Eternelle
Hello !
Ça faisait quelques temps que je n'avais rien publié, ici ! Mais ce n'est pas pour ça que j'ai lâché ma plume, au contraire !
J'ai commencé à réfléchir au concours de @@JustViviana et @@enfantseul, mais ma plume s'est perdue en cours de route et mon cerveau a du se tromper de personnage principal parce que la goutte des premières lignes de mon texte est devenue le personnage principal de ce court texte !
Vous serez gentils de me dire ce que vous en pensez à la fin de votre lecture, merci !
***
La goutte en suspension se grossit, puis tomba de son perchoir, gonflée d'eau. La feuille d'où elle était tombée se secoua, délestée du poids de la goutte. Cette dernière tomba sur le sol et roula vers le bas, laissant une traînée brillante sur le caillou gris. Elle poursuivit sa course, plus rapide au gré de la pente et rencontra bientôt une surface noire, chaude, brûlante, manquant de la transformer en vapeur sans procès. La petite goutte s'en échappa, mais son chemin lui était dicté et elle n'eut pas d'autre choix que de le suivre. Toujours glissant, roulant de plus belle avec l'ivresse de la vitesse, elle sentit soudain le sol se dérober sous elle et l'engloutir dans une chute sans fin.
La petite goutte sentait sa fin arriver. La chute semblait n'avoir pas de fin et le vent fouettait avec toujours plus de vigueur la petite goutte qui chutait irrémédiablement vers le fond. Quand soudain, Ploc ! Un remous, un instant d'apesanteur, elle se sentit revivre. Elle formait un tout avec les milliards de petites gouttes comme elle qui tapissaient le fond de cet égout.
Ravie de cette découverte, elle observa les alentours avec curiosité : ça et là des feuilles rougeoyantes se baladaient sur l'eau de l'égout, petits navires fragiles, ici une petite branche, frêle écueil pour toutes les choses qui pourraient s'échouer à ses côtés. Choses, oui, car loin d'être un égout plein de nature, nombreuses étaient les saletés humaines qui s'y mêlaient, mauvaises greffes. Ici un papier de chewing-gum, là un mégot de cigarette, là encore un autre, un élastique, un décapsuleur de canette tombé, des morceaux de papier déchirés flottants au fil de l'eau, le chewing-gum séparé de son papier, mâché, blanc, sale.
Au milieu de toutes ces saletés, la goutte se rendit soudain compte qu'elle était emportée par la force de ses compagnes. De plus en plus vite, cahotée de droite à gauche, elle vit l'eau s'encombrer de plus en plus d'ordures en tous genre. L'odeur montait, de plus en plus nauséabonde, décidée à ne pas lâcher les narines de tout être vivant dans les parages.
Tout à coup, elle se sentit aspirée, entraînée par une force irrésistible vers le fond. Dans un tourbillon violent, elle atterrit dans une station d'épuration. La suite était floue, trop rapide pour la petite goutte qu'elle était. Le tourbillon s'arrêta soudainement en la rejetant dans un cours d'eau calme. Elle était avec ses semblables, calme, enfin. Le calme après la tempête, pensa-t-elle. En réalité elle n'était pas au bout de ses peines...
Après de longs et paisibles jours de voyage, la goutte et toutes ses semblables arrivèrent dans un lieu qui leur promettait un repos éternel en toute quiétude. Au sens propre pour la goutte qui, un jour, peu après être arrivée dans cette étendue appelée océan, ayant tout juste le temps de s'habituer au doux roulis des vagues, elle se sentit légère, légère, légère... Elle vit sous elle la mer s'éloigner peu à peu et prit peur : était-elle morte alors qu'elle venait seulement de trouver la paix et le calme ? Quel malheureux concours de circonstances !
Mais elle dut se rendre à l'évidence : ce n'était pas ainsi qu'elle se représentait la mort. Ce n'était pas ainsi, en voyant le paysage aqueux laisser place aux paysages terrestres, plus légère, il est vrai qu'à son habitude, mais tellement vivante, portée par les courants de vent puissants. Elle se laissa aller à ce doux, agréable sentiment de voler.
Quand soudain, elle se sentit oppressée de toutes parts et à nouveau lourde. Elle respirait avec difficultés, ayant l'impression de suffoquer. Tous ses souvenirs se brouillaient, s'effaçaient, se noyaient à jamais tandis qu'elle rendait son dernier souffle.
La seconde d'après, elle était libre, chutant vers la Terre à une vitesse vertigineuse. Elle respirait enfin, revivait, mais avait perdu tous ses souvenirs. Soudain, elle s'écrasa sur une feuille et glissa vers le sol, attirée par la terre.
La goutte en suspension se grossit, puis tomba de son perchoir, gonflée d'eau.
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