Chapitre 3
Je reprends mes esprits, mon corps allongé sur un matelas assez confortable. Une vive lumière de jour passe sur mes paupières, m'obligeant à froncer brièvement les sourcils.
J'arrive à bouger son bras pour l'amener devant mes yeux pour me protéger de la forte lumière. J'ouvre faiblement la bouche pour respirer, tout en ouvrant petit à petit ses yeux pour s'adapter progressivement à la lumière de l'endroit où elle est.
Je garde une des mains au niveau de mes yeux, et je me redresse pour être en position assise en gardant mes jambes allongées.
-{Ma tête...}
Les souvenirs d'avant que je perde connaissance me reviennent peu à peu. Les impériaux, les chevaliers d'Avillon, la monarque...
Je retire ma main de ses yeux pour voir que je suis dans une chambre relativement bien entretenue. Une grande armoire est collée contre le mur en face de moi, à côté d'une double-fenêtre donnant un paysage sur le ciel.
D'un tour de regard à ma droite, je vois la porte de la chambre, relativement bien entretenue, qui n'est pas complètement fermée. Cependant, ce qui n'échappe pas à ma vue est un plateau de fruits posé sur la table de chevet juste à côté de mon lit.
Rapidement, mon ventre se réveille et m'empêche de me retenir. Je saisis une pomme avec ma main droite et croque immédiatement dedans. Cette sensation de manger quelque chose en étant au bord de la faim est tellement satisfaisante que j'en laisse tomber une larme, coupant mes pensées pour apprécier cette saveur.
Tout en mangeant ma pomme, je remarque mon épée et mon fourreau posés contre le pied de lit, le pommeau dépassant.
Avec mon autre main, je vérifie que mon collier est toujours autour de mon cou, et c'est le cas. Je ferme un instant les yeux, profitant de la sensation du toucher pour me rappeler mes souvenirs d'enfance qui ne sont aujourd'hui que source de tristesse et de colère.
Après avoir fini ma pomme, je sors du lit, récupérant mon fourreau ainsi que mon épée que j'accroche à gauche de ma taille.L'idée de rester ici à attendre que quelqu'un arrive est peut être la chose à faire, mais je préfère ne pas rester toute la journée dans une pièce inconnue d'un endroit que je ne connais pas.
Je marche lentement vers la porte pour ne pas faire trop de bruit, et commence à la tirer, provoquant un bref grincement. Je sors de sa chambre, pour arriver dans un long couloir en ligne droite qui accueille d'autres portes à droite et à gauche. Le mur en lui-même est dans un calcaire peint en beige, avec des bannières de la nation des dragons.
En regardant à ma droite, cela s'apparente à un cul-de-sac car le tapis rouge au sol ne semble pas continuer dans une quelconque direction. Je serre un instant mon collier et part vers la gauche, en guettant le moindre bruit suspect que je peux entendre. La propreté de cet endroit est assez remarquable, et pourtant, je ne compte que 4 portes où je suis passé à côté
Le couloir s'arrête sur un escalier d'une trentaine de marches qui descendent, et toujours aucun bruit pouvant signaler une présence. En descendant, je commence à me remémorer une nouvelle fois ce qui s'est passé... Ces soldats en noir, ceux d'Avillon, les impériaux, le monstre des mers... Qu'est-ce qui se passe, au juste ?
A la fin des marches, une double-porte se trouve à ma gauche, et à droite semble se trouver comme une salle de repos, avec plusieurs tables et bancs pour s'asseoir, et aussi des jeux de société. Le dressage des tables peut tout autant avoir été fait il y a quelques minutes comme il y a plus d'une heure, et aucun moyen de le vérifier. En vue de l'absence de domestiques, je n'ai aucune raison de rester dans cette pièce.
-{Je ferai mieux de ne pas m'attarder...}
J'ouvre la double-porte avec mes deux mains et j'arrive devant une salle que je reconnais parfaitement, car en 3 ans elle n'a toujours pas changé. La salle d'audience, cette grande salle avec des grands piliers pour maintenir le toit. Ce long tapis qui relie le trône situé tout à gauche, au-dessus d'une plateforme surélevée par des marches, à un autre escalier tout à droite qui descend. Ce sol d'un gris clair, les bannières d'Avillon qui pendouillent le long des piliers, et les autres portes de l'autre côté.
