Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 2 - Une solution

Lina suivait Argon à travers les méandres de la Forteresse Vide, le cœur léger pour la première fois depuis bien longtemps.

Argon lui avait raconté comment Nécros avait déjà failli tout découvrir à cause d'une mauvaise utilisation de l'un des nécro-mages de son porteur de mémoire, il y a bientôt six mois. L'entité s'était doutée de quelque chose et l'alchimiste avait tout juste eu le temps de confier ses recherches à Héléna, sa femme, avant d'être possédé. Heureusement, le pire avait pu être évité.

Et aujourd'hui, après deux mois pour Lina, mais plus de quinze ans pour Argon, ils touchaient enfin au but !

Elle accéléra l'allure pour rattraper son mentor.

« Dis-moi, Argon...

- Oui ?

- Pourquoi ce surnom ? »

La question sembla prendre l'alchimiste de court. Il s'arrêta au beau milieu du couloir, semblant réfléchir sur la question, puis se remit en route en faisant signe à Lina de le suivre.

« Ça remonte à mes années d'université. En fait, mon vrai nom, c'est... C'est Arthur. Mais ça fait tellement longtemps que plus personne ne m'a appelé comme ça qu'il me paraît presque étranger. »

Un petit sourire nostalgique naquit sur ses lèvres.

« C'est ton père qui m'a donné ce nom le premier. En parlant de lui, d'ailleurs, il ne va pas tarder à nous rejoindre. Je lui ai demandé de rassembler tous ceux qui étaient en état de réfléchir pour la suite du plan. Bref. Comme j'ai toujours rêvé de devenir alchimiste, il n'a pas trouvé mieux que de me donner le nom d'un gaz neutre, en disant que c'était parce que je fuyais toujours les conflits et les choix compliqués... Que je restais toujours neutre, quoi. »

Il grimaça.

« C'était pour la petite histoire du jour.

- Moi je trouve ça intéressant ! » protesta Lina.

L'alchimiste ne répondit pas, les yeux perdus dans le lointain. L'adolescente releva la tête et contempla l'immense voûte de pierre ornée de moulures anciennes qui marquait l'entrée de la grande bibliothèque de la Forteresse Vide.

Elle passa en dessous, consciente que c'était peut-être l'une des dernières fois qu'elle aurait à faire ce trajet, et leva la tête sur les milliers de livres entreposés sur les lourdes étagères.

Ils tournèrent à droite, longèrent une immense allée et se faufilèrent le long du treizième rayon, à leur gauche. Tout au fond se dressait une grande statue de pierre blanche – l'une des seules choses ici qui ne soit pas grise – représentant une femme svelte vêtue de longs voiles vaporeux. Ses mains étaient jointes en coupe, comme si elle attendait que l'on y dépose un quelconque objet.

D'après ce que Lina avait pu voir dans les différents manuscrits qu'elle avait épluché, il s'agissait sans doute d'Anima, le souffle de vie. À la fois jumelle, amante et némésis de Nécros.

La télékinépathe leva les yeux sur sa tête, dénuée de visage mais le menton haut, comme si elle cherchait à voir au-delà des murs de la Forteresse Vide.

« Après toi, » l'enjoignit Argon.

Lina agrippa le bras de la statue et se hissa sur son socle, se mordant la lèvre pour ne pas gémir. Elle se redressa et tendit la main vers les longs doigts délicats d'Anima.

Ses cheveux s'assombrirent jusqu'à prendre une teinte plus sombre que de l'encre,tandis qu'une forme noire naissait au creux des paumes de la statue. Ellegrossit jusqu'à prendre la taille d'un poing et se stabilisa, en suspensionau-dessus des mains d'Anima.

Lina ramena sa main à elle et attendit, retenant son souffle. Elle avait beau avoir été témoin de la chose plus d'une dizaine de fois, elle ne se lassait jamais du spectacle.

Une étincelle pâle naquit au cœur du sortilège de l'adolescente, puis grossit jusqu'à le faire briller de l'intérieur. La lumière s'intensifia, obligeant la nécro-mage à plisser les yeux, et consuma sa création de l'intérieur avant de s'embraser brusquement.

