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Chapitre 2 : les superhéros chez Mademoiselle

Mademoiselle ne connaissait pas beaucoup de superhéros. Les seuls auxquels elle avait eu à faire étaient soit les plus puissants, soit des inconscients. Dans les deux cas, ils finissaient le plus souvent par mourir. Et franchement, ce Marionnettiste ne lui disait rien du tout. Ce qui ne pouvait signifier que trois choses :

1— Il était tellement faible qu'il était perdu dans la masse de tous ces imbéciles optimistes qui songeaient à pouvoir sauver le monde juste parce qu'ils étaient capables de soulever un stylo par la pensée.

2— Mademoiselle était à tel point à l'ouest qu'elle ne se souvenait pas des noms des personnes qu'elle rencontrait.

3— Il était devenu superhéros après le début de l'épidémie afin de redonner du courage aux gens comme le bon et gentil garçon qu'il était.

La super-vilaine était partagée entre les différentes possibilités, néanmoins, elle penchait pour la troisième. En effet, même s'il s'était fait prendre comme un débutant, Adam dégageait quelque chose. Bien que ce fût bien faible. C'était le signe qu'il devait sans doute être de rang 2 sur l'échelle des puissances de pouvoirs. Cette dernière allait de 1 à 5. Dans les dossiers que les gouvernements avaient constitués au sujet de leur population aux capacités extraordinaires, on pouvait également trouver à côté de certains noms, un petit « V » ou un « H » : le premier pour « vilain », le deuxième pour « héros ». Une information supplémentaire pouvait être ajoutée : « D ». Celui de « dangereux ».

« Que me voulez-vous, Monsieur Saint-Yves ? Si vous, ainsi que vos amis, êtes là pour me cambrioler, je peux vous affirmer sans ciller que vous n'avez pas frappé à la bonne porte. Je ne possède que peu de choses ici qui pourraient vous intéresser. C'est bien pour cette raison que mon appartement n'est pas davantage protégé. »

Mademoiselle, durant sa tirade, eut tout le loisir de détailler celui qui lui faisait face. Il avait des difficultés à tenir sur ses jambes sans trembler. Il avait des cheveux bruns dont les boucles cachaient son front et lui tombaient devant les yeux. La super-vilaine pouvait voir que ces derniers étaient pers. Son nez aquilin était en harmonie avec ses pommettes hautes ainsi que sa bouche aux lèvres fines. Ses traits, pris un à un, ne faisaient pas de lui un canon de beauté. Cependant, il avait un charme indubitable.

Il portait des vêtements pratiques : une veste militaire, un tee-shirt noir, un jean et des rangers. Sans doute un mélange de ce qu'il avait pu trouver chez les gradés avant que ceux-ci ne se décident à partir du Refuge et n'y reviennent jamais. Au moment même où ils avaient quitté l'endroit pour explorer les alentours en faisant un bruit d'enfer, Mademoiselle avait su qu'ils étaient condamnés.

« Nous sommes là pour vous demander votre aide. »

Alors là, Mademoiselle ne s'y attendait pas. Du tout. Mais à la réflexion, ça ne l'étonnait pas plus que ça : il y avait toujours des optimistes niais et naïfs. Ceux-là finissaient en général comme les puissants et les inconscients. Des cadavres de plus dans les placards. Par chance, la super-vilaine ne manquait pas de ressources pour les cacher/détruire.

« C'est non. Allez. Partez de chez moi. Si vous n'y arrivez pas suffisamment rapidement, je me permettrai de vous assister et vous connaîtrez les joies de la chute du dernier étage. Les portes, c'est surfait, je trouve.

- Vous n'avez même pas entendu ce que j'avais à vous proposer ! protesta Adam tandis que les autres individus embrassaient un peu plus le parquet.

