Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 1 - L'apprentie

Rares étaient les personnes encore dans la rue à cette heure. Dans le soir tombant, une silhouette sombre, solitaire, longeait d'un pas rapide les murs de béton noircis par les ans. Une bise glacée fouettait ses joues et les pans de sa veste, soulevant quelques mèches échappées de sa chevelure d'un brun presque noir.

Elle allait tourner au coin d'une ruelle, mais s'arrêta net, mue par une étrange intuition. Quelque chose n'allait pas.

Elle leva la tête et contempla la nuit sans lune s'étendant au-dessus d'elle. Un petit nuage de buée s'échappa de ses lèvres et s'évanouit dans l'obscurité tandis qu'elle fixait le ciel d'un noir d'encre sans réellement le voir.

Elle pouvait sentir une puissante aura de peur et de confusion émaner d'une rue, un peu plus loin. La rue dans laquelle se trouvait sa destination.

La silhouette jura entre ses dents et se mit à courir dans sa direction.

Elle arriva devant un grand bâtiment à l'aspect ancien. Ses murs de pierre étaient couverts de lichen et de vigne vierge. De la lumière brillait à travers chacune de ses fenêtres, laissant apercevoir l'agitation qui y régnait.

Elle traversa à grand pas les quelques mètres qui la séparaient encore du perron et en franchit le seuil en poussant la porte sans ménagement.

L'intérieur était totalement différent de ce que l'on aurait pu imaginer en observant l'extérieur. Un vaste hall accueillait les nouveaux venus de sa blancheur éclatante et de sa propreté impeccable. Un bureau de verre était placé dans le fond gauche, tandis que la droite donnait sur une porte à double-battants. Une lumière crue se déversait à grands flots dans chaque recoins, éblouissant un instant la nouvelle venue.

Cet espace pouvait d'ordinaire paraître vide, mais pour l'instant, il avait tout d'une immense fourmilière. Des dizaines de personnes couraient dans tous les sens, certaines s'arrêtant au bout de quelques mètres pour retourner sur leurs pas en jurant entre leurs dents. Un brouhaha incessant saturait l'atmosphère déjà lourde de tension.

Quelque chose de grave s'était produit.

L'arrivante se massa les tempes pour chasser un début de migraine dû à tout cet affolement, et se déplaça de quelques pas pour céder la place à un homme qui sortit précipitamment. Puis elle retira sa capuche, libérant un flot de cheveux sombres noués en queue-de-cheval.

Ses yeux scrutèrent chacune des personnes présentes, passant de l'une à l'autre dans l'espoir d'en apercevoir une qu'elle connaissait. Son regard tomba sur celle qui occupait le bureau, en pleine discussion avec deux autres hommes.

Elle se faufila jusqu'à eux et lança :

« Monsieur Machon ! Que se passe-t-il ? »

Les trois hommes se tournèrent vers elle.

L'interpelé, assis au bureau, soupira à sa vue. Plutôt petit, ventripotent, il ne possédait sur le crâne que quelques cheveux filasses couleur de poussière, dévoilant une importante calvitie.

« On a un cas grave, répondit-il d'une voix légèrement agacée. Ce n'est pas le moment Lina. Il se fait tard, rentre à l'internat. »

La dénommée Lina se rembrunit et baissa les yeux.

« Je peux aider vous savez. Je possède désormais assez de connaissances pour pouvoir me rendre utile.

- Là n'est pas la question. L'intervention de ce soir est potentiellement dangereuse. Je te le répète, elle n'est pas pour toi. »

Lina releva la tête et le fixa de son regard gris.

« J'ai besoin d'aller sur le terrain pour progresser, affirma-t-elle. Je suis prête à faire tout ce que vous m'ordonnerez.

- Vraiment ? »

Lina fit volte-face. Une femme d'une cinquantaine d'années s'avançait vers elle, la dévisageant de son regard chocolat. Elle se tenait bien droite et possédait un visage mince, ainsi que des lèvres fines, qui lui donnaient un air strict. Ses cheveux teintés de rouge laissaient entrevoir en dessous ses racines grises.

« En tant qu'unique télékinépathe participant à cette opération, j'aurais bien besoin d'une assistante. Et puisque tu es mon apprentie, tu es toute désignée pour cette tâche. Mais... »

Elle s'arrêta devant l'adolescente et lui demanda gravement :

« Es-tu sûre de pouvoir aller jusqu'au bout, et, au cas où ça tournerait mal, à faire ce qui doit être fait, même si cela va à l'encontre de tes souhaits ? »

Lina frémit. Sa tutrice, madame Rita, la regardait avec tant de sérieux ! Cela ne lui ressemblait pas.

