J-256
Chapitre onzième
J-256
Cet homme m'avait menacé. Il y a exactement 7 jours que je m'étais faite menacé par un tueur en série présumé. Enfin plus présumé, c'était un tueur ! Un tueur sanguinaire ! Et si cette menace avait été proférée par n'importe qui d'autre, je ne l'aurais pas pris au sérieux. Mais il avait tué quelqu'un, devant mes yeux ! Devant mes putain d'yeux ! Je ne pouvais plus continuer ainsi. Je ne me nourrissais presque plus parce que la peur me tordait l'estomac, je ne dormais plus à cause des cauchemars mais aussi à cause du fait que je surveillais le couloir depuis ma cellule pour savoir quand il reviendrait et je ne sortais plus. J'étais devenue paranoïaque. Chaque petit bruit me faisait sursauter. Chaque pas dans le couloir me rappelait les siens. A chaque parole des personnes à l'extérieur, j'avais l'impression d'entendre le mot « parfait ».
Je n'en pouvais plus. Vraiment. Et ce qui accentuait tout ça, c'est qu'on avait abandonné les recherches pour le moment. Faute de preuve. Personne ne pensait qu'il était encore dans l'établissement après les deux meurtres qu'il avait commis ! Alors quand j'ai dit aux infirmiers ce que j'avais vu, ils pensaient que je devenais folle, ils m'ont répondu que c'était impossible.
Je ne faisais confiance à personne. Déjà qu'avant c'était limite, je ne parlais presque jamais aux infirmiers alors là ! Je gardais tout pour moi. Tous les indices étaient pour moi, je ne les partageais plus avec personne. Je n'adressais plus la parole à personne non plus ! Quand on me posait des questions, je les ignorais. Ah non ! Ils voulaient tous me rendre folle ou me voler ce que je savais sur le criminel échappé ! Et après je suis sûre qu'on les croirait et pas moi ! Y a pas moyen de me faire devancer.
La nuit était tombée depuis facilement trois ou quatre heures. J'étais assise sur mon lit, dans l'un des coins de la pièce et je regardais à travers la petite ouverture. Dehors la lumière était allumée. Une lumière blanche qui me donnait encore plus l'impression d'être dans un hôpital. C'est tout au début et tout à la fin que c'est plus compliqué de rester éveillée, nous étions vers le milieu de nuit. Mes yeux étaient grands ouverts et je fredonnais une chanson que j'aimais beaucoup avant de me faire interner ici...
« As night has taken what is left of day and everything is like it's made of clay, I feel like I am the only one feeding my need to be reckoned as someone. And every day and every time I turn around, searching for a sign so I can make a sound but all I want is to flee. I wanna see you...»
(« Quand la nuit a pris tout ce qu'il restait du jour et que tout a l'air immobile, je me sens comme si j'étais le seul qui entretenait le besoin d'être reconnu comme quelqu'un. Et tous les jours et à chaque fois que je regarde autour de moi, à la recherche d'un signe pour que je puisse émettre un son mais tout ce que je veux est voler. Je veux te voir... »)
Chanson poignante. Je trouve. Paroles compliquées à comprendre mais le sens est là. Mais de toute façon, j'étais destinée à ne plus jamais l'entendre...Heureusement que Lise me l'avait fait découvrir ! Je pourrais mourir en paix en sachant qu'il existe encore des chansons ne comportant aucun mot du genre : putain, merde et tout ce qui s'en suit.
Un cliquetis retentit devant ma porte, je me figeais. Il y avait quelqu'un...Je ne voyais personne mais il y avait quelqu'un. J'en étais certaine. Puis quand un autre cliquetis se fit entendre, je réalisais que je n'étais plus en sécurité ici. En réfléchissant à toute vitesse, je me trouvais la seule cachette de toute la pièce. Sous le lit. Oui, c'est idiot ! Oui, je le sais ! Mais c'est peut-être mieux que d'attendre Kamaan assise sur le lit comme si j'allais prendre le thé avec lui !
