Le jeu
Chapitre cinquième
Le jeu
On était en pleine nuit. Je dirais facilement deux heures du matin. J'étais encore réveillée. Eh oui ! Le sommeil ne venait pas, comme on dit. Je me tournai, visage vers la chambre quand je remarquai quelque chose de bizarre...En ouvrant lentement les yeux, je vis une petite lumière. En me réveillant d'avantage, je notai très rapidement que c'était celle d'un téléphone. Qui plus est, celui de ma colocataire. Elle était en train de faire quelque chose dessus...Je regardai mon réveil et celui-ci indiquait 3h05. Ah, mon estimation n'était pas si éloignée ! Mais que faisait-elle sur son téléphone à cette heure-ci ?
« Lise ? »
Elle ne me répondit pas. Je la détaillais un peu plus. Elle était couchée, couverte jusqu'aux épaules et grâce à la luminosité de son écran, je remarquai qu'elle avait ENCORE ces écouteurs ! Mais c'est impossible ! Premièrement c'était dangereux pour ces oreilles de toujours écouter les choses comme ça et deuxièmement ça ne lui faisait pas mal aux oreilles à un moment ? Je vous jure qu'elle allait finir par se les déformer !
Enfin, bref...Je me levai doucement et la rejoignis pour savoir ce qu'elle faisait. Je lui secouai gentiment l'épaule. Elle tourna légèrement sa tête vers moi et enleva un de ces écouteurs.
« Hey, qu'est-ce que tu fais ?
- Hey...J'arrive pas à dormir. Et toi, qu'est-ce que tu fais ?
-Un billard, ça se voit pas, répondis-je ironique.
-...
-J'arrive pas à dormir non plus.
-Ah. Tu veux me rejoindre, demanda-t-elle en soulevant la couverture. »
Je m'allongeais à ces côtés.
« Pour répondre à ta question, je joue à un jeu d'horreur.
-C'est quoi?
-Slenderman, the eight pages! Tu connais ?
-Non. Enfin...Claryss m'en a déjà parlé. Elle adore ce jeu. Mais personnellement, je ne le connais pas.
-Alors...En fait, tu joues un gars qui a fait un accident de voiture. Il ne trouve pas de lampe de poche alors il prend sa caméra pour s'éclairer.
-Quelle intelligence de sa part !
-Ouais. Je confirme que c'est con. Mais d'un autre côté, tu préfères voir quelque chose ou ne rien voir ?
-Surement, voir quelque chose.
-Pareil. Donc, pour continuer mon récit. T'es dans une forêt et le seul moyen de t'en sortir, c'est de trouver les huit pages cachées partout dans la forêt.
-Et c'est ça, ce que t'appelles un jeu d'horreur, dis-je en riant.
-J'ai pas fini. J'allais justement y venir avant que tu me coupes. Tu te fais poursuivre par...Attend...Attend...Que je le trouve..........................Ah ! Lui ! »
Elle m'indiqua l'écran et je vis un homme extrêmement grand, habillé en costard-cravate. Tiens, je ne savais pas que les monstres pouvaient être class ? Enfin peu importe. Il avait des membres longs et fins...Le détail qui m'a frappé est l'absence de visage. Comme s'il avait mis une cagoule blanche (oui, car sa tête était super pâle). Ou alors comme si on l'avait dessiné mais sans le terminer. Il faisait quand même froid dans le dos.
Mais après quelques secondes la caméra commença à brouiller dans un bruit strident.
« Ça, c'est une difficulté en plus ! Il brouille l'écran et si tu le regardes trop longtemps, c'est game over ! Et le pire c'est qu'il peut se téléporter !
-Impossible de lui échapper.
-En gros c'est ça.
-Pourquoi les gens jouent à ce jeu s'il n'y a aucun moyen de gagner ?
-Pour se faire peur, surement... »
Le silence se fit.
« On se rend pas compte comme ça mais ce gars est sincèrement cool, sourit mon amie.
-Pardon ?
-Ouais, il a l'air en tout cas !
-On n'a pas la même définition de ce mot alors.
-Tu vas pas me dire qu'avec son costard cravate, il est pas cool ?
-Si je le dis et je le crie même si tu veux !
-Bref. Tu veux faire une partie ?
-Ouais. Vas-y. »
Après avoir passé plus de deux heures à s'effrayer, à rire, s'énerver contre ce jeu, on y était enfin ! Sept pages sur huit. Et c'était Lise qui avait l'obligation de trouver la dernière car j'avais fait la septième. Ok, nous allons y arriver ! Pas question de nous laisser nous faire battre par un gars bizarre qui fait semblant d'être class avec son costard-cravate à 4€50 ! Grrrr, il va voir ce qui va voir celui-là !
« Elle est où la dernière page, demandais-je affolée.
-A l'autre bout de la carte ! Derrière la maison abandonnée, tu sais ?
-Ah oui ! C'était la première que j'avais réussi à prendre à la partie précédente. »
Alors qu'on était à dix mètres de la ruine, on se fit tuer par ce salopard ! Pffff...Quel dommage. Enfin, je m'endormis à 5h29, je me fis réveiller exactement 1h plus tard par madame Grett. Oh non, pas elle !
Je ne vous avais pas dit ? Ah...Elle m'était de plus en plus insupportable. Entre ces punitions qui ne valaient pas un rond, ces oublis importants à mon égard et ces manières rustres et sévères, j'avais envie de..........Je sais pas. Je ne sais pas ce que je ferais ! Peu importe.
« Debout.
-Ouais, c'est bon, j'ai compris.
-Je vois que quelqu'un est de mauvaise humeur.
-Non, j'allais très bien jusqu'à te voir.
-Tu me parles sur un autre ton.
-Je parle sur le ton que je veux, étant donné qu'on vient me faire chier jusque dans ma chambre qui est mon seul espace privé !
-Mais qu'est-ce qui t'arrives ? Tu ne m'as jamais parlé comme !
-Les choses changent. Tu fais que les choses changent en mal ! C'est de ta faute !
-Tu entends ce que tu dis ? C'est ignoble.
-Qui est la plus ignoble de nous deux d'après toi, Lise ?
-Je m'en fous ! Tout ce que je veux, c'est dormir !
-Lèves-toi, dit madame Grett en s'éloignant vers la porte, vraiment en colère. Je ne te le répèterais pas, lèves-toi !
-Au moins, si tu ne le répètes pas, je pourrais enfin dormir et ne plus entendre ta voix de harpie, criais-je presque. »
Ma préceptrice claqua la porte.
« Hallelujah ! Elle s'est barrée !
-Tu n'as encore jamais parlé comme ça à personne, commença Lise. Impressionnant !
-Je ne parle comme ça qu'aux gens que je haie. »
Mes chers lecteurs, j'espère que votre rentrée s'est bien passé !
Que pensez-vous de ce chapitre qui introduit un peu plus mon histoire dans le "vrai" monde, la "vraie" histoire ? Impatiente de connaître vos avis. Dites-moi aussi si vous avez un remarquer un changement chez certains personnages !
Bonne soirée à vous,
LaRousse
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