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Chapitre XXVI

Antonio ne saurait jamais si Gassmann avait vécu comme il l'avait voulu, et il ignorerait toujours si son élève avait des projets grandioses. Mais ce qu'il savait, c'était qu'il allait faire payer à ce traître de Beethoven ce qu'il avait fait. L'ancien apprenti du latin avait le sang de son rival sur les mains mais une épée de Damoclès trônait au-dessus de sa tête. L'endeuillé ne comptait pas laisser ce crime impuni mais il n'avait aucune idée de comment se venger.

L'esprit légèrement allégé par la fin du Requiem, il décida de s'accorder un peu de repos, réfléchissant à un moyen de faire mal à Ludwig, sans se mettre du sang sur les mains. Le faire démissionner ne mènerait à rien mais il ne voulait pas non plus s'en prendre à un innocent. C'était Beethoven qui devait souffrir et il ne fallait surtout pas de d'autres personnes soient impliquées dans la vengeance du compositeur. Celui-ci lâcha un autre soupir et s'étira longuement, le regard perdu dans le vide. Ses pensées se tournaient uniquement vers celui qui avait osé s'en prendre à plus faible que lui, seulement dans le but de faire mal à son ancien maître.

Finalement, l'homme constata qu'y réfléchir maintenant n'aboutissait à rien, toutes ses idées consistant à s'attaquer physiquement et non moralement à son cadet. Il décida de sortir de prendre l'air, quittant son bureau sous les regards condescendants des courtisans se promenant dans les couloirs. Des messes-basses le concernant parvenaient à ses oreilles, lui faisant froncer les sourcils. Le Maître de Chapelle les laissa parler et gagna les jardins où flânait encore Wolfgang, déambulant joyeusement dans les allées. Son amant le regarda de loin, un sourire faible se dessinant sur son visage. Il le rejoignit et l'enlaça par derrière au détour d'un croisement, le faisant sursauter. Les mains du plus âgé étaient posées contre le ventre du blond qui mit les siennes sur celles-ci, fermant les yeux en savourant l'étreinte. C'était si rare que l'Italien soit spontané dans ses marques d'affection, aussi Wolfgang profita pleinement de ce câlin, sentant le nez d'Antonio dans sa crinière dorée. Le cadet finit néanmoins par se décaler pour lui faire face, lui offrant un sourire lumineux. Ce si grand sourire fit doucement rire le latin qui prit sa main pour s'aventurer dans les coins les plus reculés des jardins, s'enfonçant dans une forêt factice où ils purent être seuls et tranquilles. Ils s'assirent sous un immense pin noir aux branches assez basses. Les deux amants passèrent du bon temps ensemble et Antonio décida de grimper sur une des branches, atteignant le premier quart de l'arbre haut d'une bonne dizaine de mètres. Son comparse le rejoignit en tremblant légèrement à cause de la hauteur, s'agrippant à lui comme si sa vie en dépendait. Un rire léger échappa au plus vieux qui l'enlaça pour le rassurer, nichant sa tête dans son cou, bisoutant sa peau.

« Tu as le vertige ? Demanda-t-il en fermant les yeux, soupirant doucement contre son cou

-Hmhm...

-Ne regarde pas en bas et ferme les yeux. ça ira déjà un peu mieux.

-D...D'accord.. Balbutia-t-il en tremblant légèrement, obéissant

-Détends-toi, tout va bien se passer. Je suis là, au cas où tu tomberais.

-Tu as l'habitude de grimper aux arbres ?

-Oh je ne dirai pas que j'ai l'habitude mais avant, lorsque j'étais en Italie avec Gassmann, je me cachais souvent dans les arbres de son jardin pour être tout seul..

-Vraiment ? Et il n'avait pas peur que tu te fasses mal ? Demanda-t-il,curieux

-Si, bien sûr ! Je ne compte pas le nombre de fois où il m'a supplié de descendre ! Plusieurs fois, il a été obligé de venir me chercher, pour te dire à quel point je ne voulais pas descendre de mon perchoir !

-J'imagine bien la scène, tiens !

-Et moi je m'en souviens comme si c'était hier...» Souffla-t-il avec nostalgie

Un petit sourire étira les lèvres du brun qui commença à se perdre dans ses souvenirs.

Froides journées de mars, soleil timide, vent enragé, adolescents méchants, un jeune homme dans un arbre pour échapper à leurs brimades et autres moqueries. Recroquevillé sur une branche, subissant plusieurs remarques blessantes sur son physique fragile et maigrelet, menaces de mort car malade, les idioties de l'adolescence le frappaient de plein fouet et ne cessaient de l'enfermer un peu plus dans son cocon d'indifférence. Lassés de s'en prendre à un mur, les imbéciles s'en allèrent, non sans un dernier mot blessant pour leur souffre-douleur qui leur tira la langue, se cachant un peu plus entre les différentes branches du pin, prenant garde aux aiguilles.