Cependant, en faisant seulement un pas dans cette salle, je fus pris d'un violent souvenir qui me provoque une migraine et m'oblige à me tenir la tête. Mon cœur commence à se serrer, et une vive douleur comme si on lui avait planté un pic dedans se fait lourdement ressentir dans sa poitrine.
-Arh !
Cette vive douleur devient rapidement une tristesse très profonde, avec une larme qui s'échappe de mon œil droit. Je retire ma main de ma tête et dégage la larme qui commençait à couler.
Je relève la tête, et reprend ma marche en essayant au mieux de ne pas réfléchir à ces souvenirs antérieurs. Le tout premier souvenir qui m'est revenu était si soudain que les autres sont plus faciles à supporter, mais leur impact émotionnel est bien plus grand.
Je continue de marcher, passant sur le tapis pour me rendre de l'autre côté, en guettant les plus petits bruits qui peuvent se faire entendre. Je plaque une main sur un des piliers, et m'en sert de cachette pour mieux observer les autres portes.
Une des portes s'ouvre, et je me dépêche de plaquer mon dos contre le pilier pour être cachée. Des bruits de pas légers sont audibles, suivis du claquement d'une porte.
La source des pas se déplace, je reste collée au pilier et fait le tour du pilier progressivement pour être à chaque fois dans l'angle mort de la personne. D'autres bruits de pas, du métal précisément, se font désormais entendre par l'escalier du fond.
-Altesse ! d'une voix féminine assez forte.
J'arrive à me mettre dans un angle où je suis cachée par l'angle des autres piliers, mais ne parvient pas à voir de qui il s'agit.
-Ah, Dame Fram. Son Altesse est actuellement à la frontière nord avec les autres chevaliers. répond un homme d'un air calme.
Un bref silence se pose entre eux, où j'essaye de me rappeler où j'ai déjà entendu la voix de l'homme.
-Je pensais qu'elle serait revenue au château. T'as des nouvelles de la situation à la frontière ? demande Fram.
-Le terrain est à notre avantage, mais l'assaut des soldats de Rhodon est infini, sans prendre en compte le soutien de Gallus.
-Rah... Bon, je vais retourner là-bas.
-Puis-je te suggérer d'emmener quelqu'un avec toi ?
Pendant un bref instant, j'éteins toutes mes pensées pour me concentrer uniquement sur leur conversation.
-Qui ça ? demande "Fram"
-Mona Olkelda, que vous avez sauvé hier. Elle se cache derrière ce pilier.
Un seul instant, et je me retrouve totalement bloquée, incapable de réfléchir. Ce type savait que j'étais là ? Comment il a su ? Maintenant que la vérité est dévoilée, rester cachée ne sert plus à rien.
Lâchant un soupir, je sors de ma cachette et me dévoile aux deux autres personnes. En premier lieu, celui avec la voix d'homme est quelqu'un que je reconnais parfaitement, car c'est l'administrateur personnel de la monarque, le même qu'il y a 3 ans.
Ses longs cheveux gris qui descendent jusqu'au bas de son dos. Ses yeux d'un gris miroir. Sa longue robe blanche qui le confond avec un prêtre. Son grimoire avec une plume maintenue par deux pages dans son bras droit.
Fram, quant à elle, se démarque avec des yeux d'un bleu scintillant couplés à une peau d'un blanc pur. De longs cheveux d'un noir légèrement bleuté descendant jusqu'au milieu de son dos, avec des mèches sur le devant, surplombé d'une seule mèche plus relevé qui part vers l'arrière.
Son armure en elle-même, n'y ressemble pas vraiment. Des gantelets qui couvrent jusqu'à ses épaules, un léger plastron au niveau de sa poitrine avec en dessous une tenue bleue semblable à une robe. Ses épaules servent à maintenir une longue cape blanche coupée en 3 bandes qui vont jusqu'à ses chevilles.
Ses jambes sont aussi couvertes par des bottes en métal qui vont jusqu'au -dessus de ses chevilles. Cela dit, je remarque rapidement l'arme que Fram a avec elle : une arme qui s'apparente à une lance, mais c'est en vérité trois pics en triangle qui renferment une pierre magique jaune libérant des éclairs.
