Je suis restée une heure avec Noam après les cours, il régnait une ambiance assez.. Bizarre.
En rentrant, j'ai reçu un appel de Julien me disant qu'il était "impatient de nous avoir pour lui toute une semaine entière" et que Tomas avait autre chose de prévu. Il devait aller une semaine chez un ami, alors c'est compréhensible qu'il ne soit pas venu. Mais j'avoue que j'aurais préféré qu'il vienne. Mon cerveau et mon cœur sont en totale contradiction. Pas parce qu'il me manque, mais parce que je lui en veux terriblement. Bon, aussi parce qu'il me manque en fin de compte. Les sentiments ne disparaissent pas aussi facilement, même si tel est notre désir.
Malgré ma méfiance, le trou béant dans ma poitrine se referme au fur et à mesure que je me rapproche de Noam.

L'après midi, Julien nous a invité, Eliott et moi, pour préparer le week end.
J'appréhende un peu, je ne suis allée qu'une seule fois chez lui, et c'était avec Tomas, lorsqu'on se parlait encore, et c'était juste en coup de vent. Lorsque je suis allée le chercher..
Au final, nous avons décidé d'aller faire les courses samedi et de prendre le train du soir. Il a fallu le prévenir de la venue de Christian et de son ami, j'espère qu'ils ne nous dérangeront pas.

Mon impatience ne cesse de croître, la semaine prochaine ne sera que pure folie.
On a tous prévu de se rejoindre le matin, ça fait une journée de plus avec les personnes qui comptent le plus pour moi.
Julien, Eliott, Lola, Martin et Noam.
Lorsqu'on prend le train, on a des sacs plein les mains. Pourquoi? Simplement parce que nourrir 6 "grosses-bouffes" c'est pas vraiment léger.
À peine arrivé en gare que Noam et Julien sont en train d'ouvrir des paquets de gâteaux et de chips. Le problème c'est que j'ai faim. Même si j'ai faim tout le temps, la j'ai faim..
"-Noam, mon amouuuuur?
-Hmmmm?
-Je peux avoir le paquet? S'il te plaiiiiit..
-Seulement contre un bisou alors."
Même si j'étais gênée, oui, je le fais souvent mais ça me gêne toujours autant, je me suis approchée de lui. Ce gamin m'a tiré pour que je tombe sur lui.
Pour me venger, je lui ai premièrement fait un bisou dans le cou, je sais qu'il les craint, mais en plus je lui ai fait un bisou baveux sur la joue.
"-Raah, Lana t'es déguelasse!
-Mais je suis ton bébéeeee..
-Attends qu'on arrive et tu vas voir.."

Le reste du groupe nous regardait bizarrement, jusqu'à ce que j'explose de rire avec Noam, cause d'un rire groupé.
Lorsqu'on est sorti de la gare, il faisait plus noir qu'à la dernière visite.
Contre toute attente, non, avec toute attente, on s'est perdu..
Actuellement, un groupe de 6 jeunes, complètement paumés dans un village de campagne, portent des sacs pleins à craquer en cherchant leur maison.
C'est vraiment à mourir de rire, mais je ne ris pas, c'est moi qui nous ai mis dans cette situation, donc..

Lorsqu'on retrouve notre chemin, Julien met son bras sur mes épaules et met son enceinte en marche.
Nous dansons tous les deux devant comme deux enfants.
Nous sommes des enfants.
Lorsque je jette un coup d'œil derrière, je remarque que le reste du groupe discute calmement contrairement à nous..
Lorsque je passe la clef dans la serrure de la grande grille, nous sommes, avec Julien à une dizaine de mètres d'avance devant les autres.
La grille passée, nous commençons à monter le son et à danser encore plus.
Je presse la poignée en chantant à pleins poumons avec Julien, et lorsque la porte s'ouvre, j'aperçois le visage de Christian.
"-Oh Christian, salut.."
À peine aie-je terminé ma phrase que ma vision se bloque sur la personne à ses côtés.
Lorsque Christian me réponds, Julien lui tend la main, et à la même réaction que moi.
Seul lui prononce un mot.
"-Tomas?"