Chapitre 42
***
Voilà un bon quart d'heure que Mona et Ian sont enfermés dans une bulle sombre, immobiles, dans la base. Je n'ai pas bougé avec mes chevaliers, et les autres membres de M.E.G.A nous ont rejoint après nous avoir fait part de leur situation.
Aurore m'a expliqué qu'après l'appel avec le communicateur, Mona a interrompu leur course car elle sentait le piège, et a décidé de partir directement ici pendant que ses camarades partaient pour le point de rassemblement via un autre chemin.
La bulle de réalité commence à se fissurer devant nos yeux, et mes chevaliers se mettent en garde. Sans prévenir, quelqu'un se fait éjecter de la sphère en fissurant cette dernière, finissant son recul dans le mur du fond, et lâchant son épée.
J'ai pu rapidement voir les habits, et c'était Ian. Le reste de la boule s'effondre sur lui-même, révélant Mona affaiblie, un genou au sol et reprenant son souffle. Les héros de Crieji se dépêchent de rejoindre leur amie, alors que mes chevaliers guettent la Lame de l'Empire.
-Mona, tout va bien ?! s'exclame Aurore, face à son amie.
***
Contre mes attentes, je n'ai pas de blessures graves. En vérité, j'ai trouvé que Ian était non seulement plus rapide, mais aussi moins fort après son éclosion. Je me relève en posant ma main contre l'épaule de Aurore, la rassurant d'un sourire.
-Tout va bien.
Je passe à côté d'elle pour marcher vers Ian, avec une froideur dans mon regard et mes pas ne produisant aucun son. Durant mon avancée, Ian a relevé la tête, son dos contre le mur et ses jambes allongées.
Une fois à portée, je plaque mon pied contre sa gorge. Sa respiration se fait brièvement coupée, et son visage perd de la couleur. Sur son visage, un faible sourire se dessine entre ses bleus.
-Je ne m'attendais pas... à un tel écart entre nous.
-{Il prétend un écart de force, mais il ne s'est pas donné à fond.}
J'appuie davantage avec ma botte, laissant échapper des éclairs depuis cette dernière en signe de menace. Il arrive quand même à respirer, mais son expression faciale indique que ma botte le gène.
-Tu ne me demandes rien ?
-...
Je sais où il veut en venir. "Pourquoi avoir tué Evan ?", cela doit être la question qu'il attend, mais je ne compte pas la poser, car peu importe sa raison, cela ne changera rien. Il a détruit ma vie, et je ne pourrai jamais recoller les morceaux.
Avec ma main gauche, je prépare une sphère électrique pour l'achever. Derrière moi, j'entends des pas se rapprocher.
-Mona, attends ! venant de la monarque.
Je lance un regard à l'attention de la monarque, en gardant mon pied contre la gorge de mon ennemi. Adelyne a un regard assez sérieux, semblable à Rhodon, quand j'avais pour otage les ducs.
-Je sais ce qu'il a fait, et ce que tu ressens à son égard, mais le tuer ne changera rien. Il doit se racheter pour ses crimes, et c'est les victimes qui en décideront, sans peine de mort.
-{Votre empathie et votre gentillesse sont trop grandes pour un monde pareil...}
J'ai préféré ne pas le dire de vive voix, pour ne pas baisser ma garde. Je redonne mon attention à Ian, en guidant ma sphère vers mon épée dans ma main droite, enchantant la lame.
Mes souvenirs commencent à me revenir. Les ducs de Rhodon, les calamités, Frédérick, Brandon, les pirates de Lodoss, Isola, les impériaux, Nyx... Toutes ces personnes que j'ai rencontrées, et où j'ai tué la plupart des ennemis. Est-ce que j'avais vraiment une raison de leur ôter la vie sous prétexte qu'ils étaient alliés à l'Empire ?
Ma colère d'antan commence à revenir dans mon corps, faisant trembler mon bras droit. Je ferme les yeux et baisse la tête sur le côté. Ma conscience actuelle me dit d'épargner ma cible, mais mes émotions détruites m'ordonnent de le tuer.
