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Chapitre 14: Partie d'échecs

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Alexeï Moronov n'était pas un homme vil. Ou alors, plus maintenant. Noxus n'était pas réputé pour ses bonnes manières en terme de morale. On l'avait souvent enfermé avec des ours lorsqu'il était indiscipliné, par exemple. Mais la discipline n'était pas son fort, il préférait faire ce qui était juste.

C'était peut-être cela qui l'avait amené à pratiquement se faire bannir de son état. Ou peut-être cela qui l'avait amené à devenir conseiller dans la grande cité d'Eternalis. Son sens de la morale.

Il regarda la pièce et la trouva austère. Vide. Froide. Et puis il se rappela du visage d'Isolys et le trouva plus glacial encore que les lieux. L'unique rideau de la grande lucarne voletait, et une chaise renversée se trouvait au milieu de la pièce. Il n'avait pas imaginé le laboratoire d'Ambre Solnar de cette façon-là. Il constata que des fioles étaient posées sur l'évier et s'en approcha.

Il les sentit, et toussa fortement. L'odeur du cyanure, et de différents produits toxiques le prirent à la gorge. Il fronça les sourcils et rangea les fioles précautionneusement dans son sac, avant de s'approcher de la chaise, de se baisser pour la remettre droite. Il y avait des sangles pour attacher mains et pieds, il remarqua que des taches de sang étaient incrustées dans le bras. Le sang d'Ambre Solnar.

Il frissonna. Depuis combien de temps la conseillère se faisait-elle soigner dans cette pièce vide, blanche, aseptisée ? Combien de cris, combien de larmes répandues sur ce sol froid ? Il se rendit compte qu'il n'y avait jamais songé, jamais pensé à ce qu'elle ressentait. À quelle était sa vie, indépendamment de sa fonction, ses passions, ses combats. S'il avait vu plus tôt, peut-être qu'elle n'aurait pas commis l'irréparable.

Il regarda le bout des accoudoirs du siège. Griffés, arrachés sauvagement. Caressant sa barbe, il réfléchissait. 

- Alexeï, on devrait y aller, dit un homme dans une langue étrangère à celle d'Eternalis. Je souhaite rejoindre la fête. Nos cousins y sont déjà.

- Deux secondes. Je t'y rejoins. 

Alexeï hocha la tête sans se retourner, absorbé par ses pensées. Le chaos latent de la pièce résonnait étrangement avec les fragments épars de ses souvenirs. Il effleura une dernière fois le bras du fauteuil avant de se redresser. Sa main glissa dans la poche intérieure de son manteau pour en sortir une feuille simple, racornie.

Il sortit un stylo et se mit à écrire, s'accoudant contre quelque chose de solide. Sa main traça de belles lettres, malgré sa main presque trop grande pour l'objet. Son visage, crispé dans son sérieux, trahissait cependant quelques émotions. Il se mordilla la lèvre, ses yeux brillant dans la pénombre du soir qui approchait.

Il sortit une petite boule de sa poche de pantalon. Celle-ci, collée contre la lettre, se mit à bourdonner. Il lança le papier, celui-ci s'envola. Se stabilisant dans l'air, il fila par la fenêtre et se dirigea vers un point inconnu, disparaissant dans les dernières lumières du soir.

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Jade frotta ses poignets en respirant plus calmement. Les cordes, lâches et poussiéreuses, semblaient vieilles et usées. Elles n'avaient plus le pouvoir de la retenir pour longtemps. Malgré ses poignets abîmés et la douleur lancinante qui enflammait sa peau, elle continuait de tirer, de frotter, veillant à ne pas produire le moindre bruit susceptible d'attirer l'attention d'Ambre Solnar.

L'autre femme, pourtant, paraissait plus préoccupée par elle-même que par sa prisonnière. Son état était aussi délabré que celui de la rousse. Sous la lumière grise qui filtrait à travers la fenêtre brisée, les brûlures sur sa peau ressortaient davantage, fines marques rougeâtres courant le long de ses bras. Et puis il y avait ce tic inquiétant : elle allumait et éteignait son taser à intervalles réguliers, en testant parfois la décharge sur elle-même comme si elle en jaugeait la puissance. Pourtant, à chaque contact, elle ne bronchait pas. C'était un détail qui clochait, une étrangeté qui glissait entre les mailles de la logique, comme une intuition dangereuse. Jade ne savait pas comment l'expliquer, mais quelque chose chez Ambre sonnait faux.

