Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 16

Le coup de tromblon résonna dans les bois, aussitôt suivi par un solide juron et un bruit sourd.

— Ce n'est pas grave, tu l'auras la prochaine fois.

Gaston grommela et jeta son arme sur le sol. Le fusil rebondit sur l'épais tapis du sous-bois et LeFou soupira en le ramassant. Il observa ensuite Gaston s'éloigner à grands pas, poings serrés, et tourna la tête vers les tours blanches du château d'Adam qu'on pouvait désormais voir d'un peu partout autour du village.

— Ça fait deux semaines... souffla-t-il. Pourquoi je n'ai pas de nouvelles d'elle ?
— Tu bouges ?! aboya Gaston.

LeFou ferma les yeux, grimaçant. Depuis qu'il avait quitté Belle, Gaston était infect avec tout le monde, il avait retrouvé ses habitudes de goujat et de beau parleur, il se vantait toute la journée durant et roulait des mécaniques comme s'il voulait prouver quelque chose. Mais LeFou savait que ce n'était qu'une façade, car une fois que son auditoire avait regagné ses pénates, Gaston LeGume devenait muet et avalait bière sur bière jusqu'à ne plus tenir debout...

Déposant les peaux des animaux chassés ce jour-là, LeFou proposa qu'ils aillent se désaltérer à la taverne et Gaston accepta volontiers. Il bomba aussitôt le torse et quitta la maison avec sa démarche de fier-à-bras habituelle ; cela fit sourire LeFou, mais la pensée de Belle vint se rappeler à son souvenir et il jeta un œil sur le calendrier punaisé à une poutre. La fin de l'été approchait et s'il n'y avait toujours pas eu de mariage entre Adam et Belle, les villageois ne désespéraient par pour autant, ayant désormais totalement recouvré leurs souvenirs et compris que Gaston et Belle n'étaient absolument pas faits pour former un couple.

Avec un soupir, LeFou songea soudain à Maurice, le père de Belle, et se demanda s'il avait des nouvelles de sa fille. Abandonnant l'idée d'aller à la taverne, il quitta la maison et traversa le village jusqu'à la maisonnette de Maurice French qu'il repéra grâce à la série d'explosions en provenance de son sous-sol.

— Il y a quelqu'un ? Maurice, vous êtes là ?

Un bruit sourd suivit d'un juron se fit entendre puis le petit homme jaillit par la porte de l'atelier et regarda le visiteur avec des yeux ronds avant de repousser la loupe devant son visage.

— Oh ! Un visiteur que je n'attendais pas ! dit-il. Qu'est-ce qui t'amène, mon garçon ? Gaston a fait une gaffe ?
— Euh... Non, enfin je crois pas. Je voulais juste savoir si vous aviez des nouvelles de Belle, en fait...
— Des nouvelles de ma fille ? Pourquoi en aurais-je ? Elle est sur le point de se marier et de devenir un princesse, elle n'a plus de temps à accorder à son vieux père !

LeFou pinça la bouche ; Maurice retourna dans son atelier.

— Elle est venue me voir, il y a deux semaines... avoua-t-il alors.
— Pour quelle raison ?
— Elle... Elle s'inquiète pour Gaston.

Maurice renifla et sa moustache blanche s'agita.

— Balivernes ! Pourquoi ma petite fille s'inquiéterait pour ce crétin ?
— Eh bien, elle...
— Et si tu me dis qu'elle l'aime... !

LeFou déglutit.

— En fait... Je m'inquiète pour elle, vieux Maurice... dit-il en se tordant les doigts.
— Allons bon ! Qu'est-ce que vous avez tous ? Ma fille est amoureuse, elle est plus heureuse que jamais ! Laisse-la donc en paix et trouve-toi une fiancée !

LeFou se mordit la joue et décida de renoncer. Maurice n'avait pas de nouvelles de sa fille et de toute manière, il semblait persuadé qu'elle était la femme la plus heureuse du monde en ce moment-même...

Quittant la maison, LeFou leva les yeux vers le château. il s'y serait bien rendu, mais il ne connaissait pas le chemin et il fallait presque une journée de cheval pour s'y rendre, hors Gaston ne lui pardonnerait jamais d'avoir disparu aussi longtemps sans le prévenir. Il décida donc de retourner en ville et de retenter sa chance une prochaine fois.

.

Les bras croisés sous son châle, Belle observait la forêt en contrebas du château. Quand on toqua contre la porte, elle fit entrer et vérifia l'identité du visiteur par le biais de la vitre ; la silhouette qui se dessina la fit soupirer.

— Quand cesserez-vous de bouder ? demanda Adam.
— Quand vous redeviendrez la Bête.

Le prince serra les mâchoires.

— J'étais venu vous proposer une balade à cheval, mais je pense qu'elle est reportée ?
— À quoi bon ? demanda alors Belle en pivotant. Vous êtes un être abject, Majesté, vous ne vous préoccupez de moi que parce que Madame Samovar vous l'a ordonné, vous devriez avoir honte ! Si vous saviez à quel point je regrette d'avoir brisé cette maudite malédiction ! Vous ne méritez pas d'être libre !

Elle saisit un objet sur le guéridon près d'elle et le lança de toutes ses forces. Il explosa contre le mur près d'Adam qui leva un bras pour se protéger.

— Vous êtes hystérique ! s'exclama-t-il.
— Vous me rendez folle ! Vous n'avez rien appris ! Vous êtes toujours autant imbu de votre personne, nous ne prenons aucun repas ensemble, nous vivons chacun à un bout du château ! Deux mois, Adam ! Cela fait deux mois que je suis revenue et vous me traitez comme un meuble ! Pourquoi ?!

La jeune femme tapa du pied sur le marbre du sol et Adam rentra le menton. Il recula d'un pas, hésitant s'il devait filer ou affronter la jeune femme. Une bonne gifle devrait la calmer, mais il craignait qu'elle ne lui en veuille encore plus après ça, pire, qu'elle s'enfuie encore pour retrouver ce... goujat !

— Nous dînons dans deux heures, lâcha-t-il alors en se détournant. Je vous attends dans la salle à manger. Habillez-vous.

Belle poussa alors un cri et le prince quitta la chambre rapidement ; la seconde suivante, quelque chose s'écrasait contre la porte tout juste refermée. Il soupira et sentit une présence.

— Rendez-lui sa liberté, Majesté... souffla Madame Samovar.
— La Fée a été claire, je dois épouser celle qui brisera la malédiction.
— A condition de vous aimer, or elle ne vous aime pas...
— Si, elle m'aime, je le sais, sinon la malédiction...
— Prince Adam, Belle a aimé la Bête, elle a appris à voir l'homme sous la fourrure, à faire abstraction des griffes, des crocs et des sautes d'humeur, mais aujourd'hui, les choses ont changé. Vous n'avez rien appris, vous vous comportez toujours comme l'enfant de onze ans qui a refusé l'asile à une vieille femme en plein hiver... Vous êtes égoïste et vous ne méritez pas une femme comme Belle, vous pensez que tout vous est dû alors qu'il n'en est rien. Un conseil, Majesté, descendez de votre piédestal et tout ira beaucoup mieux.

Adam serra le poing.

— De quel droit me parlez-vous ainsi ? dit-il, crispé.
— D'aucun. Ce n'est qu'un conseil. Bonne journée, Majesté.

Madame Samovar se détourna et s'éloigna dans le couloir sous le regard furieux d'Adam. Jetant un coup d'œil vers la porte de Belle, il serra les mâchoires puis regagna ses appartements, de l'autre côté du château.

.

Le dîner fut pesant. Le silence était à peine troublé par le bruit des couverts, et encore que d'un seul côté de la table, car Belle ne semblait pas décidée à toucher à son repas. Quand Monsieur Lumière vint retirer les assiettes, il jeta un regard dépité au plat intouché de la jeune femme puis longea la table et se pencha vers Adam.

— Ne me fais pas la morale toi aussi, grogna celui-ci. Belle doit rester ici, nous allons nous marier, elle va oublier cet abruti et tout ira bien.
— Si vous le dites...

Sans insister, Lumière récupéra l'assiette puis retourna en cuisine pendant d'autres serviteurs amenaient la suite. 

Quand le dîner se termina, Belle n'avait rien mangé et elle demanda l'autorisation de se retirer dans sa chambre ; Adam accepta d'un signe de tête et regarda la jeune femme quitter la salle à manger avant de secouer la tête. Non, il ne la laisserait pas rentrer chez son père, ils allaient se marier. Dès le lendemain.

.

La volée de cloches qui réveilla le village au pied du château ce matin-là, fit dégringoler du lit beaucoup de villageois qui sortirent, ébahis et froissés, dans la rue en se demandant ce qu'il se passait.

— Mais enfin, on n'a pas idée de réveiller les gens comme ça ! s'exclama quelqu'un.
— C'est le château ! répliqua une femme. Ça y est, ils vont se marier ! Sortez vos plus belles tenues, mes amis, nous allons à un mariage princier !

Aussitôt, la rumeur enfla et tout le monde rentra dans sa maison en battant des mains et en souriant.

Allongé dans son lit, Gaston écoutait les cloches et quand la porte de sa chambre s'ouvrit en claquant, il sursauta. LeFou bondit alors sur son lit et demeura là, les poings sur les hanches, le visage mauvais.

— Euh... Salut...? souffla Gaston.
— Va la chercher ! dit le nabot, mauvais. Va récupérer ta femme avant qu'elle ne devienne celle de cet abruti  !

Gaston serra les mâchoires. Il repoussa les couvertures si violemment que LeFou fut projeté à bas du lit. Il revint vers Gaston et le saisit par le bras.

— Va la chercher ! s'exclama-t-il. Elle est malheureuse !
— J'en doute ! Elle serait revenue depuis longtemps si c'était le cas ! répliqua Gaston. Crois-moi, elle est parfaitement heureuse avec l'autre abruti !
— Non, Gaston, non, elle ne l'est pas, elle me l'a dit !

Le chasseur se crispa.

— Tu l'as vue quand ? demanda-t-il.

Il retira sa robe de nuit et LeFou pivota aussitôt sur un talon pour ne pas avoir l'impression de reluquer le corps de Dieu grec de son ami...

— Elle... Euh... Hem ! Il y a deux semaines ! s'exclama-t-il, un peu embarrassé. Elle est venue ici, elle m'a parlé, je venais de te mettre au lit, t'étais complètement ivre et je l'ai trouvée en bas, dans la rue... Elle m'a dit que tu l'avais repoussée, elle m'a même montré la bague de ta mère et...

Gaston grogna. Il passa près de LeFou, habillé, et s'assit sur son lit pour enfiler ses bottes.

—  Tu les entends, ces cloches ? dit-il en montrant la fenêtre d'un geste de sa chaussette. Ils vont se marier, elle a accepté de l'épouser, ça veut dire qu'elle n'est pas si malheureuse que ça !
— Bon sang, Gaston, tu ne la connais pas depuis le temps ? Tu ne sais pas qu'elle est incapable de se rebeller ?

Gaston renifla.

— Crois-moi, quand elle veut quelque chose, elle sait se faire comprendre ! gronda-t-il. Je n'ai rien à lui offrir sinon une vie misérable de chasseur ! Je passe mon temps à la taverne, je bois jusqu'à m'écrouler, ce n'est pas ce genre de mari que Belle veut dans son lit, crois-moi !
— T'es con, Gaston, tu sais ça ? T'es un abruti, t'as que de l'air dans le cerveau et un cœur de pierre !

LeFou quitta alors la chambre et Gaston demeura assis sur son lit, une botte à la main. Il serra les mâchoires et jeta alors la botte à travers la pièce ; elle se fracassa contre le mur en renversant la cruche d'eau et la vasque...

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro