Prologue
On est lundi matin, les cours recommencent. C'est parti pour une nouvelle longue semaine. La rentrée à beau eu être il y a trois semaines, j'en ai déjà marre. Depuis tout petit, l'école n'a jamais été mon fort mais j'avoue que c'est de pire en pire. Je rentre en maths et me laisse tomber sur une chaise au fond de la classe, comme à mon habitude. Estéban, mon voisin de classe et meilleur ami depuis toujours n'est pas encore arrivé. Je décide alors d'observer ma nouvelle classe. Des petits groupes d'environ quatre ou cinq personnes sont formés et ricanent discrètement. Devant moi, il y a une fille aux yeux marrons. Ses cheveux, ni lisses ni bouclés, lui arrivent aux épaules. Elle n'est ni grande ni petite, ni fine ni grosse. Elle ne se maquille pas beaucoup non plus. Je ne connais pas son prénom, malgré le fait qu'elle était dans mon ancien collège. Je ne me suis jamais intéressé à elle pour la simple et bonne raison qu'elle est banale. Du genre intello, elle trainait qu'avec une amie tout le temps. Mais cette amie est partie, je ne sais pas où, donc elle a été obligée de se sociabiliser un peu.
Elle discute avec une fille qui n'était pas dans notre collège. Je ne connais pas son nom non plus. Elle a les cheveux bordeaux attachés en un chignon qui part un peu dans tous les sens. Les deux ont l'air de bien s'entendre, malgré leurs très différents caractères. La fille aux cheveux bordeaux est assez superficielle et très sure d'elle et l'autre parait plus renfermée sur elle et timide. Au moment où le prof rentre dans la classe, toute la classe se tait. Je continue à analyser toutes les personnes de la classe jusqu'à ce qu'Estéban arrive, 10 minutes plus tard, tout rouge. Il se laisse tomber sur sa chaise, de la même manière que moi un peu plus tôt. J'entame la discussion :
- Salut ! T'es tout rouge toi !
- Oui je sais, j'ai dû courir, comme d'habitude, je me suis réveillé il y a à peine 20 minutes. Hier soir il m'est arrivé un truc de fou, tu ne peux pas savoir...
Le prof coupa court à notre discussion en m'envoyant au tableau résoudre une équation, chose que je ne savais évidemment pas faire étant donné que je n'ai jamais rien écouté en maths.
Heureusement, le proviseur me sauva en entrant dans la classe. Il ne prit même pas la peine de nous dire bonjour et s'adressa directement au prof :
« -Mademoiselle Bertin est-elle içi ?
- Léa ? Oui c'est elle, répondit-il en désignant la fille qui est assise juste devant moi, pas celle aux cheveux bordeaux, l'autre.
Le proviseur s'adressa alors à celle-ci :
- Léa, ranges tes affaires et viens avec moi, il y a ton frère qui t'attends. »
Un élan de surprise apparaît sur son visage mais elle ne mit pas longtemps à sortir de la classe, en tremblant. Elle ne sait pas ce qui l'attend et elle est sans doute stressée. J'ai pitié d'elle et ça me fait soudain très mal au cœur. J'ai beau ne pas la connaître, cette scène m'est beaucoup trop familière. Le prof se tourna vers moi et me dit d'aller me rassoir car il sait très bien que je ne vais pas réussir à résoudre l'équation donc il ne veut pas perdre de temps pour rien. Je me dirige donc vers ma table et Estéban recommença son histoire, mais je ne l'écoutais pas. La manière dont Léa a été appelé me rappelle exactement mon histoire et me fait revenir des souvenirs très douloureux. Je n'ai pas envi de repenser à cette période difficile.
Je reste dans mes pensées jusqu'à la fin de l'heure et pendant les deux jours qui suivirent. Léa ne vint pas en court le jour suivant, ni le jour d'après. Le jeudi, épuisée par mes nombreuses nuits d'insomnie, je fini par aller voir Fanny ; la fille aux cheveux bordeaux, entre temps, j'ai pu connaître son nom ; pour lui demander des nouvelles de Léa, en espérant que cela puisse me rassurer. Elle me répond qu'elle n'a pas le droit d'en parler, que son amie ne veut pas que ça se sache. Je comprends totalement, elle doit me prendre pour un garçon stupide qui n'a pas de cerveau, trop occupé à courir après les filles que pour travailler. Mais elle rajoute : « Mais ce n'est pas contre toi, je dois le dire à personne donc ne le prends pas personnellement. »
J'ai un peu de mal à la croire quand même. En guise de réponse, je demande si je peux avoir le numéro de portable de Léa pour lui demander moi-même. Elle hésite quelques secondes puis céda et me le nota sur un bout de papier.
Plus tard dans la soirée, je décide d'envoyer un texto à Léa :
« Salut Léa, c'est Clément, le garçon qui est derrière toi en maths. C'est pour te demander de tes nouvelles. Je me fais beaucoup de souci pour toi. Je sais que tu ne vas pas me répondre car tu ne me connais pas, mais je veux te dire que si tu as besoin de parler, je suis là. Je n'ai peut-être pas de cerveau mais j'ai un cœur, crois-moi, et j'ai aussi une histoire dedans. Donc je peux t'aider.
Je te promets je suis sincère. »
J'attendis la réponse une heure, puis deux, le lendemain aussi mais elle ne vint jamais.
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