Chapitre 18
Deux semaines. Cela faisait deux semaines qu'Hermione était rentrée chez ses parents, à Londres, et elle décompressait enfin. Daphné et elle correspondaient chaque jour et cela l'aidait à ne pas trop cogiter. La jeune blonde avait même dans l'intention de demander à McGonagall de la laisser venir passer le week-end chez son amie.
— Chérie, tu as terminé tes devoirs de la semaine dernière ? demanda Madame Granger, le midi-même, lors du déjeuner.
— Oui, bien sûr, j'ai déjà tout renvoyé à Poudlard pourquoi ?
— Pour savoir, comme tu passes beaucoup de temps à lire...
Hermione sourit doucement et porta sa fourchette à sa bouche.
— Tu vas quelque part, cet après-midi ? demanda-t-elle ensuite.
— Je dois faire quelques commissions, pour ce week-end...
— Tu sais, nous sommes des sorcières, il n'y a pas besoin de trucs particuliers, répondit la jeune femme avec un sourire en coin.
— Oh, je sais, mais Daphné connait-elle les véritables soirées pyjamas ? demanda Madame Granger. Celles où rien ne vole de partout et où on n'invoque pas je ne sais quoi ? Celles où on passe la nuit à jouer aux jeux vidéos, à manger bonbons et chips en arrosant le tout de soda bon marché ?
Hermione manqua s'étouffer avec sa nourriture.
— Maman, c'est une soirée pyjama, pas un rituel satanique ! s'exclama-t-elle en rigolant.
Sa mère pinça la bouche. Hermione s'excusa alors et lui demanda d'acheter des bonbons et du soda, des chips, et de louer quelques films à l'eau de rose.
.
Après le déjeuner, la jeune femme se retrouva seule, n'ayant pas eu envie d'accompagner sa mère, son père étant au cabinet. De plus, c'était vendredi et elle pouvait recevoir ses devoirs à tout instant.
Pendant une seconde, Hermione espéra même que Rogue puisse venir en personne les lui apporter. Pas qu'il lui manquait lui en tant que personne, mais elle avait un cruel besoin d'être proche d'un sorcier. En effet, entourée de Moldus, elle sentait sa magie faiblir et même si elle était bien avec ses parents, ils ne pouvait pas comprendre ce qu'elle endurait et pourquoi on lui avait préconisé de rentre chez elle en plein milieu de l'année scolaire...
Après avoir fait la vaisselle et passé le balai dans tout le rez-de-chaussée, Hermione décida d'aller un peu sur l'ordinateur. Elle n'avait ni adresse mail ni comptes sur les réseaux sociaux, mais elle avait récemment appris que les sorciers avaient leur propre internet, le Sorcinet, et qu'elle n'avait besoin que d'indiquer son identité pour y accéder...
.
— Il y a vraiment de tout... C'est impressionnant !
Un genou relevé contre sa poitrine, le talon posé sur la chaise, Hermione était penchée en avant, perdue sur le site marchand d'une sorte de brocanteur où les sorciers pouvaient tout acheter, du mobilier à la maison en passant par les vêtements, les animaux... et se faire livrer dans une des boutiques correspondantes sur le Chemin de Traverse.
La jeune femme était perplexe devant la vidéo de présentation d'un objet censé être indispensable à toute femme au foyer, une sorte de balai magique qui, non seulement balayait les poussières, mais en plus, avait une fonction serpillère et aspirateur.
— Un trois en un, quoi... Tiens, et ça, qu'est-ce que... ?
Un frisson fit se crisper la jeune femme et elle tourna la tête. Elle se redressa alors et décocha un sourire à Rogue qui se tenait à l'entrée du bureau.
— Quel sourire, vous avez l'air d'aller mieux aujourd'hui, dit le sombre professeur. Je vous dérange ?
— Non, non pas du tout, j'étais sur le Sorcinet...
— Oh, je vois...
Rogue s'approcha et la jeune femme se déplia en soupirant. Rogue tira une chaise et observa l'écran de l'ordinateur.
— Vous savez vous servir d'un ordinateur ? demanda alors Hermione, intriguée.
— Eh bien, j'ai su... quand j'étais plus jeune, répondit Rogue. Aujourd'hui, ils ont évolué et je passe très peu de temps dans le monde Moldu donc...
— Ok. En fait, moi qui ai toujours vécu avec, ça ne me manque pas plus que ça, depuis que je suis à Poudlard, comme la télé ou la radio...
— Nous avons la radio... Et certains cinémas dans les grandes villes sont réservés aux sorciers, dit Rogue.
— Oui, je le sais bien, mais à Poudlard, il n'y a pas de poste de radio, et les cinémas, toute seule, même pour une Moldue, ce n'est pas cool...
La jeune femme plissa le nez et Rogue esquissa un sourire. Il fit alors apparaître un dossier dans sa main et le tendit à son élève.
— Il y en a plus que la semaine dernière, nota-t-elle.
— En effet, la semaine prochaine, vous avez un contrôle de Métamorphose, un en Arithmancie et un autre en Astronomie, répondit Rogue. Vos professeurs ont donné les cours nécessaires pour réviser, même si je crois savoir qu'ils ne vous seront pas utiles.
Hermione sourit en hochant la tête. Elle coupa alors l'écran de l'ordinateur et pivota vers son professeur qui la regarda de travers.
— Quoi ? demanda-t-il au bout de quelques secondes.
— Vous me cachez quelque chose, dit la brunette.
— Allons bon, comment ça ?
— Je ne sais pas, c'est bizarre...
Hermione fit la moue puis haussa les épaules.
— Des nouvelles de ce gus qui s'amuse avec la magie, sinon ? demanda-t-elle.
— Oui.
— Ah ? Et donc ?
— Et donc, ce n'est pas un gus, mais plusieurs, apparemment, répondit Rogue. L'une de mes sources m'a révélé que l'un de ses hommes s'était glissé parmi eux et avait découvert qu'ils semblaient parfaitement savoir ce qu'ils faisaient.
— C'est à dire ?
Rogue expliqua à la jeune femme ce qu'il avait découvert samedi passé et lui confia les craintes de la Directrice et des autres Directeurs d'écoles magiques.
— Pourquoi est-ce que ces perturbations ne touchent que les jeunes sorciers ? demanda Hermione quand il se tut.
— Parce que vous êtes plus vulnérables que nous autres qui avons, pour la grande majorité, de solides barrières mentales et un instinct très développé.
— Je vous ai senti arriver, dit Hermione, surprise.
— J'étais déjà là depuis quelques secondes quand vous avez senti ma présence, répondit Rogue. Si j'avais transplané, vous m'auriez entendu, mais j'ai utilisé ma capacité de mage noir et j'ai pu vous observer un moment sans que vous ne détectiez ma présence...
Hermione pinça les lèvres.
— Et pourquoi que les jeunes sorciers dans les écoles de magie ? demanda-t-elle.
— La raison est simple, les écoles magiques sont toujours positionnées très près d'un Nexus, afin d'avoir le plus de puissance magique pour alimenter des centaines d'élèves en apprentissage et les adultes censés leur apprendre des choses. Tout en alimentant les sortilèges et les boucliers qui protègent ces écoles des Moldus. C'est un peu comme vivre près d'une centrale électrique quand on en a besoin d'une très grande quantité sur du long terme.
Hermione hocha lentement la tête. C'était logique. Elle ramena ses mèches brunes sur sa tête et posa son menton sur son genou d'un air pensif. La chaise pivota légèrement et Rogue se redressa soudain.
— Vous partez déjà ? demanda alors Hermione, surprise.
— J'ai d'autres pistes à aller explorer, je suis navré, je n'avais pas l'intention de rester aussi longtemps...
Hermione fit la moue et se leva. Rogue l'imita et la jeune femme soupira en lui prenant la main.
— La présence des sorciers me manque, dit-elle alors. Ma magie vacille à être entourée de Moldus depuis deux semaines...
— Allez sur le Chemin de Traverse... suggéra alors le sombre professeur en repoussant une mèche derrière l'oreille de son élève. Je vais demander à la Directrice qu'elle vous fasse une autorisation de sortie pour que vous vous changiez les idées.
Hermione grimaça un sourire et Rogue soupira.
— Ne vous attachez pas à moi, Hermione, dit-il en posant sa main sur son épaule. Vous allez y laisser des plumes et vous le savez...
— Oui, je le sais... Mais c'est plus fort que moi, je ne peux pas m'empêcher de me tourner vers les âmes égarées ou souffrantes...
— Vous devriez envisager de travailler à St-Mangouste, plus tard, dit alors Rogue. Apparemment, votre sensibilité a été exacerbée par votre changement de maison et cela ne pourrait que vous être bénéfique.
— De quoi ? St-Mangouste ou...
— Votre empathie, bécassine...
Hermione pouffa, amusée, et Rogue sourit doucement. Elle lui proposa alors de boire quelque chose, mais l'homme refusa poliment et s'en alla quelques minutes plus tard, de la manière dont il était venu.
Cela rappela alors à la brunette ce qu'il lui avait dit sur les jeunes sorciers plus vulnérables que les adultes, et elle monta dans sa chambre pour fouiller dans ses livres et voir si elle n'en avait pas un qui traitait du sujet des barrières mentales et de la perception magique en général.
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