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Chapitre 33 - L'autre monde

Lina tomba à genoux. Tout son corps était gelé, comme si elle venait de passer au travers d'un bloc de glace.

Chancelante, elle se remit lentement sur ses pieds et jeta un œil autour d'elle. Elle faillit perdre l'équilibre à nouveau.

Une chose était sûre, elle n'était plus sur Terre.

Partout autour d'elle s'étendait un immense désert de terre battue, sans aucune couleur. Le ciel était également d'un gris terne, sans aucun nuage ni source de lumière apparente.

Pourtant, Lina arrivait à y voir à peu près clair. Il n'y avait pas un arbre, pas un oiseau, pas même une pousse d'herbe. Pas le moindre souffle de vent. La seule poussière soulevée était celle due à son atterrissage brutal ainsi qu'à celle des quelques nécro-mages volontaires, qui passaient le portail l'un après l'autre. Déjà, elle retombait doucement pour conserver la parfaite immobilité froide du lieu.

« Tu vois, il n'y avait pas de quoi avoir peur », commenta Raphaël d'un air satisfait en s'avançant à ses côtés, les poings sur les hanches.

L'adolescente se rendit compte qu'elle tremblait. Imperceptiblement, mais elle n'arrivait pas à cesser de frissonner. Aucun humain n'aurait jamais dû pouvoir franchir les portes de ce lieu.

Elle préféra rester silencieuse.

« Il y a des montagnes, par là-bas, et une espèce de tour, déclara Raphaël en étendant le bras. Si j'avais été propulsé ici un jour, c'est sans doute par là-bas que je me serais dirigé. Allons y jeter un œil ! »

Lina plissa les yeux dans la direction pointée. Peut-être une forme de relief se découpait-elle effectivement. Mais à quelle distance ! C'est à peine si elle pouvait le distinguer du ciel ou du sol, les deux se confondant à l'horizon dans un brouillard gris.

Plus ou moins rassurés, les nécro-mages acquiescèrent. Ils étaient sept. Plus Raphaël et l'adolescente, cela faisait neuf personnes en tout.

La télékinépathe se mordilla la lèvre et se tourna vers le fils d'Argon, en train de donner ses dernières directives.

« Nous utiliserons des téléporteurs, pour couvrir cette longue distance en peu de temps. Faites-les aussi loin que vos yeux pourront vous porter, mais pas au-delà. Nous avançons ici en terre inconnue. On se relayera tous les cinq portails, pour éviter de s'épuiser trop rapidement. Je prends le premier tour. »

Raphaël tendit le bras. Ses cheveux, une fois aussi noirs que de l'encre, contrastaient violemment avec sa chevelure habituelle, et faisaient ressortir son regard pâle comme deux lames de couteau.

Lina n'avait jamais vu quelqu'un d'aussi concentré et désireux d'atteindre son but que le nécro-mage en cet instant précis.

Une flaque d'un noir profond grossit en face d'eux, semblable au portail créé précédemment, bien que sans cette aura mauvaise qui en avait émané. L'un après l'autre, les nécro-mages franchirent le portail. Lina les suivit.

Ils avancèrent ainsi, portail après portail, sur la surface grise du désert. Leurs pas soulevaient des nuages d'une poussière volatile, qui se collaient sur leurs vêtements et leur peaux moites.

Même s'il faisait frais, voire froid, le silence et l'immobilité totale de cet étrange monde leur pesaient à tous de plus en plus fort. Lina avait l'impression d'étouffer, d'être un poisson hors de l'eau cherchant désespérément à faire entrer un peu d'air dans ses poumons.

Malgré le brouillard mental qui empêchait son esprit de s'ouvrir au monde extérieur, l'adolescente savait qu'elle n'était pas la seule à le ressentir. Les pieds des nécro-mages traînaient de plus en plus, et les maigres conversations nerveuses tenues à voix basse s'étouffaient aussi vite qu'elles avaient commencé.

Combien de temps s'était écoulé depuis qu'ils avaient franchi le portail ? Une demi-heure ? Une heure ? Plusieurs d'entre elles, même ?

Tout le monde commençait à fatiguer, d'autant par les efforts que chacun fournissait à tour de rôle pour créer les portails que par leur manque visible de progression.

Les montagnes semblaient toujours aussi lointaines, à peines visibles, dans un environnement dont même un soleil était absent pour marquer la course du temps. Ils auraient tout aussi bien pu faire du surplace que personne n'aurait vu la différence.

Lina se contorsionna pour que ses mains entravées parviennent à atteindre la poche arrière de son pantalon. Elle tapota l'écran de son téléphone une fois, deux fois. Aucune réponse. Fronçant les sourcils, elle appuya sur son bouton, d'abord brièvement, puis plus longuement.

