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11. Après le chaos, le silence

Sage dû s'y reprendre à trois fois avant de se sentir réellement propre. Elle avait frotté sa peau à l'en arracher. Cependant, elle se doutait que les séquelles physiques et mentales de ce qu'elle avait enduré dans les prisons de Valdaren nécessiteraient bien plus d'un bain pour s'estomper.

En sortant du bain, elle avait pu contempler l'étendue des dégâts.

Sa cheville était violette et sa cavale n'avait en rien arrangé le processus de guérison. Son genou avait également trinqué lors de sa course dans les rues de Valdaren et avait gonflé. Sur sa cuisse gauche s'étendait un bleu allant du creux du genou et remontant jusqu'au bas de son dos.

Ses côtes avaient toujours étés apparentes puisque personne au sein des castes inférieures pouvait s'offrir le luxe de manger à sa faim. Mais ce phénomène s'était accentué par la sous-alimentation dans les cachots. Sage avait, aussi incroyable que ce pu paraître, perdu beaucoup de poids.

Ses mains étaient couvertes d'un réseau de petites cicatrices rougeâtres. Deux de ses ongles avaient été arrachés lors de son interrogatoire sans fin. Ils commençaient seulement à repousser, mais d'une façon quelque peu étrange, comme légèrement en biais.

Mais le pire était son visage. Une croûte encore un peu humide s'étendait sur sa pommette, là où elle avait percuté le pavé lors de son arrestation. Les mauvais traitements de son bourreau avaient rajouté au tableau des scores et son œil droit abordait un joli cocard. Juste au-dessus, près de son arcade sourcilière, une petite marque superficielle avait déjà commencé à cicatriser. Sa lèvre était fendue et à chaque fois que la jeune femme ouvrait la bouche pour parler, elle sentait que le tiraillement faisait rouvrir la plaie, répandant un gout métallique dans sa bouche.

Si Sage avait été du genre vaniteuse, elle n'aurait pas supporté le reflet du miroir. Elle avait cependant fini par soupirer en se détournant et s'était simplement dit qu'elle était chanceuse d'être encore de ce monde.

Une femme à l'air sévère qui ne devait pas être beaucoup plus âgée que sa mère lui avait prêté les vêtements de son plus jeune fils : une culotte de cuire qui était presque à sa taille et une chemise ample qui lui arrivait à la mi-cuisse. Sage avait noué ses cheveux en une tresse lâche qui tombait dans son dos.

Lorsque la jeune femme se sentit prête a affronter la suite des évènements elle entrouvrit le battant de bois, incertaine de la marche à suivre et de ce qu'elle était sensée faire. Passant une tête dans le couloir, elle fut soulagée de découvrir Lev qui l'attendait. Il s'était lavé lui aussi et débarrassé de la crasse du voyage, semblait plus jeune.

— Il y a donc de la peau sous la boue, plaisanta-t-il.

Sage lui sourit franchement. C'était de bonne guerre, quand il l'avait libérée, elle moisissait dans les cachots depuis Dieu sait combien de temps et devait déjà être dans un état déplorable.

— J'en ai été la première surprise, elle regarda autour d'elle et son ventre se mit à gargouiller bruyamment.

— Allez, viens on va donner à manger au monstre qui se cache dans ton ventre avant qu'il ne te dévore de l'intérieur.

La comparaison un peu violente fit frissonner la jeune femme et une ombre passa sur le visage de Lev, comme s'il avait sentit le changement d'humeur. Il lui fit signe de la tête et elle le suivit dans le dédale de couloirs.

Sage n'avait pas porté beaucoup d'attention à son environnement quand on l'avait conduite dans la petite pièce où elle avait pu se changer. Elle s'était déplacée dans un brouillard un peu flou, l'adrénaline était retombée, la fatigue et le poids de ces derniers jours lui étaient tombés dessus d'un coup. Elle découvrait le Repère et ses parois rouges comme la brique. Des flashs de ses jours de captivité lui revinrent en mémoire et elle tenta de se rappeler les rêves qu'elle avait fait dans ses périodes d'inconscience. Elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus, mais elle avait l'étrange impression qu'elle avait rêvé de cet endroit et que si elle touchait la pierre elle reconnaîtrait instinctivement la sensation que lui procurerait ce geste.

Le trajet ne durait pas depuis si longtemps mais Sage, poussée par la curiosité, demanda :

— C'est très loin ? Je veux dire, le Repère est très grand ?

Lev haussa les épaules.

— Le réseau de grotte s'étend sur six étages au total : trois supérieurs et trois au sous-sol. Notre caste exploite la plupart de la surface disponible en hauteur, mais le réseau en sous sol est immense et nous n'avons jamais exploré beaucoup plus que ce dont nous avions besoin. Je te ferai une visite complète demain si tu veux. Tu verras on finit par retrouver son chemin assez rapidement.

