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Chapitre XVI

Ils restèrent des heures et des heures ensemble, à parler de musique, à s'échanger quelques tuyaux pour se concentrer ou se détendre. Le cadet aimait les opéras, son aîné se spécialisait dans les symphonies aux formes complexes. Ils se découvrirent et se racontèrent plusieurs choses touchant à leur vie privée et Joseph se confia à son ami sur plusieurs choses tout en le gardant contre lui. Finalement, lorsque sonna dix-sept heures, les deux hommes se séparèrent, le virtuose décidant de rentrer chez lui le plus rapidement possible. Il quitta le palais après avoir scellé son bureau, s'aventurant dans les rues encore agitées de la ville. Le jeune homme retrouva par miracle sa demeure et y entra calmement, montant directement à l'étage. Antonio était allongé sur le lit, les jambes pliées, une plume en main, des feuilles sur les genoux. Il tourna la tête en entendant la porte s'ouvrir et offrit un léger sourire à son amant en guise de bienvenue. Surpris, Wolfgang s'approcha timidement et s'assit à côté de lui, posant sa main sur la sienne en entremêlant leurs doigts. Le brun cessa donc s'écrire et embrassa doucement sa tempe.

« Comment s'est passé ta journée au palais ?

-Plutôt bien. Je n'ai pas été très productif mais je n'avais pas le cœur à composer..

-À cause de moi ?

-À cause de moi. Ce n'est aucunement de ta faute, Antonio. Mais je te promets que ça n'arrivera plus ! Je ne te referai plus jamais souffrir !

-Inutile de t'agiter ainsi, je ne t'en veux pas. Tant que tu as aimé, ça me va.

-Ne dis pas de bêtise ! Je ne dois pas être le seul à prendre du plaisir, idiot. Ça se fait à deux, ce n'est pas pour rien.

-Hm.

-Et toi ? Qu'as-tu fais aujourd'hui ?

-À part dormir, pas grand-chose. Je me suis trainé comme j'ai pu jusqu'à ton bureau pour trouver une plume, de l'encre et des feuilles.

-Pour composer ?

-Non, pas cette fois-ci.

-Que fais-tu alors ?

-J'écris une lettre.

-Une lettre ? Pourquoi ? Pour qui ?

-Tu verras bien. Si mon plan fonctionne, je ferai le bonheur de quelqu'un. Normalement.

-Est-ce que ça a un rapport avec moi ?

-Directement ? Non.

-Tu n'essayes même pas de faire mon bonheur ?! S'exclama-t-il, faussement choqué

-N'es-tu pas déjà heureux ?

-Mais si, je plaisante.. Mais j'aimerai savoir à qui tu parles.

-A une connaissance qui m'est redevable et à qui je demande un simple service. Rappelle-moi en quel mois sommes-nous ?

-Mi-octobre.

-Hm...D'accord.

-Pourquoi ?

-J'ai juste eu besoin de faire un petit calcul.

-D'accord... Dis, Antonio, j'ai envie de voyager un peu... De partir à l'étranger, n'importe où ça m'ira !

-Tu as une destination en tête ?

-Ça ne va pas te plaire...

-Tu veux visiter l'Italie ?

-Hm.. Je sais que je ne devrais pas mais je...j'ai envie que tu...enfin comment dire..que tu te réconcilies avec ta famille. Je me suis dit que peut-être ça pourrait t'aider à aller mieux...

-...Je n'ai aucune envie de voir ces traitres. Si je les vois, je les tue.

-Arrête tes bêtises, tu n'en auras jamais le courage... Au lieu de leur en vouloir ad vitam aeternam, pourquoi n'essayes-tu pas de leur pardonner ?

-Wolfgang, ils m'ont abandonné et mis à la porte, comment veux-tu que je leur pardonne ?!

-Je ne sais pas mais...peut-être qu'ils regrettent. Tu es leur seul fils après tout...

-Je n'ai pas envie qu'ils me blessent davantage. Je te rappelle que mon père a failli me tuer avec son fusil de chasse !

-Je t'en supplie, essayons au moins ! Si tu constates que rien ne change, que leur mentalité n'évolue pas, alors je te laisserai tranquille avec cette histoire.