Un courant d'air s'insinua dans la pièce, soulevant un rideau miteux qui battit faiblement contre le mur. Jade sursauta, ses épaules se tendant d'instinct. Ambre, quant à elle, ne réagit pas. Adossée à la fenêtre, elle tira une sucette de sa poche et l'enfourna dans sa bouche, le bâtonnet tenu entre ses doigts fins comme une cigarette. L'image était étrange. Déplacée. Comme un fragment d'innocence dans ce décor de ruines.

Intriguée, Jade leva son visage encore arrondi par l'enfance et demanda d'une voix incertaine :

- Qu'est-ce que...

Mais Ambre ne lui répondit pas immédiatement. Son regard se perdait au-dehors, sur le paysage décharné qui s'étalait en contrebas. Des bâtiments délabrés, bricolés avec des plaques de métal et du bois rongé par l'humidité, s'entassaient les uns contre les autres comme des squelettes de bidonvilles, enchevêtrés dans les ombres des usines et des mines désaffectées.

- J'habitais ici avant, finit-elle par dire d'un ton neutre. Dans ce lieu où l'air est dense et les gens se battent pour un rien. J'adorais l'odeur du gasoil, du sang, de la poussière. Les petits bouts de métal qui traînent dans les poubelles et qu'on peut ramasser pour se faire quelques pièces.

Elle parlait comme si elle se rappelait un vieux rêve, un rêve dont les contours s'effilochaient. Jade frissonna légèrement, son malaise s'intensifiant.

- Où... où suis-je ? murmura-t-elle, la voix tremblante.

Ambre tourna la tête vers elle. Une lueur de malice passa dans ses prunelles rouges.

- Dans la maison de mes parents.

Elle eut un petit gloussement et tira sur le bâtonnet de la sucette avant de la faire tourner entre ses doigts. Une de ses joues était creusée par le bonbon qu'elle suçotait avec application. Puis, lentement, elle extirpa la sucette de sa bouche, sa surface luisante de salive.

- Où... où sont-ils ?

Ambre éclata de rire, un son léger, presque amusé, mais qui sonnait faux.

- Je ne sais pas, quelle question ! répondit-elle d'un ton chantant, en faisant distraitement glisser son doigt sur le manche du taser. Pourquoi est-ce que les gens s'acharnent toujours à vouloir retrouver leurs parents, hein ?

Le regard de Jade s'assombrit. Un goût amer monta dans sa gorge, mais elle ne répondit pas. Ses poignets lui lançaient douloureusement, chaque mouvement ravivant l'élancement brûlant de la corde contre sa peau. Elle pinça les lèvres, inspira, et murmura :

- Laissez-moi partir. S'il vous plaît... ne gâchez pas ma vie juste parce que vous voulez finir la vôtre.

Un silence s'abattit.

Ambre la fixa, ses yeux cramoisis transperçant les siens. Il y eut un instant suspendu, une fraction de seconde où tout bascula. L'ombre d'un mépris glissa sur son visage, puis, d'un geste brusque, elle tendit la main et enserra la gorge de Jade. L'autre main, elle, tenait toujours la sucette.

Jade retint un hoquet de panique, ses muscles se raidissant sous la poigne glaciale d'Ambre.

- Les Habitants du Bas... tellement sauvages, murmura-t-elle, son sourire s'élargissant. Tellement honnêtes.

Elle fit lentement pivoter la sucette entre ses doigts, l'approcha des lèvres entrouvertes de Jade, puis l'enfonça d'un mouvement sec dans sa bouche.

Jade étouffa un cri. Le goût du bonbon explosa sur sa langue, un mélange écœurant de sucre et d'amertume, collant et gluant. Elle tenta de reculer, mais Ambre la maintenait fermement. Dans ses yeux, une étincelle de cruauté se refléta.

- Ne vous a-t-on pas appris le vivre-ensemble ? reprit-elle avec douceur. Il faut mentir, mentir, mentir. Manipuler pour avoir ce qu'on veut.

