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Chapitre 16

***

Aurore nous emmène à un avant-poste situé non-loin d'ici où elle pourra mieux nous expliquer ce qu'il se passe. Je suis tout devant avec elle, avec les chevaliers et la monarque derrière nous.

Je n'arrive pas à décrire cette sensation en moi, de revoir quelqu'un après si longtemps... C'est la première fois que je ressens ce genre de chose, et c'est assez agréable.

-Hé, Aurore.

Elle tourne la tête vers moi.

-Oui ?

-Tu sais où peut se trouver Eluard ?

A ma question, je la vois poser une main au niveau de son front.

-Je n'en sais rien du tout. Je me suis échouée à la rive de Lumisade et je suis venu directement à la capitale pour y retrouver de la famille, mais il n'y a qu'une seule survivante, ma cousine, les autres ont été tués.

Mon expression faciale se détruit pour prendre un air compatissant.

-Mes condoléances.

-Merci.

J'ai bien envie d'aborder un autre sujet pour détendre l'atmosphère, mais je ne sais vraiment pas quoi dire d'autre. Finalement, c'est Aurore qui brise le silence.

-Dis-moi, que s'est-il passé après le naufrage ?

Je baisse la tête à mon tour.

-Je t'ai vu tomber dans l'eau, et j'ai été la prochaine. Avant de m'évanouir au beau milieu de l'eau, j'avais vu ce serpent des mers nager droit vers moi. Je me suis réveillée sur une plage à côté d'Avillon, et des impériaux étaient à mes trousses. J'ai pu rejoindre la frontière Est de la nation, et c'est la monarque et ses chevaliers qui sont venus me sauver. Je les ai aidés à libérer les Bois de Nibelon, situé juste à côté, puis on a libéré Rhodon, une nation voisine, qui était sous l'emprise de l'Empire.

-Tu as vécu beaucoup de choses, apparemment.

-Un peu trop...

J'ai préféré ne pas parler de Ian, afin de ne pas m'énerver devant Aurore. Après quelques pas, on arrive à l'avant-poste délimité par des petits murets avec des tours de guets où sont postés des gardes elfiques.

-Halte, étrangers ! s'exclame un garde en haut d'une tour

Je m'arrête, et les chevaliers également. Aurore s'avance de deux pas en tendant son bras.

-Repos, garde Uro, je suis la capitaine de défense, et ce sont des alliés !

-{Toujours aussi sérieuse...}

Le garde s'excuse et donne l'ordre d'ouvrir la porte. On passe l'encadrement, et on découvre plusieurs petites habitations où des soldats se reposent, alors que d'autres s'entraînent sur des mannequins. Un des soldats, dans une tenue un peu plus prestigieuse que les autres, se rapproche de Aurore. De courts cheveux bruns accouplés à un teint de peau blanche, et une tenue s'apparentant à une longue robe noire, et des yeux vairons.

-Lieutenant Taneli au rapport, Capitaine Aurore.

-J'avais un endroit à vérifier. Je te présente les chevaliers d'Avillon, et une de mes amis.

Les chevaliers et la monarque se rapprochent, et l'expression faciale de Taneli en apercevant la monarque prend une teinte inquiétante.

-Je vous souhaite la bienvenue à Lumisade, même si les circonstances sont assez spéciales.

La monarque s'avance d'un pas.

-Nous connaissons votre situation, et c'est la raison de notre venue.

Aurore redonne son attention sur Taneli.

-Sais-tu si la Seconde Archimage est ici ?

-Elle est au poste de réunion avec la chevalière As...

-Altesse ! d'une voix aiguë et forte qui coupe Taneli.

On se tourne vers la voix, et une elfe dans une tenue pour le moins spéciale et rétro se dirige droit vers nous. Un teint de peau blanc avec des cheveux en ombré rose et violet en queue de cheval, couplé à un t'shirt blanc avec des tâches de peintures vertes par-dessous un veston d'un vert foncé à l'extéiruer pour unvert plus fluo à l'intérieur.

Le bas de l'elfe est un simple shorty noire avec des bords oranges, laissant une bonne partie de ses jambes à découvert du froid gelé des montagnes. Son habit se conclut par des chaussures noires assez rétros.

-Astrid ?! s'exclame Adelyne.

Taneli semble surpris de la présence de Astrid, alors que cette dernière nous salue d'un grand mouvement de bras.

-Ça fait plaisir de vous revoir !

-{Elle parle fort, quand même...}

Cependant, j'aperçois une autre personne, et sa tenue la démarque encore plus que Astrid. Une femme d'1m72, avec un manteau blanc accroché au niveau de ses épaules qui descend tout le long de son corps, accompagnées de manches aux bords retroussés pour dévoiler une couleur rouge à l'intérieur. Ses cheveux sont également d'un blanc pur, se mariant avec des yeux verts.

La tenue en elle-même de la dame est également blanche, avec une tenue relativement élégante qui se conclut par une demi-robe sur le côté droit, dévoilant une longue botte blanche sur sa jambe gauche. A droite de la taille est rangée une épée fine et longue, communément appelé une rapière, alors qu'elle gauche est rangée un pistolet avec un accessoire magique au bout du canon dans un holster.

Taneli et Astrid se tournent vers la nouvelle personne qui arrive, et l'homme se dépêche de faire une révérence à cette dernière, tout comme Aurore d'ailleurs. La femme se rapproche pour être à moins de 5 pas, et nous regarder un par un.

Cependant, l'étrangère reste fixée sur une personne en particulier : Adelyne.

-Monarque d'Avillon... commence l'étrangère.

-Archimage Lucilicca... enchaîne Adelyne.

-{J'ai un air de déjà-vu...}

Pour détendre l'atmosphère, on se présente chacun son tour. Charlotte se révèle être la nièce de Lucilicca. Astrid est une des chevalières de Avillon, et Taneli est le bras droit de Luci'.

Le Premier Archimage est à Thyrendiel, en train de commander les forces qui sont chargées de repousser la calamité, mais elles ne sont pas assez puissantes pour l'abattre une bonne fois pour toutes. Les progénitures sont moins nombreuses, ce qui permet aux soldats de souffler.

***

Lucilicca croise les bras et prend un air méfiant à mon égard.

-Donc tu es venue avec tes chevaliers pour nous aider contre la calamité en espérant que l'on te rejoigne à nouveau ?

-C'est cela, et ce coup-ci, je suis confiant sur notre victoire.

Luci' lève une main vers sa tête, réfléchissant.

-Tu arrives subitement avec tes chevaliers, et avec une connaissance de Aurore, et tu proclames tes intentions en pleine crise... Je ne peux pas répondre à ton offre, car il me faut discuter avec Laphlaes et Rashad.

-Je sais que Laphlaes, le Premier Archimage, est à Thyrendiel en train de commander les forces. Où est Rashad ?

-Il est resté à la Troisième Tour pour servir de soutien en envoyant des ondes arcaniques permettant de déstabiliser les progénitures.

Finalement, Lucilicca reprend son air sérieux.

-J'accepte votre aide, et si on arrive à vaincre la calamité, nous devrons tenir une réunion pour décider de la suite.

-J'accepte.

***

Au beau milieu de la mer entre le continent occidental et le continent central, il existe un lieu nommé les Îles Ballar, un rassemblement de plusieurs pierres marines qui sortent de la surface de l'eau. Mais la vraie particularité de ce lieu, est qu'il y a un endroit très défendu : le détroit silencieux, qui est la demeure du dieu de la mer, ou plutôt, son territoire.

Mais il s'agit aussi de l'endroit où les pirates de Lodoss sont le plus dans leur élément, avec moi, le capitaine Ricardo, à leur tête. Je suis un demi-félidé, avec une apparence humanoïde à un détail près : en plus de mes deux oreilles humaines, j'ai deux oreilles de félidés au-dessus de la tête.

Je suis vêtu d'un long manteau noir aux lignes rouges verticales, avec une écharpe blanche intégrée à ma tenue. Au niveau de ma taille se trouve une bande bleue avec des décorations rouges. Mon bas est un jean d'un vert foncé, et mes pieds couverts par des bottes.

Avec mes mains protégées par de longs gants gris allant jusqu'à mes coudes, je tends mon bras vers un navire de transport impérial que nous sommes en train d'attaquer et d'approcher depuis quelques minutes. La distance avec le navire ennemi est faible, presque collé à nous, et je pose un pied sur la rambarde du bord du navire, tendant mon bras droit.

-Tirez les harpons, mes camarades !

Depuis les canons situés dans la cale, deux d'entre eux tirent des harpons à une vitesse folle qu'ils atteignent en deux secondes le navire ennemi, perforant leur coque et les empêchant de s'échapper.

Juste après, les cordes des harpons sont rétractées pour que les navires aillent jusqu'à la collision immédiate au niveau des bords. J'amène mes deux mains vers ma taille pour sortir deux épées courtes en lame incurvée, et en lève une vers le ciel.

-Pirates de Lodoss, à l'abordage ! Pas de quartiers envers ses impériaux qui menacent la liberté de nos mers et de notre fière Isola !

-Pour Isola ! hurle mes camarades.

En tant que capitaine, je suis le premier à atterrir sur le navire afin de montrer à mes frères et sœurs que je suis prêt à me sacrifier pour ma nation. Je prends d'attaque trois soldats impériaux en même temps, alors que le bruit des canons portatifs de mes compagnons, accompagnés par des bruits de lames des épées transpercent la chair.

Après quelques minutes, on élimine les derniers impériaux, et on se rend compte qu'ils n'étaient pas très nombreux. Mes camarades remarquent des caisses contenant certaines rations, mais le plus gros de leur chargement sont des armes que nous n'avons jamais vu, et c'était en grand nombre. Je tends mon bras gauche vers la direction de mon bateau, où certains de mes soldats sont restés.

-Retirez les harpons et préparez les boulets ! On récupère ce qu'on peut et on descend ce navire !

-Oui, capitaine !

Un coup de feu coupe totalement notre bonne humeur, tellement le son était fort. Un de mes pirates s'écroule au sol, blessé à l'épaule, et je tourne la tête vers le coupable.

-Personne ne bouge. sur un ton froid et sérieux.

C'était si soudain que tout le monde reste dans sa position. Ceux qui s'étaient accroupis pour ramasser les armes des impériaux morts restent fixes, ceux debout n'osent même pas tourner la tête, tandis que j'observe celui qui nous prend en otage.

Je peux apercevoir des oreilles noires de félidés par-dessus ses cheveux blancs, et un teint de peau légèrement bronzé, comme moi. Son corps est protégé par une armure noire complète avec des pics par endroit, à l'exception de ses côtes et de son visage.

L'arme qu'il tient dans ses mains n'a rien à voir avec ce que nous utilisons. Une arme d'une technologie un peu plus évoluée que la nôtre, mais qui n'a rien à envier aux armes arcaniques de l'Empire.

L'étranger à ses deux pieds sur le rebord, dans une position de profil avec son genou gauche contre le sol et son autre jambe pliée vers l'avant, la crosse sur son épaule. En vue de sa posture, c'est clairement un élite. Je peux remarquer à gauche de sa ceinture deux dagues rangées.

-{Il dégage un tel charisme....}

-Impériaux, qui est votre chef ?

Visiblement, il y a un quiproquo assez étonnant, du fait qu'il nous confond avec les impériaux qui sont encore couchés au sol dans des bains de sang. Je lève les deux bras en l'air et marche tranquillement vers lui, l'air sérieux et méfiant pour ne pas paraître suspect. L'étranger descend du rebord tout en veillant à garder son fusil braqué vers moi.

-Il y a un malentendu, nous ne sommes pas des impériaux.