– Si. Vous voulez mon aide. Je ne vous l'apporterai pas. Maintenant que c'est dit, je vous en prie : sortez d'ici, acheva-t-elle en se dégageant de l'ouverture et en faisant un signe à son interlocuteur. »

Était-elle dans un bon jour pour ne pas les tuer sur l'instant ? Sans doute pas. Néanmoins, il aurait été bête de ne pas en profiter. Alors forcément...

« Nous avons des informations qui pourraient vous intéresser ! s'empressa-t-il de crier. »

La super-vilaine leva un sourcil :

« C'est la seconde fois qu'on m'annonce cela. J'espère que cela ne va pas devenir une habitude. Je risque de me retrouver enfouie sous les demandes. Enfin, allez-y. Dites toujours. La pire des choses que vous pourriez m'infliger est de me faire perdre mon temps. Or, vous avez déjà commencé. Donc, autant poursuivre sur la même voie : j'imagine que je ne suis plus à ça près. Et vous non plus.

- Nous allons nous rendre à l'hôpital de la Salpêtrière. Un... informateur nous a dit que toutes les réponses à nos questions se trouvaient là-bas.

- Quel informateur ? demanda d'une voix traînante Mademoiselle. »

Adam eut un petit sourire involontaire qu'il effaça bien vite : la super-vilaine avait beau rester impassible, voire paraître ennuyée, il avait vu pendant un bref instant une lueur intéressée s'allumer dans ses yeux.

« Je ne vais pas vous le dire, rétorqua le brun. C'est le seul moyen pour nous de ne pas nous faire tuer, je pense. Puisque si vous le faites, vous perdez votre occasion de savoir.

- Je pourrais vous torturer, proposa-t-elle d'un ton presque aimable.

- Je vous vois mal nous arracher les ongles avec une pince, remarqua-t-il dans une pitoyable tentative d'humour. »

Mais il fallait bien avouer que Mademoiselle n'avait pas l'apparence d'une personne qui se salissait les mains. Plutôt celle d'une fleur délicate qui se brisait au moindre souffle de vent. Ce qui était tout de même une cruelle plaisanterie de la nature. Pour autant, elle ne réagit pas et glissa :

« Non : je me contenterai de faire peser sur vous l'équivalent de deux cents kilogrammes, jusqu'à ce que vous cédiez.

- Il n'y a aucune garantie de la véracité des dires d'une personne sous torture, protesta-t-il.

– Eh bien ! Au moins, je me serais distraite. Et puis, j'irais faire un massacre là où siège votre conseil. Je finirais bien par y trouver quelque chose. En plus, cela m'éviterait de devoir me faire discrète. »

Que pouvait-il répondre face à cela ? Par chance, Mademoiselle ne lui laissa pas le temps de prononcer une banalité confondante. Elle poursuivit en marmonnant, plus pour elle-même que pour les autres personnes présentes :

« Mais si je fais ça... Je risque de tacher le mobilier... Et puis je n'aime pas faire le ménage. Oscar me disait souvent qu'il aurait fallu qu'on engage un serviteur, comme tous les vilains qui se respectaient... Néanmoins, je n'ai jamais eu confiance en ces petits arrivistes de pacotille. »

Puis, elle sembla reprendre contact avec la réalité et lui lança :

« Et, pourrais-je savoir qui se trouve dans votre fine équipe ?

- Je pense que ce serait plus intéressant de les laisser se présenter eux-mêmes. »

Mademoiselle posa un regard ennuyeux sur eux. Elle les menaça alors :

« Je vais annuler mon pouvoir. Si vous tentez ne serait-ce que de me toucher, je brise vos boîtes crâniennes, peu importe si je dois ensuite m'occuper des morceaux de cerveau. »

C'était contradictoire avec ce qu'elle avait précédemment affirmé, mais Adam trouvait de toute façon que derrière ses airs sans émotion, elle n'était pas très stable. La super-vilaine relâcha la pression qui pesait atrocement sur les épaules des compagnons du Marionnettiste.

Ils semblèrent revivre sur l'instant, mais eurent besoin de quelques minutes avant de se remettre debout. Pendant ce temps, Mademoiselle les avait abandonnés pour se rendre dans la cuisine. Elle ouvrit les placards à la recherche de café. La nourriture n'était, pour le moment, pas vraiment un problème pour elle. De temps à autre, elle visitait les quartiers voisins afin de récupérer des conserves et autres produits intéressants. Cependant, elle se doutait que cela ne durerait pas éternellement. C'était une des raisons pour lesquelles elle était attirée par l'idée de se sortir de cette situation. Sauver la population n'était qu'une option secondaire si la possibilité se présentait. Si la super-vilaine pouvait faire sans, cela ne la dérangerait pas du tout.

Toujours est-il que Mademoiselle bénissait les industriels d'avoir fait en sorte que les paquets de café soient à peu près aptes à être conservés. Elle était fanatique de la caféine et ne savait pas comment elle aurait fait sans. Cela lui permettait de se tenir éveillée pendant plusieurs heures lorsqu'elle ne pouvait pas s'autoriser à dormir. Oscar avait toujours préféré le thé. L'odeur de l'autre boisson l'incommodait. Il n'était donc pas à la noce avec Mademoiselle, car cela ne freinait pas cette dernière pour autant.

Sans plus se préoccuper de ses invités-surprises, la super-vilaine alluma la cafetière. Le générateur secondaire qu'elle avait installé pour son appartement était très pratique. Néanmoins, elle évitait d'utiliser l'électricité trop souvent. Heureusement pour elle, l'hiver n'était pas froid. Le réchauffement de la planète avait pour le moment ses bons côtés. Elle savait que cela ne durerait pas, mais n'y pouvait pas grand-chose : même Mademoiselle ne pouvait lutter contre le climat continental.

Elle laissa le café se préparer et retourna dans le salon. Elle aimait son intérieur. Enfin, ce n'était pas vraiment le sien. Elle l'avait trouvé lorsque le Refuge avait été créé. Situé dans les combles, la super-vilaine était persuadée que son appartement avait appartenu à des bourgeois qui aimaient le style « anglais cosy ». Bourgeois parce que ce n'était pas des meubles qu'on achetait dans le premier magasin de dépôt-vente venu. « Anglais cosy » parce que, outre les réserves non négligeables de thé trouvées, les bibelots, les canapés moelleux, les tissus liberty, les nombreux tapis de couleur vive sur le parquet patiné ainsi que tout un tas d'autres éléments l'y faisaient penser.

Bien entendu, Mademoiselle ne proposa pas de leur préparer une tasse de son précieux breuvage, et elle s'assit tranquillement sur le canapé tandis qu'ils se disputaient en murmurant entre eux.

Lorsqu'ils se rendirent compte de sa présence, Adam lui lança :

« Bien... Euh... »

La seule jeune femme du groupe l'interrompit et se planta devant Mademoiselle qui la regarda de ses yeux sans émotion :

« Oui ?

– Je suis Éveline Gagnon, mais tout le monde m'appelle "Ève". Depuis que nous sommes devenus un collectif de super-héros lorsque le virus-TWD est arrivé, j'ai opté pour le pseudo "Bételgeuse". »

La super-vilaine eut un petit sourire :

« Joli nom. Exotique et porteur de sens. Je trouve cela bien plus imaginatif que "Le Marionnettiste". Vous auriez dû en prendre de la graine, Adam. »

Ève plissa ses yeux bleu polaire face à cette réflexion. Elle avait des cheveux blond foncé coupés aux épaules, mais, à cet instant, rassemblés en une queue de cheval. Elle avait le front large et ses sourcils n'étaient pas parfaitement dessinés, mais en temps d'épidémie de zombies, on n'allait pas lui en vouloir. Elle avait un nez droit un peu grand, mais il était en harmonie avec ses lèvres pulpeuses. Elle était fine, quoique peu musclée. Sa poitrine plutôt développée était mise en valeur par un débardeur noir sous une veste épaisse militaire. Elle portait un jean sombre et des baskets. Ses habits ressemblaient donc à ceux d'Adam. Ève était jolie, il fallait bien en convenir, et son apparence un peu négligée n'y ôtait rien du tout.

