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Chapitre 11 - L'interrogatoire

Lina jeta un dernier regard à Ambre et Alya, qui essayaient de faire de la place dans la chambre pour les affaires que l'élémentaliste avait récupéré. Elle prit une grande inspiration et sortit dans le couloir. D'un pas rapide, elle traversa l'internat et franchit la lourde porte séparant l'école des bureaux du GISEM.

Il était vraiment pratique pour elle que les deux bâtiments soient mitoyens. De cette manière, elle n'avait pas à sortir dehors pour passer de l'un à l'autre, et à emporter son manteau avec elle pour contrer les températures froides de cette fin d'année.

Mais pour le moment, son unique préoccupation était de savoir ce que les nécro-mages allaient révéler lors de leur interrogatoire.

C'était la première fois qu'elle participait à ce genre de choses, qui normalement n'auraient pas dû être de son niveau. Elle était en même temps touchée par la confiance que lui avaient accordés sa tutrice et monsieur Machon, et terrifiée à l'idée de ce qu'elle allait pouvoir y entendre.

Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine et elle tremblait légèrement lorsqu'elle retrouva sa tutrice devant l'entrée de l'aile de détention.

« Tu peux encore faire demi-tour et m'attendre ici, tu sais, lui proposa madame Rita. Je te ferai un résumé de ce qui s'y aura été dit. »

Lina prit une seconde grande inspiration pour se détendre et secoua la tête avec fermeté.

« Non, je veux y assister. »

Madame Rita esquissa un sourire et posa sa main sur l'épaule de son élève. Elle déverrouilla la lourde porte métallique à l'aide de sa télékinépathie et toutes deux pénétrèrent dans le souterrain.

Lina aurait pu s'attendre à de longs couloirs glauques fait de pierres mal ajustées, où pénétrait le froid extérieur en de longues bourrasques sifflantes, mais il n'en était rien. Le couloir avait été bétonné et les pas des deux visiteuses se répercutaient le long de ses parois curvilignes. L'électricité et un système de chauffage y avaient été installés, si bien qu'il y faisait une température tout à fait convenable, et la lumière y était en quantité suffisante pour éliminer les moindres zones d'ombres.

Lina suivit sa tutrice jusqu'à une lourde porte métallique. Mais au lieu d'entrer dedans, comme l'adolescente s'y attendait, elle lui ouvrit une autre porte, plus discrète, située perpendiculairement à sa gauche. Lina pénétra dans une longue salle dont l'un des murs n'était qu'une vaste vitre donnant sur une autre pièce, où se trouvait l'un des nécro-mages affalé sur une chaise.

Madame Rita l'emmena tout au fond et lui avança une chaise libre posée dans un coin.

« Rappelle-toi que ce que tu vas entendre est confidentiel, tu ne devras pas le divulguer d'aucune manière que ce soit sans l'accord d'un supérieur hiérarchique, comme moi, monsieur Machon, ou le superviseur de l'opération. D'accord ? » lui chuchota-t-elle.

Lina hocha la tête en silence.

« Surtout ne fais aucun bruit et n'utilise pas la magie de l'esprit, ça pourrait troubler les révélateurs de mensonges. » conclut madame Rita avant de s'éloigner.

Lina scruta la pièce. Les révélateurs de mensonges étaient des télékinépathes extrêmement doués – et extrêmement rares – qui avaient suivi une formation spéciale pour être capable de comprendre la manière dont une personne choisissait ce qu'elle disait, et ainsi de dire si les informations données étaient vraies ou non.

Il fallait cependant toujours traiter ces informations avec prudence, car si la personne croyait réellement ce qu'elle disait, le révélateur les détecteraient comme vraies, alors que ce n'était parfois pas le cas.

Il aurait sans doute été plus rapide et plus sûr de tout lire dans l'esprit de la personne concernée, mais la loi considérait cet acte comme violation de libertés personnelles. Les seuls cas où cette extrémité pouvait être envisagée était en cas de danger imminant ou si la personne interrogée était dans l'incapacité de parler et donnait son accord.

Elle aperçut deux personnes confortablement assises au centre de la pièce, dans des fauteuils munis d'un gros bouton. Lina savait qu'ils appuieraient dessus en cas de mensonge, ce qui préviendrait toutes les personnes présentes dans la pièce, mais également celle en charge de l'interrogatoire, pour qu'elle puisse réitérer sa question.

Pour l'heure, ils avaient l'air endormis. Un tel travail devait les épuiser, aussi se préparaient-ils mentalement aux efforts qu'ils allaient devoir fournir. Lina frissonna en pensant aux maux de tête qu'ils devaient recevoir après une séance de ce type. Mais elle ne put s'empêcher de les admirer, également. Ils devaient acquérir une telle maîtrise, en seulement trois ans ! Et par la suite, voyager aux quatre coins du pays, au gré des demandes...

Son grand-père lui-même, sans être un révélateur de mensonges, avait participé à plusieurs stages dans le but d'aiguiser ces capacités si convoitées par le GISEM.

Peut-être Lina avait-elle une chance de réussir les concours d'entrée à l'unique école de France, si elle continuait à s'entraîner dur... Elle ne pouvait s'empêcher de caresser ce rêve du doigt. Peut-être...

Un mage entra dans la salle d'interrogatoire, de l'autre côté de la vitre, tirant l'adolescente de ses pensées. Le nécro-mage le jaugea en silence, l'air mi-irrité, mi-abattu. L'autre commença par les questions administratives, auquel le détenu se plia de mauvaise grâce. Puis il entra dans le vif du sujet.

« Que faisiez-vous hier soir, lorsque nous sommes arrivés sur les lieux ?

- Je discutais avec l'un de mes amis, rien de plus. Je n'ai rien fait de mal, vous n'avez aucun droit de me maintenir ici ! »

Le mage retroussa sa manche, laissant apparaître, en plus des pierres blanches très reconnaissables de luminographes, un fin bracelet métallique comportant deux petites diodes. Voyant que celles-ci restaient inertes, il en conclut que la réponse était exacte et enchaîna :

« Ça, ce sera à la justice d'en décider. Que savez-vous à propos de cette machine exactement ? »

Il brandit une photographie sous le nez du détenu. De là où elle était, Lina ne parvint pas à voir de quoi il s'agissait exactement, mais elle vit clairement les poings de l'interrogé se crisper.

« C'est... C'est juste un prototype de machine pour lutter contre les insomnies, c'est tout, » grogna-t-il.

Presque instantanément, deux petites diodes s'allumèrent sur le bracelet de l'interrogateur. Celui-ci haussa un sourcil presque moqueur.

« Vraiment ? Je crois pourtant que mes amis les détecteurs ne sont pas d'accord avec vous. Allez, je vous le redemande encore une fois. À quoi sert cette machine ?

- Cela ne vous concerne pas !

- Mais cela concerne sans doute la jeune fille que nous avons retrouvé et qui dit avoir échappé de peu à ses effets. Quels sont-ils ?

- Je ne vous le dirai pas.

- Bon... Je suppose que nous allons pouvoir trouver cela par nous-même de toute manière. Nos alchimistes sont déjà en train de la démanteler pour savoir ce qu'elle cache. Très beau travail, d'ailleurs, à ce qu'on m'a dit.

- Quoi ? Vous n'avez pas le droit de faire ça ! cria l'homme, soudain hors de lui. Ça fait des années que je travaille dessus ! Je... Vous n'avez pas le droit de nous le prendre, c'est le seul héritage d'Argon qu'il nous reste ! »

Dans la salle, tout le monde retint son souffle. Lina écarquilla les yeux.

Argon était le nom du mage à l'origine de la Révolte. Un alchimiste de talent, qui avait vu trop grand pour lui. Un nécro-mage, qui avait tout orchestré, et créé ce terrible sort hors de contrôle qui avait fait tant de victimes. Personne ne savait ce qu'il était devenu depuis. Tout le monde le pensait mort, tué par sa propre création.

« Alors comme ça, vous étiez proche d'Argon, hein ? » demanda le mage.

Se rendant compte de son erreur, l'autre devint livide.

« Avez-vous participé à la Révolte ? »

Résigné, le nécro-mage baissa la tête.

« Je... Pas directement, en tout cas, souffla-t-il d'une voix éteinte. Je n'étais pas sur les lieux au moment où... Où c'est arrivé. »

Lina sentit un frisson lui parcourir l'échine. Ces mages étaient, dans une certaine mesure, responsables de la disparition de centaines de personnes.

L'interrogatoire dura encore quelques minutes puis passa à la personne suivante. Mais on n'y apprit rien de nouveau. Puis, après quelques autres personnes, une femme brune entra en se tordant les mains.

Elle se présenta comme Stéphanie Durez. Elle répondit aux questions qu'on lui posait d'une voix hachée, comme peinant pour garder son calme. Mais lorsqu'on mentionna Ambre et l'étrange machine, elle perdit tout semblant de contrôle.

Elle se leva de son siège et commença à gesticuler en criant :

« Ambre, mon enfant ! Qu'est-ce que vous lui avez fait ? Où est-elle ? Est-ce qu'elle va bien ?

- Madame, intervint le mage du GISEM, ici c'est moi qui pose les questions. Rasseyez-vous.

- Non, non ! Il faut que vous me laissiez voir ma fille, je vous en prie ! »

Comme elle devenait presque hystérique on dût la faire sortir. Entra alors un homme, droit et digne, qui se présenta comme étant son mari. Il répondait sèchement et allait au plus concis, sans donner de détails.

« Comment en êtes-vous venu à adopter Ambre ? » lui demanda soudain l'interrogateur, entre deux autres questions.

Cette question sembla le prendre de court. Pendant un instant, il ne répondit pas.

« Ambre est orpheline, répondit-il finalement. Nous ne savons pas qui sont ses parents, sans doute des victimes de la Révolte. Nous l'avons recueillie et élevée comme notre propre enfant.

- Saviez-vous qu'elle était une mage ?

- Oui.

- En ce cas, pourquoi ne pas l'avoir élevée en tant que telle ? Pourquoi l'avoir gardée dans l'ignorance ?

- Pour son bonheur. Nous pensions qu'elle serait plus heureuse en ignorant tout de la Révolte et de nos pouvoirs du vide. »

Sur le bracelet du mage, une seule des deux diodes s'alluma. Les deux détecteurs de mensonges n'étaient pas d'accord entre eux. Comment savoir s'il s'agissait d'une erreur de l'un des deux, due à la fatigue qui devait déjà les écraser, ou d'une semi-réponse qui pouvait être interprétée aussi bien comme vraie que comme fausse ?

Dans le doute, le mage enchaîna.

« Que comptiez-vous lui faire avec cette machine ? demanda-t-il en brandissant une fois de plus la mystérieuse photographie.

- Rien qui ne nuise à sa santé ou à son bonheur. »

Aucune diode ne s'alluma.

« Comment pouvez-vous en être aussi sûr ? À quoi sert-elle ?

- Nous avons tout vérifié au moins dix fois.

- À quoi sert-elle ? »

Cette fois ci, monsieur Durez resta silencieux. Il ne répondit plus à aucune question et on dût finalement le faire sortir.

Peu de temps après, ce fut au tour d'une jeune femme aux cheveux auburn coupés courts. Elle avait l'air terrifiée.

La respiration de Lina se bloqua dans sa gorge. C'était elle.

Elle qui l'avait attaquée et qui était sans doute responsable de ses marques aux poignets.

Le mage commença par les questions administratives, comme pour tous les autres, puis se lança.

Aussitôt, la femme déjà mal à l'aise craqua et se mit à pleurer en se cachant la figure de ses mains.

« Je vous en supplie, je... Je n'ai rien fait du tout ! sanglota-t-elle. Je n'ai même pas pris part à la Révolte, je n'avais que six ans ! Ce sont mes parents qui m'ont demandé de venir au manoir ! »

Lina sentit une colère sourde monter en elle. Elle devait forcément être en train de mentir ! Elle se rappelait parfaitement, ce même visage, tordu de haine dans l'intention de lui faire du mal !

Pourtant parmi les détecteurs, aucun d'entre eux ne réagit.

S'en fut trop pour elle. Elle se leva, et supplia sa tutrice de la laisser sortir. Celle-ci, embarrassée que son élève vienne troubler l'interrogatoire, accepta.

Une fois dans le couloir, après avoir refermé la porte derrière elle, madame Rita lui lança :

« Ce n'est pas toujours quelque chose de facile à regarder Lina. Je t'avais prévenue pourtant.

- Je sais, excusez-moi, mais il m'était impossible de regarder cette fille pleurer comme ça ! Elle n'est pas innocente ! Je le sais ! Elle a essayé de me blesser ! C'est à cause d'elle que j'ai ces marques aux poignets ! »

Madame Rita fronça les sourcils et croisa les bras.

« Ils ne vont toujours pas mieux ? Lorsque je t'ai retrouvée sans connaissance dans le manoir, j'ai eu du mal à te retirer tes luminographes. Ils étaient bouillants et tes poignets étaient comme brûlés... J'ai cru qu'il s'agissait d'une défaillance dans l'enchantement, mais tu crois qu'il s'agit d'un sortilège inconnu ? C'est une accusation assez grave tu sais ! »

Lina baissa les yeux sur ses poignets bandés, se mordillant inconsciemment la lèvre inférieure. Elle n'avait pas imaginé cette hypothèse... Peut-être que la femme n'y était pour rien après tout ?

« Non, je... Je ne sais pas. Ce n'était peut-être pas elle en fin de compte. Pardon d'avoir interrompu l'interrogatoire. »

Elle se détourna, les joues brûlantes, et partit dans le couloir.

Restée au pas de la porte, sa tutrice soupira etpénétra à nouveau dans la pièce, par laquelle on voyait une nouvelle personnese faire interroger.

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