Je l'avais aimé, oui. Plus que ma propre vie. Flippant non ? Parce que désormais il n'était plus là, alors il fallait que j'aime ma vie. Dure tâche, quand elle semblait ne plus avoir de sens.

Quelle aventure. Une pure passion, le genre d'amour inconditionnel qui ne dure qu'un temps, tout le monde le sait. Mais nous ne voulions pas y croire, au départ. Enfin surtout moi, j'étais le rêveur. Mais on s'était dit "pour toujours" après tout.

Le plus souvent possible, on se retrouvait à notre endroit fétiche, le banc de ce fameux parc où on s'était rencontrés. Chaque fois on se regardait longuement avant de s'embrasser, d'un amour que personne ne pouvait briser. Enfin presque personne pour le coup. Mais je t'avais aimé, plus que tout.

On se parlait de tout, on rigolait pour un rien. Tu te souviens comment ça marchait bien entre nous ? On a toujours eu un putain de feeling, un truc que personne ne pouvait enlever avant. Même les regards qui nous jugeaient, les insultes qui fusaient, leurs grimaces ne nous arrêtaient pas. On était gays, et putain de gais, parce qu'on s'aimait et c'était tout.

On était complémentaires pas vrai ? On se le disait ça aussi. Au fond, qu'est-ce qu'on ne s'est pas dit? Je pouvais tout te dire, tu m'écoutais, je me sentais important. Je l'étais, je crois. Toi aussi t'étais important, t'avais la première place dans mon cœur, tu le savais ?

Tout était si beau. C'était indéfini, incommensurable. Si tu savais à quel point je t'aimais. On se le disait pas souvent en fait, mais quand on se le disait c'était terriblement vrai. Parfois mon cœur se serrait, et il fallait que ça sorte, au beau milieu d'une conversation.

"J't'aiMe "

Je le disais pas en entier non, car j'avais peur de ton rire. C'est idiot, car dans ces moments là, tu me regardais de tes beaux yeux marrons comme pour lire en moi, et on finissait par s'embrasser, peu importait le moment. On était dans notre bulle d'amour, c'était si beau, et je détestais le dire au passé.