« Quelle est ta classification ? continua Mademoiselle, curieuse. Ton pouvoir ?

- Cela ne se fait pas de demander ce genre de chose, rétorqua la blonde.

– Fadaises. Seuls les faibles prétendent cela parce qu'ils ont honte d'eux-mêmes. Or, je ne souhaite pas m'associer à des faibles. Aussi riches en informations soient-ils. »

Ève sembla réfléchir pendant quelques instants, hésiter. Cependant, Adam lui lança un coup d'œil qui l'encouragea :

« Je suis une catégorie 1. Je possède une très grande force physique. Mais cela ne dure que pendant un laps de temps très court. »

Mademoiselle la regarda avec un mépris non dissimulé :

« C'est tout ? Une 1 ? Ne me dites pas que vous êtes tous dans le même cas ?

- Je suis aussi un 1, avança un autre super-héros avec aplomb. »

C'était un jeune homme de vingt-deux ans. On voyait dans ses traits de nombreuses influences du nord de l'Afrique. Ses cheveux noirs coupés à la brosse. Ses yeux bruns étaient remplis d'intelligence et brillaient d'une lueur maligne. Il avait un habillement identique à celui d'Adam, mais en plus grand puisque sa carrure était plus forte. Mademoiselle remarqua que c'était également le cas pour le troisième garçon : cela devait être une sorte d'uniforme pour leur petit groupe. La super-vilaine le jaugea d'un œil critique :

« Et à qui ai-je l'honneur, jeune héros sans peur ?

– Kevin Pierlot. Je suis un 1. Le bout de mes doigts peut devenir incandescent.

- J'ai toujours pensé que la relève des super-héros allait être laborieuse, souffla son interlocutrice. Cependant, je ne m'imaginais pas que ce serait à ce point-là. Les plus grands comme Super-Storm aux États-Unis doivent s'arracher des cheveux en vous voyant...

- C'est moi, le plus puissant, intervint Adam. »

La femme qui portait toujours sa capeline tourna son regard vers lui :

« Ah ? Un 3 ? avança-t-elle.

- Un 2, rectifia-t-il.

- J'imagine que j'en demandais trop. Pouvoirs ?

- Je peux manipuler le corps des êtres vivants. Comme s'ils étaient pourvus de fils.

- Et tu n'es qu'un 2 ? s'étonna la super-vilaine.

- Mes capacités sont faibles et limiter dans le temps.

- Je vois... marmonna Mademoiselle avant de reporter son attention sur le dernier qui ressemblait énormément à Adam. Et toi, petit ?

- Je n'ai pas de super-pouvoirs. Je suis un simple humain. Julien Saint-Yves, le frère d'Adam. »

Il y eut un silence, puis la super-vilaine éclata d'un rire franc. Elle ne s'y attendait pas du tout. Elle se leva pour aller chercher sa tasse de café et revint aussitôt. Elle n'avait toujours pas l'air remise et les autres se regardaient sans trop savoir quoi faire ni dire.

« Mais quelle bande d'imbéciles vous faites ! Vous venez vous jeter dans la gueule du loup, mes agneaux ! Je suis une 5-D. Je suis Mademoiselle. Celle qui peut manipuler la gravité comme bon lui semble. Celle qui a fait équipe avec le Cavalier Blanc ! À quel moment avez-vous pensé que je pourrais m'associer à vous, comme si j'étais à votre niveau ?

- Quelle arrogance ! intervint d'une voix sévère Kevin. Ce n'est pas parce que vous possédez de grands pouvoirs que vous êtes quelqu'un de bien ! De plus, être la partenaire du Cavalier Blanc n'est en rien quelque chose de louable. Combien de personnes avez-vous tuées ?

- Aucune idée. J'ai arrêté de les compter depuis bien longtemps. Cela n'a pas beaucoup d'importance. Pour le Cavalier Blanc, je pense que vu ses pouvoirs, il y a une incapacité effective à faire une liste du nombre de morts. Cela ne nous a jamais vraiment intéressés. »

Elle prit une grande gorgée de café et attendit patiemment que les quatre jeunes inconscients face à elle réagissent. Ce qu'elle désirait, à cet instant, c'était les faire plier. Elle voulait avoir les informations dont ils parlaient. La super-vilaine se doutait qu'ils ne mentaient pas : ils en semblaient incapables. Et elle était bien décidée à les utiliser. Toutefois, il fallait qu'elle les ait entièrement sous sa coupe.

« Cependant, je veux bien vous fournir une aide. À une seule condition : j'exige de voir ces fameux documents. Je ne vous demande pas l'ensemble. Mais tout du moins une partie. Après, je vous accompagnerai dans votre quête de l'hôpital. Et surtout, je vous donnerai moi aussi des informations. Vous avez les cartes en main. À vous de choisir, petits héros. »

Adam se demandait vraiment à quel moment ils avaient trouvé que prendre Mademoiselle avec eux était une bonne idée. La super-vilaine marchait d'un pas régulier. Il étudia son profil : elle regardait droit devant elle. Sachant à quel point elle les avait attaqués, quelque temps plus tôt, il ne comprenait pas pourquoi elle avait accepté de les accompagner. Cependant, il avait réussi sa mission et c'était ce qui comptait.

Le silence était lourd. Le groupe de super-héros avait décidé d'emmener Mademoiselle chez eux, dans leur repaire, avant qu'ils ne rencontrent celui qui était à l'origine de tout ça.

Ils ne mirent pas longtemps avant de rejoindre la rue principale.

Les endroits plus habités du Refuge étaient situés près de la porte. On aurait pu trouver cela dangereux, mais cela avait aussi pour avantage de faciliter la fuite au besoin. Les rares personnes dehors regardaient Mademoiselle d'un œil craintif. La super-vilaine n'allait que très peu souvent se promener parmi eux. Lorsqu'elle venait, c'était plutôt pour fureter ou voler quelques objets qu'elle n'arrivait pas à trouver.

Alors qu'elle était un personnage détestable, voire haïssable, pour les humains normaux, elle se déplaçait fièrement, le menton haut. Elle n'était pas du tout honteuse de ce qu'elle avait fait. La super-vilaine s'en moquait totalement. Son pouvoir faisait d'elle un être orgueilleux. Même si elle l'avait déjà été avant que ses capacités n'apparaissent.

Marcher sur la terre ferme faisait remonter des souvenirs en elle. Lors de son partenariat avec le Cavalier Blanc, Mademoiselle avait été obligée en quelque sorte d'abandonner son moyen de transport habituel : il avait le vertige. Les super-héros qui semblaient l'escorter étaient mal à l'aise. Cependant, ce qui lui donnait vraiment envie de rire, c'était le petit Julien qui n'était qu'un simple humain. Deux 1 et un 2. Minable. Pathétique. Parfait pour servir de chair à canon. Et cela tombait bien puisqu'il s'agissait de ce dont avait besoin la femme à la capeline.

Ils arrivèrent bientôt devant la porte principale qui n'était en fait qu'un des murs habituels ceinturant le Refuge. Les pouvoirs des super-héros avaient été bien utiles au commun des mortels. Malheureusement, les plus puissants étaient vite partis afin de voir s'il n'y avait pas d'autres endroits comme celui-ci. Mademoiselle les soupçonnait en fait de seulement vouloir retrouver leur famille et de ne pas oser l'avouer. Enfin, aucun n'était revenu jusqu'ici.