Je me planquais donc. De plus en plus de petits clics se faisaient entendre alors qu'une petite goutte de sueur roulait le long de ma tempe. La personne fit un bruit plus long et le grincement de la porte qui s'ouvrait doucement résonna. Il était entré. Il était là. C'est comme si je pouvais sentir le sang des crimes qu'il avait commis. Il referma la porte derrière lui. En avançant lentement dans la pièce, il commença à parler.
« Je tenais à vous informer que les caméras du couloir ont été coupées et que le garde qui les regardait, tués. Donc personne ne viendra à votre secours. »
J'avalais ma salive difficilement. Personne ne viendra, je suis seule contre un tueur expérimenté. Il se dirigea à l'opposé de la chambre. Vers le seul autre meuble...Il prit un papier. La lettre. Qu'il ne s'avise pas de toucher à ce témoignage ! La colère montait en moi. Si j'avais suivi mon instinct je serais sorti de ma cachette avec une quelconque arme et je l'aurais frappé ! Mais sans arme et avec le peu de courage que j'avais, je ne pouvais faire quelque chose d'aussi stupide !
Alors je pris sur moi.
« Comme c'est touchant. Je crois que si j'écoutais ma voix intérieure, ma chère Margot, je vous abandonnerais ici et j'irais plutôt tuer ces salopards qui ont rendus une jeune fille que vous décrivez comme parfaite, imparfaite. »
Ecoutez-là ! JE VOUS EN SUPPLIE !!! Ecoutez votre voix intérieure !
« Mais je ne peux pas. Je veux voir à quoi vous ressemblez. Vu la façon dont vous écrivez, vous devez avoir un visage franc parfait, sans aucun défaut. Peut-être que vous deviendrez ma muse, qui sait ? »
Je ne veux pas devenir votre muse, espèce de cinglé !
« Bon, assez parlé. »
Il fit le tour de la chambre. Il devait regarder les murs où je ne sais quoi. Pourquoi ? J'en sais rien. Ce gars était un malade. Et il faisait des trucs de malade, point. Il s'arrêta devant mon lit. Grand Dieu, frappez-le d'une crise cardiaque. En s'asseyant dessus, le lit grinça.
« Ouh. Tout ça me semble très peu confortable. Vous n'êtes pas d'accord ? »
Avant de continuer son monologue, il se baissa et regarda en-dessous du lit. En une fraction de seconde il m'attrapa le bras et me tira de ma cachette.
« Vous pensiez que j'étais idiot à ce point-là, demanda-t-il en colère. »
Il me souleva. Quelle force ! Et me jeta sur le lit. Je me cognais le dos alors la douleur me paralysa quelques secondes. Ensuite il m'agrippa les pieds, je lui donnai un coup. Et au regard qu'il me laissa, je sus que c'était la dernière fois que je ferais une telle chose. Cette fois, sa main se dirigea vers ma tête et m'empoigna les cheveux, il les tira et je poussais un cri. Nous traversions la pièce et il essaya de me mettre des menottes. Wait, quoi ? Pas question ! Je me débattais et bougeais mes mains dans tous les sens.
« Déjà que je vous ai décoiffé, vous voulez vraiment des imperfections, vous ? »
Il me gifla. Si fort que l'impact me brûla. Je m'étais concentrée sur ce sentiment et ne remarquai pas qu'il m'avait tout de même mis les menottes et qu'il m'avait attaché au meuble à étagères. Puis-je vous rappeler quelque chose ? CE MEUBLE ETAIT VISSE AU MUR !!! Aucune chance que je me dégage. Il fallait que je me calme, je n'arrivais plus à réfléchir. En se relevant, il me détailla.
« Belle taille.
-Je ne suis pas d'accord.
-Jolie couleur de cheveux.
-Je la haie.
-Grain de peau idéal !
-Vous voulez plutôt dire cadavérique !
-Tais-toi ! Avant que je décide de commencer le travail, montre-moi ton joli minois. »
J'avais la tête baissée. Je ne comptais pas la lever. Tout ce que je voyais, c'était ces chaussures, des rangers et un début de pantalon noir.
« Lèves la tête, TOUT DE SUITE ! »
Je ne lui obéirais pas ! Il s'approcha et la leva de force. En m'observant, il enlevait les mèches de mon visage. Puis en me lâchant, il se releva.
« Hm...C'est dérangeant. Très dérangeant !
-Quoi ? »
J'avais décidé de la jouer calme.
« Il va falloir que j'arrange ça, dit-il en sortant un couteau fin de sa poche arrière. »
Pardon ?! Quoi ?! Qu'est-ce qu'il voulait arranger ! Il n'y avait rien à changer ! Enfin si pleins de trucs mais il existait la chirurgie esthétique ! Je ne voulais pas une espèce d'intervention maison !
« Non. S'il-vous-plaît, arrêtez !
-Pourquoi ? Tu ne veux pas devenir parfaite ?
-Non. Je n'y tiens pas plus que ça. »
Il s'accroupit devant moi, en emprisonnant mes jambes. Quand il voulut me prendre le visage, je refusais en le bougeant de gauche à droite. Cela commençait à m'amuser de le faire chier ! Mais il arriva quand même à être plus malin et captura mon menton.
« Ça va faire mal.
-Ne me faites pas de mal alors !
-Il faut souffrir pour être belle !
-Mais je ne veux pas.
-Chut ! Si ! Tu le veux, tout le monde le veut ! Déjà que ça va faire mal comme ça, si tu bouges la douleur sera plus infernale que les flammes de l'Enfer.
-Oh, parce que vous y avez déjà fait un petit tour, en Enfer ?
-Tais-toi ! »
Dans cet excès de colère, il transperça ma cuisse. Grand Dieu ! La douleur était insupportable ! Je sentais le sang couler et ce que je ressentais à l'intérieur était indescriptible ! Mais en tout cas, cela me faisait tout sauf du bien ! J'avais envie de mourir à cet instant plutôt que de ressentir ça.
« Et maintenant le vrai travail ! »
Il leva légèrement mon visage pour un peu mieux l'examiner.
« Tu as des cernes violettes ! Presque noires, qu'est-ce que je haies ça ! On va arranger ça ! »
Quoi ?! Non. La douleur de ma jambe m'empêcha de bouger. Il passa la fine lame dans l'espace entre ma muqueuse et mon œil. Il n'allait pas ? Au moment où je pensais ça, il enfonça la lame dans la continuité de l'espace. Je poussais un cri déchirant ! Des larmes coulaient le long des mes joues. Je sentais le froid de la lame arracher les muscles et la chair de mes os. C'était horrible ! Il retira la lame et la délivrance ne dura pas longtemps...Il posa le couteau et sortit quelque chose de sa poche. Je ne pouvais rien voir car les larmes brouillaient ma vision. Je sentis une légère piqûre au bas de ma joue. Cette douleur n'était rien comparée au reste.
« Et un côté est fait ! A l'autre !
-NOOON !!! Pitié ! AU SECOURS !!! »
J'essayais de lui faire perdre l'équilibre vu qu'il se tenait sur mes jambes. Je bougeais mon torse dans tous les sens possible et mon visage aussi. Mais rien à faire, il saisit son couteau et se stabilisa.
« J'AI DIT STOP, cria-t-il. »
Cette fois il passa son bras derrière moi et transperça ma main. Que quelqu'un me sauve...Je ne pouvais plus rien faire. J'étais perdue. J'allais pourrir ici jusqu'au lendemain. Des gens trouveront mon corps mutilé et se demanderont à quoi je ressemblais avant. Il fit la même opération de l'autre côté. Je ne vous décrirais pas à quel point ce fut dégradant et mon respect pour ma propre personne disparut ce soir-là. Quelques secondes après qu'il eut fini, il se releva. J'étais à peine consciente.
« Et voilà ! Voilà ce qui arrive quand on ne respecte pas ce que je dis ! Mon travail est bâclé ! Je vais te tuer ! »
Quand il eut fini sa phrase, il s'apprêta à se jeter sur moi mais quelqu'un l'en empêcha. Je m'évanouis.
~~~~~Du gore, de la violence ? C'est ce que vous vouliez, non ? Je vous l'offre sur un plateau ! En plus ! Je vous informe que je poste les deux derniers chapitres du tome I ce soir ! N'êtes-vous pas heureux ? car moi je le suis !
#LePetitLaRousse
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