-Ce sera parfaitement inutile en plus de nous faire perdre notre temps. Il n'y a rien à voir en Italie, choisis une autre destination.

-Mais quelle tête de mule... Ce n'est pas négociable, ce sera l'Italie ! Et je t'y traînerai de force s'il le faut. On m'a plusieurs fois rapporté que c'était magnifique, que le soleil y régnait en permanence, que les gens étaient tous chaleureux et accueillants !

-Il pleut tout le temps en hiver, les gens sont tous de vieux cons catholiques pourris jusqu'à la moelle. Pour les jeunes, ce sont soit des pourris-gâtés, soit des imbéciles qui passent leur temps à râler.

-Oh, ça se voit que tu es un Italien alors.

-...Pourquoi ?

-Tu passes ton temps à râler aussi ! Même si tu es terriblement attachant.

-Ce n'est pas de ma faute si tout m'exaspère, encore plus là-bas. Les Italiens sont tous très sanguins, ils s'énervent très vite, crient beaucoup aussi. Et je ne te parle même pas des calèches qui sillonnent les rues sans se préoccuper des passants, des cochers qui se crient dessus parce que l'un a dépassé l'autre ou que leurs chevaux se sont malencontreusement rentrés dedans. J'ai failli mourir renversé par une calèche lorsque j'y suis allé cette année.

-Tu étais où ?

-A Legnago pendant une journée mais cette ville m'a tellement donné la nausée que je suis rapidement parti pour Rome, à peu près cinq jours de calèche.

-C'est où, Legnago.. ?

-C'est dans le Nord, pas loin de Venise et de Milan. C'est la ville où je suis né, où j'ai passé mon enfance et où j'ai failli mourir.

-Je comprends mieux pourquoi ça te donne la nausée.. Mais même ! L'Italie ne se résume pas à ce seul endroit ! Allons à Rome, ou à Venise.

-Je te laisse seul à Rome pendant une demi-journée. Nous verrons bien si tu y survies ou si tu meurs tristement écrasé par un cheval.

-Ils ne savent vraiment pas diriger leurs calèches ?

-Non, c'est insupportable. Crois-en mon expérience.

-Hm...C'est moi ou tu es à court d'arguments pour nous empêcher de partir en Italie ?

-...Soit. Mais ne partons pas plus d'un mois.

-Il y a combien de temps de trajet entre Vienne et Legnago ?

-Environ une semaine et demi si on ne tarde pas trop. Mais nous ne prendrons pas de calèche, nous irons à cheval.

-A cheval ?! Antonio, prenons une calèche, ce sera plus rapide ! J'ai un mauvais souvenir des rares fois où je suis monté à cheval.

-Tu sais que tu es vraiment intenable ? Fais tes valises, nous partirons le plus tôt possible. Je vais écrire une demande de congés à l'Empereur, pour nous deux. Cela laissera à Haydn et Beethoven le loisir de se faire un peu connaître avant notre retour, avant qu'on ne les coule.

-Tu vas les couler, moi je ne ferai rien !

-Comme d'habitude. Tu es beaucoup trop gentil, fais attention à ta place, elle n'est pas éternelle.

-Je sais mais je ne vois pas non plus l'intérêt de faire circuler de mauvaises critiques sur l'œuvre de quelqu'un alors que tu ne l'as même pas écouté.

-Ah mais ce n'est pas moi qui les véhicule ! C'est Rosenberg, nuance.

-Antonio, c'est toi qui lui as demandé de faire ça, tu y es aussi pour quelque chose.

-Ce n'est pas faux, mais ai-je l'air de regretter ?

-Pas le moins du monde. Parfois, je me demande si tu as un cœur.

-J'en ai un, tu en es la preuve. »

Antonio attrapa son amant par le poignet, le faisant tomber contre lui pour lui dérober un baiser. L'Autrichien y participa activement, souriant contre ses lèvres, une main dans sa nuque. L'échange se brisa rapidement et le plus âgé put plier sa lettre avant de la glisser dans une enveloppe où il nota les principales informations afin qu'elle arrive à bon port. Le blond se leva et dit à son amant qu'il allait faire à manger avant de s'éclipser, le laissant seul. Le latin commença à écrire une très brève lettre à ses parents, les prévenant de son arrivée sans toutefois dévoiler son identité, laissant simplement entendre qu'il revenait. Une odeur de ragoût lui parvint, son amant aux fourneaux. Un très léger sourire se dessina sur ses lèvres à l'idée de manger un Goulasch, aimant tout particulièrement ce repas qu'il dégustait lors des nuits glaciales d'hiver. À force, il avait fini par apprécier la gastronomie d'Europe de l'Est et Centrale, délaissant la plupart des plats méditerranéens auxquels il était habitué depuis l'enfance.

