Chapitre XXXI
Le Maître de Chapelle s'approcha et posa une main sur l'épaule du cadet, le faisant se retourner. L'Autrichien cligna des yeux, faisant semblant de ne pas comprendre où il voulait en venir. Lâchant un long soupir agacé, il se pencha et vint murmurer à son oreille d'abréger sa conversation avec Aloysia. Le blond tira son amant à l'écart, dans les coulisses, s'enfermant dans la loge avec lui.
«Ecoute, il ne se passera rien entre elle et moi...
-C'est ton premier amour et elle t'a brisé le coeur, comment peux-tu encore vouloir lui parler ?
-C'est dans un cadre strictement professionnel.
-Elle te fait du charme, elle veut finir sous tes draps, ça se voit. Ne me dis pas que tu es aveugle à ce point.
-Sauf qu'actuellement ce n'est pas ma priorité. C'est juste une des cantatrices de mon nouvel opéra, ses charmes font peut-être encore effet mais je sais me contrôler. Je t'ai juré fidélité, Antonio.
-Je te crois mais rentrons à la maison, sa vue me donne envie de l'étriper sur place.
-J'ai quoi en échange ?
-...parle le lui encore une fois et tu verras..»
Haussant les sourcils, Wolfgang parut surpris mais retourna voir Aloysia avec qui il échangea quelques politesses, les écourtant volontairement, sous le regard impassible de l'aîné. Les deux maestros laissèrent la veuve partir, restant seuls au théâtre impérial durant quelques minutes. Le plus vieux s'approcha de son amant, passant un bras autour de son cou, prenant son menton entre ses doigts avec un fin sourire.
«Tu lui as parlé.
-Et alors..? Je lui disais juste au revoir..
-Tu as prévu quelque chose ce soir ?
-Non, bien sûr que non..
-Alors tu passeras pas la nuit.. Souffla-t-il d'une voix suggestive
-Intéressant comme programme !» S'exclama le cadet en riant
Roulant des yeux face à la bêtise de son aimé, l'Italien quitta les lieux avec lui, regagnant leur demeure. Ils montèrent à la chambre sans demander leur reste et ne perdirent pas de temps, s'empressant de se dévêtir. Cette fois-ci, le cadet prêta attention à chaque geste, à chaque expression de visage, à chaque contraction de muscle de la part de son amant, se montrant le plus doux possible, ne désirant pas lui faire mal. Quelques soupirs d'aise échappaient à Antonio, ses mains se crispaient sur les draps, son corps s'arc-boutant légèrement aux caresses du virtuose. Les préliminaires ne s'éternisèrent pas mais la préparation du latin prit énormément de temps, afin que l'unisson de leurs corps soit le moins douloureux possible. Les mouvements de ciseaux du prodige de Salzbourg finirent par devenir agréables, au point que de légers mais timides gémissements passent les lèvres de l'homme. Il ferma doucement les yeux, détendant ses muscles, abandonnant toute forme de résistance. Le Maître de Chapelle reçut plusieurs baisers dans le cou et sur le haut du torse, tandis que les doigts du plus jeune continuaient leurs mouvements plaisants, jusqu'à atteindre le point sensible de Salieri qui poussa un gémissement plus aigüe, fermant les yeux un peu plus fort. Afin de le détendre et de l'habituer à cette sensation de plaisir puissant, il appuya un peu plus fort, tout en venant l'embrasser avec fougue et tendresse.
Une poignée de minutes s'écoulèrent durant lesquels Wolfgang aida son partenaire à se détendre, le préparant avec attention, le couvrant de douceur et d'amour, faisant bien attention à ne pas lui faire mal. Sa main libre produisait de frivoles caresses sur l'intimité du brun, renforçant son plaisir, le désir croissant lentement entre les deux. Le jeune homme retira doucement ses doigts, se plaçant entre les jambes de son amant qu'il écarta un peu plus. Il déposa un chaste baiser sur ses lèvres, souriant légèrement.
«J'y vais, d'accord..? Souffla-t-il
-Hm.»
L'Autrichien l'embrassa à nouveau et entra doucement en lui, lâchant un soupir de bien-être. Un couinement mêlant douleur et plaisir échappa à l'aîné qui se cambra en tirant sur les draps. Le dominant de position ne bougea pas, lui laissant le temps de s'habituer à lui, à sa présence. Une fois que son Italien préféré fut totalement prêt, il commença à doucement se mouvoir en lui, soupirant légèrement au rythme des vas-et-viens. Antonio gémissait doucement, timidement, les joues rougies, le dos de sa main sur ses lèvres, tentant de ne pas montrer l'effet que lui faisait son amant. Ce dernier lui enleva tout doucement sa main, la prenant dans la sienne en entrelaçant leurs doigts, la plaquant contre le matelas, tandis que ses lèvres butinaient le haut du corps du latin.
Les allers-retours s'accéléraient, tandis que la chaleur grimpait entre les deux maestros. Les gémissements de plaisir du Maître de Chapelle devenaient plus francs, un peu plus indécents, se sentant proche du septième ciel. Un dernier coup de rein de la part du cadet lui permit de l'atteindre, se libérant contre le torse de son amant. Celui-ci, en le sentant se resserrer d'un coup, ne put se retenir plus longtemps et vint en lui d'un coup, poussant un léger cri de pur plaisir. Le temps parut suspendu durant quelques secondes, les amants cessant de respirer.
Et les deux hommes recommencèrent. Ils refirent l'amour, avec la même douceur que précédemment, redécouvrant leurs corps heure après heure, à chaque seconde, faisant la rencontre de nouveaux points sensibles à exploiter, essayant de nouvelles positions, dont une qu'Antonio apprécia plus que les autres, la refaisant deux ou trois fois, offrant à Wolfgang une vue des plus agréables sur son corps aux proportions généreuses, montrant ses muscles qui roulaient sous sa peau au gré des nombreux et puissants vas-et-viens de son aimé. Le blond profitait volontiers de cette vue sublime, laissant ses doigts fins parcourir les formes de son aimé, avant d'empoigner fermement son fessier, malaxant ses rondeurs avec envie tout en décrivant de désireux, lents et sensuels allers-retours en lui.
Alors qu'ils se délivraient l'un et l'autre pour la quatrième fois, le plus vieux sentit la fatigue monter en lui, l'orgasme ayant un puissant effet somnifère. Il fit se retirer son amant mais vint s'allonger sur lui, le laissant tripoter son fessier s'il le désirait. D'une main, le blond exerçait de multiples caresses sur ses rondeurs, de l'autre il jouait avec les mèches brunes de son aimé. La tête posée contre son torse, il soupira légèrement, fermant les yeux, récupérant progressivement son souffle. Un rire léger échappa à l'Autrichien, continuant ses deux types de caresses.
«Je crois que j'ai jamais été aussi endurant.. Souffla-t-il en riant doucement
-Et aussi doux aussi.. Lui rappela son aîné
-C'est vrai.. Je crois que demain..tu ne pourras pas te lever..
-Sauf que j'ai du travail... Donc il va bien falloir que je me lève..
-Au Diable le travail.. Grogna-t-il en ramenant la couverture sur eux
-C'est vrai que c'est ton jour de repos demain...
-Eh oui...je vais pouvoir dormir longtemps...très longtemps...profiter de ce lit douillet...et d'un bon bain chaud...aah..la belle vie...
-Mais pas moi.. Bonne nuit, Wolfgang.. Soupira le brun en fermant les yeux
-Bonne nuit, Antonio.. Fais de beaux rêves..» Lui répondit simplement son amant
L'Italien ne tarda pas à rejoindre Morphée qui lui offrit de beaux rêves, comme réclamé par Wolfgang.
Enfin...beaux rêves... Pour Antonio, c'en était un. Les mains maculées de sang, le jeune homme agonisant devant lui, le suppliant de l'amener à la clinique la plus proche, les partitions éparpillées autour d'eux, de frêles flammes éclairant le sombre tableau, juchées sur leurs bougies de cire qui se consumaient lentement. Satisfait, il se pencha vers sa victime avec un sourire en coin, plissant les yeux.