Jade trembla. Sa respiration devint saccadée. L'odeur sucrée du bonbon lui donnait la nausée.

Ambre se redressa légèrement, lâchant enfin sa gorge. Elle inclina la tête, l'air faussement curieux.

- Dis-moi, petite Jade... comment me manipulerais-tu pour obtenir ce que tu désires ?

Alors que la rousse, tremblante, recrachait au sol le bâtonnet qui rebondit, collant au parquet poussiéreux, l'attention de l'ancienne conseillère fut attirée par quelque chose d'autre dans la pièce.

Un objet volant non identifié vint s'échouer à ses pieds, un mécanisme mourant qui convulsa, puis s'éteignit. Intéressée par les rouages, elle se pencha et ramassa l'objet. Un petit moteur, qu'elle examina en faisant quelques tours sur elle-même, ses pupilles rouges tremblotant dans leurs orbites. Jade, quant à elle, remise de sa frayeur, regarda la lettre.

Semblant répondre à la question silencieuse que la jeune fille semblait se poser, Ambre haussa les épaules:

- Ça doit être une lettre pour moi. Tu penses que c'est Isolys ? Lis la moi.

Jade la regarda avec de grands yeux effrayés, ne pouvant bouger ses bras attachés aux accoudoirs. 

- Dépêche toi !

Ambre, concentrée sur le petit objet, ne la regardais pas, et attendait visiblement que la rousse prenne le papier et le déplie. Enervée par son silence confus et apeuré, elle serra les dents et une claque partit, retentissante, humiliante, sur le haut du crâne de Jade.

Puis elle se baissa, posa l'objet, remit les cheveux de la rousse en place derrière ses oreilles et la fixa de ses yeux rouges, lui tendant la lettre plus gentiment:

- Lis la.

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Chère Ambre Solnar,

J'ai suivi vos traces. J'ai pris connaissance de vos récents agissements et ai remonté votre parcours jusqu'à Eternalis. Il m'est apparu probable que vous ayez subi des violences lors de votre détention. J'ai pris mes dispositions pour que ceux qui en sont responsables – ainsi que les témoins – gardent le silence.

La conseillère Sylvia affirme vous avoir aperçue dans la nacelle visée par l'attentat. Isolys, en revanche, refuse de me le confirmer. Êtes-vous en vie ? Dans quel état vous trouvez-vous ? Je m'inquiètes.

Concernant la prise d'otage : si vous êtes en sécurité, cessez immédiatement. Le Bas est déjà en proie à des troubles, et vos actions risquent d'attiser la foule. Mais si vous êtes blessée, si cette prise d'otage n'est qu'un ultime rempart contre ceux qui vous traquent, alors écoutez-moi. Vous êtes recherchée. Isolys a mobilisé toutes les forces de l'ordre contre vous. Ce n'est pas une femme de discours, elle agit dans l'ombre. Mais si elle décidait d'ameuter la foule, elle le pourrait. Et si elle voulait votre mort, elle n'aurait besoin d'aucun procès pour l'obtenir.

Vous et moi savons de quoi les conseillers d'Eternalis sont capables. Vous avez été destituée, et déjà les journalistes s'acharnent à vous dépouiller de votre humanité, à vous réduire à une ombre plongée dans "la folie".

Mais je ne crois pas à leur récit. Je refuse de croire que vous agissez sans raison. Relâchez l'otage. Laissez-moi vous aider. Je viens dans la Basse Ville dès que j'aurais un signe de vous. J'ose espérer qu'ensemble, nous pourrons retourner la situation contre Isolys. Car je doute fort qu'elle soit étrangère à vos malheurs.

Faites moi signe.

Bien à vous,

Alexeï  Moronov.

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Isolys dévoila sa gorge resplendissante au roux, et celui-ci crut un instant devenir de la même couleur que ses cheveux. Sa posture, pleine de grâce, semblait accentuer l'élégance de ses habits blancs immaculés, coupés avec une précision qui ne laissait rien au hasard. Elle le dévisagea de haut en bas, son menton légèrement relevé, un éclat d'évaluation dans ses yeux perçants. Rory, engoncé dans son costume en queue-de-pie, paraissait mal à l'aise, tirant nerveusement sur ses manches. Cependant, le sourire discret qui effleura les lèvres d'Isolys trahissait sa satisfaction.

Les bijoux délicats ornant son cou tintèrent légèrement lorsqu'elle déclara d'une voix posée:

- Allons-y, qu'attendons-nous ?

D'un mouvement fluide, elle lui tourna le dos et franchit la première le seuil de la résidence, ses talons claquant doucement sur le sol marbré. Une certaine tension montait en elle, une crispation à peine perceptible, comme si une ombre indéfinissable l'accompagnait. Pourtant, son allure demeurait impeccable, son visage impénétrable.

Les premiers à les accueillir furent des hommes imposants, des cousins d'Alexeï Moronov, si leur apparence ne mentait pas. Leurs silhouettes massives étaient ornées de tatouages complexes qui serpentaient le long de leurs bras jusqu'à leurs cous. Leurs barbes épaisses et leurs voix gutturales ne laissaient aucun doute sur leur ascendance. À leurs pieds, d'énormes chiens de chasse, aux crocs légèrement dévoilés, semblaient jauger Isolys avec une attention inquiétante.

Elle engagea la conversation avec eux, son sourire poli masquant son évident malaise. Derrière elle, elle sentait le regard curieux et désorienté de Rory, qui semblait presque hypnotisé par la présence des géants.

- Quel rrrrobuste jeune homme, grogna l'un des hommes en fixant Rory d'un œil amusé.

- Je sais. Mon compagnon, répondit Isolys, un petit sourire en coin. Puis, sans laisser place à une réponse : Excusez-moi, maintenant. Je vais aller saluer mes consœurs.

Elle les quitta d'un pas ferme, traînant légèrement sa robe pour éviter que les chiens ne l'abîment. L'idée que ces « clébards » puissent salir la délicate dentelle de son vêtement la dégoûtait. Rory, quant à lui, semblait encore fasciné par les colosses qu'ils venaient de quitter.

Isolys finit par rejoindre la conseillère Sylvia dans un fauteuil roulant, qui se tenait à l'écart, son expression sévère adoucissant néanmoins lorsqu'elle aperçut son amie.

- Vous êtes ravissante ce soir, Isolys, commenta Sylvia.

- Merci beaucoup. Vous n'allez pas prendre un verre ? proposa Isolys avec politesse.

- Je ne bois pas d'alcool. Mais dites-moi, qui est l'homme qui vous accompagne ?

- Mon...

Isolys poussa un long soupir, hésitant à répondre. Le visage ridé de la conseillère se fendit en un sourire rare et elle souffla:

- Je me disais bien que c'était étrange de vous voir en compagnie masculine.

- Il y a tellement de gens ici. Je ne prends pas le risque de venir seule, répondit Isolys, glissant un regard calculateur autour de la pièce.

- Vous avez raison, acquiesça Sylvia. Les murs ont des oreilles.

Isolys allait répondre quelque chose, mais ses paroles moururent sur ses lèvres. Son regard bleuté fut irrémédiablement attiré par une silhouette qui venait d'entrer.

Isolys voulut répondre quelque chose à la conseillère, mais son regard bleuté fut attiré par le centre de la pièce, qui venait d'entrer par une porte menant sûrement aux cuisines ou à un petit cagibi. Elle était habillée d'une robe noire de soie qui descendait son corps en longs plis interminables. Des attaches dorées retenaient le vêtement d'être trop gourmand sur les seins ronds de la femme, ainsi qu'une broche qui scintillait à la lumière des lustres. Sa peau chocolatée faisait ressortir le maquillage doré qui parsemait ses joues, ses yeux. Elle avait maquillé ses lèvres.

Le cœur d'Isolys manqua un battement.

Elle ne sut comment elle s'extirpa de la conversation avec Sylvia, ni comment ses pieds l'amenèrent jusqu'à Rory. La seule chose dont elle se souvint, c'était la chaleur qu'elle ressentit en attrapant sa main et en l'entraînant vers le centre de la pièce. Ses pensées étaient en désordre, mais une idée obsédante y régnait en maître : Elle était là.

- Bonjour, Lorendil, dit-elle froidement, chaque syllabe soigneusement mesurée.

Elle croisa les bras, son attitude fermée renforcée par le poids du regard glacial de l'homme aux oreilles pointues qui se posait sur elle. Son sourire poli ne parvint pas à masquer l'hostilité sous-jacente. Pendant quelques secondes, ils se jaugèrent comme deux prédateurs, la fausse amitié de leurs expressions dissimulant un duel silencieux. Lorendil, détendu en apparence, fut le premier à briser le silence.

- Isolys, vous ici ? Nous n'y croyions plus ! Cela fait deux ans que vous fuyez les grandes réceptions, pourtant.

Sa voix était teintée de sarcasme, presque moqueuse. Isolys sentit une tension croître dans sa poitrine, mais elle ne laissa rien transparaître. Ses doigts, cependant, s'enfoncèrent dans la paume de Rory, qui tressaillit sous la douleur.

Elle évitait soigneusement de regarder la femme au bras de Lorendil. Gaïa. Une déesse incarnée, vêtue d'une robe splendide. Sa présence resplendissait, attirant les regards de tous dans la pièce. Isolys sentit un flot de jalousie brutale monter en elle, brûlant comme un feu incontrôlable. Elle détestait cette sensation, ce tiraillement au creux de son ventre. Gaïa riait doucement, s'entretenant avec une autre femme élégante, ignorant complètement le conflit intérieur de la blonde.

- Vous savez que je préfère ma solitude à celle des fêtes.

Rory, lui, essayait maladroitement de desserrer la prise douloureuse de la main d'Isolys sur la sienne. Une grimace déforma son visage lorsqu'elle raffermit sa prise sans même s'en rendre compte.

Lorendil tourna finalement son attention vers le roux, un sourire presque carnassier sur ses lèvres.

- Et vous êtes ? demanda-t-il avec une politesse feinte, son regard l'examinant de haut en bas comme s'il cherchait à le jauger.

Rory ouvrit la bouche, mais aucun son ne sortit dans un premier temps. Il balbutia finalement, les joues rouges :

- Rory, son mari. E-enfin... Je veux dire, son petit ami.

Isolys leva un sourcil, plus amusée qu'embarrassée par son cafouillage. Elle posa une main légère mais possessive sur son bras et prit la parole d'un ton calme et assuré :

- Mon compagnon, précisa-t-elle, ignorant délibérément la confusion de Rory. L'homme qui partage ma vie en ce moment, oui.

Un éclat de surprise traversa le regard de Lorendil avant qu'il ne se ressaisisse. Il sourit, mais ses yeux trahissaient une certaine irritation.

- Ah, intéressant. Je dois dire que je ne vous aurais pas imaginée... accompagnée. Mais cela vous sied bien, Isolys.

La tension entre eux était presque palpable, une bataille silencieuse qui se jouait dans leurs regards. Rory, se sentant de plus en plus comme un pion dans cette étrange danse, serra les dents et tenta de se redresser, conscient du poids de leurs attentes sur ses épaules.

Isolys, cependant, garda le contrôle de la situation, un sourire froid figé sur ses lèvres.

- Lorendil, il semble que vos invités ont hâte de s'entretenir avec vous, je pense vous laisser avec eux, lança-t-elle d'une voix douce mais acérée.

Le conseiller plissa les yeux, mais ne répondit pas immédiatement. Isolys lui avait offert une porte de sortie élégante, mais il savait qu'elle venait également de lui rappeler qui dictait les règles de leur conversation.

- Bien sûr, dit-il finalement, d'un ton plus conciliant. Je ne voudrais pas monopoliser votre attention. Passez une agréable soirée, Isolys.

Il s'éloigna, mais pas avant de lancer un dernier regard à Isolys, une lueur d'avertissement dans ses prunelles sombres. Rory laissa échapper un soupir, à la fois soulagé et encore un peu tendu.

- C'était quoi, ça ? murmura-t-il.

- Le début d'une partie d'échecs, répondit Isolys sans le regarder, ses yeux rivés sur Gaïa.

Mais la jeune femme ne tournait pas les yeux vers elle. La blonde sentit la frustration emplir son cerveau alors qu'elle serrait les mâchoires. Sa main posée maladroitement sur l'épaule de Rory se crispa et elle l'attira à elle alors qu'il bredouillait:

- Quel rôle j'endosse ?

- Cavalier, répondit elle immédiatement. Allons danser.

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