Wolfgang revint après plusieurs dizaines de minutes, s'asseyant aux côtés de son homme, posant sa tête sur son torse, écoutant simplement son cœur battre. Le brun lui caressa doucement les cheveux, fermant les yeux. Les deux amants restèrent un long moment ainsi jusqu'à ce que le prodige de Salzbourg ne se lève pour retourner en cuisine. Salieri le regarda partir, se rallongeant correctement en grimaçant à cause de la douleur du bas de son dos. Le compositeur germanique arriva avec un plateau dans les mains, deux assiettes creuses posées dessus ainsi que des couverts et des verres de vin. Il s'installa aux côtés de son aimé et posa le plateau sur leurs jambes. Ils commencèrent alors à manger dans le plus grand des calmes, se regardant à peine. Le repas ne dura qu'une quinzaine de minutes et le blond débarrassa rapidement le tout, avant de venir se blottir sous les draps. Antonio embrassa doucement son front et se tourna tant bien que mal sur un flanc pour lui faire face. L'une de ses mains vint caresser sa joue avec douceur, faisant sourire et rosir le jeune homme qui ferma les yeux en se rapprochant un peu plus de son comparse. Il passa doucement un bras autour de sa taille, se rapprochant un peu de lui. De douces frictions commencèrent dans le dos de l'Italien qui se laissa faire en frissonnant, venant se coller un peu plus à Mozart.

« Dis, Wolfgang...

-Quoi ?

-Si je fais quelque chose de bien pour ta famille...Tu crois que ton père me donnera sa bénédiction pour t'aimer ?

-Je ne sais pas, sûrement. Moi, j'ai eu la bénédiction de Gassmann. Et je prendrai soin de toi, je lui ai promis.

-Pourrai-je promettre à ton père que je m'occuperai de toi correctement ?

-Promets-le à ma sœur, ce sera amplement suffisant ! Mon père, ce n'est pas important.

-Tout de même... Je n'ai pas envie que tu sois renié.

-Il ne m'arrivera rien. Ce que pense mon père, je m'en fiche bien. Je n'en avais que faire que ma mère rapporte mon mauvais comportement à mon père, même si au final, j'ai beaucoup perdu.

-Tu regrettes d'avoir voyagé ?

-Non, pas du tout. Si j'étais resté à Salzbourg, je ne t'aurai pas rencontré et je serais sûrement promis à quelqu'un.

-Finalement, ça m'arrange bien que tu sois parti de chez toi.

-Tu ne regrettes pas ?

-Pas le moins du monde.

-Alors c'est parfait. Mais tu sais, j'angoisse un peu à l'idée de rencontrer tes parents.

-Ne t'en fais pas, l'entrevue sera brève. Soit ils accepteront de dialoguer un peu, soit ils me mettront directement à la porte.

-Tu es bien pessimiste.

-Juste réaliste. Quand je te parlais de vieux cons catholiques, ils illustrent parfaitement ce type de personnes.

-Je vois...

-Tu as l'air fatigué.

-Ce n'est pas le cas, c'est juste que je réfléchissais...

-A quoi ?

-A rien de bien important, ne t'en fais pas. Mais...avec ton état, comment tu vas faire pour préparer ta valise ?

-Je pensais que tu pourrais t'en charger.. Aller chez moi et faire mes bagages. Mes vêtements sont presque tous les mêmes, ça ne devrait pas être bien difficile de les sélectionner.

-Ça ne me dérange pas, au contraire. J'irai les faire demain matin, c'est mon jour de repos.

