Chapitre 28
Je ferme les yeux en levant une dernière fois la tête vers le ciel couvert, avant de me laisser tomber vers l'avant, les bras tendus. Rapidement, mes cheveux se font relever par ma descente vers la calamité, et le monstre qui crie dans ma direction.
Une teinture d'un jaune éclatant remplace le teint noir de ma chevelure, et ma magie se propage dans une lumière aveuglante, tel un phare dans la nuit. Deux grands cercles électriques se forment derrière moi et s'éloignent, dont le plus éloigné s'élargit pour nous englober dans sa surface.
Autour de mes bras, des anneaux électriques commencent à apparaître, et mes jambes s'imprègnent d'une aura qui tourbillonne telle une tornade. Face à cela, le dieu de la mer se met à décoller pour prendre une charge dans ma direction.
-{Mei... Tu m'as dit que je ne pouvais pas utiliser mon déchaînement plus de quinze secondes...}
Je pivote mon corps pour avoir les pieds vers l'avant, pour créer une plateforme de foudre pour que j'y prenne appui et décoller vers le premier cercle le plus proche. Des éclairs s'échappent des bords de ce dernier pour me capturer en son centre, chargeant ma magie à un niveau extrême.
-{Mais c'est uniquement en gardant la puissance fixe de cet état.}
Rapidement, c'est le second anneau qui capture celui où je suis, répétant le même processus pour faire atteindre ma magie à des niveaux extrêmes et où mon corps ressent déjà les effets.
Par la pensée, j'invoque un troisième anneau électrique, beaucoup plus grand que le précédent. Il est si grand que les nuages se font écarter et que des tremblements commencent à se faire ressentir.
Le processus reprend, et les deux précédents anneaux commencent à tourner dans des sens différents, le signe qu'ils accumulent l'énergie. La calamité prépare une magie dans sa gueule, mais à ce stade, le résultat sera le même peu importe ce que l'on fera.
-{Evan... Désolé.}
Les trois cercles commencent à briller d'une aura capable de rendre aveugle quiconque observe ce spectacle trop longtemps, tandis que je dégaine mon épée pour qu'elle récupère cette puissance inimaginable. Le serpent tire son rayon dans ma direction, et je prépare ma réponse en plaçant mes pieds contre le cercle, avec ma tête vers le bas.
-{Mais je n'aurai jamais dû vivre ces trois dernières années.}
Je prends appui sur le cercle pour me jeter sur l'attaque du serpent, la dégageant d'un seul mouvement d'épée qui divise le projectile en une infinité de particules bleues qui partent dans toutes les directions.
Je conserve l'élan de mon attaque pour tourner sur moi-même, mes éclairs guidés par la rotation de mon corps pour produire une véritable tornade électrique qui plonge droit vers le dieu de la mer.
Après deux secondes où j'ai effectué huit tours complets, je redonne mon attention à ma cible qui n'était plus qu'à deux mètres de moi, sa gueule pleinement ouverte. Cependant, je remarque immédiatement le point faible que Eluard a créé, et c'est là que je plante ma lame.
La bête n'a pas le temps de crier que ma tornade l'engloutit, le coupant du monde extérieur tandis que ma lame reste plantée dans sa chair. Grâce à l'élan que j'ai pris, je commence à tourner autour de lui en conservant ma lame perforant sa peau et en retirant ses écailles, dessinant des lignes courbées là où mon arme traverse.
Je poursuis ce découpage sur toute la longueur de son corps, en même temps que les éclairs dans ma tempête frappent plusieurs parties de l'anatomie de cette bestiole. Après plusieurs secondes où mon corps ressent déjà les effets de mon déchaînement, j'atterris sur un bref rocher situé derrière la bête.
D'un mouvement de tête vers l'arrière, la tempête électrique retourne autour de moi, enroulant mon épée et mon corps. Le dieu crie de souffrance vers le ciel, avec sa tête basculant vers l'arrière. En vue du teint de ses écailles ayant pris une teinte plus foncée, mes éclairs ont dû fonctionner.
