Point de vue de Léa :

C'est le bruit de la porte de ma chambre qui s'ouvre qui me réveille. Mon père rentre, ce qui signifie que c'est le matin. Mais il ne m'apporte pas de plateau déjeuner comme à son habitude, il a les mains vides. Il doit se passer quelque chose, mais j'ignore quoi. Il me demande :

- Tu connais un certain Clément ?

Ce nom me dit vaguement quelque chose, mais je n'ai pas la force de chercher qui. Par contre mon père, lui, a l'air de vraiment vouloir savoir qui c'est car quand je referme les yeux en l'ignorant, il jette ma couette par terre et me repose la question. Je réponds un simple « oui » pour le satisfaire puis il enchaîne :

- Très bien. Il va venir ce matin et...

Je le coupe immédiatement. Pas question de le voir, j'ai refusé à mon amie qui voulais me voir hier alors c'est catégoriquement non pour qu'un type que je connais à peine vienne.

- Pas question papa, je ne veux voir personne.

- Si, de toute façon je lui ai déjà dit de venir. Je ne sais pas à quelle heure il va arriver mais tient-toi prête. Et l'assistante sociale va passer cet après-midi pour ta première séance. Je rentrerai tard ce soir, la voisine t'apportera à manger. J'y vais, je suis en retard.

Il me planta là, alors je remis ma couette sur moi et me rendormis.

Point de vue de Clément :

J'entre dans la maison à 9 heures précisément. Tout est calme, il n'y a aucun bruit. Je ne sais pas du tout où est Léa. Je l'appelle mais aucune réponse ne vint. Je monte alors à l'étage et ne mets pas longtemps à trouver sa chambre. Je frappe à la porte quelques coups mais aucune réponse n'arrive. Je décide alors d'ouvrir la porte et je vois dans la chambre un véritable champs de bataille. Il fait sombre, des vêtements trainent partout dans la chambre ainsi que de la vaisselle sale datant de je ne sais quand. Une odeur de renfermé et de moisi encadre tout ça. Léa est dans son lit, sa couette à moitié par terre. Je commence par aller ouvrir les volets pour faire de la lumière et aérer cette pièce. Léa se réveille brutalement et me dit sur un ton limite agressant :

« - Qu'est-ce que tu fais là ?

- Je viens prendre de tes nouvelles, c'est ton père qui m'a autorisé à venir.

- Bah moi je ne veux pas »

Je n'en ai strictement rien à faire, je ne peux pas la laisser dans cet état. Je lui fais savoir mon avis puis commence à empiler les assiettes à moitié pleines. Léa qui a bien compris que je n'allais pas abandonner si facilement voulu se lever mais dû se tenir au mur pour ne pas tomber. Je me précipite vers elle pour voir ce qui lui arrive. Elle me répond sur un ton toujours aussi sec :

- Ce n'est pas tes affaires. Maintenant part, tu as vu, je ne vais pas bien, laisse-moi tranquille pour que je puisse me recoucher en paix.

- Si tu crois que je vais te laisser comme ça tu te trompes ! Va prendre une douche ça te fera du bien, en attendant je range un peu ta chambre.

- Non je suis fatiguée laisse...

Je la coupe immédiatement

- Fatiguée ? ça doit faire une semaine que tu dors

Point de vue de Léa :

- Fatiguée ? ça doit faire une semaine que tu dors !

Mais pour qui il se prend lui ? Il débarque comme ça, penaud, chez moi, me donne des ordres et commence à m'engueuler. On ne se connais pas, je connais juste son prénom grâce à sa popularité mais je suis sûre qu'il ignorait le mien il y a deux semaines. J'ai mal à la tête, je ne tiens pas debout j'ai juste envie de me coucher. De plus, j'ai les yeux gonflés, je suis décoiffée, en pyjama, sale, et d'ailleurs il ne s'est pas gêné pour me le faire remarquer ! J'essaye de faire quelques pas pour retourner m'assoir, mais mes jambes refusent et je tombe. Clément me rattrape au dernier moment et me repose sur mon lit. Il me questionne :

- Ça fait combien de temps que tu n'as pas mangé ? Je veux dire, un vrai repas pas une moitié de portion comme il y a là partout dans ta chambre.

- Euh, je n'en sais rien. S'il te plaît laisse-moi tranquille, j'ai besoin d'être seule

- Non hors de questions. Va te doucher, je te prépare un petit-déjeuner. Il faut que tu manges, que tu prennes l'air. Tu ne vas pas passer le restant de ta vie dans ton lit !

- Tu n'as pas d'autres chats à fouetter ? Je suis sure qu'il y a pleins de filles qui aimeraient avoir ton attention. Pars de chez moi maintenant !

- Non, j'insiste, je t'attends en bas !

Voyant qu'il n'abandonnerait pas, je cédai puis alla me faire couler un bain. Il quitta enfin ma chambre pour me laisser un peu d'intimité. Je peux quand même dire avec regret qu'il avait raison. Je traîne un long moment dans l'eau, ce qui me fait un bien énorme. Je sors de la baignoire ; propre et en sentant bon, ce qui n'est pas arrivé depuis longtemps ; puis enfile un peignoir et enroule une serviette autour de mes cheveux. Je me choisis un jean et un tee-shirt propre ; ce qui me fait aussi du bien ; me peigne les cheveux puis vais le rejoindre dans la cuisine. Une odeur de pain grillé m'accueille puis Clément m'emmène sur la terrasse où il a préparé un gros petit-déjeuner.