La chose noire avait disparue, remplacée par une petite flamme blanche qui éclairait les environs sombres de sa lumière fantomatique.

Lina sourit et sauta de son perchoir.

« Je ne me lasserai jamais du pouvoir de cette statue, » murmura-t-elle tandis qu'un bruit sourd se mettait à gronder sous leurs pieds.

Derrière la statue, le mur s'effaça dans les ténèbres en révélant une petite ouverture en ogive. Sans hésitation, les deux mages en franchirent le pas, disparaissant dans ses ombres.

***

Ils débouchèrent sur une petite pièce basse de plafond au centre de laquelle s'élevait un plateau de roche couvert de vieux grimoires.


Bien vite, le petit calepin que l'alchimiste emmenait partout avec lui s'était rempli, et son stylo s'était retrouvé à court d'encre. Il lui avait donc fallu trouver d'autres méthodes pour écrire.

En fouillant dans la bibliothèque de la Forteresse Vide, Argon avait fini par découvrir que certains grimoires étaient totalement vierges, l'encre dont étaient constituées leurs informations s'étant totalement effacée avec le temps. Il avait mis au point un sortilège imitant de cette encre et en avait rempli son stylo, lui permettant ainsi de reprendre ses recherches.

L'avantage de cette encre-ci était qu'elle était encore maniable après avoir été posée sur le papier, pouvant couler et disparaitre en cas de besoin, effaçant toute preuve de ses activités.

Le nécro-mage attrapa un lourd volume au centre du plateau et le tendit à Lina. Celle-ci se plongea dans les calculs et autres formulations runiques en fronçant les sourcils. Puis elle reposa le grimoire sur la table improvisée et planta ses yeux gris dans ceux d'Argon.

« Cette chose, que tu penses avoir découverte, et qui serait ce sur quoi Nécros s'appuie pour nous posséder... Elle s'approche beaucoup de la "lumière d'Anima", non ? »

Il s'agissait d'une chose un peu floue à laquelle les deux mages avaient trouvé de nombreuses mentions dans différents grimoires, sans jamais avoir de définition exacte. Il était tantôt question d'un "cadeau", d'une "goutte de vie", ou encore du "souffle d'Anima". La seule chose qui était certaine, c'était que chaque être vivant en était pourvu.

« Effectivement, j'y ai pensé, fit Argon en se grattant la tête.

- Mais, dans ce cas, ce serait un peu dangereux de tenter de la faire dysfonctionner, ou de l'enlever, non ?

- Je... Je ne sais pas. C'est le seul point d'ombre qu'il me reste. Mais admet qu'il s'agit tout de même d'une avancée considérable, non ? »

Lina acquiesça en souriant.

« En plus, j'ai trouvé une mention dans un autre bouquin... »

Il se pencha au-dessus de la table et farfouilla dans les différents livres, jusqu'à y trouver un mince volume relié de cuir.

« Il faut le manier avec d'infini précautions, celui-là. Il a manqué de tomber en poussière quand j'ai voulu le sortir de son étagère, et ce malgré mon sort de conservation. »

Il le feuilleta un instant avant de trouver la page qui l'intéressait, et en tira une feuille déchirée provenant d'un autre grimoire sur lequel il avait pris des notes.

« Voilà. Ça n'a pas été facile à traduire, mais je crois que nous ne serions pas les premiers à faire ce genre de chose. Il est écrit ici qu'une ancienne civilisation s'en servait également comme rituel de passage... »

Il referma le volume.

« Le problème, c'est que je ne sais pas quel genre de rituel. Rituel de passage à l'âge adulte ? D'intronisation dans je-ne-sais-quel culte ? Ou pour avoir le droit d'entrer dans un endroit sacré ? »

Il secoua la tête.

« Dans tous les cas, les personnes concernées ne semblent pas en mourir. »

Lina grimaça.

« "Ne semblent pas ?" Je t'ai connu plus sûr de toi... Mais enfin, de toute façon c'est la seule piste que nous avons. Admettons que nous arrivions à reproduire ce rituel. Et après ? Même si on le faisait sur chacun d'entre nous, nous resterions quand même bloqués ici... Et je n'imagine pas la réaction de Nécros s'il s'en rend compte.

- Ça, c'est ce que nous allons voir tous ensemble ! » répondit une voix claire.

Lina se retourna.

Un homme arborant des cheveux sombres si semblables à ceux de l'adolescente se tenait sur le pas de la porte, suivi d'Héléna, la femme d'Argon, et de quelques autres.

Carl, son père.

Lina avait imaginé rencontrer son père des dizaines de fois auparavant, dans des situations toutes plus étranges les unes que les autres. Elle avait imaginé ce qu'elle lui dirait, et ce qu'il lui aurait répondu en retour. Elle avait espéré qu'il serait fier d'elle, qu'il lui pose tout un tas de question sur sa vie, sur ce qu'elle faisait et son statut d'apprentie au GISEM...

Mais lorsqu'ils s'étaient réellement retrouvés en face-à-face pour la première fois, elle n'avait su quoi dire. Un long silence s'était abattu. Puis Carl s'était simplement laissé tomber sur un rocher avoisinant, la tête entre les mains.

Depuis, ils avaient longuement discuté pour apprendre à se connaître et le fossé entre eux avait commencé à se combler, mais il n'existait pas et n'existerait peut-être jamais ce lien si particulier qui unit ordinairement un père et sa fille.

Lina éprouvait toujours de la difficulté et une certaine gêne à l'appeler "Papa", préférant utiliser son prénom, ce dont Carl semblait se contenter.

Elle salua les nouveaux venus d'un hochement de tête et recula au fond de la pièce pour les laisser rentrer.

Argon prit la parole et leur exposa les découvertes qu'il avait faites précédemment, ainsi que le cas de conscience auquel il se trouvait à présent confronté.

« Nous devrions tenter le coup, lança immédiatement l'un des mages. On n'aura peut-être plus jamais de si belle occasion.

- Je suis d'accord, lança un autre. On tente le tout pour le tout. Cette attente est insupportable, il faut qu'on agisse. »

Presque tous les mages présents hochèrent la tête, bien que certains avec quelques réserves. Alors, Carl s'avança et posa ses mains sur la table de pierre.

« J'ai eu le temps de réfléchir, sur le trajet. C'est un élémentaliste primaire qui a pu libérer Nécros, donc on ne le battra pas sans la même arme. »

Il planta ses yeux dans ceux de ses meilleurs amis.

« Il faut que nous le fassions sur Raphaël. »

Argon et Héléna s'entre-regardèrent.

« On le libère. Il nous crée un portail, on quitte cet endroit maudit et on laisse Nécros derrière nous, incapable de se créer de nouveau portail.

- Ça... Ça pourrait marcher, admit Argon.

- Non. »

Tous se tournèrent vers Héléna, qui triturait sa longue natte sombre.

« Nécros ne quitte jamais Raphaël d'une semelle. Comment comptez-vous l'emmener ici puis lui faire subir l'opération, sachant qu'il peut prendre le contrôle de chacun d'entre nous à n'importe quel moment ?

- Je sais que c'est risqué, mais je ne vois pas d'autre alternative, répliqua Carl.

- On doit se procurer un autre élémentaliste primaire.

- Un autre élémentaliste primaire ? Mais est-ce que tu connais ne serait-ce qu'un seul autre mage possédant plus de trois pouvoirs ? »

Héléna planta son regard bleu dans celui de son mari.

« Non, c'est vrai. Mais Argon, tu te rappelles la manière dont tu t'es pris pour créer ces échantillons, non ? »

L'interrogé écarquilla les yeux.

« Vous voudriez que je... Que je réitère l'expérience ?

- Est-ce que tu en serais capable ? »

L'alchimiste grimaça.

« Pas ici. Mais de l'autre côté, je devrais pouvoir rassembler tout ce dont j'ai besoin p...

- Parfait ! Alors qu'en pensez-vous ? demanda fièrement l'élémentaliste.

- Il reste un problème, intervint une mage jusqu'ici restée silencieuse. Comment comptez-vous passer de l'autre côté exactement ?

- La prochaine fois que Raphaël reviendra, il ne lui suffira que d'un instant de liberté pour ouvrir un portail, et le refermer. Le temps que l'un d'entre nous passe.