-Ah non, demain matin tu restes au lit, avec moi. On a encore du temps devant nous... D'ailleurs, je dois écrire la demande de congés... »

Il saisit une dernière feuille, l'encre et la plume et se mit à écrire, de sa plus belle écriture, la demande de congés à leur Empereur, expliquant qu'ils avaient besoin de repos pour retrouver l'inspiration et lui ramener les plus belles pièces qui soient. Il l'informa également de leur destination avant de signer, de plier la feuille et de la glisser à son tour dans une enveloppe. Wolfgang se déshabilla avant d'enfiler une longue chemise qui lui arrivait jusqu'à mi-cuisse, se couchant aux côtés de son amant qui était resté nu comme un ver toute la journée. Rabattant la couverture sur eux, le plus jeune sombra dans un profond sommeil et le brun le veilla comme un dragon gardant son précieux trésor. Morphée ne venait pas, mais cela ne le dérangeait pas, il n'avait nullement envie de dormir. La veille, aucun cauchemar n'était venu le déranger et il ne s'en plaignait pas. En revanche, au cours de ses différentes siestes de la journée, il avait reçu une ou deux visites d'Epialès. Il se retenait de mutiler à nouveau son corps, ne désirant pas se faire souffrir ni déranger son amant pour qu'il le soigne.

Les heures tournaient et la pendule marqua trois heures du matin lorsqu'Antonio parvint à s'endormir, ses bras autour du corps fin du plus jeune, collé à lui. Son sommeil fut plus ou moins tranquille, ses angoisses le laissant en paix. Qu'il profite de ce bref instant de tranquillité, son pays ne lui laisserait pas cette chance.

Le lendemain, aucun des deux hommes ne désiraient quitter le lit dans lequel ils étaient étendus, enfouis entre les couvertures. L'Autrichien ouvrit doucement les yeux, se redressant un peu en baillant, s'étirant longuement. Il posa un regard doux sur son amant encore endormi, lui caressant les cheveux avant de se lever pour aller se laver, râlant quelque peu. Une fois sa toilette achevée, il commença à faire sa valise, pliant plusieurs chemises, vestons et autres apparats. Il plia ses bas en soie et des culottes en velours ou coton qu'il rangea soigneusement avant de fermer la malle. Wolfgang s'occupa ensuite de rassembler les vêtements que le brun avait porté deux jours avant, défroissant sa chemise, enlevant le ruban blanc et la broche accrochée dessus. Le virtuose posa le tout sur une chaise avant d'aller préparer un petit déjeuner, sortant pour acheter de la brioche et de la confiture.

Après s'être perdu quatre ou cinq fois, le jeune homme parvint à retourner chez lui, ses achats en main. Prenant un plateau propre et un couteau, il remonta à la chambre où le plus vieux avait fini par se réveiller. Il sourit et s'installa à côté de lui.

« Pars pas sans prévenir, les draps sont froids après... Grogna Antonio, les joues gonflées, les cheveux devant les yeux et en bataille

-Désolé, j'étais parti acheter de quoi manger ! J'ai fait ma valise, il ne manque plus que la tienne, une calèche et nous pouvons partir !

-Et l'approbation de notre souverain pour quitter Vienne.

-Oui mais ça c'est une formalité de laquelle tu te charges !

-Hm..

-D'ailleurs, tu peux te lever ou tu as encore mal.. ?

-J'ai encore mal mais je pense que je peux un peu bouger.

-J'apporterai la lettre à l'Empereur alors. Ainsi que tes deux autres lettres à la poste.

-Hm, merci. Et tu iras faire ma valise ?

-Évidement !

-Au fait, Wolfgang. Reprit-il plus sérieusement

-Oui ?

-Durant notre voyage, je compte sur toi pour ne jamais me laisser seul. Mes démons sont toujours là, j'ai été tranquille durant les deux nuits que j'ai passé avec toi mais une fois là-bas, j'ai peur que même ta présence ne suffise pas à me calmer. Alors sois toujours là, je t'en prie.

-C'est promis, je ne te lâcherai pas. Pas question que je te laisse refaire une crise d'angoisse comme chez mon père, je ne veux plus jamais te voir dans un état pareil. Jamais. Jamais.

-Merci, Wolfgang..

-Ne me remercie pas, c'est normal. Bien, j'ai du travail ! On se revoit dans une heure ?

-Hm, à plus tard.

-Fais pas cette tête, je reviendrais si vite que tu n'auras même pas remarqué que j'ai disparu !

-A condition que tu ne te perdes pas dans les rues, et ma valise avec.