Il laissa son regard vagabonder sur la modeste propriété de son sauveur, serrant contre lui le petit paquet que Gassmann l'avait envoyé chercher. Devant lui s'étendaient une étendue d'herbe brillante de rosée du matin, un simple potager dont s'occupaient les domestiques du compositeur ainsi qu'un assortiment d'arbres fruitiers, les timides bourgeons pointant le bout de leur nez. Le printemps approchait doucement, la température se réchauffait lentement mais rien ne dégelait le cœur glacé de haine et de rancœur du jeune musicien.

Ses yeux tombèrent enfin sur la demeure de l'Autrichien qui commençait à s'agiter. À travers les fenêtres, il pouvait voir les domestiques aller et venir pour accomplir diverses tâches du quotidien. Manque de chance, le pin où s'était réfugié le garçon se trouvait juste en face de la salle où composait son maître qui travaillait déjà. Ce dernier écrivait quelques notes puis tournait souvent la tête vers la fenêtre. Son regard tomba sur la frêle silhouette familière du jeune homme qui, constatant qu'il était repéré, essaya de s'enfuir en grimpant plus haut encore. Doué comme il était, il réussit à filer ses bas en coton fin, écorchant ses mollets et ses genoux. Couinant de douleur, il parvint à se poser sur une branche encore plus haute, s'y installant en tailleurs pendant que son maître sortait de la maison, venant se placer au pied de l'arbre, l'air mécontent.

«Antonio, combien de fois t'ai-je dit d'arrêter de grimper aux arbres ? Descends maintenant.» Lui demanda gentiment l'homme

Le petit secoua la tête en répondant par un "non" timide, se tassant davantage sur lui-même, ayant peur d'être sévèrement grondé alors qu'en six mois qu'il subissait les moqueries, cela ne s'était pas produit une seule fois. Gassmann lâcha un long soupir et insista pendant de longues minutes avant d'hausser un peu le ton.

«Antonio pour l'amour du Ciel, descends tout de suite de cet arbre ou je viens te chercher !

-Mais je suis bien là-haut ! Glapit-il, usant de sa voix pour une fois

-Tu ne vas pas rester toute ta vie là haut, dans cet arbre, tout de même ?

-Pourquoi pas ? Souffla-t-il en gonflant les joues, l'air bougon

-Parce que c'est idiot, Antonio. Descends, par pitié.

-Ce sont eux les idiots, pas moi ! Objecta-t-il en croisant les bras

-Que s'est-il passé encore ?

-Vous allez encore me dire la même chose, de les laisser raconter ce qu'ils veulent, de ne pas les écouter parce que ce n'est pas vrai ce qu'ils disent mais ça fait deux mois que j'essaye de les ignorer et six mois qu'ils continuent ! J'en ai marre moi ! Râla l'adolescent

-On en discutera lorsque tu descendras.

-Je veux pas en parler... Ce ne sont que des idiots de toutes façons...

-Pourtant, tu continues d'en parler. Lui fit-il remarquer

-....»

Ne trouvant plus de contre-arguments, le brun finit par descendre de son arbre, tenant le bout du petit paquet entre ses dents pour pouvoir utiliser ses mains. Après dix minutes, il regagna la terre ferme et reçut une pichenette sur le front, suivie d'un soupir exaspéré. Antonio marmonna une brève excuse et s'en alla avec Gassmann qui s'occupa de lui, soignant ses plaies, mentales comme physiques. Une brève étreinte eut lieu et leur journée put réellement commencer, les leçons de piano, de violon et d'Allemand s'alternaient et roulaient toutes les heures. Cette nuit-là, le garçon partit se coucher l'esprit serein.

Le lendemain, il ne se priva pas pour adresser un regard méprisant à ceux qui, durant six mois, l'avaient blessé. Aucun coup ne fut porté et les adolescents vinrent même s'excuser de ce qu'ils avaient fait quelques jours après. Après un regard très condescendant, Antonio passa simplement son chemin et ne les croisa plus jamais.

Un sourire léger s'était dessiné sur les lèvres en repensant à cette journée, ses bras autour de la taille de celui qu'il aimait. Celui-ci eut un petit rire en voyant les yeux pétillant de son comparse et embrassa sa joue pour le ramener à lui. Le plus vieux posa son regard sur lui et déposa un baiser sur sa tempe, le serrant un peu plus contre lui.

«Tu es très câlin aujourd'hui, Antonio.

