est que dans un second temps que Sage remarqua l'écusson peint en doré sur les portes en bois. Celui de la famille royale. Une tête surplombée d'une perruque immense et ridicule sortit par la fenêtre et vociféra des injures au cocher qui pâlit à vue d'œil. Des yeux glacés, emplis de mépris, se posèrent sur la jeune domestique, toujours à terre. La lumière faiblit et Sage reconnut le portrait de la reine de Valdaren. Elle se fit la réflexion que la souveraine n'était pas aussi mince, pas aussi rayonnante que sur ses reproductions. Cette dernière la toisait avec méfiance, comme pour la jauger.

Le temps semblait comme suspendu et le silence pesant qui régnait dans la rue fut de courte durée avant que la sentence tombe.

— Qu'on attrape cette misérable !

Le cœur de Sage s'emballa, provoquant un bourdonnement dans ses oreilles. Désorientée, elle se releva précipitamment, ignorant la douleur fulgurante dans sa cheville droite, et se mit à courir dans la rue. Elle était épuisée et ses jambes tremblaient sous l'effort mais l'adrénaline circulait dans ses veines, l'empêchant d'abandonner sa fuite. C'était une question de vie ou de mort : elle le savait, elle serait pendue pour ce faux pas.

Elle entendit le bruit des sabots sur le pavé. Se retournant à moitié pour apercevoir ses poursuivants, il s'agissait de la garde de la famille royale, habillés d'armures en cuir souple et de casques qui masquaient la moitié de leurs visages. Elle ne leur échapperait pas. Sage en était consciente, mais elle ne se laisserait pas arrêter sans au moins tenter de sauver sa peau.

Ses poumons étaient en feu. Elle avait du mal à avaler sa salive et ses cheveux trempés lui collaient au visage. Elle tourna dans une petite ruelle, à peine assez grande pour laisser passer un homme de corpulence moyenne, tentant de semer les chevaux. Elle s'érafla les bras sur la pierre rugueuse et trébucha sur un cageot au milieu du chemin. Elle se redressa et reprit sa course. Ses poursuivants hurlaient des ordres qu'elle ne comprenait pas.

— Je la veux vivante, entendit-elle néanmoins.

Le cœur au bord des lèvres, la nausée la gagna. Elle allait être torturée pour le plaisir de la cour, elle allait être montrée en exemple et dans quelques années, on raconterait son histoire aux enfants pour leur rappeler les conséquences d'offenser la reine.

Elle sentit qu'on l'attrapait par la taille, en se débattant elle dérapa sur le pavé humide et chuta avec son assaillant. Quand sa joue heurta brutalement le sol, Sage accueillit l'obscurité comme une vieille amie qui vient nous délivrer.

***** Et voici le chapitre quatre, où l'histoire comment à s'accélérer.
A votre avis que va-t-il arriver à Sage et comment va-t-elle se sortir de ce merdier ?
Je vous laisse me partager votre avis et cliquer sur la petite étoile pour voter si le cœur vous en dit. 
A très vite, 
WSC.

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