«Je t'avais dit que tu paierais.. Je ne voulais pas te tuer..mais c'était tellement tentant, tu ne t'en rends pas compte... Il ne fallait pas s'en prendre à ce qui m'est précieux..
-M...Monstre..!
-Je sais..mais je ne fais que te rendre la monnaie de ta pièce.. Tu ne mérites que ça.» Répliqua-t-il d'une voix dure, rancunière, mais également triste
L'homme se réveilla en sursaut, le dos couvert de sueur, la gorge sèche, ses sens brouillés par l'odeur, la vision et le goût du sang, certain d'en avoir sur les mains et dans la gorge. Il se passa une main sur le visage, déglutissant péniblement, cherchant de l'air respirable, encore à moitié pris dans son cauchemar. Il ne pouvait pas, il ne devait pas tuer Ludwig. Même s'il désirait se venger, tuer n'était pas la solution. Il n'avait pas abattu son père, il n'avait presque aucune raison de prendre la vie de son ancien élève. Certes, le jeune compositeur ne manquerait à personne mais le latin n'était pas cruel, ni agressif et encore moins assez sanguin pour tuer quelqu'un sur un coup de tête. Il prit son visage dans sa main, crispant ses doigts sur quelques mèches de cheveux, serrant les dents. Il décrivit une brève caresse dans la chevelure de Wolfgang et se leva pour aller boire un peu, ses pas faisant craquer l'escalier de bois, produisant un affreux son qui le fit jurer intérieurement. Jetant un coup d'oeil fatigué à l'horloge du salon, il lâcha un long soupir en constatant que retourner dormir était complètement inutile. Il prit un verre, le remplit d'eau avant de le boire et de retourner dans sa chambre, sélectionnant ses vêtements avant d'aller à la salle d'eau, faisant lui-même couler l'eau chaude dans sa bassine avant d'y entrer, se lavant et en profitant pour se prélasser un peu, durant plus d'une trentaine de minutes. Ses muscles se détendaient sous la chaleur de l'eau, l'homme balançant la tête en arrière en soupirant de bien-être, ses cauchemars s'en allant mais une réflexion persistant dans son esprit.
Est-ce que j'ai seulement le droit... Non, aucun homme n'a le droit de vie ou de mort sur un autre... Je ne peux pas.. Mais il le mérite ! Et pourquoi est-ce que j'y repense..? Bon sang.. Tant que je n'aurais pas fait quelque chose, je ne serai pas tranquille... Pff..quel pétrin...
Il rouvrit doucement les yeux, barbotant encore un peu, en profitant pour se laver les cheveux avant de sortir de la bassine. Le Maître de Chapelle se sécha et s'habilla, quittant ensuite la salle d'eau pour regagner la chambre. Wolfgang était assis en tailleurs sur le lit, fixant le mur. Le jeune compositeur s'était réveillé peu après que son aimé ait quitté le lit, à cause du froid engendré par l'absence du brun. Lorsqu'il vit la porte s'ouvrir, il tourna doucement la tête vers l'aîné et lui offrit un sourire endormi, se levant pour venir l'enlacer. Il passa ses bras autour de sa taille, s'avachissant presque sur Antonio qui le serra doucement dans ses bras, frictionnant son dos et caressant ses cheveux. De doux baisers s'échouèrent sur le cou de l'Italien alors que de légers sons de succions s'envolaient dans la salle, symboles d'amour sur une peau marquée de rouge et de violet. Le brun eut le droit à plusieurs morsures d'amour dans le cou, exposant toute son appartenance à son aimé. Les deux hommes finirent par quitter la chambre après plusieurs calins et baisers matinaux, gagnant le rez-de-chaussée. Ils préparent eux-mêmes leur petit-déjeuner, les domestiques n'étant pas encore levés.
Lorsque la pendule frappa huit heures et demi, des coups contre la porte d'entrée retentirent. Le maître des lieux fronça les sourcils et partit ouvrir. Deux officiers de police se trouvaient sur son palier, de lourdes chaînes en mains et le fusil sur l'épaule, un air froid au visage.
«Monsieur Salieri, vous êtes en état d'arrestation pour parricide. Veuillez nous suivre.
-Je... écoutez, je n'ai pas tué mon père, c'est..
-Vous témoignerez lors du procès, mais tout indique que vous êtes le seul coupable.
-....très bien..»
La rage au ventre, il jeta un regard désolé à Wolfgang qui était resté muet de surprise, des larmes commençant à rouler le long de son visage. Déglutissant, le plus vieux se mordit la levre, se retenant de venir l'embrasser pour lui dire au revoir. Il lui fit dos, suivant les officiers qui lui passèrent bientôt les lourdes chaînes de métal autour des poignets. Wolfgang se leva et voulut les poursuivre, enveloppé dans une longue veste mais abandonna lorsque son amant se retourna à nouveau, son regard noisette l'implorant de se calmer et de rester à sa place. La bouche entrouverte, les yeux écarquillés, le jeune homme émit un petit bruit étranglé, ne voulant pas qu'il s'en aille, des larmes perlant à ses yeux avant de venir couler sur ses joues. La voix brisée, il cria le nom de son comparse, et refusa de le laisser partir, les poursuivant, essayant vainement de les rattraper, d'atteindre celui qu'on lui enlevait et qui lui faisait dos, la tête baissée.
Lassé d'entendre gémissements et suppliques de la part d'un enfant à qui un adulte aurait confisqué sa peluche, un officier se retourna et saisit son fusil, tirant dans l'épaule du compositeur. L'Italien se retourna vivement, commençant à faire demi-tour pour prêter assistance au jeune homme qui commençait à perdre son sang. Alors qu'il s'apprêtait à se pencher vers lui, le second policier tira brusquement sur les chaînes qui emprisonnaient le meurtrier présumé. Ce dernier manqua de tomber et tira un peu plus sur ses liens pour avancer, tandis que son amant tentait péniblement de se relever, sa main crispée sur son épaule. Les officiers durent s'y mettre à deux pour retenir davantage le latin qui tirait comme il pouvait, reculant plus qu'il n'avançait. Il tourna la tête vers ceux qui entravaient sa liberté, le regard hargneux.
«Relachez moi! Vous ne voyez pas qu'il a besoin d'aide !?
-Pourquoi un meurtrier voudrait-il sauver quelqu'un ? Se moqua le premier officier
-Je ne suis pas un meurtrier !
-Antonio...ne te préoccupe pas de moi.. Va, je...je vais trouver un moyen de me débrouiller... Balbutia faiblement le compositeur germanique
-Tu es blessé, Wolfgang ! Regarde tout le sang que tu perds ! Tu..tu as besoin de soins ! S'affola l'ainé, continuant de tirer, encore et encore, espérant que les hommes le lâchent
-O..on est pas...trop loin..de la maison...je peux aller..voir D...Dante...
-Tu n'y arriveras pas seul..! Laissez moi l'aider, putain !» Cria-t-il en s'adressant aux officiers, hors de lui
Les policiers échangèrent un regard entendu et s'approchèrent d'Antonio, mais certainement pas pour le laisser s'enfuir. Ils prirent une certaine longueur de chaînes, en passant une autour de la mâchoire du brun, l'empêchant de parler. L'homme eut beau se débattre, rien n'y fit et il fut contraint d'abandonner son comparse, celui-ci ne parvenant à se relever, bien trop faible, des larmes coulant le long de ses joues, regardant le Maître de Chapelle être entraîné vers la prison.