Le portail semblait avoir vidé toute sa batterie.

Sa voisine, une femme d'âge mûre, la regarda faire en silence. Puis elle sortit à son tour son smartphone et essaya de l'allumer, sans succès. Elle fit part de ce phénomène à l'homme devant lui.

L'information se propagea dans tout le groupe, mais à voix basse, comme si chacun craignait de troubler le silence.

Au bout de quelques minutes, Raphaël proposa une halte. Chacun en soupira de soulagement, n'ayant sans doute pas osé faire part de cette envie plus tôt. Ils s'assirent en rond et s'étirèrent, tandis que Raphaël restait debout devant eux, scrutant l'horizon, une main en protection au-dessus des yeux.

Lina s'assit un peu en retrait, écoutant les murmures émanant du groupe.

En voyant que les nécro-mages ne semblaient pas pressés de partir, elle se pencha en arrière et s'allongea au sol, les bras au-dessus de la tête.

C'était étrange. D'un côté, Lina sentait une réelle répulsion pour cet endroit et aurait souhaité le quitter au plus vite, même si elle savait que la seule personne en mesure d'ouvrir un portail ne le ferait pas avant d'avoir retrouvé sa famille. Ou d'avoir la certitude de leur disparition.

Mais d'un autre côté, son esprit bouillonnait de questions, et elle ne pouvait s'empêcher de contempler avidement tout ce qu'elle voyait. Ce n'était, en réalité, pas bien extraordinaire, mais remettait en question toutes les connaissances des scientifiques d'aujourd'hui !

Un autre monde, à la portée des humains, dans lequel l'air était respirable et dont la température permettait la présence d'eau liquide ! Même si, au premier abord, Lina doutait de pouvoir en trouver.

L'adolescente détourna les yeux du petit conciliabule qui se tenait et parcourut l'horizon du regard d'un œil absent.

Quelque chose l'arrêta. Elle se redressa et l'observa plus attentivement.

Sa respiration se bloqua.

C'était une empreinte de semelle.

Lina la suivit à quatre-pattes. Les pas avançaient sur quelques mètres, puis bifurquaient vers la petite ronde formée par les nécro-mages. Pourtant, elle aurait juré que personne n'avait marché ici.

Elle se redressa et s'approcha du petit groupe, les yeux rivés au sol. Les mêmes empreintes se mêlaient à celles laissées par les nécro-mages tout autour du lieu où ils étaient assis. En les suivant, Lina fit le tour du groupe. Les traces s'arrêtaient un peu plus loin.

Pile là où Raphaël s'était arrêté quelques minutes auparavant.

Les traces sont donc les siennes, en conclut Lina. Mais que viennent-elles faire à un endroit où Raphaël n'a pas marché ?

Elle releva la tête. Le jeune meneur la fixait silencieusement d'un œil interrogateur.

« Tu as trouvé quelque chose ? lui demanda-t-il.

- Non, » fit simplement Lina, qui cherchait la logique de ce qu'elle venait de voir.

C'était le premier mot qu'elle prononçait depuis qu'elle avait traversé le portail. Il lui parut étrangement décalé dans ce monde si silencieux, et elle comprit pourquoi les autres nécro-mages préféraient chuchoter.

« Bien. Remettons-nous en route alors, fit Raphaël en se levant. Il faudrait que nous soyons arrivés à ces montagnes avant la nuit. S'il y a une nuit ici », ajouta-t-il en regardant le ciel grisâtre.

Lina recula de quelques pas pour les laisser passer. Puis elle traça une croix dans la poussière du sol avec la pointe de sa chaussure. Elle en aurait le cœur net.

Elle suivit les nécro-mages à travers le téléporteur, puis, une fois de l'autre côté, fouilla le sol des yeux. Il y avait bien trop d'empreintes au sol pour qu'il ne soit passé que neuf personnes.

Elle resta un instant immobile devant une légère croix apparaissant à la surface du sol poussiéreux.

Ils n'avaient fait que passer sur leurs propres traces.

Ils tournaient en rond depuis le début.

Curieuse, Lina fit mine de suivre le mouvement et se plaça en queue de file pour passer le portail. Mais lorsque ce fut son tour, elle fit quelques pas en arrière. Le téléporteur se referma devant elle.

« Lina ? Mais... Mais qu'est-ce que tu fais là ? »

L'adolescente, malgré le fait qu'elle s'y attendait un peu, sursauta et se retourna.

Les nécro-mages étaient bien là, à quelques mètres derrière elle, la fixant avec des yeux ronds.

« J'ai une mauvaise nouvelle... se risqua-t-elle à annoncer. Depuis que nous sommes arrivés ici, nous ne nous sommes jamais rapprochés de cette montagne. Nous avons fait du surplace. »

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