-Mais non, mais non, ne t'en fais pas ! »

Le blond déposa un baiser sur son front et saisit les trois lettres avant de s'en aller, laissant Antonio seul. Il passa d'abord au bureau de direction, donnant la lettre destinée à un mystérieux « Franz Kohl » puis celle destinée aux parents de l'Italien. Une fois cela fait, le compositeur fila au palais, sans se perdre cette fois, cherchant l'Empereur avant de croiser Haydn qui le bloqua au détour d'un couloir.

« Vous me semblez bien pressé, mon ami.

-J'ai une lettre à remettre à l'Empereur, une demande de congé d'un mois.

-Un mois ?! Mais enfin, qu'allez-vous faire pendant un mois en dehors de Vienne ? Je sais que vous connaissez un succès local flamboyant mais partir à la conquête de l'Europe entière ne se fera pas en un mois !

-Mais qui a parlé de conquête de l'Europe ? Je pars simplement pour me ressourcer et j'emmène, à son grand dam, le Maestro Salieri avec moi. »

Le visage du plus âgé se ferma presque immédiatement à la mention du brun, fronçant les sourcils en plissant les yeux. Wolfgang prit un peu peur en le voyant avec une telle expression, reculant vers le mur contre lequel il était déjà adossé et par conséquent bloqué.

« Vous partez avec le Maestro Salieri ? Demanda-t-il froidement

-En quoi cela vous pose-t-il problème ? Répliqua sèchement le cadet

-Vous êtes bien naïf, mon pauvre ami ! Qui vous dit que Salieri ne veut pas simplement vous envoyer à l'étranger pour que vous quittiez Vienne à tout jamais ? Il n'a plus le moindre succès, malgré les flatteries hypocrites des courtisans.

-Je vous interdis de porter un tel jugement sur lui ! Rugit-il, son regard se faisant bien plus dur

-Vous allez y laisser des plumes si vous partez avec lui. Renifla Haydn avec mépris, prenant un air hautain qui seyait si bien à Antonio mais terriblement mal au père de la symphonie

-C'est moi qui le force à venir, il a accepté. Et puis, ce sont mes affaires, pas les vôtres ! S'il m'arrive quelque chose, cela relèvera de mon entière responsabilité.

-Wolfgang, je vous le dis en toute amitié, je m'en voudrais s'il vous arrivait quelque chose à cause de...de ce moins que rien, de ce faux compositeur qui joue de ses connaissances pour s'élever. Faites attention.

-Vous ne comprenez rien. La musique, c'est tout ce qu'il a, il y met toute son âme et vous, seulement parce qu'il fait de l'ombre à votre élève, vous refusez de reconnaître ses œuvres. J'appelle cela de la mauvaise foi, ou de la jalousie. Vous n'avez rien à lui envier, vous êtes un homme sage, ne vous comportez pas comme un enfant.

-Je vous tiens en haute estime, pas lui. Un jour, vous ouvrirez les yeux sur la dangerosité de cet homme. Prenez soin de vous, pas de lui. Il ne le mérite pas. Soupira-t-il en caressant la joue de son vis-à-vis

-Haydn, je vous dis que le Maestro Salieri ne me fera rien. Nous nous apprécions, il ne fera rien qui me nuira. Cessez votre paranoïa à présent, il est le seul qui pourra me guider là où je veux me rendre. Répondit-il en lui faisant doucement retirer sa main

-Il est comme le Diable, il faut le fuir comme la Peste ! Réfléchissez ! Que vous a-t-il apporté hormis de mauvaises critiques et la censure ?

-Il m'a apporté bien des choses. Il m'a inspiré, il m'a fait découvrir son univers, sa voix en or, il m'a ouvert son cœur lorsqu'il a vu qu'il pouvait se confier à moi et pleurer sur mon épaule lorsqu'il en avait besoin. Il m'a aidé à me débarrasser de Rosenberg. La liste est encore longue, voyez vous-même qu'il n'est pas le monstre que tout le monde décrit ! Pardonnez-moi mais on ne juge pas un livre à sa couverture.

-Je comprends mieux. C'est votre amitié qui vous aveugle. Si ce n'est de l'amour que vous éprouvez. Et si c'est sur Salieri que vous avez jeté votre dévolu, alors vous êtes perdu.

