Ce matin c'était la colère.

Puis la joie.

Puis l'excitation (et masturbation)

Puis retour à la dépression.

La dépression. Cet état qui te donne envie de voir personne. D'être seul.

Pour être seule on m'a envoyé faire des courses.

La seule personne que je ne voulais absolument pas croisé, la seule personne avec qui je voulais couper les ponts, cette seule personne, je l'ai croisé.

Mon père.

"Blood is thicker than water" c'est ce que disent les anglophones. Bullshit.

Si le sang valait autant, il ne m'aurait pas renvoyé chez ma mère avec toutes mes affaires dans un sac, il ne m'aurais pas fait cet "électrochoque". 

Surtout pas à l'enfant de 11ans que j'étais.

Si le sang valait autant, il n'aurait pas coupé les ponts avec toute sa famille.

Surtout pas avec son frère et son père.

Moi, en attendant je dois attendre pour avoir un suivi avec une psychiatre pour mon angoisse chronique, mes crise de paniques en tout genre, mes sautes d'humeurs.

J'ai 17ans. J'ai 17ans, un père absent et envie de ne pas me réveiller demain.

J'ai 17ans, des problèmes de dos, d'yeux et d'angoisse.

J'ai 17ans et l'impression que j'ai ma place nul part ailleurs que dans un putain d'asile. 

OUPS PARDON on dit "service hospitalier psychiatrique"

Je fais du théâtre, je lis, j'écris et n'ai pas de situation monoparentale ou irrégulière.

J'ai une mère, un beau-père et un demi-frère.

Comment ça se fait que je sois comme ça ? 

J'arrive à faire des conneries sans le vouloir.

Je suis perdue.

C'est blanc dans ma tête.

Y'a tellement de bruit que j'entent plus rien.