lahcene
Je me laisse lamentablement tomber sur le canapé à côté de Macéo. Je l'aperçois lever les yeux au ciel alors qu'il ne lâche pas son bouquin. Je soupire puis couine, j'veux qu'il m'accorde de l'attention. Mais il m'ignore.
Dans ce cas, je ne le quitterai plus du regard. Je vais l'observer à l'en déstabiliser, le gêner jusqu'à ce que j'obtienne ce que je veux.
Il a l'air concentré, ses sourcils sont légèrement froncés et j'peux voir son nez se retrousser quand il s'attarde sur un mot ou sur une phrase. Il me fascine, jamais je ne pourrai avoir sa volonté, sa motivation pour quelque chose. J'ai abandonné il y a bien longtemps, lassé par les « non » et les « peut-être », les barrières. Après tout, je sais que ça sert plus à rien, j'suis qu'un bon à rien.
Et pourtant là.. je serais prêt à me vouer corps et âme pour capter ses iris. Bordel, je deviens fou, et il me fout le frisson.
J'ai constamment été soumis à la flemme et l'indifférence. Là, j'me retrouve suspendu au-dessus du vide et j'ai l'impression que si je laisse encore la fatigue m'écraser les doigts, je m'en remettrai pas.
- Lahcene ?
Je laisse échapper un « Hhm ». J'suis dans la lune, paralysé et hypnotisé par sa peau lisse et fine. Bordel.
- T'as un sourire idiot.
- Tu me rends idiot, t'es trop beau.
Ses joues se teintent de rouges et il détourne le regard. Et merde, j'avais même pas capté qu'il me regardait. Je lève la main et la pose sur sa joue pour lui faire à nouveau tourner la tête. Il se laisse faire et j'compte bien en profiter un peu plus. Mes lèvres s'étirent encore, si c'est possible, et il essaye de fuir mon regard.
- T'es idiot.
Il murmure.
- Tu peux m'insulter tant que tu veux, j'te lâcherai pas, pas cette fois, dis-je.
- T'es taré.
Je me mords la lèvre et m'éloigne un peu. Il a raison, j'agis comme un obsédé, fasciné. Je le vois faire une petite moue. Il ne veut pas que je le quitte ?
- Tu bosses jamais ? demande-t-il comme une affirmation pour changer de sujet.
- Arrête de vouloir me comprendre. Je laisse le temps passer parce que j'suis un feignant.
- Je ne pense pas que sois feignant. Juste un peu lassé par..-
- Eh stop pélo.
J'attrape ses joues dans mes mains et le force à plonger ses yeux dans les miens.
- Ne m'analyse pas.
Je le regarde peut-être trop sévèrement mais je veux -vraiment- qu'il arrête. J'ai pas envie de parler de ce que j'suis alors qu'il me change. Il s'en rend pas compte, j'suis pas lassé. J'étais désintéressé dès l'instant même où j'suis né. Jamais rien, à part lui, n'a pu me faire bouger.
Finalement je souris en glissant mon pouce sur sa lèvre inférieure, humide.
- Je veux que tu m'découvres en silence, avec des soupirs et des gémissements.
Il écarquille les yeux. Je crois qu'il comprend parce qu'il rougit encore. Alors je l'observe chercher ses mots et il bégaye.
- Tu es.. tu te la joues poète ?
- Peut-être que t'es ma muse, je souffle sur sa bouche.
Sa langue hésite, il veut parler alors je l'embrasse. J'écrase mes lèvres humides et avides sur les siennes. Je ferme les yeux, il fronce les sourcils. J'ai envie et il m'enivre, ma langue se glisse sur sa langue.. ses bras ne bougent pas mais mes mains le retiennent. Bordel.
Je veux qu'il glisse sur le sol, je veux qu'on s'épuise sur le divan.
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