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Chapitre 20 - La magie du vide

« Encore, encore ! » s'exclama le petit Nicolas en tapant dans ses mains.

Lina sourit et se concentra. L'ourson en peluche se mit à faire des pirouettes et traversa le salon en marchant sur les mains.

Sa tutrice avait jugé préférable qu'elle ne se mêle pas de la discussion entre monsieur Armant et sa femme. Elle l'avait donc chargée d'occuper le petit Nicolas et était montée à l'étage. De temps à autre, l'adolescente pouvait percevoir un éclat de voix, et faisait de son mieux pour détourner l'attention de l'enfant, même si elle voyait bien dans son regard que ses pensées ne cessaient de revenir vers sa mère.

Soudain, les voix jaillirent dans le couloir, rapidement suivies d'une porte claquant violement.

Le petit sursauta et ses yeux s'embuèrent de larmes. Lina laissa l'ourson retomber au sol et alla poser sa main sur son épaule.

« Ce n'est rien, ça va passer tu verras. » tenta-t-elle maladroitement de le consoler, notant inconsciemment que quelqu'un était en train de descendre rapidement les marches de l'escalier d'un pas furieux.

Lina se retourna. Madame Armant jaillit dans la chambre et se figea net en apercevant l'adolescente aux cheveux violets aux côtés de son fils.

« Q... Qui es-tu, toi ? Qu'est-ce que tu fais avec mon fils ? rugit-elle.

- Bonjour madame. Je m'appelle Lina et je suis l'apprentie de madame Rita...

- On n'a pas besoin d'une baby-sitter ! Dégage ! »

La télékinépathe accusa le coup. La colère de la femme lui broya le crâne et elle dut construire à la hâte une barrière mentale pour empêcher son trop plein d'émotion de la ravager de l'intérieur.

Elle allait répondre mais fut coupée par de lourds sanglots. Le petit Nicolas, effrayé, s'était remis à pleurer. Avant que les deux femmes aient pu faire un seul mouvement, il sortit de sa chambre en courant et disparut dans le couloir.

Madame Rita et monsieur Armant descendirent à leur tour l'escalier. Toute colère semblait avoir quitté la femme de ce dernier en voyant la détresse de son fils.

Elle se laissa tomber sur le petit lit et se prit la tête dans les mains en gémissant.

« D'abord mon fils se transforme en animal... Ensuite on vient me dire que la magie existe, et que mon mari m'a caché ses pouvoirs depuis nos neuf ans de mariage... Qu'est-ce que je suis censée penser de tout ça ? Pourquoi ne m'avoir rien dit ?

- Écoute... Je suis vraiment désolé, soupira monsieur Armant. Je ne savais pas comment aborder la chose... Et puis, nous étions heureux de cette manière, et j'avais peur de tout gâcher... »

Lina prévint mentalement sa tutrice qu'elle allait essayer de retrouver Nicolas, puis s'éclipsa silencieusement. Une fois dans le couloir, elle sonda la maison, mais sans le trouver. Confuse, elle recommença, avec plus d'attention.

Le garçonnet n'était plus à l'intérieur.

Inquiète, elle sortit dans la rue. Une brise souleva un instant les pans de son long manteau et quelques mèches égarées de sa chevelure. Elle ferma les yeux pour effectuer une troisième reconnaissance mentale.

Il était parti dans la forêt.

Un enfant de six ou sept ans, seul dans la forêt avec des animaux dont il pouvait se méprendre sur les intentions... Il fallait qu'elle le retrouve au plus vite.

Elle repéra un sentier contournant la bâtisse et s'y engagea précipitamment.

L'air était beaucoup plus frais et humide une fois sous le couvert les arbres. Le vent sifflait entre les branches et le bruit de milliers de petits animaux résonnait de part et d'autre, bien que ceux-ci ne restent invisibles.

En voyant que la maison n'était plus un endroit dans lequel il pouvait se réfugier, Nicolas avait dû sortir pour retrouver un peu de calme, et de là, être happé par les appels des animaux...

« Nicolas ! Nicolaaaaaas ! »

Une nuée d'oiseaux affolés s'envola au loin. Ils provenaient de la direction où se trouvait Nicolas.

Lina se mit à courir sur le sentier, ignorant une branche qui lui griffa la joue et les nids-de-poule qui risquaient de lui tordre les chevilles. Soudain, une biche apeurée jaillit des fourrés, sur sa gauche, et manqua de la percuter.

La peur du petit garçon était en train de contaminer tous les animaux de la forêt.

La télékinépathe déboucha finalement dans une petite clairière. L'enfant s'y trouvait bien, recroquevillé contre un arbre, mais il n'était pas seul. Un sanglier grognait doucement à côté de lui, comme s'il essayait de le réconforter. Lina se figea et jugea plus prudent d'adopter une posture rassurante.

En voyant l'adolescente, l'animal se décala de manière à faire barrière de son corps. Il poussa un grommellement puissant et souffla. Les feuilles mortes autour de son groin glissèrent un peu plus loin.

« Nicolas ? C'est moi, Lina ! lança la télékinépathe le plus doucement qu'elle pût. Il faut que tu rentres à la maison ! »

L'enfant la contemplait avec des yeux rougis, suppliants. Il ne savait plus quoi penser.

Le sanglier grogna une nouvelle fois, puis s'élança à toute vitesse vers l'adolescente, ses pattes martelant de sol. Lina avait l'impression de sentir chacun des impacts de sabots de l'animal remonter le long de ses membres.