Sage en doutait, elle aurait bien été incapable de retourner sur ses pas sans Lev mais elle ne le contredit pas.

— Combien de personnes vivent ici ?

— Nous sommes 223 très précisément, 224 maintenant avec toi. Enfin 224 et demi, Joy attend son deuxième enfant.

Lev semblait tellement heureux de cette nouvelle, comme si cette Joy était de sa famille. Elle lui demanda et il secoua la tête un peu surpris par sa question.

— Tu sais, ici c'est un peu comme une grande famille. On est pas si nombreux que ça, tout le monde connaît la vie de tout le monde. La communauté prend soin des uns et des autres.

Ce mode de fonctionnement, si différent de celui de Valdaren chamboula un peu Sage. Ici cela semblait possible de tenir à son voisin, de partager ses joies et ses peines. Ca mettait un peu la jeune femme mal à l'aise, elle qui n'avait jamais vécu que pour sa survie et celle de sa famille proche.

Ils débouchèrent sur une grotte particulièrement grande et circulaire.

— Ici, c'est ce qu'on appelle la Place, lui expliqua Lev. C'est un peu comme le rond point pour aller n'importe où dans le Repère.

Il lui désigna un couloir avant de reprendre :

— Par là, tu descends dans les sous sols, où se trouvent la plupart de nos logements, ainsi que les bains. Si tu prends ce couloir, continua-t-il, tu vas prendre un réseau qui grimpe et tu déboucherait sur la blanchisserie, la réserve et les magasins.

— Les magasins ?

— Je sais, tu as en tête des échoppes de marchands mais c'est plus comme un enchaînement de petites pièces où l'on range le butin de nos raids par catégorie. Tout est en libre service, tu as juste à remplir le registre pour emprunter quelque chose, comme ça quelqu'un d'autre en a aussi besoin, vous pouvez partager tel ou tel objet. On marque aussi les choses qu'il faut trouver pour les prochaines sorties...

— Tu veux dire que vous sortez ?

Il s'arrêta nette et Sage lui rentra dedans parce qu'elle levait la tête pour regarder le haut plafond de la Place.

— Il faut bien, comment crois-tu qu'on pourrait survivre dans ces grottes sinon ?

Sage ne savait pas trop comment répondre à cette question.

— J'en sais rien, je veux dire maintenant que tu le dis ça paraît évident, c'est juste que ça m'a surpris un peu.

Le sourire de Lev était de nouveau de sortie.

— Ouais, tu verras qu'on est assez ingénieux pour survivre. Il le faut bien avec toutes ces bouches à nourrir...

— Et comment vous faites justement ? Je veux dire, on est un peu au milieu de nulle part, tu ne me feras pas croire que vous arrivez à voler de quoi nourrir 200 personnes.

Il désigna un autre couloir.

— Si tu prends par là, c'est un cul de sac avec un réseau vertical. On a creusé un escalier dans la roche qui monte jusqu'au troisième niveau. C'est en fait un plateau à l'air libre qui débouche au centre de la montagne. On cultive la plupart de nos besoins en nourriture. On chasse le reste. On est presque autonome sur ça, le reste, pour tout ce qui est matériel ou vital, on le trouve pendant nos raids.

Il lui donna un petit coup d'épaule.

— Tu verras que la vie ici est bien plus facile qu'à Valdaren.

— Je n'ai pas beaucoup de mal à te croire, chuchota Sage en le suivant tandis qu'il se dirigeait vers un coin de la place où une entrée plus large que les autres laissait entrevoir ce qui semblait être un réfectoire.

Ils entrèrent dans une salle où plusieurs tables et chaises dépareillées étaient alignées. Sur la gauche, un genre de bar où de grosses marmites et casseroles étaient disposées. Une douce odeur de ragoût se diffusait dans toute la pièce et le ventre de Sage se contracta par anticipation. La jeune femme se rendit compte que les quelques personnes présentes s'étaient arrêtées de parler lorsqu'ils étaient entrés. Lev la poussa gentiment pour l'encourager à se servir.

Elle remplit timidement un bol et Lev râla et lui dit qu'elle était ridicule de ne pas plus en prendre, rajoutant une grosse louche sans lui demander son avis. Le rouge au joue elle lui dit doucement pour ne pas être entendue des autres :

— Ce n'est pas de la discrétion, le ton de sa voix était tendue et un peu brusque elle s'en rendait compte. Je ne pense juste pas pouvoir manger tout ça sans me rendre malade.

Le visage de Lev se décomposa.

— Je n'ai pas l'habitude c'est tout.

