12. Folie
/Folie (N.Fem) : peut désigner la perte de la raison, la déviance, la violation du sens commun./
Emily me conduisit vers un endroit clos dont je ne distinguais que de vagues impressions de bâtisse.
- Tu sais pourquoi tu es là ? Me demanda-t-elle, me parlant directement pour la première fois.
- Pas vraiment... Répondis-je, incertaine de la situation. Je voulais des explications. Je voulais qu'on me justifie ma présence dans cet endroit, dans les cachots. Etait-ce à propos du code ? Ce fameux code auquel tous les membres devaient se plier au risque d'en assumer les désastreuses conséquences ? En quoi est-ce que ce code était si souverain ? Que protégeait-il exactement ? à qui profitait-il réellement ? Et quelles étaient les principales instructions de ce code ?Je me souviens qu'Alessandro avait mentionné quelque chose à ce propos, mais mon esprit était confus et ne se rappelait pas les détails de ce qui s'était passé ces dernières heures. Seulement que je m'étais mise dans une situation dont personne ne pouvait me sortir, j'avais sauté dans le gouffre de l'horreur sans corde de secours, j'avais suivi Alessandro sans savoir qui il était.
Emily soupira, comme si l'effort de m'expliquer relevai d'une mission exténuante. Elle agissait comme un enfant à qui l'on aurait confié un livre de mathématiques avancés et se retrouvait coincée avec un objet inutile dans les bras. Un objet ennuyeux, qui, pour qu'il soit utile, demandait bien trop d'efforts. J'étais cet objet dont la fonction était encore à déterminer.
J'entendis le cliquetis d'une porte et le son de son ouverture.
- Entre. Me dit-elle, d'un ton sec. Je ne me fis pas prier, je n'avais pas le choix de toutes les façons. Que pouvais-je bien faire ? Fuir ? Si Emily ne m'attrapait pas, les colosses qui se baladaient dans le coin ne manqueraient pas à la tâche. Je devrais alors subir les conséquences de ma 'fugue' et je ne voulais pas savoir ce qu'on réservait à ceux qui essayait de quitter cet endroit sans permission. Serait-ce considéré comme de la trahison ? L'image des prisonniers me vint en tête et je luttai pour que la nausée ne me gagne pas.
La femme appuya sur un interrupteur au coin de la pièce où nous nous trouvions et je ravalai un sanglot lorsque je réalisai avec effroi que nous étions dans une cellule. Emily nous avait toutes les deux conduies dans un cachot. Elle le referma à clés et les jeta dehors, là où ni elle ni moi ne pourrions les récupérer. Pour quelle raison avait-elle fait ça ? Etais-je la seule dans cet endroit à avoir encore toute ma tête ? Je sentais que j'allais perdre la raison très bientôt. Quel genre de personne s'emprisonnait sciemment ? Bordel de merde, j'avais attéri chez les fous du bahut et je commençai à le réaliser un peu trop tard.
- Pourquoi tu... ?
- ça fait parti des épreuves. Me répondit-elle en s'asseyant à même le sol.
En parcourant la pièce du regard, je vis qu'au coin se trouvait un misérable petit matelas sur lequel une personne était supposément sensée dormir. Mais cela ressemblait plus à un brise-dos qu'à autre chose.
- Les épreuves ? Questionnai-je, sans pouvoir cacher la peur et la curiosité qui régnaient dans ma voix.
Emily, jouant toujours à l'enfant pétulante, soupira longuement avant de croiser les bras sur sa poitrine.
- Si ça n'avait pas été un ordre direct, je t'aurais dit d'aller voir ailleurs. Mais je dois t'expliquer. Dit-elle lentement, en passant la main dans ses longs cheveux, l'air exaspéré. Je n'avais pas passé cinq minutes avec cette femme et déjà, elle m'exaspérait.
- Bon, pour pouvoir accéder à la cérémonie du code de silence, celle qui te place comme étant membre de la famiglia, ce n'est pas direct, tu dois passer certaines épreuves. Des tests, en quelques sortes.
Je hochai la tête, lui signifiant que j'avais compris et qu'elle pouvait continuer :
- Ces tests sont au nombre de trois, on les appelles les versets du code. Si tu arrives à traverser ces épreuves, tu sera ce qu'on appelle 'Rispetti', autrement dit, un membre respecté de la familglia. Tu es aussi intouchable que n'importe quelle autre membres et tu jouis des mêmes liberté que le reste de la famille. Claro ?