Le visage de Fram m'est inconnue, même en me rappelant ce qui s'est passé il y a
4 ans. L'atmosphère est légèrement embarrassante, vu que j'étais cachée pour les écouter.
-Ah, c'est toi que l'on a sauvé ! s'exclame Fran en me reconnaissant.
Je baisse légèrement la tête, avec une expression froide.
-Oui. Je vous remercie, et désolé de m'être cachée.
Je devine que le ton de ma voix est bizarre, car au cours de ma vie je n'ai jamais eu à m'excuser de quoi que ce soit. Fram se frotte l'arrière de la tête en lançant un regard à Rouin.
-Rouin, t'es sûr de ton choix ? Elle s'est réveillée aujourd'hui, non ? Si elle vient avec moi, elle se mettra en danger.
Ce pic de vérité atteint ma corde sensible, et je me retiens de dégainer mon épée. Rouin affiche un faible sourire.
-J'ai confiance au potentiel de Dame Mona. Elle a été prise par surprise hier, mais cela se passera différemment à côté de nos forces.
-Un instant. en répliquant tout de suite après.
Fram et Rouin me donnent leur attention, tandis que j'ai une main sur le manche de mon épée, prête à la dégainer.
-D'abord, je ne sais toujours pas ce que vous avez derrière la tête, ni tout ce qui se passe. Je ne vous fais clairement pas confiance.
En voyant la menace que je pose, Fram saisit le manche de son arme à deux mains, la tenant face à moi.
-"Rouin, tu me reçois ?" venant d'une voix altérée provenant d'un appareil.
Rouin sort de sa poche un communicateur et l'amène vers son visage.
-Oui, Altesse ?
Suite au mot "Altesse", Fram baisse son arme et son visage prend une tournure apeurée. Je décale mes doigts du manche de son épée mais reste sur mes gardes.
-"La situation à la frontière Nord est sous contrôle, mais j'ai envoyé quelques soldats renforcer la frontière Est. Sais-tu si d'autres soldats peuvent nous rejoindre ?"
Rouin nous regarde toutes les deux un bref instant, puis appuie sur son commutateur.
-Dame Fram est avec moi à la citadelle, elle s'apprêtait à te rejoindre. Par ailleurs, il y a quelqu'un en particulier qui est avec nous.
-"De qui il s'agit ?"
Rouin appuie sur le bouton qui lui permet de parler, mais me tend le communicateur. D'abord sur le coup de l'hésitation, je rapproche ma tête du communicateur pour parler.
-Monarque d'Avillon ?
Un bref silence, puis la monarque répond.
-"Mona, c'est toi ?"
-Oui, Altesse. Je me suis réveillée il y a peu.
je peux entendre le soupir de soulagement de la monarque, puis elle reprend.
-"Tu n'es pas encore en état. Reste à la citadelle pour l'instant. Fram, rejoins-nous à la frontière nord."
Je m'attendais un peu à cette réponse, mais de là à s'imaginer que ce soit véridique. Fram acquiesce puis se dépêche de courir vers la sortie, son arme à la main.
Pour moi, ce n'est qu'une raison de plus pour m'énerver. Combien de temps je vais devoir attendre pour que la monarque revienne ? Combien de temps avant que j'ai les réponses à mes questions ?
Cependant, en me rappelant que l'administrateur d'Avillon est juste à côté de moi, peut-être que je pourrai avoir quelques réponses.
-Administrateur.
L'interpellé me fait complètement face, un sourire aux lèvres.
-Oui, Dame Mona ?
-Qu'est-ce qui se passe au juste ? Crieji a été absent de nouvelles pendant 3 mois de votre part, et la dernière information disait que l'Empire de Gallus était en train de bouger.
Rouin passe une main sur son menton, commençant à réfléchir.
-Il s'est passé énormément de choses, dans tout Itren, et si je devais parler de ce qui s'est passé dans chaque nation, la meilleure personne pour en parler serait Son Altesse.
Je fais un signe de balayage de main pour lui faire comprendre que c'était pas ça que je veux savoir.
-Je veux juste savoir depuis combien de temps la nation de "Rhodon" attaque Avillon ?
-Hé bien, bientôt trois semaines.
Mon mental s'éteint un bref instant. Sérieusement ? Trois semaines que Avillon doit supporter les attaques de leur nation voisine qui en plus est soutenue par l'Empire
-C'est une blague ?