Alors qu'ils passaient à côté, à l'image d'un cortège d'enterrements, ils entendirent une des personnes qui gardait l'entrée, en hauteur, crier à un de ses collègues :

« Ils arrivent ! Ils sont poursuivis ! »

Mademoiselle avait une petite idée de ce qui se passait : une équipe était sortie en expédition. Un imbécile heureux avait fait du bruit ou n'avait pas été suffisamment prudent et une troupe de morts-vivants avait été attirée. Enfin, des zombies. La super-vilaine devinait bien que cela n'en était pas vraiment dans le sens où il s'agissait, pour elle, plutôt d'une maladie qu'une résurrection des morts. Elle avait toujours eu des doutes sur son origine. Elle était d'ailleurs bien placée pour en avoir. Cependant, la super-vilaine ne l'avait jamais dit à quelqu'un.

« Je pense qu'il vaudrait mieux ne pas traîner dans les parages, murmura Adam.

- Ce n'est pas très super-héroïque de déserter lorsque la population a besoin d'aide, ricana Mademoiselle.

- Rester devant la porte ne servira à rien, rétorqua Julien. Nous ne pouvons pas soigner les blessés, nous pouvons juste ouvrir la voie et prier pour qu'ils rentrent sains et saufs. C'est tout. Nous ne ferions que gêner. »

Pour autant, Mademoiselle s'arrêta. Et se mit à flotter sous les yeux ahuris des personnes présentes.

« Descendez, cria Ève en levant la tête. »

Le soleil froid de février rendait les contours de Mademoiselle flous. Cette dernière atteignit rapidement l'altitude nécessaire afin de voir des humains courir comme des dératés, poursuivis par des zombies. Qui avançaient à grandes enjambées eux aussi. Il avait déjà été dit que la super-vilaine n'aimait pas les morts vivants. Mais dans ceux-ci, il y avait une catégorie qui l'énervait encore plus : les zombies qui couraient. Ils auraient au moins pu avoir la délicatesse d'être lents.

Dans une grossière approximation, la femme à la capeline distinguait une dizaine de survivants. En bas, les gardes attendaient le dernier moment pour pousser la porte et les laisser s'engouffrer dans l'ouverture. Mademoiselle évalua les chances de survie. Les créatures à moitié putréfiées pour certaines se rapprochaient et étaient de plus en plus nombreuses. Sans doute parce qu'un des membres de l'équipe, visiblement un homme, braillait tout ce qu'il pouvait de peur. Autant les zombies avaient une mauvaise vue, autant leur ouïe était particulièrement développée. La blague pas drôle que les survivants avaient tendance à se relayer était une parodie de la fameuse règle de Jurassic Parc : « Leur perception est basée sur le mouvement ! ». Mademoiselle n'aimait pas les dinosaures. Donc elle ne riait pas. Et elle avait la vilaine manie de préciser que beaucoup des créatures de ce film n'étaient pas des dinosaures. Enfin, de toute façon, la super-vilaine n'appréciait pas grand-chose.

Elle embrassa une nouvelle fois la folle course poursuite du regard. Au vu de la distance entre les différents éléments, les choses étaient déjà jouées. Prévisible.

La super-vilaine soupira. Elle redescendit et toucha le sol avec délicatesse. Puis, elle commença à marcher avant de jeter un coup d'œil derrière elle :

« Eh bien ? Venez-vous ? Je ne connais pas le chemin, rappelez-vous.

– Alors ? la pressa Kevin. Qu'est-ce que vous avez vu ?

– Oh ? Eux... La moitié est déjà morte. L'autre est en sursis. Jusqu'à la prochaine expédition. Comme vous tous, j'imagine. Quelle triste vie que vous menez. »

Chapitre publié le 10/02/2017.

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