Il hocha gravement la tête et s'excusa. Il la laissa cette fois remplir un bol en petite quantité sans rien dire avant de la diriger vers la table la plus éloignée de l'entrée. Ils mangèrent en silence dans un premier temps. C'était un peu comme si son compagnon ne voulait pas la perturber. Il l'observait prendre de petites bouchées, lentement, avec un air indéchiffrable. Les saveurs dans la bouche de Sage étaient délicieuses. Elle avait peur que son estomac rejette cette nourriture après les mauvais traitements subis en prison. C'était étrange de mourir de faim et de devoir se faire violence pour ne pas dévorer tout ce qui lui tombait sous la main. Une fois son assiette finie, Sage releva les yeux. Un léger malaise flottait entre elle et Lev. Elle le dissipa en se remettant à lui poser des questions.

— Comment vous faites pendant les périodes de sécheresse ou bien de gel ?

Il rigola légèrement.

— Tu oublies que nous sommes des mages qui contrôlons les éléments.

Sage se sentit un peu idiote. Evidemment.

— Bien sûr, la magie à ses limites, poursuivit Lev. Nous ne pouvons pas faire pousser une tomate en deux minutes, mais nous pouvons fertiliser la terre, irriguer même sans eau, réchauffer l'atmosphère... Nous cultivons nos plantations comme les humains, mais nos pouvoirs nous mettent à l'abri des intempéries.

Un roulement de personnes s'effectua pendant leur temps à table, certains saluaient Lev de loin mais personne ne s'approchait trop d'eux.

— Les gens me dévisagent et ne semblent pas particulièrement ravis de me voir, commenta-t-elle sans animosité.

Lev poussa un soupir.

— Nous sommes une petite communauté, il faut du temps pour s'habituer. Et puis tu viens de Valdaren...

Comme si ce simple fait expliquait tout. Il allait ajouter quelque chose mais quelqu'un attira son attention et il se figea légèrement. Sage se retourna pour voir l'homme qui l'avait accueilli s'approcher.

— Sagittaire, la salua-t-il d'un sourire bienveillant.

— Vous pouvez m'appeler Sage, marmonna-t-elle en se dandinant sous son inspection.

— J'espère que ton bain et le dîner t'ont aidé à te remettre de tes émotions.

La jeune femme hocha la tête même si son malaise allait croissant. C'était un peu réducteur de parler de ce qui lui était arrivé comme ça.

— Bien, je pense que tu dois être épuisée. Lev va te montrer où tu peux t'installer pour la nuit et nous nous verrons demain pour discuter et tirer toute cette histoire au clair.

La fin de sa phrase résonnait un peu comme une menace aux oreilles de Sage, pourtant rien dans l'attitude de l'homme n'était hostile. Il la regardait de ses yeux sans émotions.

Après son départ, Lev lui fit emprunter d'autres couloirs et ils descendirent de plusieurs niveaux avant qu'il ne s'arrête devant une petite porte en bois qu'il ouvrit sans hésiter.

— Voilà ta chambre, ce n'est pas le grand luxe mais ça devrait faire l'affaire pour l'instant.

Sage engloba les lieux du regard. Une petite couchette posée sur le sol semblait tout à fait confortable. Il y avait des bacs de rangement vides alignés dans un coin et une petite table avec un miroir, une cruche qui devait contenir de l'eau et une petite bassine. Une serviette était posée sur la chaise.

Lev sortit une bougie de sa poche et l'alluma en un claquement de doigt. Littéralement. Sage frissonna un peu. Il la posa sur une bougeoir.

— Les torches du couloir restent allumées toute la nuit si elle s'éteint avant que tu ne le veuilles. Je viendrais te réveiller demain pour te conduire chez Grim.

Il recula vers la porte en continuant de lui faire face.

— Essaye de te reposer d'accord ?

Elle hocha la tête même si elle était certaine qu'elle n'allait pas beaucoup se détendre dans un lieu inconnu. Il ouvrit la porte et sembla hésiter.

— Ça va aller ?

Sa question, empreinte de sollicitude, toucha Sage au plus profond de son être. Il ne la connaissait pas, mais semblait investi de la mission de lui faire traverser cette épreuve. Elle rassembla toute sa bonne volonté pour lui décrocher un grand sourire rassurant.

— Bien sûr, répondit-elle un peu précipitamment.

Il sembla la croire et referma doucement la porte derrière lui. Sage écouta les bruits de ses pas s'éloigner puis tout ce qu'elle put entendre fut le silence.


*** Un nouveau chapitre de Mages.
J'espère que la découverte du mode de vie de cette Caste vous a plu et qu'elle répond à quelques questions que vous pourriez avoir.
Le prochain chapitre vous en dira plus sur l'histoire des Mages et Sage sera confrontée à son premier test.
Hâte de lire vos commentaires et avis sur ce chapitre !
Prenez soin de vous,
WSC.

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