-Malheureusement non. Les trois duc de Rhodon se sont rangés du côté de Gallus, et cela ne fait que depuis une semaine que les forces de l'Empire travaillent conjointement avec Rhodon contre nous. Nous avons l'avantage du terrain, à la frontière nord, cela nous permet de tenir sur la durée.
Je plaque une de mes mains contre mes yeux. Un assaut de trois semaines contre une nation qui a le soutien de l'Empire ? Décidément, la situation semble pire que prévu.
-Qui gouverne Rhodon normalement ?
-Le Roi Charles Paul Geroux III, mais l'Empire l'oblige à coopérer sous la menace que s'il refuse, Rhodon sera considéré comme un ennemi de Gallus et sera anéanti
-...
J'essaye de faire le point sur la situation en cours, tout en me demandant si un des Héros de l'Aube se trouve actuellement à Rhodon... En vue du conflit actuel, le garnement peut très bien y prendre part pour sa satisfaction personnelle. Eluard pourrait également y prendre part, quant à Aurore...
-Rhodon est une nation centrée sur une race en particulier ?
-Oui, foncièrement centrée sur les humains, mais elle accueille aussi des guerriers de Tangur.
Je n'ai jamais entendu parler de ces guerriers, malgré mes deux précédents voyages à Itren dont je préfère ne pas me rappeler. J'enlève ma main de mes yeux après m'être brièvement calmée, et regarde Rouin dans les yeux.
-Vu que je suis un peu coincée ici, vous avez le temps de me faire visiter ?
-Bien sûr. Suivez-moi.
***
A la frontière nord, le combat est presque aussi féroce qu'à la frontière Est hier, avant que Mona ne soit retrouvée. Heureusement, je suis présente pour donner les ordres à mes chevaliers et les soldats qui ont accepté de se mobiliser pour défendre notre frontière. Nous connaissons le terrain, et mes chevaliers ont suivi un entraînement spécial. Je remarque une faille dans la formation ennemie, et je compte bien l'exploiter. Je tends mon bras droit vers l'avant en ouvrant ma main, un signe bien connu pour mes chevaliers.
-Charlotte, concentre tes boucliers sur le flanc droit ! Johan, ouvre la voie au centre ! Mikhail, recule en deuxième ligne ! Soldats, concentrez-vous sur la défense !
Mikhail, le célèbre rôdeur d'Avillon. De courts cheveux blancs mêlés à des yeux d'un bleu très pâle. Des oreilles d'elfes blanches tout comme son visage. Un long manteau qui couvre tout le haut de son corps, pour qu'au niveau de la taille ce soit coupée en deux bandes qui passent derrière ses jambes. Un gantelet noir couvre le devant de son bras droit, et pour sa main gauche un unique gant.
Sous ce manteau se trouve un haut blanc surplombé par une écharpe noire autour du cou de son porteur. Son bas est un jean noirqui se conclut par deux bottes métalliques avec des talons aux bords oranges.
Il fait un seul bond pour rejoindre la deuxième ligne, sous les ordres de la monarque, et continue d'apporter son soutien à distance. Son arme est un arc qui a des décorations en forme d'ailes, les flèches qu'il tire sont imprégnées de magie de ténèbres.
Johan, un de mes plus fidèles chevaliers d'Avillon. Des cheveux jaunes en mèches aplatis sur sa tête, un visage pâle et des yeux d'un gris presque noir. Des lunettes noires en accessoire pour sa vue. Une longue tunique noire qui couvre tout son corps ainsi que ses bras, où autour de son cou se trouve ce qui s'apparente à une écharpe violette, avec un blason pour accrocher avec le symbole d'Avillon. Ses pieds sont couverts par des bottes en cuir marron.
Des gants marrons couvrent ses mains, qui tiennent deux longues épées au manche et à la fente teintée d'un jaune de la même nuance que ses cheveux. Avec ces deux lames, il repousse les quatre soldats qui s'étaient rassemblés au milieu de leur formation et continue son avancée pour faire face aux impériaux sur les lignes plus éloignées.
Cette percée par ce chevalier met un coup au moral des soldats de Rhodon, qui se font plus facilement acculer par les forces d'Avillon. Certains ennemis commencent même à reculer et à se regrouper, et c'est précisément ce que j'attendais. Je fais un mouvement avec mon bras droit en ouvrant ma main, faisant bouger ma cape et exclamant :
-A toi de jouer, Mikhail ! Remet les ennemis à leur place ! Johan, prépare-toi !