La promesse de Evan me revient comme un marteau dans la figure, et coupe mes émotions. S'il y a bien une chose où la monarque a raison, c'est que la violence ne peut pas tout réparer, et je m'en suis rendu compte trop tard.
Comme Ian qui a tué mon enfance et mes émotions, j'ai tué des personnes qui ne méritaient pas la mort, et cela est irréparable. J'ai causé des problèmes à la monarque à chacune de mes actions irréfléchies où je laissais mes émotions guider mes mouvements.
-{...}
Je rouvre les yeux, donnant mon attention à Ian et dissipant mes éclairs.
-La monarque décidera de ta sentence, mais n'espère pas que je te pardonne. Si je te laisse en vie, c'est pour que tu te rappelles que j'ai manqué de te tuer.
Je pousse une dernière fois mon pied sur sa gorge puis la retire, me retournant pour retourner vers les chevaliers qui sont choqués de ma décision.
***
-{Alors comme cela, tu veux m'épargner ? Toi, l'épéiste au cœur brisé ?}
Deux des chevaliers d'Avillon commencent à se rapprocher, tandis que je plaque ma main contre le mur derrière moi pour m'aider à me relever, poussant sur mes jambes.
-Tu n'es qu'une faible, comme la monarque que tu suis...
Mon épée revient dans ma main, et j'entame une attaque traître dans son dos, levant mon épée pour une attaque en diagonale. Avant même que mon épée s'abaisse, Mona avait tourné la tête, et son apparence déchaînée s'est révélée. Ces anneaux électriques sont apparus en un instant, tirant un unique éclair qui suffit à me repousser.
En plein recul et mes pieds ne touchant pas le sol, Mona surgit face à moi, et me tranche la main droite au niveau du poignet avec une attaque terriblement précise. Juste après, c'est mon épaule droite qui se fait sectionner, m'extirpant un cri de douleur.
Mona se retrouve derrière moi, son coude droit qui m'enroule la gorge pour commencer à me comprimer cette dernière, comme avec son pied. Ma respiration se fait plus difficile, mais cette situation m'amuse. Elle voulait m'épargner, mais elle va quand même me tuer.
-Allez... Tue-moi... Je gagnerai...
Elle rapproche sa bouche de mon oreille, sans aucun signe de magie.
-La douleur s'achève ici...
Elle comprime un peu plus ma gorge, m'empêchant complètement de respirer.
-Toute cette histoire... Doit se terminer !
***
Je plaque ma main droite vers son menton, et mon autre main au-dessus de sa tête pour lui faire craquer cette dernière. Une infinité de fleurs s'échappent de sous ses pieds, décorant le sol de la pièce. Son corps tombe lentement sur le côté, dans un silence horriblement long. Il finit par être couché sur ses propres corolles.
-Les... fleurs... prononce Ian dans un dernier souffle.
Sa tête bascule une dernière fois vers le haut, où je peux voir ses yeux se teindre de rouge, et l'étincelle de sa vie qui s'éteint. Les corolles se fanent à une vitesse trop grande, perdant de leur éclat pour devenir moches et grises.
Plus d'une fois au cours de ce voyage, je m'imaginais soulagée d'ôter la vie de Ian... Mais ce n'est pas le cas. La réalité m'a rattrapé, et son corps sans vie ne me procure rien, juste un vide incroyable dans mon cœur.
Le manche de mon épée glisse de mes doigts, car je n'ai plus la motivation de la tenir. Je baisse les yeux vers ma main, me rappelant toutes les morts que j'ai données jusqu'ici. Celle de mon adversaire n'est qu'une mort parmi tant d'autres, qui me rend juste vide, et qui m'a fait épuisé ma colère.
Pourquoi je me tiens ici, au juste ? Dans cette base ? Avec mes camarades et les chevaliers d'Avillon ? Qu'est-ce que je fais à Gallus ? Devant moi, Aurore me rejoint, agrippant mes épaules.
-Mona ? Ça ne va pas ?
J'essaie de faire de l'ordre dans mes idées, mais la seule chose dont je me souviens est que je suis venu sur ce continent pour tuer ce type, rien d'autre. Alors pourquoi je me retrouve là ? Je relève la tête, lançant mon regard vide vers Aurore.
-Aurore... Qu'est-ce que je fais là ?
***
Alors que je me rapprochais, j'ai pu entendre la question de Mona à l'attention de son amie, et mes craintes se sont révélées exactes.
-{On ne peut plus l'emmener...}
Mei, rétablie depuis quelques minutes, se met face à moi, avec un regard inquiet.
-Altesse. Son cœur est détruit et son esprit est instable. Plus d'une fois, on te conseillait de laisser Mona à Avillon, mais là c'est moi qui te le demande : renvoie là à Avillon au premier bâteau. Si elle reste avec nous, elle s'effondrera.
-Je comprends.
Je me rapproche des deux filles, l'elfe me remarquant et s'écartant pour que je sois face à Mona.
-Mona, comment tu te sens ?
Elle baisse la tête sur le côté, une main au niveau de son cristal.
-Je ne sais pas si je me sens bien ou mal.... Je me sens juste vide.
-Dans ce cas, reste proche de moi, et n'interviens plus, quelle que soit la situation.
Elle me lance un regard confus, mais hoche la tête en signe d'acquiescement. Je fais signe à mes chevaliers de reprendre la marche, pour que l'on quitte la base.
***
Ces chevaliers qui se battent contre ces personnes en armures technologiques et futuristes,, Aurore qui envoie ses animaux pour protéger les autres, Ganymède qui projette des flammes... Le font-ils vraiment car nous sommes en guerre ?
Nous avons été rejoints une première fois par les forces d'Isola, avant de se séparer pour attaquer l'endroit le plus éloigné de l'Occident et qui sert de frontière avec l'Orient de l'Empire. Le groupe s'est mis à attaquer la porte Ouest, et peu à peu, les forces alliées nous ont rejoint.
Il n'a fallu qu'une journée pour prendre cette base et confirmer la prise de tout l'Occident. La monarque me demande son attention, bien que j'ai toujours été à côté d'elle et qu'on m'a interdit de tirer mon épée ou de libérer ma magie.
-Oui, Altesse ?
-Va rejoindre les pirates de Lodoss, ils vont te ramener à Avillon.
-D'accord... sur un ton perdu.
Le capitaine des pirates, Ricardo, me fait signe, et je le rejoins pour le suivre. A l'extérieur, plusieurs bâteaux étaient déjà prêts pour continuer l'assaut, et on m'amène vers un aux extrémités.
Après être monté sur le bâteau, je remarque que Mei est également avec moi, restant assez proche, comme pour me surveiller. Au sommet du pont arrière, là où se trouve le gouvernail, Ricardo s'exclame.
-Moussaillons ! Prochain arrêt : Avillon !
Les bâteaux lèvent l'ancre et se déplacent. Deux navires nous suivent, mais là où on prend le premier chemin à droite pour quitter le continent oriental, ceux derrière prennent à gauche.
Durant tout le trajet, je suis silencieuse, à observer les différents pays où j'ai accompagné la monarque, et où j'ai vécu tant de choses. Dakkeon, avec Nyx et Ganymède. Isola, où il y avait ce nécromancien. Les Îles Ballar, avec le dieu de la mer et Eluard.
Le temps semble s'écouler lentement, et pour cause, toute la nuit s'écoule sans que le sommeil me gagne. Je peux distinguer les falaises de pierre de Varhya et les tours de Lumisade au loin, grâce au ciel nocturne étoilé.
Finalement, nous arrivons à l'aube à Avillon, où des bâteaux commençaient déjà à partir. L'ancre est jetée à l'eau sous le commandement de Ricardo, et ils abaissent la planche, uniquement réservée pour Mei et moi.
Je descends la première, avec un "bon courage" de la part du capitaine, ensuite répété par ses camarades. Mei me suit de relativement prêt, jusqu'à ce que je pose le pied à quai. Revenir à Avillon me donne une sensation étrange, que je ne saurai expliquer.
Je me retourne pour voir le bâteau des pirates s'en aller, et le capitaine qui me fait un dernier signe de bras. Je me retourne pour quitter la passerelle, accompagnée de Mei, sauf qu'après trois pas, quelque chose commence à me prendre.
J'arrête mes pas et commence à me tenir la tête. Ma main commence à se blanchir, ainsi que mon visage. Un mal de tête commence à me prendre, suivi d'une douleur dans ma poitrine. Ma respiration se bloque peu à peu, m'obligeant à poser un genou au sol.
-{Qu'est-ce que...}
Je peux voir Mei devant moi en train de me parler, mais je n'arrive pas à l'entendre. Mes forces commencent à m'abandonner, à commencer par mes bras. Mon corps tout entier s'écroule sur le sol, sans que je sente le bois, avec les lèvres de mei qui bougent. Alors que mes yeux commencent à se fermer, je peux apercevoir deux soldats qui arrivent vers nous.
Quand je peux enfin voir, je me retrouve dans un espace sombre, où j'ai l'impression de flotter. Mes pieds ne sentent pas le sol, et mon corps est léger.
-{C'est mon esprit... ?}
Je ressens une présence derrière moi, mais pas menaçante. Je tourne lentement la tête, confuse et je vois une silhouette beaucoup trop familière : Evan. En le voyant, l'incompréhension me gagne, mais aussi une joie immense.
Je me mets à marcher rapidement vers lui, des larmes aux yeux, et mon cœur qui me dit clairement ce que je dois faire.
-Retrouve-moi. prononce-t-il.
Il effectue un mouvement de bras, et je me fais repousser par une force inconnue, où sa silhouette s'éloigne de moi. Dans un dernier espoir, je tends mon bras droit vers lui en hurlant son nom.
Une lumière forte me frappe en plein dans les yeux, et je peux sentir que j'ai récupéré mon corps. Je reprends ma respiration assez rapidement, en plus de découvrir que je suis dans une chambre relativement blanche, presque une chambre d'hôpital.
-Dame Mona !
Je bouge la tête vers la gauche, et Mei était présente, se dépêchant de se rapprocher pour me tenir la main.
-Tout va bien ?
J'essaie de me souvenir, et la dernière chose que je sais, c'est que je me suis évanoui au niveau du port.
-Oui, tout va bien. en essayant de sourire.
Son regard est un peu plus rassurant, mais ne semble pas complètement convaincue. Les mots de Evan se répètent dans ma tête, me perturbant dans mes pensées. Je lance un regard vers la double-fenêtre de l'autre côté de la pièce, où le crépuscule est visible.
-J'ai dormi toute la journée ?
-Hé bien... commence Mei.
Je lui donne mon attention, attendant la suite de sa réponse.
-En vérité, vous dormiez depuis deux jours.
-Pardon ?
Deux jours que je me suis endormie, et nous sommes déjà le crépuscule... Mon cerveau n'arrive pas à assimiler ce genre de choses. En vérité, il y a une seule chose qui me préoccupe en ce moment même.
-Mei, il faut que j'aille quelque part.
Son regard prend un air intrigué.
-Où cela ?
-Derrière la citadelle. Je peux m'y rendre ?
Mei amène une main vers son menton.
-Vous semblez être en état, mais sur les ordres de la monarque, je ne peux pas vous laisser seule.
-Quand est-ce que vous avez reçu ces ordres ?
-Avant que l'on monte sur le navire des impériaux.
J'arrive à sortir du lit d'hôpital où je suis allongé depuis mon réveil, aidée par Mei pour me tenir. Sur avis d'un médecin, je suis autorisé à sortir du bâtiment, mais je suis condamnée à passer mes nuits ici.
Un peu plus tard, on arrive au cimetière, et je me souviens parfaitement de l'emplacement de la tombe d'Evan. Il y a des choses que je dois expier, d'un poids que je dois me défaire immédiatement.
Arrivées devant la tombe, je m'avance un peu pour m'agenouiller, retirant mon collier.
-Evan... Ian est mort... Pourtant, je n'en tire aucune satisfaction. Je pensais être libérée de ma haine envers lui, et de ma tristesse du passé.
J'écarte la cordelette du collier pour qu'elle entoure la pierre où est inscrite l'épitaphe, avant de fermer les yeux.
-Ton collier m'a porté chance, mais maintenant, je me sens obligé de te le rendre. Après tout, il t'appartenait.
-Non.
Cette réponse dont je reconnais la voix me fait ouvrir les yeux. Devant moi, un genou au sol, sur la tombe, Evan était présent, sous une forme spectrale. Le voir me fait lâcher des larmes, et mon cœur bat à un rythme très rapide.
-Tu... ?
-Je ne suis pas vraiment le Evan que tu connais, mais plutôt comme un bout de conscience laissé à l'intérieur. Je t'ai donné ce cristal lors de ton anniversaire, alors reprend-le.
-Pourquoi te manifester maintenant ?
Il baisse la tête à son tour.
-C'est ma promesse qui t'a rendu comme tu étais, une personne guidée par sa colère et sa tristesse. Je suis désolé.
-Non, ce n'est pas ta faute. en essuyant mes larmes.
Il relève la tête à son tour, surpris.
-C'est moi qui aurait dû t'écouter. Quand tu m'as quitté, je me suis trop laissé envahir par l'image de Ian qui te tue, à en oublier tout le reste. Tu n'as pas à t'en vouloir, et je m'en voudrais si c'est de ma faute si tu ne te reposes pas correctement.
-Mona...
Il se rapproche de moi, plaçant sa main spectrale vers mon menton. Même s'il n'y a pas de contact physique, j'ai l'impression de la sentir pour de vrai, me réchauffant le cœur.
-Ne pense plus à cela. Je sais que ce sera dur, mais reprends ta vie en main. Vie ta vie comme tu l'entends.
-...
J'amène ma main vers celle de Evan, comme si je ne voulais pas qu'elle se détache.
-Je... Je n'arrête pas de penser à toi, quand je suis à Crieji.
-Alors reste à Avillon.
Sa réponse me coupe dans mes mots, perturbant mes pensées.
-Comment cela ?
-Quand tu es avec la monarque, tu redevenais la Mona que j'ai connu durant ton enfance. Je t'ai observé durant ce voyage, et Adelyne est la seule qui peut te réconforter dans ta peine.
J'aimerai nier, mais en vérité, il a raison. Rien que ma conversation avec la monarque à Dakkeon me l'a prouvé. Je me suis attaché à elle, et malgré la guerre en cours, je trouve Itren magnifique...
-Le problème, c'est que je ne pourrai pas tourner la page de cette façon. Même si cela doit me prendre plusieurs années, je dois refaire ma vie à Crieji, le lieu de mon enfance.
Je mélange mon regard dans celui de mon amant face à moi. Pendant plusieurs secondes, nous restons immobile, avec nos mains presque touchées. La sienne finit par passer au travers de la mienne, et il baisse une nouvelle fois la tête.
-Suis ton cœur, Mona.
Devant moi, il commence à disparaître. Même s'il m'a lui-même dit ne pas être celui que j'ai connu, il en gardait l'apparence. Je décide de ne pas fermer les yeux, pour accepter définitivement sa mort.
-Repose-toi.
Son corps se dissipe complètement, jusqu'à la dernière parcelle de son corps astral. Mon cœur reprend un rythme normal, et ma sensation étrange se dissipe pour laisser place à un réconfort.
Mes lèvres esquisse un sourire, alors que je me relève en récupérant le collier. A ma droite, je remarque Mei qui m'observe d'une façon étrange. Maintenant que j'y pense, est-ce qu'elle a tout vu ?
-Mona, vous allez bien ?
Je lance un regard vers la tombe, en souriant.
-Je vais mieux. Je redonne mon attention à la léporidée. Vous avez tout vu ?
-Je vous ai entendu parler à quelqu'un, mais je n'ai pas vu votre interlocuteur.
Finalement, je comprends rapidement. J'étais la seule de nous deux à pouvoir le voir et l'entendre. Je continue de sourire à l'attention de la léporidée.
-Ce n'est pas grave. Rentrons.
Je salue une dernière fois Evan, puis je fais demi-tour avec Mei. Même si je suis certain de ne pas retourner à Gallus pour aider la guerre, je peux au moins me changer les idées à Avillon.
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