En un instant, le sanglier fut sur elle. L'adolescente eut juste le temps de croiser des bras dans un dérisoire espoir de se protéger avant l'impact...

Il n'y eut que le vide.

Lina rouvrit un œil, et recula d'un pas sous le choc. Une épaisse masse d'un noir de jais tourbillonnait entre elle et l'animal, qui s'enfuit en courant vers la forêt.

Elle ramena sa queue de cheval devant ses yeux, incrédule : ils étaient de la même couleur. C'était elle qui avait créé cette chose.

Elle avait utilisé la magie du vide.

Mais comment était-elle censée l'arrêter ? La masse tourbillonnait de plus en plus vite, engloutissant les feuilles qui jonchaient le sol, les cailloux, les pommes de pin, ... La panique envahissait la jeune fille tout entière, l'empêchant de réfléchir. Même les branches d'arbres les plus proches finissaient par se briser et tomber dans ce trou noir de plus en plus puissant.

Il fallait qu'elle commence par se calmer. Se calmer, et analyser la situation sous un autre angle. Elle prit de longues et profondes inspirations, faisant jouer ses épaules pour les délasser un minimum.

En face d'elle, la chose sembla rétrécir. Perdre du terrain et de l'intensité.

Elle est reliée à mes émotions ! comprit Lina.

Cependant, elle ne pouvait pas prendre le risque d'utiliser à nouveau un pouvoir qu'elle ne connaissait pas. Il fallait qu'elle règle ça avec la magie de l'esprit.

Elle se concentra et créa une bulle pour isoler la chose, comme son grand-père le lui avait montré le matin même, avec les boucliers mentaux. La masse couleur de nuit ne cessait d'attaquer sa sphère de tous les côtés, aussi Lina dut la renforcer sur toute sa surface pour éviter qu'elle ne se fasse désintégrer.

Elle la rétrécit, petit à petit, jusqu'à ce que la chose, visiblement en manque de combustible à absorber, ne finisse par se détruire elle-même de l'intérieur et disparaître.

La nécro-mage se laissa tomber au sol, soulagée. Elle avait frôlé la catastrophe.

De l'autre côté de la clairière, Nicolas, les yeux cherchant de tous côté une issue quelconque, recula de quelques pas.

« Ce n'est rien ! lui lança Lina avant qu'il ne s'enfuie à nouveau. J'ai vaincu cette chose. Elle ne reviendra plus jamais te faire du mal. »

L'enfant ne bougea pas. Sans savoir si c'était une bonne chose ou non, Lina continua, en esquissant doucement un pas en avant :

« Tes parents ont besoin de toi, ils t'aiment, tu sais ? Reviens à la maison avec eux !

- Maman est très en colère, à cause de moi.

- Ce n'est pas à cause de toi. C'est parce que ton papa ne lui a pas dit que vous aviez des pouvoirs. Mais elle l'acceptera ! Elle doit être inquiète, de ne pas savoir où tu es ! Viens avec moi ! »

Elle tendit sa main en avant pour l'inviter à la rejoindre. Finalement, après ce qui lui parut une éternité, Nicolas quitta l'arbre au pied duquel il s'était réfugié et marcha doucement vers elle.

Elle lui prit gentiment la main et l'entraîna sur le sentier sur lequel ils étaient venus. Leur trajet se fit en silence, chacun se demandant quel accueil allait leur être réservé de retour à la maison des Armants.

Ils n'eurent pas à patienter jusque-là pour connaître la réponse. Les parents de Nicolas, inquiets, étaient partis à sa recherche, aiguillés sur leur piste par madame Rita.

Dès qu'elle vit son fils, madame Armant se précipita pour le prendre dans ses bras en lui balbutiant des excuses. Le petit sembla les accepter et lui rendit son étreinte.

Lina détourna le regard, légèrement gênée par ces retrouvailles, et retourna auprès de sa tutrice.

« Est-ce que tout va bien ? lui demanda celle-ci. J'ai cru discerner des choses un peu étranges, dans la forêt, mais sans pouvoir savoir ce que c'était exactement à cause de la distance.

- Nicolas avait appelé des animaux sauvages, » prétexta simplement Lina.

Au fond d'elle, elle savait que ce n'était pas la chose à laquelle sa tutrice faisait allusion. Mais elle ne comptait pas se jeter dans la gueule du loup.

« Je suis désolée pour ce que je t'ai dit tout à l'heure, s'excusa sa mère du garçon en se tournant vers l'adolescente. J'étais sous le coup de la colère, et je... Je regrette.

- Je vous comprends. Ce n'est pas facile d'apprendre du jour au lendemain qu'une chose si... Farfelue que la magie existe réellement. »

Madame Armant sourit, soulagée.

« Et merci de t'être occupée de mon garçon.

- C'est normal. »

Madame Rita posa une main sur l'épaule de son apprentie.

« Bon, Lina, je crois que l'on va pouvoir les laisser entre eux à présent. Mais n'hésitez pas à nous appeler en cas de besoin, conclut-elle.

- Bien sûr. Au revoir !

- Au revoir ! »

Les deux télékinépathes s'éloignèrent dans la rue.

« Tu as fait du bon travail Lina. C'est bien, continue comme ça. »

L'apprentie baissa la tête et se mordit la lèvre, rougissant sous le compliment. Cependant, une petite voix ne cessait de lui répéter qu'elle aurait pu blesser l'enfant avec des pouvoirs incontrôlés.

Il allait falloir qu'elle y remédie...

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