- Celui ou celle qui aura reçu l'opération, conclut Carl. Ça se tient. Mais si c'est toi qui passes, Argon, qui te fera l'opération ? »

L'alchimiste secoua la tête tristement.

« Vous me croyez vraiment en état de parcourir la France, alors qu'aux yeux de tous je suis l'ennemi public numéro un ? »

Il leva sa main gauche.

« Il suffit que je donne mon alliance à la personne qui passera pour hériter de toutes mes connaissances.

- C'est risqué. Sans ton porteur de mémoire, tu perdras également toutes tes connaissances sur le rituel, et sur les autres pistes que tu as pu explorer... objecta Carl.

- Je suis prêt à prendre le risque.

- Très bien. Alors qui est prêt à subir l'opération et à passer de l'autre côté ? »

Les mages s'entre-regardèrent, certains murmurant entre eux, ou juste regardant le sol. Le choix était difficile, sachant qu'ils n'auraient le droit qu'à un seul essai. Et puis, nul ne connaissait les conséquences que pourrait avoir l'opération sur eux.

« Moi, je suis prête à le faire. »

Tous se tournèrent vers Lina, qui était jusqu'ici restée silencieuse. Les yeux gris déterminés de l'adolescente étaient rivés sur son père.

« C'est hors de question ! la contredit immédiatement Carl. Toi, tu restes ici.

- Et pourtant, je suis la mieux placée pour ça.

- Et en quoi, je te prie ?

- De nous tous, à qui pensez-vous que les gens se fieront le plus ? À des nécro-mages censés être morts depuis plus de quinze ans ou à une apprentie au GISEM ? »

Carl se pinça les lèvres. Derrière lui, l'argument de Lina avait fait mouche, pointant le doute dans les esprits.

« Ça ne prouve rien ! Nos visages n'ont pas tous été rendus publics à ce que je sache !

- J'ai d'autres arguments si ça ne suffit pas. »

Carl ouvrit la bouche pour répondre, mais l'adolescente le coupa :

« La France a changé, en quinze ans. Les technologies ont évolué. Ma tutrice avait des relations au GISEM. Si j'arrive à les retrouver, ils m'écouteront. Et je te rappelle également que je suis télékinépathe, je sais discerner les mages des non-mages. Ce sera bien plus facile pour moi que pour vous de savoir à qui m'adresser.

- Là n'est pas la question, Lina ! s'égosilla son père, faisant instantanément taire les murmures approbateurs dans son dos. Je suis ton père je te rappelle, et je t'interdis de subir cette opération dont on ignore tout des conséquences avant de t'exposer à la fureur de Nécros !

- Alors que tu es prêt à ce que d'autres le fassent à ma place ? Eh bien je suis désolée de te l'apprendre, Papa, mais je me suis passée de toi pendant seize ans, alors ce n'est pas maintenant que tu vas me dicter ma conduite ! »

Dans la salle, deux regards s'étaient affrontés devant les nécro-mages silencieux. Chacun avait retenu son souffle devant la dispute d'un père et de sa fille.

Mais à présent, les yeux noisette de Carl se faisaient fuyants, douloureux.

Lina se mordit la lèvre et recula d'un pas, décollant ses poings crispés de la table de pierre. Elle fit demi-tour, prête à sortir.

« Je suis désolé, Carl, mais je crois qu'elle a raison. C'est notre meilleure option. »

L'adolescente fit volte-face.

L'un des mages avait posé une main sur l'épaule de son camarade. Ce dernier releva la tête et dévisagea sa fille. Les yeux étaient abattus, résignés.

« Tu es sûre de ta décision, Lina ? »

Celle-ci hocha lentement la tête.

« J'ai confiance en les capacités d'Argon. Je l'ai vu faire, et j'ai vu de quoi ses créations étaient capables. Après tout, il reste le premier mage à avoir réussi à extraire, et à cloner de la magie. »

Carl se tourna vers Argon.

« Quand est-ce que tu seras prêt ?

- J'ai besoin de quelques heures, au moins. Et il vaut mieux que je le fasse juste avant, ou juste après l'arrivée de Raphaël ici, même si ça complique les choses. Histoire que Nécros n'essaie pas de la posséder entretemps... »

Lina hocha la tête, puis sortit sans se retourner.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro