Chapitre 7 - La nuit
Guillaume ne savait vraiment pas quoi faire. Il est vrai qu'il voulait bien se porter volontaire et le ramener chez lui, mais même s'ils n'étaient plus vraiment des inconnus, il ne pense pas qu'Aurélien lui aurait fait cette demande en étant sobre.
« ...tu peux m'emmener chez moi, alors ? »
Guillaume était toujours un peu nerveux, mais il finit par accepter. En tout cas, il était hors de question qu'il rentre seul dans cet état et ses collègues n'étaient pas vraiment assez lucides. Enfin, à part peut-être Matthieu, mais il avait déjà du pain sur la planche avec Claude. Du coup, pour éviter tout types de possibles spéculations, il se dit que ce serait mieux de prévenir Matthieu qu'il allait emmener Aurélien.
« D'accord, Aurélien. Je t'emmène. Je vais juste prévenir Matthieu de ton départ. Attends-moi là. »
Aurélien lui lâcha un grand sourire avec un regard imbibé d'alcool complètement HS.
« T'es le meilleur, Guillaume... eh eh...je t'attends... »
« Bien. Je me dépêche. »
Guillaume retourna à l'intérieur et chercha Matthieu. Ce dernier avait tout le mal du monde pour empêcher Claude faire des conneries. Il était sur une des tables du bar torse nu entrain de chanter comme un malade.
« Eh Matthieu ? »
« Ouais... ? » - il en pouvait plus de son collègue et ça se voyait.
« Je voulais juste te prévenir. Je vais emmener Aurélien chez lui. Il est HS et il n'est pas en état de rentrer seul. Et puis...toi tu as l'air déjà en galère... »
« J'te le fait pas dire...bon écoute-moi bien. Si demain je n'ai aucun appel d'Aurél qui me confirme qu'il est bien arrivé saint et sauf, n'oublie pas que nous avons tes données personnelles enregistrées. Si tu fais une connerie, je n'hésiterai pas à mettre un avis de recherche sur ton nom. C'est compris ? »
Guillaume savait qu'il ne disait pas ça sous un ton de menace (enfin pas entièrement), mais il était rassuré de voir que son ami s'inquiétait réellement pour lui. Au moins comme ça, il savait qu'il devrait dire à Aurélien de contacter Matthieu.
« Oui. C'est compris. »
« J'espère. S'il lui arrive quoi que ce soit je ne me pardonnerai jamais de t'avoir fait confiance. Il habite au 8 rue des écailles. C'est plus ou moins à 8km d'ici. T'y vas en UBER ? »
« Non, j'ai ma voiture dehors. »
Matthieu sembla vraiment...mais VRAIMENT inquiet pour la sécurité d'Aurélien. Tellement qu'il demanda à Guillaume de lui montrer sa voiture et de le laisser prendre sa plaque d'immatriculation.
« Excuse-moi de te faire chier, mais on n'est jamais assez prudent... »
« Ah mais t'en fais pas. Je comprends. Au moins ça prouve que tu t'inquiètes pour de vrai. »
« Oui...surtout depuis... »
Matthieu ne finnisa pas sa phrase. On dirait qu'il regrettait d'avoir ouvert la bouche.
« Depuis quoi ? »
« Rien. Oublie ce que j'ai dit. Bon ! Bonne soirée. Je retourne m'occuper de l'autre là. Enfin, s'il est encore en vie... »
Guillaume rit à cette dernière phrase.
« D'accord. Bonne chance à toi ! »
« C'est ça, ouais... »
Guillaume était maintenant seul avec Aurélien qui était déjà installé sur le siège passager.
Il s'assit à son tour sur le siège conducteur et commença le trajet vers l'adresse. Il connaissait Paris comme la paume de sa main, donc il n'utilisa pas le GPS.
Au long du voyage, Guillaume tourna la tête de temps en temps pour vérifier si Aurélien allait bien. Sa tête était reposée en arrière et ses yeux étaient fermés.
« Tu vas bien dormir ce soir... » - se dit Guillaume.
Le trajet avait été plutôt rapide. Il n'y avait pas un chat dans les rues de Paris (ce qui était assez rare).
Une fois arrivé à destination, Guillaume sorti de la voiture et ouvrit la porte d'Aurélien.
« Aurélien ? On est arrivé. »
Il ne répondit pas. Il dormait.
Guillaume le secoua légèrement.
« Aurél ? On est chez toi. »
Il grogna en sentant quelqu'un tiré sur son bras.
« Laissez-moi tranquille... »
Il était complètement dans les vapes...
« Aurélien...c'est moi Guillaume. J'ai besoin que tu m'aides à te sortir de la voiture... »
« Non...lâchez-moi...me faites pas de mal... »
« ...Aurél ? Je ne vais pas te faire de mal...juste...dis-moi où est ta clef. Je vais t'ouvrir la porte de l'immeuble. Je ne vais rien te faire. Je le jure. »
« ...Guillaume... ? »
« Oui...c'est moi. Je vais t'aider à rentrer, mais il me faut ta clef. Dis-moi où tu la garde... »
« ...poche...gauche... »
« C'est bien...c'est bien, Aurél. » - il fouilla dans sa poche jusqu'à sentir l'objet métallique.
« Je les ai. Reste assis, je vais juste ouvrir la porte. »
Il n'obtenu aucune réponse du policier mais il ne l'attendit pas et rentra la clef dans la serrure.
« Ok...maintenant, je vais te porter Aurélien. D'accord ? »
Silence
« ...Aurél...désolé de ne pas attendre ton accord, mais là, je n'ai pas le choix. Aller hop ! » - il le souleva comme une princesse et ferma la porte de la voiture avec son pied.
« Non...laissez-moi... pitié... » - il essayait de se débattre, mais son état ne lui laissait pas de grands espoirs pour pouvoir se sauver des bras de Guillaume.
« Chut...je ne vais pas te faire de mal, Aurél... »
« Vincent...laisse-moi...pitié...Vincent...arrête... »
Vincent ? ... qui était Vincent... ?
« C'est Guillaume. Pas Vincent. Aurélien, regarde-moi. C'est moi...laisse-moi t'aider... s'il te plait... »
« ...Je suis...fatigué...je dois me coucher... »
« Oui...je sais Aurélien. Mais tu vas devoir me faire confiance et arrêter de te débattre. D'accord ? Je ne veux pas que tu tombe au sol...Il faut juste que j'insère la clef dans la porte de ton appart. Une fois a l'intérieur, tu pourras dormir. Et je te laisserais tranquille. Promis. »
Aurélien essaya tant bien que mal de garder ses yeux ouverts et hocha la tête.
Guillaume inséra la clef dans la serrure et entra avec Aurélien toujours dans ses bras.
« Voilà. On est à l'intérieur. Je vais essayer de trouver ta chambre. »
Guillaume parcourut l'appartement avant de tomber facilement sur la pièce qu'il cherchait.
À sa grande surprise, la chambre était plutôt grande : un lit king-size avec une grande commode en face. Un closet liait la pièce a une salle de bain complète et une énorme fenêtre illuminait le tout grâce aux lampadaires qui émettaient de la lumière a l'extérieur.
Il déposa Aurélien sur le matelas et ce dernier laissa un gémissement surpris s'échapper.
« Voilà. C'est bon. On a réussi. » - dit-il doucement – « Je vais juste retirer tes chaussures... »
Ce qu'il fit. Puis, il recouvrit son corps avec la couverture.
« Bon. J'était heureux de te revoir Aurélien. Dors bien. A bientôt... »
Il s'apprêta à partir mais il senti quelque chose agripper son poignet.
« Non...reste... »
Guillaume le regarda d'un air interrogateur.
« Aurél ? Tu es bourré, je pense qu'il vaudrait mieux que je te laisse... »
« Non... » - il ne lâcha pas son poignet – « reste...je ne veux pas être seul. Pitié... »
Guillaume était indécis. D'un côté il savait que ce n'était pas Aurélien qui parlait mais l'alcool et qu'il ferait mieux de le laisser. Mais d'un autre, il ne sait pas quand est-ce qu'il aura une autre opportunité comme celle-ci de rester dormir chez Aurélien...
Il avait pris sa décision : « D'accord Aurélien. Je reste. »
« Merci... »
Guillaume fit le tour du lit et s'assit sur l'autre côté. Il retira ses chaussures, sa ceinture et sa veste. Il s'allongea sur le dos et s'étira un bon coup.
Il posa son regard sur Aurélien. Ses cheveux couvraient son visage entier. Il s'approcha et dégagea les mèches une par une, dévoilant petit à petit son minois endormi.
Il était vraiment adorable. Il ressentait qu'une envie en le voyant si vulnérable : le protéger de tout ce qui pourrait lui faire du mal. Il se fît cette promesse cette nuit : « Je jure de te protéger, Aurélien. Je ne laisserais ni rien ni personne te toucher. J'en fais le serment. »
Il ferma les yeux à son tour, et s'endormi près de son protégé.
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