Le trajet fut long et pénible pour le latin qui les policiers traitaient comme un chien, tirant sur les chaînes comme s'ils tiraient sur des laisses. Plus la prison se rapprochait, plus il rechignait à avancer, le dos courbé, et plus les officiers de la milice tiraient, raccourcissant les chaînes. Une fois devant le bâtiment, d'autres hommes prirent la relève, lui laissant à nouveau la liberté de parler. Aucun mot ne passait ses lèvres, ses yeux en disaient assez sur ses pensées emplies de haine. Le maestro fut conduit dans une cellule au fond du couloir, à côté d'un pédophile cannibale et en face d'un escroc avide. Un officier l'attacha à un mur duquel pendaient des chaînes courtes, s'attachant aux poignets par des manchettes extrêmement serrées. Un grognement échappa à Salieri qui le regarda partir avant de lever les yeux au plafond, ses bras commençant deja à le lancer, croisés au dessus de sa tête alors qu'il peinait à s'installer sur le sol froid, tentant vainement d'allonger son corps. La gorge nouée, il ferma les yeux, tentant de songer à autre chose qu'à Wolfgang, le cœur serré à l'idée de l'avoir laissé tomber alors qu'il avait besoin d'aide.
«C'est ce salaud de Ludwig qui devrait être là..pas moi...» Souffla-t-il en déglutissant
Plusieurs petits grattements lui parvinrent, une créature désirant sortir de son trou. Le meurtrier présumé parcourut l'endroit du regard et repéra une souris juste à côté de lui, grattant contre son vêtement qui lui barrait la route jusqu'à la sortie. Il fit un bond sur le côté, aussi loin que le lui permettaient ses trop courtes chaînes. Le rongeur sortit alors, le fixant de ses petits yeux noirs avant de filer. Le compositeur tremblait comme une feuille et se calma petit à petit, déglutissant péniblement.
Cet endroit est répugnant...
L'homme dans la cellule d'à côté tourna la tête vers lui et eut un rire en voyant la souris s'enfuir.
«Eh ben, on a peur d'une souris ? La dernière fois, c'est trois rats qui sont sortis de c'te cellule ! Mais dis-moi, t'es là pour quelle raison ? T'as pas bien l'air méchant.
-La ferme, ça te regarde pas. Souffla le musicien
-T'as l'air appétissant surtout.. La chair tendre et pâle, c'est ce qu'il y a de meilleur.. J'me d'mande si on devrait t'faire cuire sur le feu, tout entier, ou te découper en p'tits morceaux pour t'faire rev'nir dans une casserole avec de l'huile et des pâtes...
-Ni l'un ni l'autre.. T'es complètement malade.. Je comprends pas qu'on t'ait pas déjà fait brûler vif..
-J'crois que ça devrait pas tarder à arriver, de toutes façons. Pas besoin d'un procès, j'ai avoué les faits.. J'attends juste qu'on vienne me chercher..
-Pff..c'est pathétique...»
Antonio lâcha un long soupir et ramena ses jambes contre son torse, ses mains toujours attachées en croix au-dessus de sa tête.
Les heures, les jours qui passaient lui parurent interminables alorsqu'une forte angoisse montait en lui. Il ne supportait pas cet endroit humide,miteux et qui sentait la transpiration. Les repas, de piètre qualité, lerendaient malade, pour le peu qu'il mangeait. Chaque jour, il avaitl'impression que la pièce devenait de plus en plus petite, que les murs serapprochaient et l'étouffaient, tandis qu'il grelottait, sa veste fine ne luitenant pas assez chaud en plein mois de novembre. L'homme avait peur de nejamais sortir d'ici, les institutions ne cessaient de faire traîner lesdossiers, personne n'était venu le voir, aucun policier ne lui avait annoncéque son procès commençait à être mis en place, il ignorait combien de tempsaurait-il à rester dans cette cellule froide. En cinq jours, il n'avait pas étéautorisé à se laver, ni même à se changer. Les rares fois où un officier l'avaitdétaché, c'était pour lui permettre d'aller rejeter ce qu'il avait dans leventre, afin que sa cellule ne soit pas davantage salie. Il se sentait de plusen plus mal, fatigué d'attendre un procès qu'il savait perdu d'avance. Mêmes'il avait un avocat, toutes les preuves l'accusaient et sa seule défense seretournait contre lui. Son père l'avait provoqué, l'avait fait sortir de sesgonds en restant têtu et ignoble vis-à-vis de l'homosexualité de son enfant.Malheureusement, avouer son orientation dans un tribunal reviendrait à secondamner au bûcher.
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