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Vagues, océan, algues et empreintes sur la plage

Des empreintes courraient sur la plage, longeant les vagues qui venaient s'y échouer. Le sable était un peu gris, dur et froid. Les traces s'imprimaient à peine, légères, passagères, bientôt effacées par la marée. Elles menaient à un rocher, où elles étaient relayées par des grains de sable humides qui y collait. Les mêmes grains que sur la peau du jeune garçon qui se tenait face à la mer sur le rocher froid. Le regard fixé sur l'horizon, l'esprit vide de toute pensée, il ignorait les vagues majestueuses qui s'échouaient à ses côtés. Il ignorait l'écume blanche qui s'élançait à l'assaut des murs d'eau qui se dressaient, imposants, magnifiques. Il fixait seulement l'horizon, souhaitant enfin débarrasser son esprit des soucis qui l'obscurcissaient, se concentrant uniquement sur le bruit des vagues, terrible mais apaisant. Et peu à peu, l'océan faisait son oeuvre, libérant l'esprit du jeune garçon de la noirceur qui y rampait sournoisement.

Il respirait plus librement, son corps se détendait, les nœuds de sa nuque se défaisaient à mesure que l'image des uniformes bleus nuit s'estompaient de son esprit. Il remplaça les souvenirs des intrusions nocturnes par le bleu hypnotisant des vagues. Il remplaça le souvenir du métal froid des canons sur sa tempe par le contact froid du rocher avec ses pieds nus bleus de froid. Il remplaça le souvenir de la poitrine de son père transpercée par l'odeur âcre des algues sur la plage.

Le jeune garçon ferma les yeux, profitant de ce moment seul avec l'océan avant de replonger dans le monde noir de soucis. Le vent le frappa brusquement jusqu'à ce qu'il revienne à lui et à ses problèmes.

"Nous avons eu de la chance cette fois-ci, mais ce sera la seule. Veille à ne jamais les recroiser. Tu entends cela, mon fils ? Ne les recroise jamais. Jamais. Il en va de ta vie. Si tu les recroise et qu'ils te prennent en chasse, ne te dirige surtout pas vers tes frères et sœurs ou tes amis. Tu as bien compris ? Il s'agit de leur survie. Je t'aime, mon fils. Je t'aime."

La voix de sa mère résonna une nouvelle fois dans son esprit comme tous les jours. L'avertissement était sérieux, l'enjeu important, les paroles pleines d'un dernier amour. La vie ne tenait désormais plus qu'à un fil. Ils étaient tous en sursis et l'espoir de s'en sortir était bien faible, inexistant même. Ils allaient les retrouver, allaient pointer leurs canons froids sur eux, allaient tirer. Ils allaient répandre leur sang, c'était inévitable.

Le jeune garçon savait tout cela. La moindre de ces cellules était en alerte à tout moment, comme celles des animaux traqués. Le seul instant où il n'était pas sur ses gardes, c'était tous les soirs quand il venait contempler l'océan, le moment où il oubliait tout et restait simplement un jeune garçon qui ne rêvait que de héros, de pays fantastiques où tout est possible...

Quand il se retourna, il vit la plage et son sable gris constellé d'algues brunes. Il affectionnait ce paysage un peu rude qu'il connaissait depuis qu'il avait ouvert les yeux sur la vie. Il avait toujours vécu là, dans la petite maison qu'il apercevait, surplombant la falaise et les vagues puissantes qui grignotaient peu à peu les roches.

Il descendit de son rocher et foula le sable de ses pieds bleus de froid, laissant les mêmes traces que les précédentes sur la plage. Il regardait ses pieds, songeur, à nouveau abattu par l'ombre menaçante de la mort qui planait au-dessus de sa vie, quand son regard fut intrigué par une autre trace de pas que la sienne sur la plage. Les semelles des chaussures s'enfonçaient plus profondément dans le sable que ses pas à lui. Le jeune garçon suivit du regard les traces inconnues qui s'enfonçaient vers l'intérieur des terres, le souffle de plus en plus rapide, le cœur battant de plus en plus vite, le corps de plus en plus tendu. Mais que pourrait-il faire ? Rien. A cette pensée, il frissonna, ferma les yeux et glissa son regard sur le propriétaire des bottes, au loin. L'uniforme était bien bleu nuit, l'arme encore dans le dos, plus pour longtemps, le canon encore froid, plus pour longtemps, le garçon encore en vie, plus pour longtemps. Ils se toisèrent un instant de loin, tous deux conscients de l'issue inéluctable de ce face-à-face. Enfin, en silence, l'homme aux bottes glissa sa main dans son dos pour attraper son arme sans quitter sa cible des yeux. Elle semblait si vulnérable, si innocente, si... Cela ne l'empêcha pas de monter lentement le viseur à la hauteur de ses yeux. Il ne se pressait pas, il savait qu'il l'aurait de toute façon. Le jeune garçon le savait car il ne bougeait pas, immobile depuis sa découverte.

Au moment où le viseur arrivait à la bonne hauteur, l'homme envoya sa balle meurtrière. Elle fusa dans l'air, sifflant dans le vent, couvrant l'importance, la majesté de l'océan, le réduisant au silence devant tant de folie de la part des hommes. La balle arriva avec une vitesse étourdissante au niveau du jeune garçon, mais celui-ci se baissa juste assez pour l'éviter, ne perdant qu'une fine mèche de cheveux.

Il se mit alors à courir, repartant sur ses pas en direction du rocher. L'homme le suivit de son viseur, une lueur déterminée dans les yeux. Sans se vanter ni exagérer, il n'avait jamais dû tirer deux fois. Une seule avait toujours suffit pour éliminer sa cible. Il bouillonnait donc en son for intérieur sans le laisser transparaître. Il se prépara donc à tirer une deuxième fois, avec obligation de réussir cette fois. Son orgueil ne lui pardonnerait pas un deuxième échec. Il aligna son arme avec le jeune garçon qui semblait voler au-dessus de la plage, soulevant de petites vagues de sable à chaque pas. Il ne lui échapperait plus. Il attendit, une, deux, trois secondes avant d'appuyer sur la gâchette. Le jeune garçon s'était élancé sur le rocher et n'allait pas tarder à être acculé entre l'océan et l'uniforme. Entre le bleu des vagues et le bleu nuit du vêtement de l'homme. Mais il semblait que le garçon ait déjà fait son choix. Il jeta un regard malgré lui vers la petite maison sur la falaise, trahissant ses proches sans pouvoir s'en empêcher. L'uniforme comprit le lien entre le jeune garçon et la maisonnette sans problème, en même temps que ce dernier se jettait vers l'eau bleu sombre.

La balle le transperça en plein vol, fauchant cette vie trop courte. Le corps du jeune garçon se raidit et tomba dans l'océan, engloutit par les vagues. L'eau se teinta de rouge sang, puis se dissolva dans l'écume blanche.

Le lendemain soir, alors que le soleil tombait sur le pays fouetté par les vagues, sur la plage grise et d'algues, toute trace avait disparu des événements tragiques de la veille. Il ne restait que l'océan indifférent qui léchait de ses langues d'écumes le sable gris. Plus de trace de sang.

Il ne restait que l'océan et son bavardage apaisant, ses murs d'eau et ses algues humides.


le 8 novembre 2017

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