-{Quitte à déverser ma colère une dernière fois...}
Sous mes pieds, une surface d'un jaune éclatant commence à se créer, avec des arcs de cercles qui s'en échappent. D'un seul appui, je décolle à une vitesse terrifiante vers la tête du dieu de la mer encore surélevée, en chargeant mon poing gauche de mon pouvoir.
Rapidement à ma portée, je lui porte mon coup sous sa bouche, libérant une onde électrique d'une force si grande que le bruit qui en ressort est assourdissant. L'onde de choc atteint les nuages dans le ciel qui se retrouvent dispersés.
Je me retrouve rapidement au-dessus de la bête, pivotant mon corps pour lui refaire face, et où en contrebas j'aperçois les chevaliers sur leur bâteau. Ma vie commence à brièvement apparaître devant mes yeux, que ce soit mon enfance solitaire devenue un jardin idéal pour se conclure en un véritable enfer durant ces trois dernières années.
La magie dans mon épée s'amplifie pour donner une extension de la lame, quatre fois plus grande que d'habitude et brillante comme de l'or en feu. Mes dernières années où j'étais guidée par ma colère et anéantie mentalement font trembler mon bras, alors que la gravité me laisse chuter vers le serpent.
-{Adieu, mes amis...}
***
"Je suis désolé de vous avoir causé autant de problèmes, Altesse". Voilà le message que m'a transmis Eluard, avant que Mona ne commence ce déchaînement de puissance beaucoup plus terrifiant qu'à Varhya, donnant des sueurs froides à Mei.
La guerrière de la foudre effectue son ultime plongeon, telle une flèche lumineuse, frappant de plein fouet la tête de la calamité dont le trait lumineux ressort de l'autre côté. A une vitesse folle, c'est le crâne même du monstre qui s'étale sur une formation rocheuse, avant de provoquer une ultime explosion d'électricité, avec des éclairs partant dans toutes les directions.
Un souffle d'une puissance conséquente s'échappe du point d'impact, relevant ma cape et mes cheveux, m'obligeant à placer mes bras devant moi. Mes chevaliers ont également du mal à tenir debout, sans oublier la multitude de petits éclairs volants.
Finalement, cinq secondes après, le souffle se calme. Le dieu de la mer est couché, avec sa tête plaquée contre la formation rocheuse, la silhouette de Mona au-dessus de lui, immobile. Je m'apprêtais à l'appeler, mais le rocher se fissure et vole en éclat, provoquant la chute du dieu et de Mona qui semble inconsciente.
Le cri du griffon de Aurore réagit, et l'animal se met à décoller pour récupérer Mona juste avant qu'elle ne tombe dans l'eau, la ramenant sur le pont avec une inquiétude générale. L'elfe récupère son amie dans les pattes de son invocation pour la coucher sur les planches en bois du pont, rapidement rejointe par Mei et Charlotte pour analyser son état.
Je ne peux pas m'empêcher de plaquer une main contre mon front, confuse de ce qui vient de se passer mais aussi de ce qui a pu pousser Mona à une telle chose. Ricardo nous rejoint, inquiet, tandis que ses camarades célèbrent la victoire contre la calamité qui avait provoqué un chaos pendant plusieurs mois.
-Comment elle va ?!
-Mei et Charlotte sont en train de l'examiner. en lui répondant.
Après quelques secondes, Mei relève la tête dans ma direction, avec une mine inquiète.
-Altesse.
-Oui, Mei ?
La léporidée se relève et se rapproche de moi, joignant ses mains devant son corps.
-Nous devons la ramener chez elle. Son corps a enduré de lourdes blessures à cause de son pouvoir. Actuellement, elle est dans un état entre l'évanouissement et le coma.
J'essaye de digérer cette information, mais cela est relativement compliqué. On peut très bien attendre qu'elle se réveille, mais on ignore le temps que cela prendra, et on pourra perdre l'avantage que nous avons en ce moment-même.
-Hé, Altesse.
Je donne mon attention à celui qui m'a appelé, et c'est Ricardo.
-On devrait rentrer à notre planque. Vous pourrez vous reposer et on pourra s'occuper de cette femme. Parmi mes compagnons, nous avons des gens ayant fait des études de médecine, ils pourront s'en occuper.
-Tu en es sûr ?
