Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 13 - Les lucioles

Les premières étoiles pointaient déjà le bout de leur nez lorsque Alya et Ambre descendirent les marches du grand perron de l'internat jusque dans la rue.

Le froid était mordant pour la saison. L'élémentaliste resserra son manteau autour d'elle et frissonna.

« Alya ? Tu es sûre qu'on a le droit de sortir la nuit comme ça ? »

Devant elle, son amie se retourna et fit une moue innocente.

« ...Me souviens plus... Mais de toute façon, les règles sont faites pour être enfreintes, non ? fit-elle en haussant les épaules. Tu viens ? »

Elle se retourna et se remit en route, disparaissant rapidement dans les ténèbres avoisinantes.

Ambre haussa un sourcil et sourit. Décidément, elle commençait à bien aimer sa nouvelle colocataire.

Elle rejeta ses cheveux en arrière et se mit en marche à sa suite.

Marcher seule, la nuit, dans la rue d'une ville qu'elle ne connaissait pas était une expérience assez troublante. L'adolescente avait l'impression d'être dans un rêve.

Les lampadaires disposés le long de la rue diffusaient une lumière blafarde sur le trottoir, faisant passer pour un temps les deux jeunes mages de l'ombre à la lumière. Tout semblait figé, immobile, et même le bruit de leurs chaussures effleurant le goudron ne parvenait pas à briser le silence impénétrable de la nuit.

Le temps lui-même semblait s'être arrêté.

Alya conduisit sa nouvelle amie jusqu'à une petite clôture à la lisière des bois.

« On y est presque, annonça-t-elle.

- Attends... On va dans la forêt ? demanda Ambre, sceptique.

- Oui ! Je te promets que tu ne seras pas déçue ! »

Ambre attrapa une mèche rebelle de ses cheveux. La dernière fois qu'elle avait pénétré dans une forêt, elle y avait été entraînée par une bande de mages terroristes et avait embrasé une partie des bois.

Espérons que cette fois-ci se passe mieux, se dit-elle finalement.

Elle rejoignit Alya, qui avait déjà passé le petit portique et l'attendait un peu plus loin. Toutes deux s'engagèrent sur une petite sente à moitié effacée.

Contrairement aux rues de la ville, une douce mélodie s'élevait dans la forêt, soufflée par le vent jouant dans les feuillages avoisinants. Ambre la laissa l'envelopper doucement, la débarrassant de toutes ses appréhensions pour la laisser dans un état de calme absolu.

Soudain, un cri perçant retentit. Une flèche d'argent jaillit d'entre les arbres pour se précipiter sur son amie.

Surprise, Ambre lâcha un petit cri.

Alya se retourna. Ses cheveux avaient pris une teinte chocolat, la couleur de référence des animistes. Dans ses bras se lovait une petite chouette blanche comme la neige.

« N'aie pas peur, murmura-t-elle. Elle n'est pas méchante. »

Ambre se demanda si elle lui parlait ou s'adressait à l'oiseau de nuit. Ce dernier s'était mis à mordiller le gant de cuir que l'animiste portait à son poignet gauche.

« Comme je te l'ai dit, Ambre, mon pouvoir est totalement basé sur les animaux et la relation que j'entretiens avec eux. Certains d'entre eux ne sont pas très sociables et préfèrent rester seuls, quand d'autres sont toujours ouverts et accueillants. Mais ils ont tous un point commun : ils racontent toujours des choses incroyables. »

Ambre fixa son amie. Pendant qu'elle expliquait, ses yeux s'étaient illuminés d'une joie sincère. Elle se demanda comment on pouvait être aussi intéressée par quelques piaillements ou grognements.

« Parfois, ce sont des choses toutes simples : ce qu'ils ont fait de leur journée, le terrier confortable qu'ils ont trouvé ou leur dernier repas... Mais ils racontent aussi des histoires. Des histoires provenant de la nuit des temps et que tout le monde a oublié... Il n'y a qu'eux pour s'en souvenir et se les transmettre fidèlement, de générations en générations. »

L'animiste se remit en route et lui adressa un petit signe de tête pour l'inviter à faire de même.

Elle s'arrêta au pied d'un saule pleureur.

« J'ai pu entendre beaucoup de ces histoires, conclut-elle. Mais les plus belles sont racontées ici. »

Elle s'arrêta devant un immense saule pleureur et en écarta les longues branches pendant jusqu'au sol pour ouvrir un passage à Ambre.

Celle-ci s'avança, émerveillée. Elle pénétra une petite clairière baignant dans l'aura opalescente de la lune. Des dizaines et des dizaines de lucioles semblaient s'être donné rendez-vous et dansaient ensemble, formant des entrelacs qui se liaient et se déliaient au gré de leurs envies. L'on aurait dit le ballet de fées, chacune projetant sa propre lumière jaune, chaleureuse, pour illuminer l'endroit.

