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Chapitre 24 - Paris

Le paysage défilait devant les yeux de Lina sans qu'elle ne le voie réellement. Son souffle formait un petit nuage de buée sur la vitre contre laquelle elle avait posé la tête. Ses écouteurs vissés sur les oreilles, elle essayait de se focaliser sur ses propres émotions, apportées par le morceau qu'elle écoutait plutôt que sur celles des passagers voyageant autour d'elle.

La voix féminine de la rame annonça l'arrivée prochaine du terminus. L'adolescente se leva et alla patienter devant les portes de son wagon. Lorsqu'elle put enfin descendre, ce fut bien pire que tout ce qu'elle avait imaginé. Des dizaines, voire peut-être même des centaines de personnes se pressaient en tous sens, où que se portât son regard.

Elle commença à sentir son crâne pulser et se massa les tempes. En grognant, elle se rangea dans un coin et sortit de son sac une petite gourde et sa boîte d'aspirine. Elle avala un petit comprimé puis se remit en route. Plus vite elle aurait atteint sa destination, mieux ce serait.

Mais ce n'était pas seulement la bibliothèque qu'elle était venue visiter. Il y avait également une autre place importante qu'elle tenait à voir de ses propres yeux.

Elle se mit en quête des panneaux annonçant le métro correspondant et traversa plusieurs couloirs carrelés de blanc et bleu sous la lumière aveuglante des néons. Heureusement, les personnes empruntant ces couloirs étaient plus rares. Au loin, elle entendit les crissements d'un train arrivant à quai.

Un homme pressé la bouscula violemment avant de disparaître à une intersection. Lina en manqua de tomber à la renverse et se rattrapa de justesse sur un mur. Elle reprit sa marche en pestant contre les personnes qui ne regardaient pas devant elles en marchant, avant de constater que la main avec laquelle elle tenait son billet était vide.

Affolée, elle revint sur ses pas et scruta les environs. L'aurait-elle fait tomber lors de sa chute ? Où avait-il bien pu aller ? Soudain, elle aperçut un petit carton s'envoler un peu plus loin, poussé par le vent créé par les différentes rames.

Elle se mit à sa poursuite. Mais au moment où elle se baissait pour le récupérer, un autre souffle de vent le poussa à travers un portique voisin. Lina jura entre ses dents. Elle hésita un instant, puis, sans attendre que le doute la fasse changer d'avis, regarda autour d'elle. Personne. Elle cacha rapidement sa chevelure sombre sous sa capuche et attira le ticket à elle avec la magie de l'esprit. Il s'agissait bien du sien.

Elle se releva et s'éloigna rapidement. Elle n'était pas censée faire de la magie hors de l'école tant qu'elle était mineure, et encore moins dans un lieu aussi public que le métro parisien. Mais personne ne l'avait vue, donc ce petit incident resterait secret. En théorie.

Le soleil éblouit l'adolescente lorsqu'elle quitta enfin les tunnels du métro. Elle sentit un léger courant d'air soulever les mèches rebelles de ses cheveux et inspira une grande goulée d'air, avant de se mettre à tousser. À sa droite, un homme adossé à un panneau de circulation soufflait sa fumée en plein sur les passants sortant du métro.

Elle le fusilla du regard et avança de quelques pas. Devant elle s'étendait la fameuse place de la République. L'endroit même où la Révolte avait commencé, et s'était achevée dans la violence avec la disparition ou la mort de plusieurs dizaines, voire de centaines de personnes.

La nécro-mage traversa la route et s'approcha de l'immense statue racontant l'histoire de la France, et les différents événements ayant conduit à en faire une République. Elle était composée d'un pilier central orné de scénettes en bas-relief et de trois immenses représentations des idéaux de la devise de la France. Une Marianne, surplombant toutes les autres, se dressait fièrement au milieu, brandissant un rameau d'olivier.

Elle s'assit sur la marche de pierre qui l'entourait et contempla les petites coches qui avaient été gravées dans la roche le long du socle de la statue. Les mages n'avaient pu construire un monument commémoratif digne de ce nom en souvenir des disparus après avoir fait tant d'efforts pour en effacer tout souvenir des non-mages, mais ils avaient laissé une marque pour chaque victime.

Lesquelles avaient été inscrites en souvenir de ses parents ? Celles de gauche, cachées par l'ombre de l'une des statues ? Une autre plus à droite, sous le soleil de fin de matinée ? Ou même de l'autre côté du monument, là où elle ne pouvait les voir ?

Lina sentit une boule se former au creux de sa gorge. Elle se mordit la lèvre pour tenter de ravaler ses larmes.

« Papa... Maman... murmura-t-elle. J'aurais tant aimé pouvoir vous connaître... Passer du temps avec vous, partager tout ce que j'ai pu faire... »

Elle retint un sanglot.

« Oui... J'aurais aimé que vous puissiez me voir, et être fière de moi... »

Elle se tut, la voix coupée par l'émotion. Une larme roula sur sa joue et tomba sur la pierre. Elle ramena ses genoux contre son torse, et cacha sa tête entre ses bras.

En venant ici, elle avait voulu voir le dernier endroit où ils avaient été avant de mourir. Pour elle, leurs tombes ne comptaient pas vraiment, puisque leurs corps avaient disparu. Comme tous ceux des victimes de la Révolte. Elle ne savait pas trop ce qu'elle avait voulu y faire, peut-être leur rendre hommage d'une quelque façon que ce soit...

Elle ne s'était pas attendue à un déluge d'émotions aussi fort. À ressentir toute cette peine, et la jalousie envers les autres enfants disposant d'une famille, la colère envers Argon, le nécro-mage responsable de toute cette catastrophe... Lui qui n'était connu que sous le surnom que lui donnaient ses pairs, et dont la véritable identité n'était même pas connue du grand public...

Toutes ces émotions trop longtemps refoulées explosaient à présent en elle, là, sur cette place pleine de monde, au point que certaines personnes se retournaient en la voyant, se demandant sans doute ce qui pouvait pousser une adolescente à s'épancher ainsi devant tout le monde.

Elle prit une grande inspiration tremblante et balaya ses larmes d'un revers de la main, plus que jamais déterminée à suivre les traces de son grand-père au sein du GISEM. Si elle pouvait y travailler, elle ferait en sorte que plus aucun évènement de ce genre ne se produise jamais.

Elle se leva et entama lentement un tour de la statue, les yeux fixés sur les petites encoches gravées dans la pierre. Toute à sa contemplation, elle ne vit pas le groupe d'adolescents se dirigeant vers le monument. Son épaule heurta l'un d'entre eux, la faisant chanceler.

« Eh ! Fais gaffe à où tu mets les pieds !

- Pardon ! » s'excusa précipitamment Lina.

Mais l'autre s'était déjà désintéressé d'elle et s'asseyait avec ses amis sur la margelle de l'immense statue. Son aura lui semblait vaguement familière... Intriguée, Lina prit quelques instants pour le regarder plus en détail.

Il était grand, mince, avec de longs cheveux châtains brillant sous le soleil qui lui tombaient sur le front en mèches désorganisées, et des yeux verts pétillants dans lesquels brillaient quelques paillettes dorées. Détendu et souriant, il profitait de son week-end avec ses amis, même si quelques petits tracas quotidiens trottaient aux limites de sa conscience.

Un adolescent ordinaire. Et pourtant il possédait quelque chose de plus que les autres... Lorsqu'elle mit le doigt dessus, elle ne put s'empêcher de sourire et se détourna, repartant vers la bouche de métro.

Cet adolescent était un mage, tout simplement. Un élémentaliste de la terre.

De retour dans les couloirs souterrains de Paris, elle essaya d'utiliser ses capacités pour détecter d'autres mages. Il était amusant de penser que les siens vivaient ainsi, cachés au milieu des autres, sans qu'aucun non-mage ne se doute jamais de rien.

Elle se demanda à quoi aurait ressemblé la société si tous les humains étaient des mages. La magie aurait fait partie du quotidien, et aurait sans doute permis des avancées spectaculaires dans tous les domaines scientifiques... Dans la médecine, la géologie, la psychologie, la conquête de l'espace, les possibilités étaient si vastes ! Elle aurait même modifié les situations les plus courantes, comme les moyens de transport, les jeux auxquels jouaient les enfants et les matières enseignées à chacun...

Quelque part, il était dommage de ne pas laisser le monde entier profiter de toutes ces possibilités. Mais comment annoncer un secret millénaire au reste du monde, lorsqu'on avait toujours tout fait pour le cacher...

Pendant l'Antiquité, les mages rendant leurs pouvoirs publics étaient considérés comme des dieux ou des élus, et en venaient souvent à abuser de leurs pouvoirs. Au Moyen-Âge, on les traitait de sorciers et on les tuait, pensant qu'ils étaient des incarnations du diable. À la Renaissance et après, les rares mages n'ayant pas assez appris du passé pouvaient devenir les sujets d'expérience de scientifiques à la recherche de grandes découvertes pour devenir célèbres.

Un conseil s'était finalement tenu, réunissant tous les mages les plus influents et respectés de la planète, et les premières lois des mages avaient été passées. Interdiction de révéler ses pouvoirs à des non-mages, sous réserve de mariage avec l'un d'entre eux. Interdiction pour des mineurs de pratiquer la magie autre part que dans leur lieu d'étude ou sans la permission d'un adulte. Création d'un groupe de mages chargé d'aider ceux en difficulté et de faire respecter ces lois, appelé par la suite le GISEM, et bien d'autres encore.

La rédaction de la totalité de ces lois avait pris plusieurs années, et nécessité les avis de mages provenant de tout le globe. Avec les tensions qui régnaient entre les différents pays, mettre tout le monde d'accord avait été compliqué. Mais ils avaient fini par réussir.

À peu près.

« Bibliothèque François-Mitterrand » annonça une voix grésillante.

Lina sursauta, tirée de ses pensées, et se levaprécipitamment. Les portes de la rame s'ouvrirent, et elle descendit sur lequai.

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