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Chapitre 1

[Quelques jours après les événements du film]

L'hiver était bien installé, la neige recouvrait tout et la rivière avait gelé. Il était difficile de naviguer, mais il fallait quand même relever les casiers et ramener à manger. Ernest et son fils étaient donc dehors, à braver le froid, surveillés par l'immense silhouette brumeuse du château du Prince Adam juché sur sa falaise en à-pic.

Comme tous les matins, ils allaient remonter les trois casiers à poissons en osier qu'ils immergeaient dans la rivière. C'était leur source de nourriture principale puisque le village était bien trop loin pour y aller chaque jour.
Debout dans la barque, Marcus poussait à l'aide d'un grand bâton en brisant la fine croûte de glace qui recouvrait l'eau, mais n'empêchait pas les poissons de vivre. Son père, Ernest, agenouillé à l'avant de l'embarcation, suivait les cordes qui reliaient les casiers à la berge.
Ils se trouvaient au bord d'un petit lac d'une dizaine de kilomètres carrés qui nourrissait la dizaine de familles installée tout autour. Chaque maison avait son coin de pêche réservé et le père et le fils espéraient que leurs casiers ne se soient pas trop éloignés à cause du courant que générait la gigantesque cascade qui dégringolait du sommet de la falaise.

— Et hop ! En voilà un ! Hm, vide. Mince.

Marcus plissa le nez. Ernest rejeta le casier en soupirant et son fils poussa la barque un peu plus loin.

— Ah, voilà le deuxième, dit alors le vieil homme. Ouh là, viens m'aider, il est coincé, je crois...

Marcus posa sa perche et s'approcha de son père avec l'agilité de celui qui a marché dans une barque toute sa vie. Il empoigna la corde et tira de toute ses forces dessus. Le panier résista puis abandonna la partie et Ernest le remonta.

— Ah, il y a du monde dedans ! dit-il. Mince, on l'a déchiré... Bon, ce n'est pas grave, je vais le raccommoder...

Il le déposa dans le fond de la barque et récupéra des roseaux sur la berge. Rapidement, il rafistola les morceaux cassés, retira les trois poissons pris au piège dedans puis rejeta le piège à l'eau. Il aurait tout l'été pour en faire un neuf.
Marcus retourna ensuite à sa perche et, en se redressant, il observa les alentours et salua un de ses voisins, sur sa barque au milieu du lac. L'homme lui répondit et Marcus tourna ensuite la tête et son regard se posa sur la berge, à quelques mètres de là. Il fronça alors les sourcils en distinguant quelque chose de rouge entre les roseaux enneigés.

— Papa...
— Quoi ?
— Regarde là-bas, y a quelque chose...
— Quoi ? Où ça ?
— Là-bas, regarde, dans les branches ! Mince, je crois que c'est un gars !

Ernest regarde autour de lui puis suivit le bras de son fils et appuya sur ses lunettes pour mieux voir, se penchant en avant. Il sursauta et regarda son fils avec surprise.

— Mince ! Allez, pousse, on va aller voir !

Marcus planta sa perche dans le fond du lac et poussa si fort que son père bascula en arrière en poussant un cri de surprise. Il se redressa ensuite en maugréant et ils parvinrent au tas de tissus rouges en quelques secondes.

— Mais d'où il sort ce pauvre gars ? dit Ernest en tendant le bras. J'arrive pas à le choper...
— Attends, je vais me servir du crochet, dit Marcus.

D'un geste trahissant l'habitude, il accrocha les premières branches de la berge et tira la barque au plus proche du malheureux. Il sauta ensuite dans l'eau glaciale, heureusement muni de hautes bottes en peau tannée et s'approcha du large corps à moitié gelé.

— Il est vivant ? demanda Ernest, agrippé au rebord de la barque.
— Je ne sais pas, mais s'il l'est, il ne va pas le rester longtemps dans c'te flotte ! répliqua Marcus en le roulant sur le dos. La vache, c'est un sacré morceau ! Viens m'aider, on va le ramener à la maison.

Avec difficultés, Ernest et Marcus hissèrent tant bien que mal le pauvre homme dans la barque qui manqua chavirer plusieurs fois. Une fois au fond, ils le couvrirent rapidement de leurs manteaux pour le sécher et le réchauffer, car il y avait un dicton chez eux : tu n'es pas mort tant que tu n'es pas réchauffé et mort.

— Nom d'un chien ! T'as vu le morceau ?! s'exclama Ernest. Tu le connais ? Moi il ne me dit rien du tout, il doit venir de l'autre côté de la falaise...

Marcus regarda son père de travers puis le château du Prince Adama et la haute falaise qui tombait à pic depuis le rempart. Comment un mec aurait-il pu survivre en tombant de cette falaise, même dans l'eau ?

— Il y a au moins deux cents mètres, Papa, dit-il.
— Je sais bien, fiston...

Les deux hommes se turent et Marcus reprit la perche pour ramener tout le monde à leur ponton et décharger le malheureux.

.

— Là, là, ne bougez pas, tout va bien, vous en êtes en sécurité.
— F-f-froid... J'ai-ai f-froid...
— Oui, je sais, ne bougez pas...

Marcus regardait sa mère border l'homme dans l'un des lits de la maison. Un grand feu ronflait dans la cheminée et un grand bol de soupe chaude était posé sur le chevet. La femme déposa un énorme duvet de plumes sur le lit et l'homme, le teint gris, cessa bientôt de trembler et finit par s'endormir.
À grand renfort de persuasion, Ana avait réussi à lui faire avaler quelques cuillères de soupe et il avait repris un peu de couleurs, mais il était épuisé et choqué, et il devait se reposer et reprendre ses forces pour pouvoir raconter son histoire.

— Il dort ? demanda Ernest quand sa femme revint dans la pièce à vivre.
— Oui, répondit-elle. Il a une chance impressionnante, il n'a aucune engelure aux mains ou ailleurs et il a survécu à une chute de plusieurs dizaines de mètres.

Marcus haussa un sourcil et grimaça. En voyant ses hommes ramener un pauvre hère à moitié gelé, Ana n'avait écouté que son instinct et leur avait demandé de le déshabiller. Ils lui avaient retiré le moindre vêtement mouillé, ils l'avaient séché et l'avaient mis au lit après lui avoir passé une robe de nuit.

— Ça va prendre combien de temps pour qu'il puisse causer ? demanda alors Marcus.
— Plusieurs jours. Il n'est pas blessé, mais il a passé du temps dans l'eau glacée, il est un peu perdu...
— On ira au village demain pour voir si quelqu'un le connaît, dit alors Ernest. Un mec pareil ne passe pas inaperçu, quelqu'un a déjà dû le voir.

Ana serra les mâchoires. Elle rajusta son tablier et entreprit de préparer le petit-déjeuner. Marcus observa alors le château qui trônait sur sa falaise, tout le temps plongé dans les nuages. La rumeur n'avait pas été longue à atteindre ce petit village, comme quoi le Prince Adam, transformé en bête à cause de la froidure de son cœur, avait été ramené à la vie par l'amour d'une jolie jeune fille qui vivait dans le village de l'autre côté de la colline.

Ici, à Erfest, on connaissait l'histoire de la Bête sur le bout des doigts et on la racontait aux enfants pas sages. L'histoire, à force d'être embellie, prenait racine des centaines d'années dans le passé, mais en réalité, le Prince Adam n'avait été maudit qu'une demi-douzaine d'années plus tôt, la veille de Noël, à l'âge de quinze ans, alors que, avare et blasé par la vie, il refusait son gîte à une vieille femme contre une rose...

Marcus soupira et décida d'aller aider sa mère à préparer le repas. Au menu, un morceau d'élan séché et du poisson avec les quelques légumes qu'on pouvait encore dénicher dans le potager gelé.

L'hiver avait toujours été rude ici, si haut dans le nord. Les vents soufflaient fort et s'arrêtaient contre les contreforts du château du Prince Adam, avant de faire demi-tour. Les nuages, eux, s'arrêtaient quelques jours puis se faufilaient entre les arbres et les tours du vertigineux château, mais les gens avaient l'habitude du froid et savaient le gérer.
Ce dont ils n'avaient point l'habitude, par contre, c'était de récupéré des gens à moitié morts de froid dans la rivière qui les nourrissait en supposant qu'ils étaient tombés d'une falaise de deux cents mètres de haut...

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