-Ça te dérange ? Je peux arrêter si tu veux.. Soupira-t-il, perdant son sourire

-Non non, ce n'est pas ce que je veux ! C'est juste que ça change de d'habitude... Ça me surprend mais dans le bon sens ! Je ne voulais pas te contrarier..désolé...

-Ce n'est rien...

-Ne me fais pas cette mine triste.. Tu me fais de la peine...

-Désolé, je...je sais juste pas comment réagir...»

Ayant envie de le revoir sourire, le plus jeune l'embrassa doucement, une main sur sa joue, l'autre perdue dans ses cheveux encore en piètre état. L'échange dura encore un moment, chacun cherchant à guider le baiser, le plus vieux imaginant encore qu'il pouvait dominer la fougue de son partenaire. Lorsqu'ils entendirent des pas de chevaux, les deux hommes se décollèrent d'un coup, rouges de gêne, priant pour que personne ne les ait vu. Les pas s'éloignèrent lentement jusqu'à devenir complètement inaudibles, les faisant soupirer de soulagement. Antonio se massa nerveusement la nuque, tout gêné. Son aimé eut un rire doux en voyant sa petite moue, caressant sa joue.

Les maestros descendirent de leur perchoire un peu plus tard et retournèrent dans le couloir des bureaux. Les rares courtisans encore dans les parages poursuivaient leurs messes-basses et autres commérages, ce qui poussa Antonio à se faire encore plus discret, rentrant la tête dans les épaules, courbant l'échine. L'Autrichien le remarqua bien vite, ne comprenant pas l'attitude inhabituelle de celui qu'il aimait. Ce n'était pas du tout dans sa façon d'être de se laisser abattre par des remarques irrespectueuses ou des commérages. Ils gagnèrent rapidement le bureau du plus vieux qui s'y enferma avec son comparse, gardant les yeux baissés. Le cadet le fixa un moment puis vint lui relever le visage.

«Où est passé mon paon préféré ? Je ne vois qu'un lapin qui détale face à des serpents plus petits que lui.

-Wolfgang...

-Depuis que je t'ai rencontré, j'ai toujours senti de la fierté en toi. Pourquoi t'inclines-tu devant ces commères ?

-...je recommence à douter de moi.. J'ai peur de ne plus plaire à présent... Et ça m'effraie.. Je... Ce n'est qu'une question de temps..avant que tout ne redevienne comme avant.. Je dois juste accepter certaines choses...

-Pourquoi me mens-tu ? Déjà que tu n'es pas dans ton assiette, si tu commences à douter de ton talent, tu ne t'en sortiras jamais.

-Ils pensent...que ma place est illégitime... Je ne suis plus leur favori, comment veux-tu que j'arrive à avancer ici ?

-En les ignorant.

-Comment puis-je espérer avoir leur soutien s'ils n'apprécient plus mon travail ?

-T'interesses-tu seulement au public qui t'attend en dehors de la Cour ?

-Non...

-Je ne me suis jamais fié aux critiques de ces hypocrites. Les théâtres de la ville ne leur sont pas réservés ! D'autres nobles et des bourgeois écoutent nos œuvres, le public ne se limite pas aux imbéciles méprisants de la Cour... Prends le temps d'aller discuter avec ton public après une représentation, crois moi ça aide énormément.

-Je ne me sens jamais à l'aise lorsqu'il y a beaucoup de monde, je me sens tellement indiscret et impoli lorsque je demande aux autres ce qu'ils pensent de mes œuvres, et c'est aussi pour cette raison que je parle aussi peu de moi à ceux qui m'entourent.

-Je vois... Je comprends.»

Il ne put s'empêcher de venir l'enlacer pour le rassurer et lui faire oublier cet incident, frictionnant son dos. L'homme reçut quelques baisers dans le cou et sur le front avant que son aimé ne lui ébouriffe les cheveux en souriant.

«Je vais te laisser composer un peu, d'accord ? Tu es un excellent compositeur et un musicien hors pair. Aies confiance en toi, Antonio. Je t'aime, on se voit plus tard.

-Hm.. Travaille bien, Wolfgang. »

Le plus jeune lui offrit un sourire éclatant, lui donna un baiser chaste et tendre avant de quitter le bureau. Le brun recommença à composer, sans fixer la forme de sa nouvelle œuvre, ne respectant pas les règles de la sonate, mais s'en rapprochant tout de même, ne créant pas qu'un simple morceau pour violon. Il laissait sa plume le guider, guider les notes en l'honneur de la mémoire de son défunt élève. L'homme avait besoin d'évacuer ses émotions négatives et désirait simplement lui rendre hommage une dernière fois. Le coeur encore lourd et sanguinolent, le temps seul saurait panser ses plaies et en atténuer l'hémorragie.

À la fin de la journée, une dizaine de pages avaient été salies par l'encre de jais que laissait la plume de Salieri. Alors qu'il allait débuter une onzième et dernière page, des coups contre la porte retentirent, lui faisant quitter son siège pour tirer la lourde plaque de bois. Son amant se tenait sur le seuil de la porte, tout sourire, un porte document contre lui, rayonnant.

«Les répétitions de La Flûte Enchantée vont pouvoir commencer ! Tout est prêt ! Tu viendras aux répétitions, pas vrai ??

-Du calme, du calme.. Bien sûr que je viendrai.. J'ai hâte de pouvoir entendre ce que tu as réussi à faire de ce livret.

-Oh merci, Antonio ! »

Le plus jeune lui sauta au cou et lui vola un baiser passionné, certainement emporté par l'excitation de présenter son nouvel opéra à celui qui lui avait offert le livret. Les ardeurs du blond furent rapidement calmées par le Maître de Chapelle qui se décala peu après et prit son propre porte-document dans lequel il rangea le Requiem et le morceau pour violon. Le duo quitta le bureau, puis le palais, non sans recevoir des regards moqueurs et méprisants. Malgré les conseils du cadet, Antonio ne pût s'empêcher de se faire tout petit, sortant de l'endroit à la hâte. La pluie battait les pavés et aucun des deux n'avait prévu de veste assez chaude pour les protéger des intempéries. L'Italien prit la main de son amant et courut jusqu'à chez lui, prenant plusieurs raccourcis, sillonnant entre les rues, leurs talons claquant le sol et les flaques. Les deux hommes parvinrent devant chez le plus vieux rapidement et ce dernier ouvrit la porte à la volée, se pressant pour entrer, trempé. Ils tremblaient et coururent à l'étage pour changer de vêtements, croisant au passage Dante à qui son maître demanda de préparer une bassine d'eau chaude. Les maestros gagnèrent la chambre du brun et ôtèrent leurs vêtements dégoulinants, ne gardant que leurs sous vêtements. Salieri se laissa tomber sur le lit, semi allongé, son amant venant se coller contre lui, le câlinant. Un rire léger et timide échappa au Maître de Chapelle qui lui embrassa le front.

«Il va tout de même falloir songer à aller chercher des vêtements à toi, non ? Je peux te prêter les miens mais ils t'iront certainement un peu juste.

-Alors je vais définitivement m'installer chez toi ? Demanda-t-il, les yeux pétillant de joie

-Oui, Wolfgang. À moins que tu n'en aies pas envie ?

-Bien sûr que si, idiot ! Je ne rêve que de cela, on pourra enfin être ensemble...toute la journée et toute la nuit. Je vais faire de toi un grand sportif !

-Je n'ai jamais dit que j'acceptais de passer mes nuits à coucher avec toi.

-Tant que je peux t'avoir dans mes bras, on va dire que ça me va.

-Parfait alors, je n'en attendais pas plus.

-Je t'aime.. Souffla le cadet

-Je...t'aime aussi...» Répondit-il, les joues rouges

L'Autrichien voyait bien que son comparse avait du mal à dire qu'il l'aimait, préférant montrer cet amour que le dire sans rien faire. Dante vint frapper à la porte pour les prévenir que leur bain était prêt. Ils quittèrent le lit, s'aventurant dans la salle d'eau avant d'enlever leur dernier vêtement, entrant ensuite dans l'eau. Ils se collèrent l'un contre l'autre et laissèrent l'eau réchauffer leurs corps. Antonio embrassa le cou et l'épaule de son cadet, visiblement d'humeur câline. Le virtuose passa sa main dans les cheveux, les caressant et les mouillant doucement. Il profitait de l'attitude affectueuse de son aimé, lui donnant toute l'attention du monde, couvrant son corps de baisers et de caresses, sans la moindre arrière pensée. L'eau chaude leur faisait beaucoup de bien mais l'Italien continuait d'avoir froid, tremblant légèrement. Ils sortirent du bain une trentaine de minutes après et le brun partit leur chercher deux sous vêtements ainsi que deux longues chemises. Lorsque Wolfgang l'enfila, celle ci lui arrivait aux genoux et les manches couvraient ses mains, lui donnant un air d'enfant mettant les habits de son grand frère. Un sourire fatigué éclaira le visage du latin qui descendit pour dîner avec son amant. Le repas achevé, ils montèrent se coucher calmement, s'endormant dans les bras l'un de l'autre.

La nuit fut calme, malgré le bruit incessant de la pluie frappant contre les vitres de la chambre. Il faisait bon, les deux hommes se tenant mutuellement chaud. 

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