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Chapitre 7

    Concentré sur sa dernière esquisse, Zhan lève les yeux sur le nouvel arrivant, filant d'un pas rapide vers l'ascenseur. Taehyung ? Sûrement une visite de courtoisie à son mentor et ami. Il court le rejoindre – de toute manière, il devait voir Yibo pour lui présenter son travail – mais se fait stopper net par un vigile.

— Où allez-vous ? s'écrie l'homme, devant les portes déjà refermées.

— Je... Ah ! pardon. Je vais appeler monsieur Wang depuis mon portable.

    Confus, Zhan retourne à l'atelier ; il en avait presque oublié l'interdiction de se rendre à l'étage. Sa curiosité est difficile à museler et une chose l'interpelle : Taehyung n'étant pas un employé, comment se fait-il qu'il puisse aller là-haut ?

    Il s'assoit lentement sur sa chaise, les sourcils froncés. Son instinct de policier le titille. Plus le temps passe, et plus l'évidence d'affaires illégales se profile. Les riches clients à eux seuls sont tous des personnages très étranges et excentriques, loin du bourgeois classique. À chaque fois que l'un d'entre eux découvre le nouveau concepteur bijoutier du coin de l'œil – son atelier est partiellement visible depuis la grande salle – ils le dévisagent avec attention et échangent quelques mots avec la sécurité, une habitude spécifique à cette caste. Ensuite, c'est toujours la même rengaine : Yibo les accueille avec une chaleur qui est propre à cette clientèle, les invite à le suivre à l'étage avant de redescendre entre vingt à quarante-cinq minutes plus tard. Jusqu' à une heure, parfois. Un service bien spécial est forcément réservé à ces gens, ils daignent à peine jeter un œil aux bijoux censés les intéresser. Bien entendu, de temps à autre, quelques personnes plus « normales » viennent satisfaire leurs envies compulsives, simples milliardaires qui se paient un luxe ou deux et repartent comme s'ils avaient acheté une boîte de mochis.

    Mais quelle est donc sa mission réelle, à lui, en tant que dessinateur-créateur ? Concevoir des chefs-d'œuvre hors de prix destinés aux invendus ? de couverture à un commerce plus juteux ? Les parures sont pourtant bien fabriquées, il a pu apercevoir une pièce dans laquelle se trouvaient quelques machines et instruments nécessaires à leur confection, lors de son passage éclair à l'étage. Et les clients redescendent la plupart du temps avec un paquet, signe qu'ils font bien un achat.

    Zhan se gratte la tête, grimaçant. Une prestation secrète, de la vente régulière... À quoi sert réellement cette bijouterie...

   Son téléphone sonne.

— Kookie ?

— Ahem... Hyung. J'suis chez les flics.

— Quoi ?!

    À la nonchalance de sa voix, Zhan reconnaît le fauteur de trouble. Il écrase son visage dans sa paume.

— J-Kay... Pourquoi tu es venu ? Vous avez croisé qui ?

— Byul. Le frère de l'autre connasse. Il a trouvé Jungkook alors qu'il faisait des courses.

— Et tu t'es attiré des ennuis...

— Tu voulais que je fasse quoi ? Tu préfères que ce soit le Jungkook tout vide qui en prenne plein la gueule et se mette en PLS ? J'avais pas le choix !

— Tu sais ce que ça va me...

    Sentant quelques grains de moutarde lui monter au nez, Zhan inspire et expire pour regagner son calme. La tension lui comprime déjà l'estomac. Chacun de ses voyages au commissariat est un réel tourment.

— C'est bon. J'arrive.

    Il raccroche, le front dans la main, puis compose le numéro de son supérieur afin de lui demander la permission de finir trente minutes plus tôt. Requête aussitôt acceptée. Alors qu'il quitte la bijouterie, dans un recoin de son esprit préoccupé, il s'interroge : comment cet homme peut-il faire preuve de tant de froideur et être craint de tous, et à la fois se montrer si généreux avec lui ? Il y réfléchira un autre jour.

    Depuis la baie vitrée ruisselante de son bureau, les mains dans les poches, Yibo regarde son artiste courir sous la pluie le long de l'avenue. Taehyung achève le dernier gâteau de noix qui se trouve sur le plateau de la table basse puis se lève du canapé, prêt à repartir au Diamond pour préparer les activités de fin de journée.

— Ton barman...

— Hmm... quoi ?

    La moue songeuse de Yibo se froisse.

— Je sens que tout ça va finir par mal tourner.

   

    Avant même de franchir les portes du commissariat, l'angoisse accélère le coeur de Zhan. Il ne lui reste qu'à prier pour ne pas croiser...

— Eh, Xiao Zhan !

    Ses traits se crispent. L'adjoint l'aperçoit, et le rejoint. Bien sûr, ce vieil acariâtre sournois n'allait pas manquer une occasion de le descendre aux yeux de tous. Il se plante devant le nouveau venu et fait signe à un agent d'amener Jungkook. Avec une joie malsaine, le sexagénaire croise les bras au-dessus de sa lourde bedaine, savourant le moment.

— Votre éducation sur ce gosse n'est toujours pas efficace, à ce que je vois. C'est juste une cause perdue. Ah ! si seulement vous n'aviez pas quitté la Chine... Oh ! c'est vrai, j'oubliais qu'on ne vous a pas vraiment laissé le choix, gouaille-t-il. Venir encore ici... à croire que vous cherchez à renouer avec votre passé...

    Zhan fige sur lui un regard froid, vide de cette souffrance que l'ordure attend de percevoir dans ses yeux, par la cruauté de ses paroles. Bien qu'il la cache à la perfection sous un calme placide, le policier n'est pas dupe et connaît pertinemment les effets de ses piques.

    Dès que Jungkook apparait, Zhan dépose une liasse de billets entre les mains de l'adjoint puis attrape son frère par le poignet et quitte les lieux sans un mot pour ceux qui persifflent dans son dos.

    Un « pauvre type » lui parvient aux oreilles avant que les portes ne se referment.

— Hyung, on peut passer acheter du lait à...

— Monte dans la voiture.

    Vexé, Jungkook lève les yeux au ciel et grimpe sur le côté passager. Il examine sa joue gonflée et son coquard dans le petit miroir.

— Quel fils de pute, il faudrait le...

    Zhan le fusille d'un œil noir tout en insérant sa clef.

— OK, OK. Vas-y, dis ce que tu as à dire, soupire Jungkook. C'est pas comme si j'étais pas habitué.

    Ces mots ont l'effet d'une trahison pour Zhan. Peu importe si J-Kay est responsable, Jungkook approuve trop souvent ses actes violents d'auto-justice sans se soucier des conséquences. Il reste prostré devant le volant, le regard perdu dans le vide.

— Est-ce que tu me prends pour ton père ?

— Quoi ? Bien sûr que non.

    Intrigué, Jungkook se retourne et l'observe, un sourcil arqué. D'habitude, son frère l'aurait sermonné avant de lâcher un profond soupir et de repartir, tel l'être à la patience divine qu'il est. Mais en ce moment, il n'en est rien. Son manque de réaction, sa grise mine et sa voix fade l'inquiètent, même.

— Hyung ?

— Jeon Jungkook. Je t'ai pris chez moi parce que je voulais faire cesser ton enfer et t'offrir une nouvelle vie. T'offrir une vraie chance. Parce que je voulais que tu puisses te reposer sur moi, à toute heure du jour ou de la nuit. Parce que je savais ce que ça faisait de se retrouver sans personne, sans repères. De souffrir, seul.

    Une lueur contrite brille dans les pupilles de Jungkook lorsque les lèvres de Zhan se pincent.

— Avant tes dix-sept ans, tu n'as eu personne, et j'en suis désolé. Mais moi, qui crois-tu que j'ai eu pour me protéger, depuis que mes parents ont été assassinés ?

    Il relève le menton et ferme les yeux, un nœud dans la gorge.

— Ça fait plus de dix ans que je n'ai plus personne pour sécher mes larmes. Plus personne pour me dire quoi faire, ni où aller. Personne ne m'a soutenu non plus quand je me suis battu pour mener mon enquête, envers et contre tout. Par contre, tout le monde m'a enfoncé, m'a mis des bâtons dans les roues. Jusqu'à me menacer, me pousser à quitter mon propre pays et abandonner l'espoir d'un jour retrouver le meurtrier de mes parents.

— Hyung...

— Jungkook, je ne suis pas ton père. Je fais toujours le deuil du mien.

    Ses yeux s'embrument et se ferment, écrasant quelques larmes silencieuses.

— Depuis sept ans, je me bats et me sacrifie pour toi. Mais qui ai-je, en retour, pour veiller sur moi ?

    Il tourne la tête vers Jungkook et pince un sourire chagrin, de plus en plus privé d'espoir.

    L'amour va au-delà des risques, oui. Au-delà de soi, aussi.

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