-Oui.
Sur les conseils de Ricardo, nous retournons à sa planque tout en démantelant une route d'approvisionnement impérial sur le chemin. Mona a rapidement été prise en charge par les membres qualifiés des pirates, accompagnés par Aurore et Mei à ma demande.
Les autres chevaliers en ont profité pour se reposer, pendant ces deux heures suivant notre retour dans le repaire. Je suis actuellement dans un coin avec Johan, Fram, et Mikhail, bien que je reste dans mes pensées.
-{Vu le soutien dans l'ombre que nous avons apporté, il est probable que le conflit à Isola soit presque perdu d'avance par l'Empire, mais le danger sera Brandon. Je n'ai pas pu obtenir d'informations précises sur Dakkeon, depuis ma dernière conversation avec Mu...}
Mikhail m'appelle, et je lui donne mon attention.
-Altesse, je pense qu'il est trop risqué de garder Mona avec vous. Si elle continue à se mettre en danger et en refusant de nous écouter, on risque de perdre la guerre. Je suggère de la renvoyer à Crieji.
Je n'ai pas le temps de répondre, Fram réplique au quart de tour.
-Je suis d'accord avec lui ! Elle est peut être forte, mais complètement incontrôlable ! Je le pense depuis ce qu'il s'est passé à Rhodon ! Même si on a retrouvé deux de ses compagnons, elle met sa vie en jeu à n'importe quel moment !
Je lance un regard à l'attention de Johan, lui qui fait de son mieux pour être impartial.
-Je suis d'accord sur le fait que les actions de Mona sont autant dangereuses pour elle que pour nous, mais on ne peut pas se contenter de juger que l'extérieur. J'aimerai que l'on essaye de la raisonner et de changer sa façon de faire, peu importe la difficulté, et que si cela échoue, on doive se séparer d'elle.
J'amène une main vers mon menton pour réfléchir. Le cas de Mona est important, mais pendant que l'on réfléchit à cela, Isola est actuellement en plein conflit. Ma réflexion se fait interrompre par des cris d'effroi des pirates, provenant de l'entrée de la cachette, attirant mon attention ainsi que celle des chevaliers.
-Qu'est-ce qui se passe ?
Ricardo passe à vive allure à côté de notre position, et on se met à le suivre. En quelques secondes, on arrive au port des pirates où les navires sont amarrés, sauf qu'un navire à l'apparence différence s'y est accosté, et dont le style est celui d'Isola.
Mes autres chevaliers étaient présents sur le lieu, à l'exception évidente de Mei, et j'ordonne un regroupement. La passerelle du bâteau est abaissée, et des soldats isoliens sortent un par un, sauf qu'une se démarque, que Ricardo semble immédiatement reconnaître.
-Oh bordel...
Un béret sombre aux ornement jaune doré. De courts cheveux blonds en épis qui dépassent des bords , par-dessus un visage fermé, des yeux vairons et un fusil à baïonnette dans son dos.
Une longue tenue, un manteau de la même teinte que le béret couvre le corps de cette femme descendant avec ses soldats. On peut apercevoir sous sa tenue un haut beige ainsi qu'un jean blanc qui se conclut par des bottes marrons.
-{Bianca...}
Ricardo avance d'un air nonchalant vers Bianca, qui ne se retient pas dans ses pas et qui laisse parfaitement exprimer son côté sérieux.
-Ricardo, peux-tu m'expliquer pourquoi tes hommes se tournent les pouces en ce moment même ? Je te rappelle que nous sommes en guerre.
-Ah ! Toujours la même, à ce que je vois, à juger au premier coup d'œil et à tirer des conclusions hâtives. Sache pour ta gouverne que nous revenons d'une lourde bataille, et pas contre l'Empire.
-J'espère que c'est une bonne raison, si tu tiens à ta réputation.
-Alors tu peux préparer tes excuses. enchaîne le demi-félidé.
Je peux apercevoir un sourire en coin sur le visage de Ricardo, alors qu'il tend sa main gauche dans ma direction, et Bianca suit du regard, me reconnaissant.
-Tout d'abord, nous avons reçu un coup de main : La monarque d'Avillon en personne !