-Alors que faîtes-vous sur ce navire impérial ? Si vous n'êtes pas directement liés à Gallus, vous pouvez être des alliés.

-Nous venons de vaincre les impériaux de ce navire et on s'apprêtait à le piller et le faire couler. Si tu ne me crois pas, comment peux-tu expliquer ces corps de soldats impériaux morts autour de nous ?

Tout en gardant la même posture et le canon de son arme sur moi, il regarde rapidement les corps, et semble baisser sa vigilance. Après quelques instants, il me donne son attention.

-Qui êtes-vous ?

-Les pirates de Lodoss, et des Isoliens de pure sang qui luttent contre l'Empire sur la mer.

-Donc vous êtes d'Isola...

L'étranger soupire, puis relève son fusil pour placer le canon par-dessus son épaule droite, et laisse sa main au niveau de la poignée afin de le tenir.

-Je suis Eluard, des Héros de l'Aube de Crieji.

Le nom des Héros de l'Aube m'est brièvement familier, car j'ai déjà entendu ça, mais je n'arrive pas à me souvenir de quand ni de par qui. Je joins mes deux mains face à moi, mon point gauche contre la paume de mon autre main.

-Je suis Ricardo de Caleccia, capitaine des pirates de Lodoss !

-Chef ! venant d'un de mes pirates.

Je tourne la tête vers celui qui s'approche de moi, et il me montre 4 affiches jaunâtres qui ont subi l'érosion du temps, avec pour chacune un portrait différent.

-J'ai trouvé ces affiches derrière des caisses, ce type est recherché ainsi que ses compagnons !

Je récupère les affiches, et la première qui se pose devant mes yeux vairons est celle de Eluard, et le portrait est plutôt représentatif, bien que les traits ont été grossièrement appuyés. Cependant, la prime est plutôt exceptionnelle.

J'entends le bruit d'une arme, et en relevant les yeux, Eluard me menace de nouveau avec son flingue.

-Si tu tentes de m'arrêter, je balance tous tes compagnons à la mer.

Je redonne les affiches au pirate, et je lève une nouvelle fois les mains.

-Tu es clairement un élite, en vue de l'aura que tu dégages et de ton charisme, donc je ne tenterai rien contre toi. Qui plus est, nous tuer serait du gâchis, non ? Tu n'as pas l'air de savoir te servir d'un bâteau.

-Ce n'est pas faux.

Il abaisse son fusil au niveau de sa jambe.

-Si vous m'indiquez le chemin vers Avillon, je vous ficherai la paix.

-{Avillon ? Pourquoi veut-il aller là-bas ?}

Un de mes pirates vient me voir pour m'informer que d'autres navires impériaux ont été repérés. Il est temps de mettre les voiles, mais mon problème, c'est Eluard. Je lui redonne mon attention en tendant une main.

-Je te propose un accord, Eluard.

-Tu as toute mon attention.

-Mon groupe va continuer de couper l'approvisionnement de l'Empire jusqu'au coucher du soleil, puis on partira à notre planquet et laisser faire le second groupe. Si tu nous aides, et que tu acceptes de nous parler de toi et de tes objectifs, alors je serai prêt à te guider vers là où tu veux aller.

-...

[Le soir, 21h]

***

Ricardo a tenu sa promesse, et me voilà à la planque des pirates, qui se révèle être une caverne sous un gros tas de rochers avec une grande ouverture dans la pierre pour y accéder par bateau.

Je les ai aidés à décharger les ressources volées à l'Empire ainsi que les rations officielles d'Isola, alors qu'un autre groupe aidait le navire de l'équipe de nuit à se charger, et ils sont partis il y a une vingtaine de minutes.

Alors que Ricardo est avec ses pirates autour d'un feu de camp pour faire la fête, je me suis assis sur une des caisses dérobées à l'Empire, nettoyant mon arme que j'ai beaucoup utilisée contre ces impériaux.