C'était tout simplement magnifique.

Ambre les approcha encore de quelques pas, toute fatigue ou frissons dus au froid automnal envolés.

« Alors ? demanda Alya, la petite chouette toujours blottie dans les bras.

- Tu avais raison. Ça vaut vraiment le coup d'œil, souffla Ambre en s'asseyant pour regarder le spectacle. »

L'adolescente perdit son regard dans les mouvements abstraits des insectes lumineux.

Ça allait être sa première nuit à l'internat. Enfin, sa deuxième, mais elle était inconsciente la première fois. Il lui resterait encore un jour pour se faire au fait qu'elle ne retournerait plus dans son lycée. Un jour pour accepter qu'elle ne reverrait pas ses parents de sitôt. Un jour enfin, avant qu'elle ne commence à apprendre la magie.

La magie.

Si quelques jours auparavant, quelqu'un lui avait dit qu'elle possédait des pouvoirs et qu'il existait toute une communauté secrète de mages qui vivaient à son insu, elle lui aurait ri au nez.

Elle tourna la tête et constata qu'Alya avait sorti un carnet et un crayon de sa poche pour écrire, à la lueur d'une petite lampe-torche. Ambre se pencha pour essayer de déchiffrer ses notes.

Ce n'étaient que des suites de mots décousus, parfois accompagnés de flèches les reliant à d'autres choses ou de petits symboles qui rappelaient les formations prises par les lucioles.

« Comment arrives-tu à tirer du sens de tout ça ? chuchota-t-elle.

- Les animaux ne s'expriment pas comme nous, répondit Alya. Ils ont chacun leurs propres moyens, et tous ne passent pas par des sons... Il faut aussi analyser les formations ou les mouvements, et parfois même les odeurs... À partir de tout ce que j'ai pu récolter, j'essaie ensuite de traduire dans notre langue. Mais ce n'est pas toujours simple : il y a des expressions tout bonnement impossibles à traduire.

- Incroyable ! » souffla Ambre.

Une bise glacée traversa la clairière en sifflant. L'adolescente resserra un peu les pans de son manteau autour d'elle en frissonnant.

« Tu as froid ? lui demanda son amie.

- Un peu...

- C'est un comble pour une élémentaliste du feu ! Il te suffirait d'un peu de magie pour créer une petite flamme ou simplement réchauffer l'air autour de toi...

- Je vais quand-même m'abstenir, bougonna l'adolescente. Je n'ai pas envie de cramer une deuxième forêt... »

Elle replongea son regard dans le ballet mouvant des lucioles. Tous ces jeux d'ombres et de lumières avaient quelque chose d'hypnotisant. Les longues branches des saules pleureurs semblaient donner le rythme à cet ensemble en bruissant doucement.

Une main la secoua.

« Ambre, chuchotait Alya, on y va ? Il est minuit passé, on ferait mieux de rentrer !

- Quoi déjà ?

- Oui... Toi aussi tu t'es laissé avoir, pas vrai ? pouffa-t-elle. Les lucioles ont quelque chose d'ensorcelant, il m'est souvent arrivé d'y succomber et de me réveiller le lendemain matin dans l'herbe... »

Ambre attrapa la main qu'Alya lui tendait et se releva. Ses muscles engourdis par le froid et l'immobilité protestèrent.

Elle se mit en route à la suite de l'animiste, qui avait laissé sa petite protégée à plumes s'évanouir dans la nuit. Jamais elle ne pourrait oublier ce moment, songea-t-elle en jetant un dernier regard à la petite clairière.

En revenant discrètement dans leur chambre, Ambre et Alya trouvèrent Lina recroquevillée sur son lit, dormant à poings fermés.

Aucune des deux ne l'avait revue depuis qu'elle était partie avec sa tutrice. Pas même lors du repas du soir. Alya avait expliqué que c'était normal et que ses travaux là-bas lui prenaient souvent plusieurs heures. Cependant, Ambre ne pouvait s'empêcher de se demander ce qui avait bien pu prendre autant de temps à la télékinépathe.

Les deux adolescentes se changèrent et se glissèrent sous leurs draps respectifs.

Ambre repensa un instant à sa maison, qu'elle avait retrouvée vide et sombre en l'absence de ses parents. Elle pensait avoir une montagne de choses à rapporter, mais une fois sur place, elle s'était rendu compte que peu de choses comptaient véritablement à ses yeux. Seule une valise et un petit sac à main, bien que pleins à craquer, avaient suffi à emporter tout ce dont elle avait besoin.

Elle ferma les yeux et se laissa doucement emporter dans les bras de Morphée.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro