Chapitre 27
Hermione resta chez elle le lendemain, éprouvée par ce qu'elle avait vécu dans le couloir des cachots. Jamais elle n'aurait cru Malefoy capable de l'agresser physiquement avec une telle haine. Il avait réellement eu l'intention de la tuer, ou du moins de la blesser durement, et le pire dans l'histoire était qu'il se pensait dans son bon droit !
Rogue avait passé la nuit avec la jeune femme, à l'écouter se plaindre et proférer des menaces contre le Serpentard blond. Il était reparti au petit matin pour assister en personne avec la Directrice à l'entretien qu'elle allait avoir avec les parents de ce dernier.
Furieux d'être convoqués à Poudlard comme des parents de Moldus, Lucius et Narcissa restèrent atterrés par les révélations de McGonagall.
— C'est impossible.
— M'accusez-vous de mensonge, Lucius ? demanda la Directrice, surprise.
— Ce n'est pas ce que mon époux a voulu dire, répondit Narcissa. Nous disons juste que c'est impossible que notre fils s'en soit pris à un membre de sa propre maison aussi violemment.
— Eh bien, croyez-le ou non, c'est la vérité. Hier après-midi, Drago a sauvagement attaqué Miss Granger dans les couloirs, sans aucune menace de sa part. Il était hors de lui, selon les dires de Messieurs Crabbe et Goyle, présents sur place, et ils ne l'avaient jamais vu dans un tel état.
Narcissa avala sa salive.
— C-comment va-t-elle ? Miss Granger, comment va-t-elle ? demanda-t-elle.
— Très secouée, répondit Rogue, les mains dans le dos, le visage grave. Et très remontée contre votre fils.
— Cette... jeune personne a forcément fait quelque chose, dit alors Lucius. Mon fils n'a fait que se défendre, Miss Granger l'a attaqué, ou lui a dit quelque chose qui ne lui a pas plu, et il n'a fait que se défendre. Il n'y est pour rien dans l'histoire.
Un silence pesant s'installa dans le grand bureau rond. McGonagall demanda alors à ce que Malefoy fils soit exclu définitivement du collège. Elle argua qu'elle ne pouvait plus rien faire pour lui, que désormais, plus personne n'arriverait à en faire quelque chose, puisque ses propres parents semblaient avoir baissé les bras et refusaient de reconnaître que leur fils avait un problème.
Narcissa fut bien évidemment très choquée par de telles paroles, même si elle reconnaissait volontiers que son fils unique avait un caractère particulier et que s'il n'aimait pas une personne, celle-ci le savait. Cependant, elle se montra vraiment surprise quand elle entendit le récit de la scène, de la bouche de Rogue, qui l'avait vue dans les pensées d'Hermione.
— Il est impensable que mon fils se risque à faire de telles menaces ! s'exclama aussitôt Lucius. Ce garçon est un modèle de...
— Si vous dites gentillesse, Lucius, je vous étripe, siffla McGonagall. Drago a un gros problème de supériorité avéré et je pense que cela vient effectivement de Miss Granger, dans un sens, puisqu'il la considère comme une moins que rien, mais elle n'est aucunement responsable de la nature de ses gènes ! Ce que je vais dire va sans doute vous choquer encore plus, mais vous avez totalement raté son éducation !
Narcissa eut un hoquet. Lucius se mit à bouillir.
— Ce que vous dites n'a absolument aucun sens ! répliqua-t-il. L'éducation de Drago est irréprochable ! Qu'y puis-je s'il n'aime pas certaines personnes ? Est-ce de ma faute ?
— Oh que oui, c'est de ta faute ! gronda Rogue. Miss Granger vient de passer les cinq derniers mois dans une détresse psychologique des plus totales après avoir été transférée brutalement à Serpentard, et c'est cela que ton fils n'a pas supporté, Lucius, qu'une personne intellectuellement supérieure à lui lui prenne sa place !
— Quoi, une Sang... AÏE !
Lucius se protégea de son bras quand un crayon à papier le frappa à la tempe. Il fusilla McGonagall du regard et serra les mâchoires.
— Ton fils n'a pas supporté que Miss Granger soit transférée à Serpentard alors qu'elle est la meilleure élève de Poudlard, reprit Rogue. De plus, elle refuse de participer aux cours pour ne pas risquer de donner des points à cette maison qu'elle déteste, pire encore, elle en a fait perdre, et c'est cela et uniquement cela que ton fils ne supporte pas. J'imagine qu'en "l'éliminant" il a pensé pouvoir redevenir la coqueluche de Serpentard et restaurer "l'honneur" de la maison.
Un silence accueillit cette tirade et Lucius, furieux, jeta un coup d'œil vers McGonagall qui jouait avec un autre crayon. Narcissa, elle, semblait contrariée, mais surtout préoccupée. Soudain, elle se leva et regarda la Directrice.
— Allez chercher mon fils, je vous prie, dit-elle. Nous allons rentrer et avoir une discussion. Tous les trois. Lucius, nous partons.
McGonagall hocha la tête et regarda Rogue. Il se leva et quitta le bureau. Drago avait été mis en quarantaine dans le bureau de son Directeur de Maison et il fut hors de lui quand il apprit que ses parents avaient été convoqués.
— Drago, si j'entends encore un seul mot sortir de votre bouche avant que nous soyons devant vos parents, je vous colle la pire raclée que vous n'avez jamais eue, menaça le sombre professeur. Vous êtes allé trop loin cette fois, l'exclusion définitive a été demandée et j'appuierai la décision de la Directrice.
— Quoi ?! Mais non, c'est injuste ! Et pourquoi c'est moi qui paie et pas l'autre ! Cette sale putain de Gryffondor qui...
La gifle prit le jeune homme par surprise. Quand il regarda à nouveau Rogue, abasourdi, celui-ci se pencha vers lui.
— La sale putain de Gryffondor est ma femme, Drago, siffla-t-il, son grand nez tout proche du sien. Appelez-la encore une fois de manière inappropriée et vous finirez vos jours dans l'un de mes pires cachots. Ai-je été suffisamment clair ?
— Vous... Vous et Granger ?!
Malefoy était blanc. Soudain, un éclat étrange brilla dans son regard.
— Et si vous aviez dans l'idée de le hurler à la Directrice, sachez qu'elle est au courant, dit alors Rogue. Maintenant, vous allez fermer votre boîte à conneries et vous rendre sans un mot jusqu'au bureau de la Directrice, sur vos pieds, sinon je vous y expédie à travers le plancher !
Malefoy avala sa salive en hochant la tête. Il connaissait Rogue depuis longtemps, bien plus que ses autres camarades, et il en avait toujours plus ou moins eu peur, mais là, il était terrifié...
.
Les Malefoy quittèrent Poudlard dans l'indifférence générale, mais la tension entre les trois membres de la famille était palpable et Drago ne faisait pas le fier. Rogue se rendit ensuite chez Hermione pour lui annoncer la nouvelle et la jeune femme fondit en larmes, soulagée.
— Je n'avais jamais eu aussi peur de ma vie... dit-elle en passant ses mains sur ses joues, assise sur son lit.
— Je te comprends... Viens là.
La jeune femme se serra contre son compagnon qui l'entoura de ses bras une longue seconde.
— Demain, je t'emmène à Londres, dit-il alors en reculant. Tu as besoin de te changer les idées.
Hermione sourit en hochant la tête. Rogue l'embrassa alors une longue seconde sur le front puis la laissa se remette de ses émotions. Il remonta dans le bureau de la Directrice et la trouva en train de siroter un verre d'alcool.
— Quelle journée, soupira-t-il en prenant place de l'autre côté du bureau. Je savais Drago pétri de problèmes et mal élevé, mais à ce point...
— Comme vous l'avez si bien expliqué, son égo a pris un sévère coup quand Hermione l'a malgré elle détrôné... répondit McGonagall. Il n'a pas supporté de voir cette fille, qu'il déteste depuis leur première année, salir l'honneur des Serpentards en leur faisant perdre des points pour la Coupe des Quatre Maisons.
— Dois-je lui dire de cesser de bouder ? demanda Rogue.
— Si elle vous écoute, oui, tentez... Je pense qu'elle commence à s'habituer à sa nouvelle vie, même si je cherche toujours le moyen de la renvoyer chez Gryffondor.
Rogue soupira.
— Des nouvelles des autres écoles ?
— Hélas non, mais de ce que j'ai cru comprendre, les sursauts magiques se sont calmés et il n'y a pas eu de nouvel incident depuis plusieurs semaines, répondit McGonagall.
Rogue hocha la tête, fit apparaître un fond de Whisky dans son verre et l'observa un moment.
— Puis-je emmener Hermione à Londres demain ? demanda-t-il alors. Elle a besoin de se changer les idées et je dois me rendre chez moi pour récupérer des affaires.
— Vous serez prudents ?
— Vous n'avez plus confiance en moi ?
— Là n'est pas la question, Severus, soupira McGonagall. Miss Granger est très fragile en ce moment, vous avez réussi à devenir son pilier malgré tout, je n'aimerai pas qu'elle s'effondre à nouveau alors qu'elle arrive à peine à se maintenir hors de l'eau.
Rogue acquiesça et McGonagall l'autorisa à emmener la jeune femme avec lui à condition qu'ils soient rentrés une heure avant le dîner. Le sombre professeur accepta et quitta ensuite le bureau rond en souhaitant une bonne journée à la Directrice.
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