-Qui êtes-vous pour juger mes choix ?

-Je suis votre ami et votre aîné, je me soucie de votre bien-être.

-J'ai déjà un père et une sœur pour s'occuper de moi, je n'ai pas besoin que l'on s'en fasse autant !

-Ce serait terrible de perdre un homme aussi talentueux, je préfère encore voir Salieri mourir que de vous savoir atteint d'un quelconque mal ! »

S'en fut bien trop pour que Wolfgang se contienne. Il donna une gifle à son comparse, très légèrement en colère contre lui. Il le saisit par le col de la chemise, le plaquant contre le mur en face, le dominant du regard.

« Si vous osez ne toucher ne serait-ce qu'à un seul de ses cheveux, vous pouvez dire adieux à cet endroit. Je ne supporterai pas que vous lui fassiez du mal.

-Vous vous perdrez vous-même, il vous trahira un jour. Et si ce n'est pas lui, ce sera quelqu'un de votre entourage. Sur ce, passez une agréable journée. »

Haydn repoussa violemment son cadet contre le mur et s'en alla en réajustant son col. Le blond grogna et partit vers le salon de l'Empereur, frappant à la porte. Un domestique lui ouvrit et lui demanda ce qu'il désirait. Le jeune compositeur demanda à voir l'Empereur qui était assis sur son canapé, un livre en main. Il fut autorisé à le voir et s'inclina devant le souverain, lui tendant l'enveloppe. Joseph II prit le papier, l'ouvrit avant d'en sortir la lettre qu'il lut rapidement.

« Votre congé est accordé, Maestro Mozart. En espérant que vous et le Maestro Salieri reviendrez ressourcés.

-Merci infiniment, Votre Majesté. Vous ne le regretterez pas. »

L'Autrichien se retira alors et quitta le palais en direction de la demeure de Salieri qu'il trouva assez difficilement. Il frappa à la porte d'entrée et un domestique lui ouvrit, cillant en voyant que ce n'était pas son maître qui rentrait.

« Excusez-moi mais qui êtes-vous ?

-Je me nomme Wolfgang Mozart, je suis un ami d'Antonio et il m'a demandé de lui préparer une valise alors je suis là !

-Pourquoi n'est-ce pas Monsieur Salieri qui vient la préparer ?

-Il est chez moi et épuisé, je suis donc venu à sa place. Puis-je rentrer ?

-Hm. »

Le serviteur le laissa passer, le suivant du regard jusqu'à ce que le jeune homme disparaisse dans la chambre du maître des lieux. Il trouva rapidement la valise et se mit à fouiner dans l'armoire de son aimé pour en sortir ses plus beaux vêtements. Il trouva avec étonnement une longue veste en épais velours blanc avec de fines arabesques en fil d'or ainsi qu'un veston assorti. Il les plia avec beaucoup de soin et les rangea, se demandant ce que son amant pouvait mettre avec. Il mit finalement la main sur une belle chemise blanche aux jabots dorés et aux manches évasées où les initiales d'Antonio étaient brodées sur la manche gauche.

On dirait qu'il ne les a jamais portés... Je me demande d'où ça vient...

Wolfgang décida de la mettre dans la valise également. Finalement, il dénicha la suite de l'ensemble, un ensemble complètement blanc et doré, les collants en soie étaient étonnamment fins, tout comme la culotte qui allait avec. Les talonnettes portaient la même couleur dominante avec une semelle légèrement dorée, apparemment tout avait été fait sur mesure. Le blond rangea le tout dans la malle.

Après vingt minutes à tout fouiller, il parvint à trouver assez de vêtements à mettre dans la valise et la ferma avant de quitter la demeure et de retourner chez lui, faisant un nombre incalculable de détours involontaires. Lui qui avait dit qu'il mettrait une heure avant de revenir, c'était le double qui s'était écoulé.

Il pénétra dans sa maison, monta les escaliers et ouvrit d'un coup la porte de sa chambre, déposant la malle à l'entrée de celle-ci, souriant à Antonio qui s'était rendormi. Le prodige de Salzbourg s'assit près de lui et caressa sa joue du bout des doigts.

