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Chapitre 17

— Non, il en est hors de question.
— Belle, allons, tout ira bien ! Il a promis de faire des efforts !
— À d'autres ! Les cloches, là, c'est du flan ! Il a décidé ça de lui-même, il ne m'en a même pas parlé alors que je suis la première concernée !

Belle arpentait sa chambre. Réveillée aux aurores par les cloches, comme toute la vallée, elle était furieuse. Madame Samovar, Monsieur BigBen et Monsieur Lumière étaient alignés près de la porte, à la fois embêtés et inquiets.

— Ce n'est qu'une journée, tenta alors Monsieur BigBen. Une petite journée, ensuite vous serez totalement libre de faire ce que bon vous semblera !
— Mais je ne veux pas me marier ! Je ne l'aime pas, il est infect, il ne pense qu'à lui !

Belle s'écroula soudain à genoux sur le tapis et Madame Samovar fit un mouvement en avant, mais renonça.

— Belle, mon enfant, venez, je vais vous aider à vous laver, puis nous irons consulter Monsieur Needle pour ajuster votre robe de mariée et ensuite, tout ira bien, je vous le promets. Le Maître n'est peut-être plus comme la Bête, mais c'est toujours le même homme, il faut juste le lui rappeler...

Belle baissa la tête et soudain, renifla. Elle se releva alors, trébucha sur sa robe de nuit et s'approcha de la fenêtre. Soudain, elle pivota.

— Aidez-moi, je vous en supplie...
— Belle, nous...
— Par pitié, aidez-moi à partir d'ici avant que ce ne soit trop tard ! Adam n'apprendra jamais, s'il a ordonné le mariage aujourd'hui, c'est parce qu'il pense comme vous, qu'une fois que nous serions mari et femme, les choses vont changer, mais il n'en sera jamais rien, je préfère encore me jeter de cette fenêtre !

Elle se retourna et saisit la poignée de ladite fenêtre sous les cris horrifiés des trois serviteurs. Madame Samovar se jeta sur elle et lui prit les poignets.

— Pitié... souffla la jeune femme. Pitié...

Mais la gouvernante secoua la tête : BigBen et Lumière quittèrent la chambre, la mort dans l'âme et remontèrent le couloir en silence. Soudain, Lumière s'arrêta et BigBen le heurta.

— Il faut que ça cesse, dit le grand échalas.
— La seule manière que je vois, c'est celle que Belle a mentionnée.
— Seigneur, non ! Nous devons parler au prince, il doit comprendre que s'il épouse Belle aujourd'hui, il s'expose à des représailles.
— De la part de qui ?
— L'homme qu'elle aime.

BigBen fronça les sourcils.

— Tu veux dire... Minute, mais il est mort !
— Non, répondit Lumière. Je ne voulais pas le croire non plus, mais il a survécu à la chute depuis les toits et Belle est tombée amoureuse de lui... Elle a raison, Ben, le prince n'a pas appris, la preuve en est qu'il croit qu'il réussira à la faire plier en l'épousant de force...

BigBen remua sa fine moustache.

— Et tu voudrais faire quoi ? Appeler la Fée pour qu'elle règle encore une fois le problème en effaçant les souvenirs de tout le monde ?

Le ton était sarcastique et Lumière préféra ne pas répondre. Il haussa les épaules et se remit en marche ; BigBen l'observa un moment puis tourna les talons pour reprendre sa journée.

.

Assis à la taverne, Gaston était silencieux. Le bock de bière devant lui n'avait pas bougé et il avait le regard dans le vague.

— Écoute, va la chercher, dit alors le tavernier en s'accoudant devant lui. Je suis sûre qu'elle acceptera de te suivre !
— Tu parles ! répliqua le jeune homme en se redressant.

Il saisit sa bière et la vida d'une traite avant d'abattre la chope sur le comptoir et de s'essuyer le menton du revers de sa manche.

— Rempli, ordonna-t-il.

Le taverne plissa le nez, mais obéit. Son établissement était vide, ce matin, tous les villageois étaient en train de se préparer pour le mariage du siècle ; les invitations venaient d'être distribuées par les serviteurs du château et dans la rue, toutes les discussions n'étaient que joie et bonheur...

Pas comme au château, dans la chambre de Belle, où le silence était pesant. Plongée dans son bain, la jeune femme laissait les servante s'occuper d'elle, tout y passait, les pieds, les mains, elles traquaient le moindre poil disgracieux à la pince à épiler...