-{Je vous vengerai, mes compagnons. Je vais tuer ce serpent des mers, puis j'irai aider Avillon.}

-Eluard !

Je lève la tête vers celui qui m'appelle, et c'est Ricardo, me faisant un grand geste de bras pour que je le rejoigne avec ces pirates bourrés. Je range mon chiffon et lève mon arme pour placer le canon sur mon épaule droite en le tenant par la poignée avec ma main du même côté, jusqu'à le rejoindre.

-Ouais ?

-Assied-toi, je te rappelle que l'on doit parler.

Les autres pirates s'en vont faire autre chose, et me laissent une place de choix : en face de Ricardo, avec le feu entre nous deux où la chaleur des flammes me fait voir son corps bizarrement. Ricardo pose sa tasse aux pieds du feu, puis joint ses mains entre ses cuisses.

-Explique-moi ce que tu fais à Itren.

Je pose mon arme à côté de moi, la plaquant contre la caisse en bois où je suis assis, puis redonne mon attention au capitaine.

-Je viens de Crieji, une nation qui avait signé un accord d'alliance avec Avillon il y a 4 ans, après une attaque d'une créature envoyée par Gallus. Il y a quelques mois, la monarque d'Avillon nous a appelé pour venir l'aider, et nous avons mis les voiles pour Itren il y a peu. Malheureusement, un navire de l'Empire nous a arrêtés, et a fait couler notre navire avec ce serpent des mers.

-Tu ne devrais pas te prendre la tête avec Avillon, ils sont déjà morts.

Sa phrase était si sèche, et il ne plaisantait clairement pas.

-Comment ça ?

-L'Orient appartient à l'Empire, et Giabax et Dushines sont dans le chaos. Isola est en guerre contre l'Empire au moment où on parle, et nous les pirates, coupons leurs routes d'approvisionnement en se battant en mer. Dakkeon, la terre des mercenaires, s'est fait corrompre, bien qu'apparemment il y ait encore de la résistance.

-Et vers Avillon ?

Ricardo ne répond pas encore, faisant un geste de main à un pirate tenant une caisse de bouteilles d'alcool. Il se rapproche du capitaine, et ce dernier saisit une bouteille avant de me redonner son attention.

-De ce que je sais, Rhodon, qui est voisin d'Avillon, est désormais sous le contrôle de l'Empire. Quant a la terre des elfes, Lumisade, ils sont dans la merde avec une autre calamité.

-{La terre des elfes ?}

Je mets une main au niveau de mes yeux pour faire de l'ordre dans mes idées, mais tout est encore flou.

-C'est quoi au juste, les calamités ?

-L'arme secrète déployée par Gallus pendant l'attaque de l'Alliance d'Avillon. Il en existe trois : le primitif terrestre, la divinité volante et le fléau des océans. Le primitif terrestre avait été déployé à Crieji il y a 4 ans, et vous l'avez vaincu. Le fléau des océans est le serpent qui vous a attaqué, bien que les Isoliens continuent de l'appeler par son nom d'origine : le dieu de la mer.

-Et la divinité volante ?

-C'est celle qui a été envoyée à Lumisade.

Une calamité qui guette la mer et une autre qui s'en prend à l'Occident... Si je pouvais vaincre ce dieu de la mer, alors cela sera déjà un problème en moins pour la suite, et cela priverait l'ennemi d'une arme redoutable...

-Cela fait combien de temps que ton navire a été coulé ? demande le capitaine.

-Une semaine, et j'en suis le seul survivant. J'ai vu mes compagnons coulés un par un dans l'eau, et le serpent qui s'apprêtait à dévorer une de mes camarades.

Ricardo sort d'une poche intérieure de sa tenue les 4 affiches pliées en plusieurs fois, et les déplie pour me les tendre, que je récupère.

-Ces compagnons-là ?

Je regarde rapidement le portrait de Aurore et Ganymède, les premiers à tomber dans l'eau après un tir de l'Empire. Je me souviens parfaitement du visage de Mona avant qu'une caisse en bois la fasse tomber à son tour, et l'ombre du serpent qui allait vers elle.