« Antonio, je suis de retour. Antonio... »

Il l'embrassa derrière l'oreille et dans le cou, ce qui eut pour effet de lui procurer des frissons et de le chatouiller, le réveillant. Le brun ouvrit péniblement les yeux et se redressa en le fixant.

« Hm ?

-Je suis de retour, j'ai fini ta valise.

-Ah. Parfait.

-J'ai trouvé un ensemble...particulier, dans ton armoire.

-Comment ça ?

-Un bel ensemble blanc et doré. Je l'ai mis dans ta valise. Où est-ce que tu l'as eu ? On dirait qu'il n'a jamais servi.

-Ah, ce costume... C'est Gassmann qui me l'a offert, il y a quelques années. Il m'a dit que je le porterai pour une occasion spéciale à mes yeux, une occasion qui me rendrait particulièrement heureux, pour moi ou pour quelqu'un. J'aurai aimé le porter lors d'un mariage, de mon mariage mais comme je ne me marierai jamais, je ne le porterai pas lors de cette occasion-ci. Je ne sais pas si j'aurai l'occasion de le porter un jour, mieux vaut ne pas le prendre en Italie, je ne veux pas l'abîmer, il vaut une sacrée fortune.

-Combien ?

-C'est du sur mesure, je dirai...Huit cent florins ? Peut-être huit cent cinquante florins.

-Huit cent florins ?! C'est mon salaire annuel ! C'est énorme !

-Que veux-tu, Gassmann n'a pas la notion de l'argent. Il m'a offert beaucoup de choses de valeurs, principalement des vêtements. La veste que je t'ai donnée, c'est lui qui me l'a acheté, elle vaut au moins cent florins. La broche que je porte tout le temps est aussi un cadeau, moins couteux certes mais c'est vingt-cinq florins. Et pour finir, mon piano... Alors ça, lorsque j'ai su le prix, j'ai failli me mettre à pleurer.

-C'est plus cher que ton costume ?

-Le double.

-Le double ?! Il a dépensé mille six cent florins pour t'acheter un piano ?! Mais...Même moi je suis incapable de dépenser autant !

-Je sais, il est fou. Je n'ai jamais eu le cœur de lui refuser n'importe quel cadeau. Mais tu sais, je serai capable de la même chose pour Alarich et encore pire pour toi. J'ai donné mon violon à Alarich, il vaut un peu moins de deux cent florins.

-Tu mettrais combien pour moi, maximum ?

-Je ne sais pas, si je trouve quelque chose qui te convienne, je suis prêt à mettre le prix qu'il faudra pour te l'acheter. Mille, deux mille florins, toutes mes économies, pourvu que cela te plaise.

-Antonio... Tu n'es pas obligé, je ne veux pas non plus te ruiner..

-Je suis mieux payé que toi grâce à mes fonctions, je peux largement subvenir à nos besoins en me permettant de petites folies occasionnelles.

-Tu es payé combien par an ?

-Mille deux cent. C'est ça d'être Maître de Chapelle.

-Tu as bien de la chance d'avoir été élevé à ce rang.

-J'appelle ça du talent.

-Et la modestie alors ?!

-Je suis modeste mais je sais reconnaître mon talent et ce que je vaux.

-Je sais, je te taquine, c'est tout ! »

Le jeune prodigeouvrit la valise de son amant, sortit le costume blanc qu'il rangea dans uncoin isolé de sa propre armoire avant de les refermer. Il sourit à Antonio avantde s'étirer longuement. Le brun se passa une main dans les cheveux avant deprendre ses vêtements sur la chaise et partit se laver, laissant Wolfgang seul.Celui-ci se laissa tomber sur le lit, l'attendant patiemment. L'Italien passaseulement quelques minutes dans l'eau avant de s'habiller rapidement, de secoiffer et de sortir de la salle d'eau. Il annonça à son comparse qu'il partaitau palais récupérer quelque chose avant de disparaitre de la demeure, marchantrapidement vers le palais, aussi rapidement que le lui permettaient lesdouleurs dans le bas de son dos. L'homme pénétra au sein du palais,s'aventurant vers son bureau. Quelqu'un le tira d'un coup par le bras, l'attirant vers un étroitcouloir avant de le plaquer violemment contre un mur, passant sa main autour desa gorge sans serrer, simplement pour le maintenir.     

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