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Chapitre 41

   Des cauchemars, truffés d'éclairs. Zhan se redresse brusquement pour la énième fois de sa courte nuit et reste assis, une main sur son front brûlant.

    Depuis deux jours, les souvenirs s'éclaircissent et infligent leurs pires tourmentes. Il tente de reprendre sa respiration, dents serrées et sourcils froncés. Le sang s'imprègne dans son esprit, au rythme du tonnerre – les mêmes grondements d'autrefois. Les zébrures lumineuses scindent le ciel, il sursaute à plusieurs reprises. Sur son téléphone, quatre heures trente du matin. Impossible de rester ici, l'épuisement passera en dernier. Il doit fuir l'atmosphère claustrophobique de la chambre. Le salon offre au moins plus d'espace pour respirer.

    Dans la grande pièce de vie où trône la cheminée éteinte, les flashs traversent les carreaux des immenses fenêtres et illuminent la maison par saccades. Les toiles de maîtres, frappées par leur lueur brusque, semblent s'animer ; l'épouvante transparaît peu à peu de chaque œuvre. Zhan déglutit. L'orage insuffle à la demeure une atmosphère horrifique. Un frisson remonte le long de son échine. Il se frotte les bras, le souffle court.

— Que fais-tu debout ?

    Zhan se retourne en sursaut sur Yibo, assis dans le grand canapé, dans l'ombre. Le rencontrer ici et maintenant, quel soulagement...

— T-tu ne dors pas ?

— Tu occupes ma chambre.

— Oh ! pardon, je...

— Ne t'en fais pas. Ça fait douze ans que je ne dors plus que quelques heures par nuit. J'en passe trois sur le canapé à me reposer près du feu, puis j'étudie au calme le reste du temps.

    Yibo abandonne son livre et se lève pour se diriger vers lui. Les longs pans de son kimono noir s'ouvrent sur son torse nu.

— Et toi ?

— L'orage. Et cette maison... Elle est si froide...

— Tu as froid ?

— Non, je veux dire...

— Tu te sens seul.

    Le regard fuyant de Zhan se suffit en réponse. Yibo attrape le plaid soyeux du canapé et le drape dans sa fine fourrure.

— Suis-moi, dit-il en l'entraînant vers l'entrée.

    Lorsque la porte s'ouvre sur le ciel et sa lumière cauchemardesque, Zhan fait un pas anxieux en arrière.

— Xiao Zhan, fais-moi confiance, juste une fois.

    Comme toujours, la puissance réconfortante du Lion D'acier convainc son protégé. Tous deux s'installent ensemble sur la première marche de l'escaliers, face aux zébras terrifiants. Zhan serre les dents et tourne la tête, dans l'angoisse. Quand Yibo ouvre un bras à lui, il ne se fait pas prier pour s'y réfugier et enfouit son nez dans son cou, loin du spectacle terrifiant.

— Maintenant, dis-moi pourquoi tu as peur.

— Je... je n'en ai jamais parlé à personne.

    Zhan retire la tête de son épaule et baisse les yeux. L'évènement sur lequel il n'avait encore jamais posé de mot resurgit de force. Son cœur s'alourdit.

— Quand je suis revenu de mon cours de graphisme, il pleuvait et l'orage tonnait. À l'époque, ça ne me dérangeait pas. C'est en rentrant dans le salon que je les ai trouvés...

    Les larmes bloquées dans sa gorge fragilisent ses murmures.

— Ma mère et mon père.

    Yibo pose son menton sur le haut de son crâne et le berce par sa force sereine.

— Je me rappellerai toujours de la tiédeur du corps de mon père sous mes doigts. Mais celui de ma mère...

    Le choc impacte le court silence.

— Son visage était blanc et sa peau était froide, comme si mort lui avait arraché son âme de la pire manière. Il y avait du sang sur le sol et une aiguille cassée. Pendant longtemps, je n'ai jamais compris ce qui avait poussé l'assassin à la tuer de cette façon. Mais maintenant...

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Elle a été exsanguinée.

    Le regard de Yibo s'exorbite et se fige dans le vide. Zhan pince un sourire affligé ; nul besoin de regarder son vampire pour imaginer son ressenti.

    La vérité frappe Yibo de plein fouet. Son père, le Diable D'Asie, est responsable de la mort atroce des parents de son chérubin, de celle – terrible – de sa mère, sans doute porteuse du gène d'or à l'instar de son fils. Car il est le seul à avoir ainsi vidé les gens de leur sang durant une longue période. Et contre l'interdiction du Conseil International de l'Ordre, officieusement, ses crimes se poursuivent toujours. Quelqu'un dans ce monde est-il vraiment en mesure d'imposer une loi aux hommes les plus puissants de ce pays ? Les raisons du harcèlement contre un jeune policier qui ne cherchait qu'à rendre justice à sa famille assassinée sont limpides, désormais. Et pour protéger leurs frères, il a pactisé avec des vampires, ignorant ses traumatismes.

    Le Lion D'acier lève un regard voilé vers les cieux assombris puis ferme les yeux, anéanti. Voilà l'ultime coup de poignard de la part de son géniteur. S'il se pensait incapable de le haïr davantage, il se prouve aujourd'hui le contraire.

— Xiao Zhan... je suis profondément désolé... murmure-t-il en resserrant son étreinte. Même si ça ne change rien, je...

    Ses paroles cruelles et sa violence inouïe envers Zhan marquent son cœur au fer rouge. Et le lacèrent. Il gronde dans sa barbe, s'injuriant lui-même.

— Wang Yibo, lui souffle Zhan en appréciant tout de même ses excuses, le passé est le passé. Tu ne peux plus rien y faire. Ne te torture pas pour rien.