Je me souviens clairement avoir moi-même lâché ma prise pour plonger dans l'eau et tirer une balle vers le serpent pour l'empêcher de la dévorer. L'impact la fait changer de trajectoire, mais je n'ai pas vu Mona sous l'eau, j'en ai donc conclu que j'ai mis trop de temps et qu'elle s'est faite dévorer.

-Oui... Je n'ai pas pu sauver la dernière qui était tombée. J'aurai agi un peu plus tôt, elle serait encore en vie...

-Mais du coup, qu'as-tu fait ? Tu n'as pas pu atterrir sur les Îles Ballar par hasard après que ton navire ait coulé ?

-J'ai poursuivi le dieu de la mer sans relâche, pour venger mes partenaires. Je me suis accroché à lui, et il m'a entraîné dans sa tanière, où se trouvaient ces sales bêtes avec leur tête plates et leurs petites armes.

-Ah, les ondines ? Elles deviennent folles et imprévisibles quand le dieu de la mer est à proximité.

Je peux lire sur le visage de Ricardo qu'un détail le dérange, et il ne va pas le cacher bien longtemps.

-Par contre, tu viens d'avouer à demi-mot avoir défié le dieu de la mer et les ondines pendant une semaine entière sans te reposer ?

-Oui. Mes origines de lycans me permettent de tenir plusieurs jours sans boire, manger et dormir. Je saisis mon flingue avec ma main droite par la poignée, et le présente à Ricardo. Mon fusil est imprégné d'une magie qui lui permet de recharger tout seul en créant des balles, me permettant de jouer sur la durée.

Ma réponse faite, un bref silence nous entoure tous les deux, et où le seul bruit est celui des braises et du bois qui se fait dévorer par le feu.

-Hé, camarade. prononce Ricardo.

Une nouvelle fois, je plonge mes yeux dorés dans ceux de Ricardo, et il aborde un air souriant et sérieux.

-Je vais te dire, t'as un charisme légendaire. T'es la seconde personne à avoir réussi à me faire peur pour une première impression, et rien que pour cela, je te respecte énormément.

Ricardo plaque ses mains contre ses cuisses en baissant la tête.

-Mais t'as vu la situation de tes yeux : on ne peut pas t'escorter jusqu'à Avillon, et encore moins à Dushines, à moins de te laisser à la frontière.

Je baisse la tête pour observer mon fusil, me rappelant du nombre de balles que j'ai tiré sur ce poisson géant et sur ses "ondines"...

-Oui, mais ma priorité pour le moment est le serpent géant. Tant qu'il continuera à nager dans ces mers, je n'aurai pas la conscience tranquille.

J'aperçois Ricardo se lever, et faire le tour du feu pour se mettre à côté de moi.

-T'as de la chance. Au départ, l'Empire contrôlait ces deux calamités, mais elles sont bizarrement devenues incontrôlables depuis que ton navire a été détruit, donc cette bête s'attaque à nous comme aux impériaux. Le fait que tu l'ai occupé pendant une semaine nous a un peu arrangés, mais aussi l'Empire.

-Où veux-tu en venir ?

Il me tend sa main droite couverte par son gantelet gris.

-Tu nous aides contre l'Empire, et en même temps, dès que l'occasion se présente, on t'aide à vaincre le dieu de la mer. Et quand il sera mort, on pourra te déposer sans problèmes sur le continent occidental. Tu marches ?

Je baisse un bref instant la tête pour réfléchir, mes oreilles s'abaissent au même moment.

–{En les aidant, non seulement je pourrai me débarrasser du dieu de la mer, mais aussi Avillon pourra plus facilement rejoindre Isola si des pourparlers doivent avoir lieu... Lui serrer la main, c'est faire d'une pierre deux coups...}

Je me relève pour faire complètement face à Ricardo, et lui serre la main avec une poigne ferme.

-J'accepte.

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