Je hochai encore la tête, emmagasinant le maximum d'informations. Le savoir était une arme dont j'avais terriblement besoin en ce moment.
- La vie est rose si tu arrives à passer les trois épreuves. En gros, si tu es une rispetti, tu n'auras plus rien à craindre de qui que ce soit. Par contre, et dans ton cas, je crois que c'est ce qui va arriver, si tu n'arrives pas compléter les verset du code. Si tu échoue dans les épreuves, tu seras alors une 'sottomesa', une soumise. Pour faire court, tu sera la pute de tous les membres et tu n'aura rien à redire dans le cas où il veulent te fourrer. Ils le font et tu fera en sorte qu'ils aiment ça, si tu es chanceuse, l'un des gars peut se porter garant de toi, faire de toi son jouet personnel et te garantir qu'aucun autre ne te touchera, en se mariant à toi. Ici, on ne touche pas aux Rispetti, ni à leurs femmes. Mais ce cas de figure est très rare. Pourquoi se lier à une seule fille quand on peut la baiser dés que l'envie le prend et ce, sans liens ni complications ? Ce serait bien bête.
Pourquoi en effet. Une soumise ? Une sorte de prosituée qui n'est pas payée ? Bordel, dans quel siècle est-ce que je vis ? L'idée de me faire utiliser par des hommes à tour de rôle était tellement abjecte que la simple image me retourna l'estomac.
- Généralement, il y'a deux cas de figure pour joindre la mafia : Soit on doit s'y joindre par envie, par besoin d'argent. Ici, les ordures qui travaillent pour Alessandro sont payés à six chiffres, et leurs femmes bénéficient d'une entrée d'argent importante au cas où elle donnerait naissance à un enfant. La lignée est sacrée. La procréation est récompensée, si les deux partenaires veulent du bébé. Bref, ces gens là, qui veulent se joindre à la mafia délibérément, on leur donne Deux jours de 'répit' durant les épreuves. Le 'répit' est une sorte de grâce royal, un halo qui protège son maître. Durant le 'répit', tu es aussi souveraine qu'une Rispetti. Sous la protection de tous. Après ces jours, c'est une autre histoire, tu deviens simple mortelle, encore plus écrasée qu'un insecte. Il faudrait alors se défendre soi-même, sans jamais se heurter au code qui stipule que si l'on blesse l'un des membres de la famiglia, un rispetti, la sentence est terrible. Peut-être que la mort même est une solution plus clémente.
J'avalai ma salive. Putain de merde.
- Le deuxième cas de figure pour joindre la mafia est l'obligation. Ton cas. L'obligation relève généralement des gens qui n'ont pas payé leur dette à la mafia, où ceux qui ont vu quelque chose qu'ils n'auraient pas dû voir. Si ce ne sont pas des policier, où des agents en couverture, alors eux aussi doivent se joindre à la mafia et jurer allégeance au code. Ces gens-là, on leur donne un jour de 'répit'.
- Mais Alessandro m'a donnée...
- Sept jours de répit, oui.
- Qu'est-ce que ça veut dire ? Pourquoi m'avoir donné plus qu'un jour ?
Emily s'éclairci la gorge plusieurs fois, et joua avec ses mains, se montrant beaucoup plus réticente à l'idée de me répondre.
- Eh bien, je ne suis pas sûre, surtout que tu n'as pas l'air...enfin, tu n'es pas...
- Dis-moi. Grondais-je d'une voix sourde.
Emily me scruta un instant avant de me répondre.
- Supposément, ce qui ne veut pas dire que c'est ton cas, ajouta-t-elle dan un sifflement peu humain,Les sept jours de répit sont généralement réservés aux compagnes choisies par le chef.
- Compagnes ? Dis-je d'une voix clairement confuse. Que voulait dire ce terme exactement ?
- Femme. Amante. Celle que le chef a choisi pour conduire la famiglia ensemble.
Putain de bordel de merde.
******************************************************
Hellooooo ! Voici le nouveau chapitre que je vous ai promis ;)
Qu'est-ce que vous en pensez ? Commentez vos avis amigooos !
Qu'est-ce que qui vous passe par la tête ? Que pensez-vous qu'il va se passer pour Qualidad ? Dans l'histoire ?
Comment & FOLLOW &vote
XOXO
Drina
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro