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Chapitre 9

Je sors de la boutique sur un petit nuage. J'esquisse même quelques pas de mannequin, comme si je défilais en plein Fashion Week.

Cela n'échappe pas au regard fureteur de Simon, qui remarque tout de suite la fameuse démarche de chat que j'imite comme une débutante : les épaules ouvertes, les genoux verrouillés, les pieds l'un devant l'autre, et le regard vide de celle qui n'a absolument pas besoin d'être là.

- Hé Kate Moss, t'as pris ton rail de coke ce matin ?

Merci Simon de faire une fois de plus irruption dans mes rêves, avec cette légèreté de pachyderme.

Je réponds avec une pointe d'agacement.

- Sois sympa, laisse-moi dans ma bulle quelques minutes, tu veux bien ?

Il ricane gentiment mais il se le tient pour dit. Là-dessus, je prends les devants, direction la Seine, pendant que les lascars m'emboitent le pas.

Ma bulle n'est pas si imperméable que ça, car je les entends discuter comme deux bons potes.

- Cool cette boutique de talons...

- Ouais, c'est une belle invention...

Petit silence. J'imagine leurs cerveaux de garçons en train de ranger les belles images dans des tiroirs secrets, pour mieux les ressortir à la première occasion... Hé, mais qu'est-ce que je dis là... C'est moi la belle image ? Ce sont mes jambes ? Sortez-moi tout ça de ce fichu tiroir et détruisez les fichiers immédiatement !

- Elle était mimi la petite vendeuse !

Aïe, ça fait mal. Du coup j'en viens à me demander s'il y a au moins une image de moi dans l'album photo, ou si ma copine aux chaussures léopard a pris toute la place.

- Sauf qu'elle t'a pas donné son numéro !

Merci Noah ! Rien de tel qu'un bon pote pour vous remettre les pieds sur terre.

- J'ai pas insisté non plus... si j'avais voulu...

Pff. Prétentieux.

- Si ma mémoire est bonne, la dernière fois qu'on a joué à ça, c'est moi qui ait gagné !

What ? Quoi ? Je sens que je vais apprendre des choses compromettantes et j'aime beaucoup ça. Je tends l'oreille discrètement.

- En boite, l'autre soir, tu veux dire ? J'ai même pas essayé gros... Attends, c'est moi qui faisais toute la conversation et elle te répondait à toi ! J'avais aucune chance !

Hé, ça devient amusant ! Je continue à avancer deux pas en avant, mais mes oreilles sont clairement restées deux pas en arrière.

Simon continue sur le même ton.

- Essaie un peu de taper la discute avec une meuf, tu verras que c'est du sport !

Ha, ha, je ris dans ma barbe : Simon a l'air un peu revanchard sur ce coup-là, serait-il mauvais perdant ? Et il enchaine encore, avec un peu d'irritation.

- Trop facile de jouer les mecs distants et mystérieux...

- Je joue pas, Simon.

La voix de Noah... Il y a une sorte de fêlure dans sa réponse sèche qui me met aussitôt en alerte. Je veux bien rigoler de ses moments d'absence et ses moues rêveuses, mais c'est vrai qu'il y a quelque chose chez ce garçon qui me met mal à l'aise. Qu'est-ce qui peut prendre la tête à ce point quand on a dix-huit ans et qu'on est lycéen ? Surtout quand on a gagné le gros lot au grand jeu de la génétique. Franchement, ça n'a pas de sens.

Simon doit le sentir aussi car il prend un ton plus conciliant.

- C'est pas ce que je voulais dire Noah, tu sais bien....

- Alors le dit pas.

Aïe, ça brûle ! Pour le coup, je regrette presque d'espionner. Les deux garçons poursuivent leur dispute à mi-voix.

- Mec, tu veux pas te détendre un peu ? Franchement, des fois tu m'inquiètes...

- Promis quand j'aurai besoin d'un psy, c'est toi que j'appelle.

Je suis à deux doigts de me retourner pour siffler la fin du match, mais je n'ose pas interférer. Simon, Simon... c'est le moment d'une petite blague comme tu sais faire, histoire de détendre l'atmosphère !

- Depuis qu'on se connait, tu lâches jamais rien. Je sais même pas si t'es heureux. Ou si t'es content qu'on soit potes...

Bon pour la blague on repassera parce que là, ça devient carrément drama queen.

- On traine ensemble, c'est une réponse non ?

- Ben non. Y'a des tas de gens avec qui je traine au lycée, et je sais bien qu'on se verra plus passée la terminale.

Ouch... ça fait mal ça, Simon... Hé ! Est-ce que je suis concernée ? Bon, en même temps on trainait pas vraiment ensemble jusqu'à ce matin.

- Tu feras comme tu voudras.

Ouch... elle fait encore plus mal la réponse de Noah.

- Merde Noah, je parle pas de toi, là !

Silence un peu tendu, qui s'étire jusqu'à devenir gênant... finalement brisé par Si-Lo, sur un ton sérieux qui ne lui est pas habituel.

- Ça me ferait vraiment chier que tu renonces à notre amitié aussi facilement.

- Putain mais t'as tes règles ou quoi !

Faute ! Je fronce les sourcils devant l'invective préférée des beaufs. Je suis à deux doigts de leur foncer dans le lard, mais comme je ne veux pas leur montrer que j'espionne, je laisse glisser. Il faudra que j'y revienne quand j'en aurai l'occasion !

Le silence qui suit se prolonge de façon inconfortable. Je pense que mes deux grands pudiques ont vécu un de ces moments à cœur ouvert et ils ne savent pas trop comment s'en sortir. Heureusement, on peut toujours compter sur Si-Lo pour retrouver un mode plus léger...

- Tu le sais peut-être pas, mais toi et moi c'est pour la vie, mon grand !

- Tu vas me demander en mariage ?

- Deux mariages sur trois finissent en divorce. Je préfère te garder comme pote !

Je sens que la tension vient de retomber. Noah ne répond rien mais, si je me retournais, je suis à peu près sûre que je le verrais sourire. Oh, pas un large sourire franc et joyeux, ce garçon des muscles partout sauf dans les zygomatiques. Mais bon : ses demi-sourires un peu boudeurs semblent indiquer chez lui l'acmé du bonheur, alors il faudra s'en contenter.

On longe le Louvre et Saint-Germain L'Auxerrois, et on arrive en vue du Pont des Arts. J'en profite pour me retourner et j'annonce façon Bateaux-Mouches, avec un grand geste théâtral.

- Ladies and gentlemen, la Seine !

Mes deux cavaliers m'adressent un sourire tranquille et se rapprochent de moi. Emporté par son élan, Simon passe carrément son bras autour de ma taille, dans un geste d'affection un peu exubérant. Je sais que c'est sans conséquence, mais je sens tout contre moi son corps souple et et dense, chaud, presque palpitant. Au petit jeu des métaphores pâtissières, Simon-Loup serait un croissant qui sort à peine du four. Pur beurre. Avec des pépites de chocolat.

Et Noah ? Sans doute une de ces omelettes norvégiennes compliquées, avec la croûte qui flambe et de la glace à l'intérieur : c'est chaud, c'est froid, ça fait mal aux dents, on sait plus trop ce qu'on mange... Mais on en redemande une seconde part.

Mince, j'ai déjà faim et il est à peine onze heures.

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