— Quand avez-vous eu votre dernière période ? demanda soudain une femme.
— Aucune idée, répondit Belle d'une voix morne.
— Une semaine, un mois ?
— Je ne sais pas, je vous ai dit... Trois mois ? Six ? Je n'en sais rien, alors fichez-moi la paix, vous voulez ? Il est hors de question que j'accorde la moindre faveur à ce...
— Attention, Majesté, vous parlez de votre futur époux, vous n'avez pas intérêt à vous refuser à lui pour la lune de miel, cela vous portera irrémédiablement malheur ! gronda la femme.
— Qu'il en soit ainsi alors ! C'est tout ce qu'il mérite ! Oh et tiens, pendant qu'on y est, qu'il aille en enfer !

Les servantes s'offusquèrent en silence et la matrone serra les mâchoires. Elle fit signe aux jeunes femmes de continuer leurs soins et quand Belle fut autorisée à sortir de l'eau, on l'enroula dans des draps de bain pour la sécher soigneusement avant de l'habiller d'une culotte longue fendue, d'une tunique de coton blanc, d'un corset blanc et de hauts bas de soie, blancs aussi. Le coiffeur fut ensuite autorisé à entrer pour s'occuper des magnifiques boucles brunes de la jeune femme.
Silencieuse, furieuse, mais résignée, Belle se laissa faire sans prononcer un seul mot. Quand le coiffeur eut terminé et qu'il lui montra son œuvre avec un miroir, elle se contenta d'un hochement de tête morne.

— Allons, tenta-t-il. C'est ma meilleure coiffure de toute ma carrière !
— C'est sympa. Ça ira très bien, de toute manière, je déferais tout dès toute cette mascarade sera terminée.
— Mais ?
— Ce n'est rien, elle est juste troublée, toutes les futures mariées ne réagissent pas de la même manière, répondit le matrone sur un ton doucereux. Merci pour tout, nous prenons la suite.

Un peu surpris de la réaction de la future mariée, de son apparent d'intéressement, le coiffeur quitta l'appartement sans comprendre. Ce n'était pas une mariée qu'il venait de coiffer, mais une poupée dont l'âme avait disparu...

— Maintenant, la robe ! s'exclama la matrone une fois les portes fermées. Vous allez voir, mon enfant, elle est splendide !
— Cela pourrait être la nappe tachée du dîner que je n'en aurais pas plus intérêt...

La réponse jeta un froid glacial sur les servantes qui se reprirent rapidement pour aller chercher ladite robe. Quand Belle la vit, cependant, elle se redressa et sa bouche s'entrouvrit de surprise. La matrone, guettant une réaction, sourit doucement et les servantes étendirent l'encombrante robe de mousseline blanche sur le lit.
Belle s'approcha et passa sa main sur la jupe aussi épaisse qu'un nuage. Elle observa le bustier qui laissait ses épaules entièrement nues, ainsi que son dos et la chute de ses reins. Une rivière de diamants était attachée au centre du bustier, à l'avant, et se fixait sur la nuque avec des crochets pour qu'il ne bouge pas.

— Qui l'a commandée ? demanda la jeune femme. Elle est très belle...
— Le prince l'a fait faire exprès pour vous, sur le modèle de la robe de bal jaune, répondit la matrone. Vous semblez l'aimer, cela chasse-t-il les mauvaises pensées de votre esprit ?
— Pas le moins du monde, rétorqua Belle en se détournant. Qu'on en finisse.

La matrone ferma les yeux un instant puis se reprit et les servantes se dépêchèrent de dépecer la robe pour passer autour de Belle, un à un, les onze jupons de soie ou de taffetas. La jupe finale, composée de mousseline brodée de motifs au fil d'or, complétait le tout. Le bustier couvert de diamants vint ensuite et lorsqu'une servante s'approcha avec un tabouret et un immense voile sur un bras, Belle hésita.

— Non, ce n'est pas le moment de renoncer ! lâcha la matrone. Une fois que vous serez mariée, vous pourrez faire ce que vous voudrez, mais nous attendons cet événement depuis bientôt un an, il est plus que temps d'en finir !

Surprise, Belle rentra la tête dans ses épaules et laissa la servante fixer le lourd voile dans sa coiffure. Elle le rabattit ensuite sur son visage et, en se regardant dans le miroir, Belle sentit soudain sa poitrine se contracter violemment et elle fondit en larmes en tombant sur les genoux avant de s'écrouler sur le tapis, prise de hurlements de douleur pure qui arrachèrent des grimaces et même des larmes aux servantes l'entourant.
L'une d'elles tourna soudain les talons en arrachant son tablier et sa coiffe ; elle jaillit dans le couloir puis dans l'escalier de service et descendit jusqu'aux cuisines où tout le monde s'affairait depuis l'aube pour le mariage qui aura lieu dans moins de deux heures.
Sans que personne se préoccupe d'elle, la jeune servante quitta le palais sur un cheval emprunté aux écuries et le jeta au grand galop à travers le bois en direction du village. Elle devait à tout prix convaincre Gaston LeGume de venir interrompre la cérémonie pour réclamer la jeune femme et l'enlever...

.

Retranché dans la taverne vide, Gaston n'était pas encore ivre. Le tavernier lui avait laissé les clefs, devant se préparer pour le mariage, et le chasseur était à la fois furieux et profondément triste. La femme qu'il aimait depuis qu'ils étaient gosses allait épouser un prince, un homme qui avait tout pour rendre la vie de Belle cent fois mieux que ce qu'il pourait jamais lui offrir, lui simple chasseur.
Lorsque la pendule sonna quatorze heures, Gaston suivit la trotteuse des yeux un instant avant de s'écrouler sur le bar en serrant ses doigts sur sa nuque. Les paroles du tavernier lui revinrent, ainsi que LeFou. "Va la chercher !", "T'es con, Gaston !"

— Taisez-vous ! s'exclama soudain le jeune homme en tapant des deux poings sur le bar. Par pitié, taisez-vous !

Il saisit soudain une chope et l'envoya à travers la pièce. Elle se fracassa dans la cheminée, faisant rugir le feu et le bruit rappela à Gaston le rugissement de la Bête, cette fameuse nuit où il avait tenté de la tuer, aveuglé par la haine qu'il était alors... Il lui avait planté son poignard entre les côtes avant de perdre l'équilibre et de glisser du toit mouillé...

Une volée de cloches se fit soudain entendre et le cœur du jeune homme se brisa en milliers d'éclats. Reniflant, il serra les mâchoires et se mit alors à pleurer entre ses bras. Son corps massif fut secoué de violents sanglots et il ne tressaillit même pas quand les six mains des triplées se posèrent dans son dos et sur ses bras pour le consoler. Elles demeurèrent près de lui en silence jusqu'à ce qu'il se calme et sans un mot, il quitta ensuite la taverne en empoignant sa gibecière et son fusil. Il avait besoin de s'éloigner de tout ce cirque et de tirer sur des trucs, alors autant que ce ne soit pas sur le prince...

.

Belle était assise sur un tabouret, devant sa fenêtre, le regard perdu dans le vide. Son esprit était vide, elle était résignée, elle allait épouser Adam dans moins d'une heure et elle n'avait plus d'espoir. Elle savait au fond d'elle que malgré ce que tout le monde disait, les chose n'iraient pas en s'arrangeant après la cérémonie, au contraire, car elle était bien décidée à ne pas se laisser faire la nuit prochaine, quitte à inventer un mensonge pour repousser la fatalité jusqu'à ce qu'elle soit sûre et certaine que Gaston ne veuille plus du tout d'elle.

Elle avait la nausée rien qu'à l'idée de devoir consommer son mariage avec un homme qu'elle haïssait désormais. Un haut-de-cœur la fit alors sursauter et elle porta une main à sa bouche avant de se lever précipitamment pour vomir dans la bassine des ablutions matinales.

— Majesté, tout va bien ? demanda une servante en s'approchant. Oh... Oh non, ce n'est rien, c'est le stress, ça va passer...

Belle s'essuya le menton avec un linge et se redressa en soupirant. Elle observa la jeune servante couvrir la bassine et l'éloigner avant de revenir.

— Anita, laisseriez-vous un homme vous prendre de force pour consommer son mariage ? demanda-t-elle soudain.
— Oh, Seigneur, non ! Pourquoi dites-vous une telle chose, le prince vous aime, Majesté...
— Il fait semblant. Et moi, je le hais. Il ne fera pas de moi sa femme ce soir, je serais morte avant. Ou bien lui.

La jeune servante ferma les yeux ; Belle la détailla de haut en bas. Brune comme elle, le visage légèrement en pointe, les yeux vert foncé, elle lui ressemblait et, pendant une seconde, la jeune femme songea à lui proposer de prendre sa place pendant qu'elle s'enfuyait. Cependant, la pendule se rappela à son souvenir ; elles n'auraient jamais le temps de défaire la lourde robe de mariée pour qu'elle s'en extirpe avant la cérémonie...

Lorsqu'on toqua contre la porte et qu'Anita alla ouvrir, Belle sentit tout son corps se liquéfier. Ses jambes lui firent défaut et elle s'assit au bord du tabouret en haletant. Elle écouta sans les entendre les cloches au-dehors, perçut vaguement la voix de Monsieur BigBen qui annonçait que tout était prêt, et quand on vint la prendre par les bras, elle se laissa remorquer sans opposer une seule résistance...

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