Un silence se pose, où Bianca cherche ses mots sans réussir. Je décide de m'avancer vers elle, les bras croisés.
-Bianca Devicii, commandante de la Troisième flotte.
-Monarque d'Avillon...
Suite à ces quelques mots, elle ferme les yeux et plaque sa main contre son front.
-Quelqu'un pourrait m'expliquer ce qui se passe ?
Ricardo se met à expliquer sa version des faits, du soutien de Eluard jusqu'à ce que nous nous retrouvons, et de la mise à mort du dieu de la mer. Le lycan de Crieji a également appuyé sur certains détails afin d'aider à la compréhension.
La commandante d'Isola a du mal à digérer ces mots, mais finit par les accepter. Elle reprend son air sérieux et me donne son attention.
-Je suis prêt à croire à votre soutien avec les pirates contre l'Empire et le dieu de la mer, sauf que vous n'avez pas révélé vos motifs qui vous ont amenés sur le territoire d'Isola, surtout en temps de guerre.
-Je veux reformer l'Alliance d'Avillon contre l'Empire. sur un ton sec.
Ma réponse lui fait froncer les sourcils plus que d'habitude, tandis que les soldats derrière elles se mettent à murmurer.
-Il m'est difficile de croire en ces mots, monarque d'Avillon. Ce genre de propos devraient directement être adressés à la présidente.
-Je le sais bien. On comptait se rendre à Isola, quand nous aurons récupéré.
-...
Finalement, nous arrivons sur un terrain d'entente : Ricardo et ses hommes devront venir avec nous à Isola pour témoigner devant Rosanna, et cela implique d'emmener Aurore et Mona avec vous, malgré le fait que cette dernière soit encore évanouie.
Après que nous ayons pu déposer Mona dans une salle où elle peut se reposer, ainsi qu'avoir préparé le nécessaire, nous avons quitté la planque et avons pris le chemin vers Isola, avec le navire de Bianca en première position et celui des pirates en fin de file.
En pleine navigation, je me rends dans la cabine où Mona a été emmenée, vers le pont arrière. A mon arrivée devant la porte, Aurore quitte cette même salle et on se croise le regard, silencieuses. Elle se contente d'un simple hochement de tête et continue son chemin.
Je pousse la porte pour apercevoir la guerrière allongée sur un lit un peu raffiné mais tout de même confortable, avec une table de chevet où divers babioles pour l'aider sont déposés. D'un regard sur la gauche, une chaise en bois est contre un mur, un peu éloigné du lit.
Je la récupère et la pose à côté de la jeune fille pour que je m'assoie à côté d'elle. Vu de l'extérieur, une monarque sur le chevet d'une chevalière inconsciente, c'est presque comme un dernier adieu.
-Je ne sais pas si tu m'entends, mais il y a des mots que je tenais à te dire...
Je serre brièvement mes mains sur mes cuisses, baissant la tête.
-En tant que monarque, je ne devrais pas regretter mes actions passées et les conséquences qui en sont suivies, mais te voir dans cet état, enchaînée à une colère sourde, est de loin la conséquence que je ne peux pas supporter.
Un bref silence se pose, puis je reprends.
-Lors de ta première visite avec Evan à Avillon, je lui ai fait part de mon ancienne capacité de voir l'avenir, et de la menace de la calamité sur Crieji... Il avait le temps de vous trouver tous les quatre, afin de former le groupe que vous êtes devenu...
Une larme commence à s'échapper de mon œil gauche. Je l'enlève d'un mouvement de main.
-Aurore semble être la seule à ne pas l'avoir rencontré, parmi vous, mais tu as pu en faire une amie relativement proche... Savoir que malgré ta tristesse, tu as pu accorder une partie de ta confiance envers elle, c'est magnifique...
Je laisse un bref silence de quelques secondes pour reprendre mes esprits.
-Je ne sais pas si j'ai vraiment bien fait de lui parler de sa mort et de ce qu'il devrait faire... Si je n'avais rien dit, il serait sans doute encore en vie...
L'air triste, je me lève de la chaise pour détourner le regard, marchant vers la porte de sortie, dans un silence assez gênant.
-Vous avez fait ce qu'il fallait, Altesse.
Mes pas se coupent et ma respiration se bloque en entendant la voix. Lentement, je tourne la tête, et Mona avait les yeux ouverts dans ma direction, le haut de son corps commençant à se relever. Depuis combien de temps elle avait repris conscience ?
-Tu... Tu étais déjà réveillée ?
-J'ai repris conscience avant que vous ne parliez de Evan... en baissant la tête.
Je ne sais pas comment me comporter ni comment je dois prononcer mes mots face à Mona, car celle qui se trouve devant moi est quelqu'un qui a voulu mettre fin à ses jours en emportant la calamité avec elle. Après quelques instants, je finis par me rapprocher d'elle.
-Mona, qu'est-ce qui ne va pas ?
-Je ne sais pas. Je me demande même pourquoi je suis encore à Itren.
-Tu ne veux plus te venger de Ian ?
Je suis consciente des risques que je prends en posant cette question, mais contre mes attentes, elle garde la même posture, levant une main vers son collier.
-C'était mon objectif en ayant accepté de venir avec mon groupe pour vous aider, mais je sais pertinemment qu'une fois que nous serons de nouveau en face à face, je ne pourrai pas me contrôler.
-Comment peux-tu en être sûr ?
-Car je me connais parfaitement, ainsi que mes limites. Je suis une faible d'esprit incapable de contrôler ma colère et dévastée par une perte d'il y a trois ans et où je recherche la vengeance. Je tue des personnes sans réfléchir aux conséquences, je ne fais même plus confiance à mes camarades, et je n'en fais qu'à ma tête.
Sa voix mélangeait la tristesse et la colère, en disant ces mots. Je m'approche davantage pour poser une main sur son épaule. Elle relève la tête pour que l'on s'échange un regard.
-Tu es forte, Mona, et la preuve est devant toi : Tu as réussi à aller jusque-là. Regarde le chemin que tu as fait, où tu étais en conflit avec toi-même. Si tu voulais vraiment abandonner, on en serait pas là.
Une larme s'échappe de son œil, elle l'enlève d'un revers de doigt pour reposer ses yeux vers ses jambes allongées sur le lit.
-Contre le serpent des mers, je voulais vraiment mourir.
Son ton de voix était froid mêlé de tristesse, mais c'était prononcé comme s'il y avait une suite.
-Je me suis rappelé quand Eluard m'a menacé, pensant que j'étais une intruse, à cause d'un simple sourire... La mission à Varhya a complètement détruit mon esprit et ma façon de penser, à quel point je ne sais même plus comment me comporter envers les autres...
-Mona...
-J'ai poussé mon déchaînement à un stade dont j'ignorais les répercussions, brisant les avertissements de Mei... Sauf qu'au moment du coup de grâce, je me suis rappelé d'une phrase de Evan...
-Laquelle ?
-"Je serai toujours à tes côtés".
C'est une phrase comme une autre, mais l'impact que cela peut avoir dépend énormément de la personne qui l'emploie.
-Peu importe ce que je traversais, son épée et mon collier me rappellent qu'il se bat avec moi, à mes côtés, sans que je le vois. C'est l'unique promesse que j'ai pu tenir, jusqu'à aujourd'hui, et je ne veux pas la gâcher...
Nous arrivons encore à discuter, puis je finis par m'en aller, la saluant une dernière fois.
***
Une fois que la monarque est partie, je ramène une main vers le cristal de mon collier pour dévisser la partie supérieure afin d'y récupérer la bille fissurée à l'intérieur. Je la fais rouler dans la paume de ma main, avec cette aura magique à l'intérieur qui laisse échapper une petite brume par les fissures.
-{tu me l'as donné en m'interdisant de l'utiliser... Est-ce que c'est elle qui te permet de rester auprès de moi ?}
Ma question était vide de sens, car jamais je n'aurai la réponse à cette question. Je remets la bille à l'intérieur du cristal et referme ce dernier.
-{Ian ne s'est pas montré, une fois Rhodon sauvé... M'attend-t-il à la fin de ce voyage ?}
Je pousse un dernier soupir avant de me rallonger sur le lit, me reposant une nouvelle fois.
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