A ma demande, Mikhail saisit une nouvelle fois la corde de son arc, mais une chose spéciale se produit. Des ténèbres se mettent à entourer le bras droit de l'archer, tout comme la flèche qui est apparue sur son arc qu'il pointe vers le ciel.
-Les ténèbres qui percent le clair de lune ! d'une voix forte mais relativement calme.
Il décoche sa flèche, qui s'envole dans une trainée noire. Le projectile perd sa forme de flèche pour prendre l'aspect d'un corbeau qui bat des ailes pour se retrouver au-dessus des adversaires. Les ténèbres se concentrent dans son corps, pour devenir une boule qui fait pleuvoir des lignes de ténèbres sur les ennemis.
-Comme c'est ennuyeux... conclut Mikhail en tournant la tête.
Johan conclut tout ça en chargeant une magie bleue dans une de ses lames et effectue un vif coup horizontal qui envoie une lame d'énergie sur les soldats piégés dans l'amas de ténèbres, les repoussant en arrière en plus de les faire tomber.
Les impériaux et chevaliers de Rhodon encore debout sont surpris par cette force, et le capitaine ordonne la retraite vers leur base.
-Doit-on les poursuivre, Altesse ? me demande Mikhail.
-Non, ils peuvent avoir gardé des forces à proximité pour envahir Avillon si nous décidons de les suivre. Restons sur place et soignons les blessés et se reposer.
Les blessés se font soigner par Charlotte, les soldats épuisés s'assoient un instant, Mikhail décide de partir en reconnaissance, et je lui donne mon approbation. Fram arrive après quelques secondes, avec trois autres soldats.
-Je suis là, Altesse !
En entendant la voix de Fram, je me retourne pour lui faire face.
-Nous avons un bref instant de calme, mais ils peuvent revenir à tout moment. Tiens-toi prête.
Fram aborde un regard et un sourire confiant, mais remarque quelque chose en apercevant les autres personnes présentes.
-Où sont Schneider, Oswald et Astrid ?
Je mets une main au niveau de mon menton, puis lui réponds.
-J'ai mobilisé Schneider à la frontière Est, là où on a retrouvé Mona. Le comte Oswald est à la frontière Ouest, avec ses propres soldats. J'ai mobilisé Astrid à Lumisade pour qu'ils aient un peu d'aide le temps que tout soit calmé.
-Mais on va prendre plus de temps que prévu, non ? Vu que le bâteau des Héros a...
En écoutant cela, je baisse la tête sur le côté et ferme les yeux.
-Oui. Nous avons de la chance d'avoir pu sauver Mona à temps, mais les trois autres peuvent se trouver n'importe où.
-C'est surtout elle qui a pu rejoindre la frontière Est et a aidé nos forces contre l'ennemi.
-...
Des bruits de pas se rapprochent de ma position. Je relève la tête vers la source du bruit, et c'est Charlotte, avec une mine épuisée.
-Je suis exténuée...
-Repose-toi, Charlotte. Ne force pas trop ton corps.
-Mmh... Où est Mei Ling ?
-Je lui ai demandé de rester à Avillon. J'ai gardé un moyen de contact avec elle pour qu'elle serve de messager entre nos frontières.
-Tu as vraiment... Pensé... à tout.
Charlotte marche lentement vers un arbre pour s'y adosser, fermant les yeux et en baissant la tête.
-Au fait, Altesse. renchérit Fram.
Une nouvelle fois, je donne son attention à Fram.
-Mh ?
-Pourquoi ne pas avoir accepté que Mona nous rejoigne ? Selon ce que les soldats ont rapporté sur sa façon de combattre, elle semble beaucoup plus forte que nous.
Son Altesse plaque une de ses mains contre son front, et son autre main sur son coude opposé.
-Je sais ce qu'elle endure au fond d'elle, et l'amener au milieu du champ de bataille ne fera que la détruire...
-Mais comment peux-tu savoir cela ?
Je reste un bref instant sans dire quoi que ce soit. Mon cœur commence à se serrer au fur et à mesure que mes choix d'il y a 3 ans refont surface.
-Car c'est de ma faute si elle est comme ça.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro