/Choc (N.Masc) : Émotion violente et soudaine, coup soudain qui frappe quelqu'un dans sa sensibilité, son psychisme. Boulversement. Secousse/

Je repris connaissance, avec un mal de tête carabiné et une douleur aigue a l'épaule. J'ouvris mes yeux doucement et la lumière de la pièce m'aveugla presque si bien que je les refermai immédiatement.

Je comptai mes respirations doucement, une à une, mon cœur battant dans mes oreilles sourdement comme s'il était en cage.

Dans ma tête, il n'y avait rien. Un vide sans pareil et un silence inquiétant.

Je fronçai les sourcils. Que c'était-il passé ?

- Qualidad. Dit alors une voix grave qui résonna dans la pièce.

J'ouvris subitement les yeux.

Alessandro.

Je souris, et tournais la tête dans sa direction.

- Bonjour. Dis-je en souriant doucement dans sa direction.

- Qualidad...tu... dit-il en fronçant les sourcils, l'air fâché.

- J'ai mal à l'épaule. On est quel jour ? Demandai-je soudainement.

Alessandro continua de m'observe sans un mot, une expression d'inquiétude traversa son visage.

- Pourquoi tu me regardes comme ça ? Fis-je en me levant du lit. Une douleur lancinante me saisit et je grognai sous son effet. Mais qu'est-ce qui se passait ? Avais-je fais trop d'efforts durant ma dernière séance de sport ? Ou étais-je ?

J'essayais de me remémorer les évènements des derniers jours mais mon mal de tête s'intensifia si rapidement qu'il me mit à genoux. Je tombai sur le plancher.

Alessandro se dirigea rapidement vers moi, me prit doucement par la taille de ses deux mains et me déposa sur le lit.

- Reposes-toi encore un peu, je reviens tout de suite.

- D'accord. Ne me laisse pas trop toute seule, tu m'as assez manqué comme ça.

- M-manqué ?

- Bah oui gros beta, manqué ! On ne s'est pas vu depuis notre dernier diner. Ou tu t'es comporté comme un connard fini. Mais ce n'est pas grave, tu es la maintenant. Tu vas prendre soin de moi. Tu ne vas me quitter hein ?

Alessandro me regardai, l'air totalement ébahi et hébété. Son expression me fit exploser de rire, il était tellement adorable !

Mon éclat de rire exacerba encore plus sa stupeur, je crus même voir son visage pâlir.

On va devoir travailler son sens de l'humour.

Il quitta la pièce rapidement, le claquement de ses chaussures de luxe retentissant sur le parquet en acajou tout aussi luxueux. Je me retournai sur mon cote, évitant l'épaule qui me faisait mal, et je me laissai tomber dans le sommeil.

| Alessandro |

- C'est une amnésie traumatique. Déclara le docteur après avoir examiné Qualidad dans la chambre. Elle semblait s'être recouchée après notre brève discussion.

Si on pouvait appeler ça une discussion. Elle était complètement...différente. Loin de la femme implacable, rebelle et difficile que je connaissais. Elle était chaleureuse, souriante et ne semblait pas avoir le moindre souci en ce monde.

- C'est une réaction courante lorsque la personne est victime d'un choc émotionnel violent. Le corps se replie sur lui-même et se défend du mal infligé par les souvenirs en les effaçant momentanément.

- Combien est-ce que ça va durer ?

- Il n'y a pas vraiment moyen de le savoir. Dans la plupart des cas, les souvenirs reviennent après quelques mois, mais certains prennent des années à recouvrir leur mémoire.

Il y'eut un long moment de silence. Des années, dans cet état...ou elle m'aimait encore, ou le souvenir de ma personne n'était pas encore tarni par la famiglia.

- Qu'est-ce que je dois faire Fergusson ?

Fergusson était un médecin de la famiglia, un ami d'enfance, un frère sur qui je pouvais compter.

- Il ne faut surtout pas lui infliger de choc violent, ou la bousculer de qu'elle que manière que ce soit. Il lui faut du repos, beaucoup de repos...et un changement de décor.

- Un changement de...décor ?

- Si elle rencontre quelqu'un, un objet, ou quelque chose qui lui rappelle cette soirée, ceci pourrait engendrer l'arrêt de son amnésie.

- N'est-ce pas une bonne chose ?

- Pour l'instant, c'est une mauvaise idée, il faudrait lui laisser un peu plus de temps avant de lui en parler...et puis...

- Parles.

- Et puis ce n'est pas si mal pour toi non plus Alessandro.

Je me laissai choir sur la chaise, mon cerveau tournant a mille à l'heure. Je passai la main sur mon visage.

Cazzo.

Cazzo.

Cazzo.

Elle avait complément oublie l'histoire de la mafia, enfin, de ce que j'avais pu voir. Il se pouvait qu'elle simule ces symptômes pour reprendre sa vie. Je n'avais aucun moyen de le savoir et si c'était le cas, j'allais lui décerner l'oscar de la meilleure actrice après ma mère.

Je soupirai et pris le téléphone, composant le numéro de mon bras droit.

- Ciao, Kai, tu prends la relève, je pars en Sicile dans deux jours.

- En vacances patron ? Répondit-il, un peu confus. Ce que je pouvais comprendre. Je n'avais jamais pris de vacances depuis mon ascension.

- Avec elle.

- Compris. Et pour la rétribution ?

Je pris une profonde inspiration.

- Je la prendrais à sa place.