C'est un test.

Oui, elle en était sûre maintenant. Sa tutrice savait qu'elle était prête, et voulait être sûre de pouvoir l'emmener dans des affaires plus complexes.

« Certaine », répondit-elle avec détermination.

Madame Rita hocha la tête, visiblement satisfaite, et lui fit signe de venir avec elle. Soulagée, Lina lui emboita le pas, sentant le regard de monsieur Machon peser sur sa nuque.

Toutes deux traversèrent le hall jusqu'aux portes à double battants. Elles débouchèrent dans un petit vestibule dont les escaliers menaient aux étages supérieurs, mais au lieu de les emprunter, elles le traversèrent et en ressortirent à l'opposé, arrivant dans une cour bondée. L'angoisse y était encore plus perceptible que dans l'entrée, et les pensées de chacun plus présentes, plus obsédantes.

Lina grimaça légèrement.

« Garde ta concentration, lui recommanda sa tutrice. Tu vas avoir besoin d'un esprit lucide, là-bas. »

Les deux femmes atteignirent une camionnette, déjà pleine d'intervenants et d'équipement de toutes sortes. Un homme tendit à Lina un gros sac à dos. Celle-ci l'attrapa et manqua de le lâcher. Il était lourd !

Elle le mit tant bien que mal sur ses épaules et rattrapa sa tutrice, déjà presque installée.

Une fois à l'intérieur à ses côtés, Lina aperçut une tête blonde qui lui était familière. Elle l'interpela discrètement :

« Eh, Mathieu ! Toi aussi tu fais partie de cette intervention ? »

Mathieu tourna la tête vers elle et écarquilla les yeux, visiblement surpris de la trouver ici. Il se leva du siège sur lequel il allait s'asseoir et vint se placer aux côtés de Lina, pendant que le moteur du véhicule se mettait à ronronner sous leurs pieds.

Le jeune homme était légèrement plus âgé qu'elle, de quatre ou cinq années tout au plus. Lina et lui avaient passé la majorité de leur formation ensemble, étant les deux seuls apprentis de cette partie du département. L'année passée, Mathieu avait été diplômé et depuis, le temps que les deux jeunes gens pouvaient passer ensemble s'était considérablement restreint.

« Oui, au cas où il y aurait des blessés, répondit-il, mais et toi ? Tu y as été autorisée ?

- Oui. C'est ma première affaire aussi importante. Enfin, à ce qu'on dit, parce qu'on ne m'a pas encore expliqué de quoi il était question. »

Mathieu pouffa.

« Mais alors toi ! Tu es incorrigible ! Tu viens de te lancer dans une affaire et tu ne sais même pas laquelle !

- Bah vas-y ! Éclaire-moi donc de ta lanterne ! »

Mathieu reprit soudain son sérieux.

« On vient d'intercepter un coup de téléphone provenant d'un couple que nous surveillions depuis assez longtemps, expliqua-t-il en remontant de petites lunettes rondes sur son nez. Il semblerait qu'ils veuillent faire subir à leur fille un... Une espèce d'opération alchimique. En tout cas, ils ont parlé « d'extraction », mais nous n'en savons pas beaucoup plus. »

Lina plissa le nez, dégoûtée.

« Mais quel genre de gens font subir des expériences à leurs propres enfants ?

- En fait, nous les soupçonnons d'être des nécro-mages », avoua madame Rita à mi-voix.

Le cœur de Lina fit un bond dans sa poitrine.

« Des... Des nécro-mages ? M-Mais je croyais qu'ils avaient tous disparu à cause de...

- Non, pas tous. Nous en avons découvert quelques-uns, cachés un peu partout, lui révéla madame Rita en la fixant. La plupart d'entre eux n'avaient rien à voir avec ça, ils essayaient juste de se faire oublier. Mais ceux-là... Nous pensons qu'ils ont pris part de très près à la Révolte. »

Elle se détourna, et son regard s'égara sur le sombre paysage se devinant sous une épaisse couche de buée, au dehors. Lina savait qu'elle ne le voyait pas vraiment, mais ressassait dans sa tête les images de la terrible tragédie qui avait eu lieu il y a une quinzaine d'années.

Finalement, sa tutrice parut revenir à elle et conclut amèrement :

« Tu devrais avoir des luminographes dans ton sac. J'espère que tu as bien retenu mes leçons, tu risques de devoir t'en servir... »

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro