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Douceur et douleur sont si proches

Je me souviens encore si bien. Nos moments ensemble, nos discussions, les chemins que nous avons empruntés. Je me souviens des couleurs verdoyantes de la forêt puis rouge et or à tes côtés. Je me rappelle si bien de nos moments à discuter, si sérieusement et si attentifs l'un envers l'autre. Je me souviens des surprises de nos parents, de mes réactions exagérées, de mes chaussures de marche et de la nappe bleue foncée. Je me souviens de toi me racontant ta vie, tes origines. Tu venais de loin pour moi pourtant sur la carte, seuls quelques centimètres te séparaient de ton pays d'origine. Et tu me montrais des photos de ton deuxième frère, à l'autre bout de la France, de l'orphelinat, là-bas de l'autre côte de l'Europe, du prénom de ta mère et du même coup celui de ta future fille. Tu me contais le monde et moi, je t'écoutais. Je me souviens de mes sourires béats après avoir passé quelques heures en ta compagnie. Ces mêmes sourires que j'affichais quand un mail m'arrivait de toi. Je crois que je pensais avoir trouvé l'amour, le vrai, celui avec un grand A. J'ai toujours été une rêveuse, mais mes rêves m'ont trahie. Bercée par de douces illusions pour tomber de plus haut. Je me souviens pourtant que quand je m'approchais trop de toi à coups de mots, tu t'éloignais, doucement, alors je me faisais une raison jusqu'à ce que mes traîtres rêves m'emportent à nouveau, pour tomber de plus haut encore. Mais tu as contribué à cette chute. Mes rêves n'en sont pas les seuls responsables.
Je me souviens de la douceur incroyable des moments partagés ensemble. Les deux derniers resteront gravé dans ma mémoire. Tout d'abord, ce soir-là, autour du feu de camp que j'aurai souhaité suspendre dans le temps. Tu étais là, près de moi dans la nuit léchée par les flammes crépitantes. Nous n'étions pas seuls, enfin pour moi c'était tout comme. Je me souviens que tu étais allé chercher un tapis de sol pour que nous puissions nous renverser sur le dos et contempler les étoiles s'allumer peu à peu sur le ciel déjà si sombre, côte à côte. Et on avait discuté comme à notre habitude des étoiles, du lycée, de l'avenir. Tu n'étais pas un garçon qui riait avec moi, mais tu étais attentif, serviable et doux. Tu étais différent avec moi, je le remarque maintenant, mais étais-tu toi-même? Je ne veux pas me souvenir de cette soirée étoilée comme la dernière, fragment de bonheur à tes côtés. Les images de notre amitié me reviennent avec une précision qui me fend le coeur. Est-ce que je ne peux pas les oublier maintenant que tout est fini? Maintenant que notre relation s'enfonce dans le négatif, toujours plus?
Je me souviens si bien du bleu de ta chambre, où nous avions discuté, une seule fois. Je revois comme si ça avait été hier, ton armoire blanche et la photo de classe qui l'ornait. Il y avait aussi ce grand bureau où j'ai testé tes stylos et ce carnet des grandes occasions dans lequel tu as collé la feuille. Cette bouffée de joie et un stabilo violet à moitié vide ont précipité les choses. Un petit cadeau, un mot et ta réponse, toujours comme à ton habitude: douce et soucieuse de conserver notre amitié, de la protéger de mes rêves trop fous pour toi. Comme chaque fois, ma raison a eu le dessus sur mes yeux un peu humides et j'ai trouvé cette situation ridicule de ma part et fantastique de la tienne. Comme chaque fois...
Puis vient notre entrée dans deux lycées différents dans le même village de campagne. Nous avions la même cantine malgré tout, fait qui ce jour-là fit mon bonheur. Seule encore en ce début d'année, mon coeur bondit de joie devant ton message et je m'empressais de filer devant la cantine t'y attendre. Je me souviens encore des vêtements que je portais pour te dire! Ce jour-là, une fille au pantalon bordeau, vêtue d'un t-shirt blanc rayé de bleu foncé, un nœud blanc dans les cheveux t'attendait en regardant l'heure toutes les deux secondes. J'ai baissé les yeux et les ai aussitôt relevé: tu étais là, tu m'appelais par mon surnom, tu me présentais ton meilleur ami, Victor je crois... Je me souviens de la table à laquelle nous nous étions installés, de toi sortant ton emploi du temps pour un autre repas ensemble, du mutisme de ton ami, mais peu importe: tu parlais pour vous deux.
Et puis les doux souvenirs s'effacent, laissent place à un tel tourbillon que je ne comprends plus et à l'issue de celui-ci, le triste résultat: j'ai commencé à te perdre. Tu es arrivé au lycée général, comme moi. L'avenir me semblait brillant, merveilleux, miroitant de rêves fabuleux. Ô si cruelle déception, chute préparée avec tant de soin par mes rêves ! Quelques messages entre deux textes à analyser, du vocabulaire à assimiler, des exercices à résoudre... Tu n'as plus eu beaucoup de temps, mais qu'importe! Moi, je t'admirais, j'admirais cette volonté de réussite qui t'animait.
Puis un jour, une suite de messages dans lesquels je me suis retrouvée tour à tour interloquée, songeuse et puis incroyablement heureuse. Tu étais enfin en couple avec la fille que tu aimais depuis tant d'années. Je t'ai un peu taquiné, tu n'as pas aimé, je n'ai pas relevé. La discussion s'est close sur un message qui me laisse un goût amer en bouche:

Tu restes une amie même s'il y a eu une période plus tendue entre nous deux, mais c'est du passé
Bisou

Tout ce que j'aimerai retenir là-dedans, c'est la douceur du dernier mot. J'aimerai tellement croire au reste de ton message, mais ce n'est plus possible. Pas quand je te vois peu à peu ne plus me faire la bise le matin, me saluer ni même me gratifier d'un sourire. Mais le pire n'est pas là. Te voir rire aux éclats aux blagues de tes amies, car oui, tu n'étais qu'entouré de filles. Puis tu as coupé les ponts, sciant lentement les cordes qui nous retenaient encore. Prise de tête par message, réconciliation, enfin était-elle réelle? Ou pour qu'on puisse avoir bonne conscience? Puis sont arrivés les messages dans le vide ou les réponses monosyllabiques. Tu t'éloignais, mais je le refusais. Je me disais que tu regretterai plus tard et que tu reviendrai.

Maintenant, quand je pense à toi, j'ai l'image d'un garçon qui n'en était déjà plus vraiment un, qui avait perdu l'innocence et la légèreté de l'enfance, renfermé sur lui, solitaire au coeur d'un groupe. Et de là vient un maigre réconfort: je n'étais pas la seule. Brusquement, en quelques mois, tu t'étais éloigné de tous, tu avais pris tes distances. Maigre réconfort que la pensé de ne pas être le problème. Et tu m'avais assuré que tu ne t'éloignerai pas, 2 jours seulement après mon anniversaire, que tu avais oublié d'ailleurs. Puis tu m'as ignorée, détourné le regard quand j'apparaissais, comme une pestiférés chargée de souvenirs qu'on aurait préféré enfouir au fond du jardin, loin, profond. Pestiférée qui faisait revivre ces souvenirs pourtant si doux pour moi. Mais sous ton regard fuyant, tu les as tâché de tristesse et chaque fois que je te souriais sans retour, tu retournais mon coeur. J'ai perdu cette habitude maintenant. Mais qu'est-ce que je t'ai fait pour qu'on en arrive là? Qu'est-ce qui c'est passé? Je ne comprends pas, je ne veux plus, parce que je sais que ton excuse sera mauvaise. Tu t'es lassé de nous tous. Tu ne voulais plus la vie qu'on t'offrait. Mais qu'est-ce qui c'est passe dans ta tête? Quel vent de révolte ou de folie a soufflé? Dimanche, tu n'étais pas là, au contraire de toute ta famille. Tu nous détestes à ce point-là?
Un jour, j'ai mangé avec toi à la cantine, mais ce n'était pas de ton plein gré, oh non! Une de tes amies est devenue la mienne et tu n'as pas eu d'autre choix entre la solitude ou l'indifférence pour sauver les apparences. Tout semblait aller pour le mieux du dehors. Je crois qu'on pourrait comparer notre relation ainsi: derrière une façade pour que le monde ne se doute de rien, tu creuses un fossé. Pas quand je te regarde, non! Tu veux conserver ton image de gars poli agréable avec tout le monde et pour qui tout va pour le mieux. Mais dès que je tourne le dos, tu saisis ta pelle à pleines mains pour creuser toujours plus. Tu vas te retrouver seul au final, tu le sais? Non, ta bande d'amies du lycée te suffit. Elles parlent fort, s'esclaffent et toi, tu ris à tout, tu les suis pendant que moi, sur la chaise à côté, je me cache derrière un livre pour oublier que tu ne m'accordes même pas un regard. Pire, il me semble être devenue invisible. Pas même une trace de gêne face à moi. Tu as changé.
Mon coeur se pince quand tu détournes le regard et se tord quand tu m'ignores. Je suis une pestiférée des souvenirs et c'est juste par obligation que tu m'adresses la parole, toujours pour sauver ces fichues apparences. Mais je rentre dans ton jeu de paroles aimables, soulagée peut-être de ne pas avoir à m'expliquer. Et nos visages qui mentent comme nos paroles douces et anodines, font mal. Je te déteste de me rejeter ainsi, je me déteste de rentrer ainsi dans ton jeu, aussi facilement, peut-être parce que c'est plus simple que de s'expliquer. Expliquer quoi au juste? Je suis presque sûre qu'il n'y a pas d'explication. S'il y avait une raison, un événement grave qui aurait provoqué ce changement, tu en aurais parlé, un garçon si sensible que toi avec qui le contact est si prompt à être noué, n'aurait pas pu le cacher. Si? Je ne sais plus, je ne sais plus, je ne veux plus savoir.

Mais quand même: pourquoi?

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