    Un sourire peiné aux lèvres, il capture son menton entre ses doigts pour tourner son visage vers le sien et contemple son expression tourmentée avec une infinie douceur.

— Ce qui compte, c'est ce qu'on choisit de faire du temps qu'il nous reste.

    Les yeux de Yibo se noient de culpabilité. Il lève une main à sa joue et admire Zhan avec une ferveur appartenant aux dieux les plus sacrés. Si lui est le Prince de la Nuit, ce garçon est le Prince de tout ce qu'il y a de plus beau en ce monde. Tout ce qui brille et éclaire la voie des égarés, tout ce qui ramène à la lumière. L'étoile la plus grandiose, réfléchissant de mille feux son amour à travers les ténèbres. Il est le rayon de soleil qui a percé son obscurité.

    Yibo dépose un doux baiser sur son front puis niche sa tête dans ses cheveux pour inspirer son odeur.

— Quel était ce but que tu avais avant de prendre tes responsabilités ? l'interroge Zhan.

— Ha ! Le rêve que j'avais, avant...

    Un rictus mélancolique étire ses lèvres tandis qu'il retrouve la noirceur des cieux.

— Je voulais être dans les forces spéciales.

    Zhan se redresse et le fixe, ahuri.

— Je savais que ça te ferait rire, pouffe Yibo.

— N-non, c'est pas ça... je...

    Il finit en effet par sourire.

— J'étais juste loin d'imaginer ça... Je veux dire, je t'imaginais vraiment...

— A l'opposé de toi ?

    La gaieté de Zhan disparaît. Il le dévisage, contrit.

— C'est vrai...

— Et pourtant...

    Yibo soupire.

— Je suis entré dans cette école, réputée dans tout le pays, contre la volonté de mon père. Ça m'en a valu des punitions, ricane-t-il en remontant ses manches pour dévoiler les lacérations sur ses avant-bras.

    Zhan reste stupéfié. Jamais il n'avait encore observé ces terribles balafres.

— Grâce à mon mentor, l'un des gradés les plus respectés, j'ai pu avoir la paix un moment. Je donnais le meilleur de moi-même, j'avais les meilleures notes et les félicitations de nos supérieurs à chaque semestre. J'ai même fini major de ma promo. Tout le monde me félicitait pour mon ascension. J'avais l'ambition d'intégrer un jour les Sea Dragons, l'unité marine la plus célèbre.

— Vraiment ?!

— Hm. Et personne n'a jamais douté un instant de ma réussite. Et puis, le jour de la remise des diplômes, mon père est venu... Là, j'ai su que c'était la fin.

    Il baisse la tête.

— J'ai continué à me battre un moment pour être l'homme que je voulais, celui que j'ai toujours été, au fond de moi – mes années à l'école avaient forgé ma détermination. Mais personne ne peut lutter contre Le Diable très longtemps. Il m'a menacé, brisé à tous niveaux. Il a enterré cet homme-là et ses aspirations. Et à la minute où j'avais fait couler le sang pour lui sous la contrainte, tout espoir de revenir en arrière s'était envolé, car il avait condamné mon âme. Ce jour-là, tout ce qui brillait en moi s'est éteint. Alors, je me suis résigné. J'ai emprisonné mon cœur dans une forteresse de glace et j'ai créé le Lion D'acier et sa mélodie de mort. Mélodie qui, au fond, n'a jamais servi qu'à me couper du monde pour mieux supporter mon propre deuil. Supporter tout ce que j'avais perdu.

    Une larme roule sur sa joue. Son regard se repose sur Zhan.

— ... Tout ce qui te ressemblait.

    Zhan le regarde, la gorge serrée et les iris brumeux. Au soulagement s'ajoute une profonde affliction. La lumière qu'il espérait voir en cet homme depuis le début se révèle enfin, dans ses pires circonstances. Une lumière gâchée. Anihilée par le mal.

    La voix de Yibo n'est plus qu'un murmure adressé au firmament.

— Tu es celui que j'aurai voulu devenir...

    Zhan prend son visage entre ses mains et le fixe longuement. Par-delà la peine, le silence se charge de transmettre les mots, trop lourds pour être prononcés.

    Il se rapproche de lui et presse sa bouche contre la sienne. Leurs lèvres se séparent un instant puis se retrouvent et se caressent tendrement. Lentement. Le temps s'arrête, le présent savoure sa peine. La douleur ruisselle aux coins de leurs deux bouches épousées. Le front collé l'un à l'autre, ils ferment les yeux, s'abandonnant un moment à la douce illusion d'un bonheur qui n'existera jamais qu'en songe.

— Bo di...

    Le cœur de Yibo se réchauffe à cette appellation intime.

— Tu veux bien dormir avec moi, une heure ou deux ?

— Tu sais que je ne dormirai pas, sourit Yibo contre ses lèvres. Je risque de passer la fin de la nuit à te regarder.

    Les joues de Zhan se colorent. Yibo effleure du bout du pouce son grain de beauté délicat, sous le dessin de sa bouche.

— Tu t'endormiras dans mes bras toutes les nuits que tu voudras, Zhan Ge...

    Réconforté, Zhan entremêle ses doigts aux siens. Son titre d'aîné, sur cette affection... De la part de son amour, il prend un tout nouveau sens. Une toute nouvelle douceur.

— Alors, cet orage ?

    Zhan lève les yeux au ciel, encore crépitant de quelques flammèches lointaines. Il sourit.

— Pour la première fois, bien moins effrayant.
 
 
N/A : derrière le monstre... pauvre Yibo... 😔

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